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EXFILTRATION DE BLAISE COMPAORE PAR L’ELYSEE : Quand la France va contre la volonté du peuple burkinabè

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Hollande et Compaore

Une semaine après le départ précipité de Blaise Compaoré du pouvoir, sous la pression de la rue, l’on en sait un peu plus sur le rôle de la France dans cette fuite de l’ex- président burkinabè. En effet, après avoir soutenu, dans un premier temps qu’elle n’avait pas elle-même « évacué » Blaise Compaoré en Côte d’Ivoire où il est réfugié, L’Elysée vient d’admettre qu’elle a joué un rôle actif dans l’exfiltration de l’ex-président du Faso. « Nous avons veillé à ce qu’il soit évacué en mettant à disposition tous les moyens qui pouvaient être utiles », a dit François Hollande lui-même, en réponse à une question sur le sujet, lors d’une conférence de presse à Ottawa au Canada.

Cette attitude de la France montre toute la délicatesse de l’acte qu’elle a posé, à un tournant décisif de l’histoire du Burkina Faso.

Sait-elle seulement qu’en agissant de la sorte, elle va contre la volonté du peuple burkinabè, qui a pris son destin en main, pour chasser un dictateur qui, visiblement, ne reculait devant rien, dans sa volonté de s’accrocher au pouvoir pour un règne ad vitam aeternam ? En tout cas, ils sont nombreux les Burkinabè, à l’instar de ces syndicats qui ont même lancé un appel dans ce sens, qui auraient voulu voir Blaise Compaoré répondre devant la justice, ne serait-ce que pour connaître la vérité dans plusieurs dossiers qui n’ont jamais abouti sous son règne. Mais en l’exfiltrant de la sorte, la France ôte au peuple burkinabè cette possibilité, alors que le sort de Blaise Compaoré devrait incomber, en premier lieu, aux Burkinabè eux-mêmes. Cette action de la France peut être un bien mauvais signal pour les peuples africains, car bien des dictateurs, loin de tirer leçon de la chute de Blaise Compaoré pour s’auto-dissuader et respecter la Constitution de leur pays, pourraient au contraire se convaincre qu’il y a une autre alternative pour eux. En effet, ils pourraient penser qu’en se rendant indispensables à la France, celle-ci pourrait sans doute fermer les yeux sur leur tentative de passage en force, et pourrait, le cas échéant, venir, au dernier moment, les tirer du pétrin pour les mettre à l’abri, si les choses tournaient mal. De ce fait, ils seraient plus à l’écoute de l’Elysée que de leur peuple, et chacun cherchera à faire mieux que Blaise Compaoré, en matière de défense des intérêts de la France, pour bénéficier du devoir de redevabilité de la France à leur égard. Cette nouvelle trouvaille de la France ne sert pas les intérêts des peuples africains.

Le peuple  demandait simplement à Blaise Compaoré de quitter le pouvoir, pas le pays

Nul ne dit qu’il aurait fallu laisser un Blaise Compaoré acculé, à la merci d’une foule déchaînée, avec toutes les conséquences que cela aurait pu avoir d’un côté comme de l’autre, mais cette façon de l’exfiltrer pose quelque part problème, d’autant que le peuple lui demandait simplement de quitter le pouvoir, pas le pays. D’une part, l’Elysée n’a pas tenu compte du regard que porte aujourd’hui le peuple burkinabè sur Blaise Compaoré.  D’autre part, elle réduit les possibilités, pour ce même peuple, de lui demander des comptes. Or, après 27 ans de pouvoir, il est tout à fait normal que Blaise Compaoré rende compte à son peuple de sa gestion, aussi bien en ses points positifs qu’en ses points négatifs. Du reste, s’il en va ainsi au niveau de toutes les structures de l’Etat, il ne saurait en être autrement au sommet de l’Exécutif, aussi bien pour lui que pour ses éventuels successeurs. Autrement, ce serait une prime à l’impunité. Toute chose que le combat actuel des démocrates africains vise à enrayer sur le continent, pour plus de justice et d’équité sociale.

Comme on le voit, la France vient, une fois de plus, de prouver qu’elle n’a pas d’amis, mais des intérêts. Aussi, quand on connaît l’importance du rôle joué par Blaise Compaoré dans la sous-région ouest-africaine, point n’est besoin de dire qu’il a été pratiquement l’homme de la France, pendant plusieurs années, dans cette Françafrique où il est entré timidement, mais a finalement pris énormément de galons, surtout après la disparition des présidents ivoirien Félix Houphouët Boigny, et gabonais Omar Bongo Ondimba. Et c’est ce qui pourrait, du reste, expliquer le jeu trouble auquel la France s’est livrée, quand Blaise Compaoré ne faisait pas mystère de sa volonté de tripatouiller la Constitution de son pays, pour rester au pouvoir. Si la France avait clairement dit à Blaise Compaoré de renoncer à son projet, il y a fort à parier que celui-ci aurait réfléchi par deux fois au moins avant de rêver de tripatouiller la loi fondamentale. Mais, apparemment, elle n’en a eu ni le courage, ni la volonté réelle. Et tout porte à croire qu’elle s’est contentée de condamner du bout des lèvres son acte, et a laissé Blaise Compaoré en faire à sa tête, pour voir si la pilule passerait. Car, quoi qu’on dise, il n’est pas exclu qu’elle tienne encore à l’homme, dans cette sous-région tourmentée où elle n’a pas eu le temps de lui trouver un successeur à sa taille. L’on pourrait donc dire que c’est à contrecœur qu’elle voit son homme partir du pouvoir, surtout que son absence laissera momentanément un vide dans la sous-région. Mais va-t-elle, pour autant, lui tourner définitivement le dos et renoncer à ses services ? Nul ne saurait le dire à l’heure actuelle, en dehors des autorités françaises elles-mêmes.

Outélé KEITA

Source: Le Pays

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Burkina Faso’s revolution 2.0

Things did not go well with Blaise Compaoré, President of Burkina Faso for last 27 years. Why§? the man wants to change the constitution so that he remains in power forever…he thinks he will still run affairs even after his death!  So many speculations are all over as to why Compaoré wanted this. One of the reasons is tha he fears that once out of the sweet chair, he will face prosecution for the death of his predecessor and cousin Thomas Sankara whom he is alleged to have killed.

A big lesson should be picked up by other dictators who have similar thoughts, especially those who are accused of war crimes. Who comes to your mind? Who else ? Paul Kagame of course.

To follow the Revolution 2.0 click Burkina Faso: Revolution 2.0

En direct: début des manœuvres politiques au Burkina Faso

mediaManifestants à Ouagadougou, Burkina Faso, le 30 octobre 2014.REUTERS/Joe Penney

Le Burkina Faso est en ébullition. Ce jeudi 30 octobre au matin, les députés burkinabè devaient examiner le projet de loi portant sur la révision de la Constitution permettant une nouvelle candidature du président Blaise Compaoré après 2015. Un projet largement contesté. Avant le début de la séance, des manifestants ont réussi à pénétrer dans l’enceinte du Parlement. Depuis, le mouvement de colère a pris de l’ampleur et de violents combats ont eu lieu près de la présidence.

Émission spéciale ce jeudi sur RFI de 17h (TU) à 19h (TU).

Les heures sont données en temps universel

15h30 : Le général Kouamé Lougué est parti, en compagnie du chef d’état-major particulier de Blaise Compaoré, le général Diendéré, vers le palais présidentiel officiellement pour rencontrer le chef de l’Etat.

15h05 : L’autre envoyé spécial de RFI, Frédéric Garat, est au siège de l’opposition burkinabè. Il précise que tous les leaders du mouvement sont présents, signe du début des grandes manœuvres. Des diplomates, et notamment l’ambassadeur de France, se sont aussi rendus au siège de l’opposition pour échanger avec les responsables politiques.

15h02 : Sur l’antenne de RFI, l’envoyée spéciale de RFI Maureen Grisot revient sur le général Kouamé Lougué qui explique qu’il pourrait tout à fait prendre la tête de la manifestation. Il semble soutenu par les milliers de manifestants présents devant le palais présidentiel.

14h50 : Le général Kouamé Lougué se dirige vers le palais présidentiel pour s’entretenir avec le président Blaise Compaoré. A quelques centaines de mètres, son avancée a été de nouveau stoppée et il a été rejoint par le chef d’état-major particulier du président.

14h40 : Selon Maureen Grisot, envoyée spéciale de RFI à Ouagadougou, la garde présidentielle est allée au-devant du général Kouamé Lougué pour lui demander d’arrêter sa marche vers le palais de Kossyam et de laisser un dialogue s’instaurer.

14h32 : L’opposant Bénéwendé Sankara affirme à l’AFP que l’armée burkinabè s’est « soudée avec le peuple » contre le président Blaise Compaoré. Il annonce par ailleurs que des responsables de l’opposition doivent rencontrer prochainement le général en retraite Kouamé Lougué, qui a été chef d’état-major des armées et ministre de la Défense.

14h27 : Sur les réseaux sociaux, de nombreux appels sont lancés aux médecins et autres personnels soignants pour qu’ils viennent dans les cliniques et hôpitaux prendre en charge les blessés.

14h20 : Le chef d’état-major Honoré Traoré s’entretient avec la presse.

13h57 : Selon des responsables de l’opposition contactés par RFI, le président Blaise Compaoré se trouverait toujours au palais présidentiel.

13h55 : Après les militaires, une délégation de la classe politique de l’opposition est allée s’entretenir avec le Mogho Naba (l’empereur des Mossi, ethnie principale du pays) pour faire passer un message à Blaise Compaoré, lui demandant de quitter le pouvoir.

13h50 : Parmi d’autres émetteurs, celui de RFI a été coupé à Ouagadougou lors du saccage de la radio nationale. (Pour capter RFI voir notre tableau en bas de l’article)

13h48 : L’hebdomadaire Jeune Afrique annonce, sur son site internet, la fermeture de l’aéroport de Ouagadougou. Tous les vols au départ ou à l’arrivée de capitale bukinabè sont annulés.

13h15 : La France appelle au calme et à la retenue au Burkina Faso alors que les Etats-Unis font part de leur inquiétude.

12h55 : Tweet de Zéphirin Diabré, l’un des chefs de file de l’opposition : « Nous ne cautionnons pas la prise du pouvoir par la force. Nous voulons juste le respect de la démocratie ».

12h43 : Selon l’envoyé spécial de RFI à Ouagadougou, Frédéric Garat, le frère du président, François Compaoré a été arrêté à l’aéroport.

12h40 : Sur RFI, Bruno Kafondo, député UPC, parti d’opposition, raconte le moment où les manifestants sont rentrés dans l’Assemblée : « On attendait tranquillement en échangeant les uns avec les autres. Puis, les députés qui étaient de la majorité ont commencé à filer de l’Assemblée. Ils venaient d’avoir l’information que des gens étaient en train de défoncer les portes de l’Assemblée nationale. Ils sont arrivés en masse. Ils ont défoncé la balustrade centrale. Et compte tenu du fait que nous sommes des députés de l’opposition et que moi-même je suis d’un certain âge, ils ont dit ” Tonton, il n’y a pas de problèmes, venez “, et ils m’ont conduit plus loin ».

12h35 : Une question est sur toutes les lèvres : où est le président Compaoré ? Des informations contradictoires circulent alors que la foule tente toujours d’entrer à la présidence.

12h30 : En direct sur l’antenne de RFI, le correspondant à Ouagadougou fait le point sur la situation : « Les manifestants sont déterminés. Ils tentent depuis près de deux heures d’entrer dans le palais présidentiel. Il y a encore des tirs ».

12h30 : Une réunion serait en cours entre les responsables militaires et l’empereur des Mossi, l’ethnie majoritaire du pays.

12h25 : Selon un journaliste burkinabè contacté par RFI, il y a des tirs près du quartier des 1 200 logements où il y a eu un mort. Plusieurs chars ont tiré en l’air dans le quartier Ouaga 2 000 près du palais présidentiel.

12h23 : La France regroupe ses ressortissants à son ambassade de Ouagadougou.

12h20 : Zéphirin Diabré, l’un des chefs de file de l’opposition, appelle à la démission du président Blaise Compaoré.

12h00 : Autour du palais présidentiel, le face-à-face entre les forces de l’ordre et les manifestants dure depuis une heure, selon notre correspondant à Ouagadougou, Yaya Boudani.

11h50 : Un habitant de Bobo Dioulaso, contacté par RFI, confirme la situation tendue dans la ville. Des manifestations ont commencé ce matin de manière dispersée avant que des incendies n’éclatent au siège du parti au pouvoir, à la mairie et à plusieurs domiciles de responsables politiques.

11h45 : Le site d’information Burkina24 témoigne d’une situation confuse à Bobo Dioulasso, la deuxième plus grande ville du pays.

11h36 : Selon plusieurs témoignages circulant sur les réseaux sociaux, des manifestants auraient tenté d’envahir le domicile du frère du président Compaoré. Les forces de l’ordre auraient alors tiré dans la foule. Aucun bilan n’est encore disponible.

11h30 : Pour l’un des leaders de l’opposition, Bénéwendé Sankara, le président Compaoré doit « tirer les conséquences » de l’assaut contre l’Assemblée à Ouagadougou.

11h17 : Selon un journaliste de l’AFP, il y aurait un mort parmi les manifestants. Depuis quelques minutes, une information similaire circulait sur les réseaux sociaux évoquant un décès par balle dans le quartier des 1 200 logements.

11h10 : Selon des témoins sur place, des flammes s’échappent du bâtiment de l’Assemblée nationale, saccagé plus tôt dans la matinée par les manifestants.

11h00 : Frédéric Garat, envoyé spécial de RFI à Ouagadougou, évoque le saccage de l’hôtel Azalaï Indépendance par les manifestants. Désormais, les protestataires se regroupent vers le centre-ville.

10h50 : Dans un communiqué officiel, le gouvernement du Burkina Faso appelle au calme et à la retenue.

10h45 : Interrogé par RFI, le porte-parole du gouvernement, Alain-Edouard Traoré confirme l’annulation du vote du projet de loi. Un vote qui devait avoir lieu ce jeudi. Mais il ne donne aucune information sur une possible annulation du projet de loi portant sur la modification de la Constitution.

10h35 : Pour Ablassé Ouédraogo, député de l’opposition, la situation est grave : « Nous n’étions pas encore dans l’hémicycle quand l’Assemblée a été prise d’assaut. Le Burkina Faso est en train de sombrer dans le chaos. Ce n’est pas organisé et tout peut arriver. Si on nous avait écoutés, on aurait pu éviter tout cela ».

10h25: Selon le site d’information Burkina24, les locaux de la RTB-télé ont été saccagés par les manifestants et celle-ci a cessé d’émettre.

10h: La situation est extrêmement tendue devant l’Assemble nationale qui est toute enfumée. Depuis ce matin, les manifestants avaient tenté par tous les moyens d’y accéder et finalement vers 09h30 TU, ils ont réussi à pénétrer à l’intérieur de l’hémicycle. Les députés sont parvenus à s’échapper par une porte de secours se situant derrière le bâtiment du Parlement.

Sur place, les manifestants ont tout saccagé et incendié des véhicules avant de se diriger vers la télévision nationale du Burkina Faso où ils entendent faire une déclaration. Aux alentours du Parlement, il y a toujours des détonations et certains protestataires affrontent toujours les forces de l’ordre.

Les forces de sécurité du Faso, la force d’élite, ont d’abord tiré en l’air pour essayer de disperser les manifestants, mais face à leur détermination, le service de sécurité présidentielle a libéré le passage. Maintenant, ces forces de l’ordre sont du côté de la télévision nationale pour protéger le bâtiment.

Actuellement, les manifestants se sont dispersés dans la ville en scandant « Libérez Kossyam », du nom du palais présidentiel. Smokey, l’un des chefs de file du Balai citoyen, estime qu’en empêchant le vote, l’objectif du jour est atteint et n’encourage pas les manifestants à se diriger vers le palais présidentiel.