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Rwandan YouTube star jailed for ‘humiliating’ state officials

Dieudonne Niyonsenga, whose YouTube channel has more than 15 million views was sentenced to seven years in prison.

A Rwandan who used his YouTube channel to criticise the government has been sentenced to seven years in prison by a court in Kigali, amid a growing crackdown on dissidents in the tightly controlled East African nation.

Dieudonne Niyonsenga, whose YouTube channel Ishema TV had amassed more than 15 million views, was found guilty on Thursday on four charges including forgery, impersonation, and “humiliating” state officials.

“We are appealing this verdict against Niyonsenga with immediate effect. It is simply not right,” his lawyer Gatera Gashabana said on Friday.

The court found Niyonsenga to have committed the crimes intentionally and coupled the verdict with a fine of five million Rwandan francs ($4,900).

“Due to the adverse consequences that his crimes have had on Rwandan society, the court orders that Dieudonne Niyonsenga be immediately arrested and taken to serve his jail sentence,” the judge said in delivering the verdict.

Niyonsenga, better known by his YouTube persona Cyuma, which means “Iron”, was known for discussing human rights abuses on his channel.

Shortly after the verdict, the YouTube star said police had surrounded his home. Police and prison officials have not confirmed whether Niyonsenga has been taken into custody after being sentenced in absentia.

His jailing comes weeks after another high-profile critic with a YouTube following was sent to prison.

Last month, Rwandan authorities arrested six people including a journalist and members of an opposition party accused of publishing rumours allegedly intended to start an uprising.

Theoneste Nsengimana, who runs Umubavu TV – an online Youtube channel that often airs content critical of the government, was among those arrested.

Niyonsenga has already been arrested in April 2020, after broadcasting a series of videos accusing soldiers of serious abuses against slum dwellers during the enforcement of a strict coronavirus lockdown.

Shortly afterwards, he was charged with violating the lockdown and impersonating a journalist and sent to prison.

He was acquitted and released 11 months later but prosecutors appealed to a higher court.

The crackdown on YouTube creators has had a chilling effect in Rwanda, where independent media has been quashed and other forms of free expression are strictly monitored by the government.

Critics have accused President Paul Kagame’s government of human rights abuses although it has had support from Western donors for restoring stability in the years after the genocide, and boosting economic growth.

In March, Human Rights Watch voiced alarm about the crackdown. Kagame has denied accusations of abuse.

SOURCE: AL JAZEERA AND NEWS AGENCIES

Rwanda: Tous les détenus accusés d’avoir violé le confinement doivent être libérés sans condition.

Tous les détenus accusés d’avoir enfreint l’ordre de confinement doivent être libérés immédiatement et sans condition.

Lors de sa réunion extraordinaire tenue le jeudi 16/04/2020 sous la présidence de Mme Claire Nadine KASINGE, le Comité Exécutif du Parti ISHEMA, a pris son temps pour échanger sur des questions urgentes auxquelles font face les Rwandais, dont la famine, l’injustice et l’incarcération arbitraire, pendant cette période.
I. Les membres du Comité exécutif observent ce qui suit:
1. Le gouvernement continue d’abuser de son pouvoir en persécutant le peuple sous prétexte de faire appliquer les mesures de confinement dans la lutte contre la propagation du coronavirus (COVID-19).
2. Du fait que les Rwandais ont été introduits dans l’état d’urgence  en violation de la Constitution et de la procédure légale, toutes les décisions actuellement prises sont dépourvues de bases légales et violent les droits fondamentaux des citoyens ainsi que le fonctionnement des institutions nationales.

3. Il est commode de rappeler que la loi Nº68/2018 du 30/08/2018 déterminant les infractions et peines en général prévoit :

Article 3: Pas de peine sans loi

“Nul ne peut être condamné pour une action ou omission qui, au moment où elle a été commise, ne constituait pas une infraction d’après le droit national ou international”. (Alinéa 1)

Article 4: Interprétation des lois pénales

“Les lois pénales ne peuvent être interprétées extensivement, elles doivent être interprétées restrictivement”. (Ainéa 1)
“Il est interdit aux juridictions de rendre des jugements par analogie”. (Alinéa 2)

4. Le gouvernement harcèle les Rwandais et les journalistes qui ont tenté de dévoiler les souffrances infligées au peuple ces jours-ci. Sont particulièrement visés les utilisateurs des médias sociaux qui diffusent des informations sur les injustices commises par l’Etat.
5. L’une des personnes arrêtées le 15 avril 2020 est M. NIYONSENGA Dieudonné alias Cyuma Hassan qui dirige  la Chaine Youtube ISHEMA TV.
6. M. NIYONSENGA Dieudonné a été arrêté alors qu’il était en route pour enquêter sur les victimes de la disette causée par les mesures illogiques du gouvernement.
7. Il est à constater que les vrais raisons de l’arrestation de M. NIYONSENGA Dieudonné sont tout à fait différentes de celles mises en avant par les services de police, d’autant plus qu’il s’agit d’un Rwandais qui avait pris le courage de focaliser ses reportages sur des sujets que les autorités ne voudraient pas que le monde sache :
• C’est lui qui nous a révélé que le corps de Kizito MIHIGO avait des blessures au visage indiquant les tortures qu’il avait subies. Cela a conduit à l’infirmation de l’hypothèse  de “suicide” avancée par la police nationale du Rwanda.
• C’est lui qui a fait des reportages sur l’expropriation abusive dans les bidonvilles de Kigali et l’injustice à l’encontre de la population dans la zone connue sous “Bannyahe”. Cette expropriation est le projet d’un certain Denis KARERA, le frère du Ministre de la Justice, Johnston BUSINGYE.
• C’est lui qui a fait le reportage sur les viols commis par les soldats des Forces Rwandaises de Défense (FRD) sur des femmes du même quartier dans ce qui est perçu comme une stratégie du chaos visant à forcer la population à abandonner leurs maisons. Une porte-parole de la police de la ville de Kigali a nié ces allégations, affirmant que “les personnes qui avaient témoigné étaient anti-gouvernementales, mais plus tard, il s’est avéré que les informations de M. NIYONSENGA Dieudonné étaient vraies.

II. Pour toutes ces raisons:
8. Le gouvernement de Kagame doit mettre fin à la persécution infligée aux Rwandais spécialement à ceux du menu peuple suite à ces mesures farfelues de confinement sans accompagnement nécessaire,  mesures inconstitutionnelles et illégales.
9. Tous les détenus accusés d’avoir violé le confinement doivent être immédiatement libérés sans plus tarder car “pas de peine sans loi”.

10. En particulier, M. NIYONSENGA Dieudonné Alias ​​CYUMA Hassan et ses associés doivent être libérés sans plus tarder et sans condition.
11. Tous ceux qui ont été lésés par ces mesures de confinement doivent être indemnisés pour les dommages et souffrances subis.

Fait le 16 avril 2020

Nadine Claire KASINGE

Présidente ISHEMA Party

(Sé)


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Rwanda : Rafles de journalistes et de youtubeurs en période de confinement

Rwanda : Rafles de journalistes et de youtubeurs en période de confinement
Dieudonné Niyonsenga alias Cyuma Hassan, directeur d’ISHEMA TV, arrêté et menotté.
 

Depuis la mise en place d’un confinement total le 21 mars 2020 par les autorités rwandaises pour lutter contre le Covid-19, plusieurs journalistes, youtubeurs et blogueurs ont été arrêtés, une dizaine pour le moment. Si les autorités accusent nombre d’entre eux d’avoir violé les règles du confinement, la population y voit une volonté du régime de Kigali de profiter de la crise de COVID-19 pour se débarrasser des médias indépendants, les seuls qui rapportent en ce moment ce qui se passe dans un pays totalement bouclé.  

Le Rwanda est parmi les pays du continent africain ayant mis en place les mesures de confinement les plus drastiques. Dans un pays fréquemment décrit comme une « prison à ciel ouvert », le confinement total imposé par le régime de Kigali depuis le 21 mars a mis la population sous un contrôle et une répression encore plus intenables. C’est dans ce cadre notamment que le 2 avril dernier, dans le district de Nyanza au Sud du pays, la police a abattu par balles deux hommes qui n’avaient pas respecté le confinement.

Depuis le 21 mars, les Rwandais n’ont plus le droit de sortir de chez eux, sauf pour aller faire des courses. La circulation entre les différentes régions du pays est interdite. C’est dans la foulée de ce confinement total qui a soulevé des vives protestations parmi la population que le régime de Kigali, réputé répressif contre la liberté de la presse, a décidé d’arrêter plusieurs journalistes, youtubeurs et blogueurs actifs ces derniers jours, et les seuls à informer sur ce qui se passe dans un pays dans lequel la presse indépendante a pratiquement disparu.

Depuis sept jours, une dizaine de journalistes, blogueurs et youtubeurs ont été arrêtés ou sont portés disparus. Parmi ceux appréhendés figure Dieudonné Niyonsenga alias Cyuma Hassan d’ISHEMA TV. Arrêté ce 15 avril avec son chauffeur, Cyuma Hassan avait récemment couvertdes cas de viols, d’actes de torture et de pillages de biens commis par les militaires rwandais au quartier dît « Bannyahe »situé à Kigali.

C’est également lui qui avait rapporté, en mars dernier,la destruction par les autorités d’habitations appartenant aux plus pauvres de Kigali, sans aucune indemnisation, mettant ainsi des familles entières à la rue en pleine crise de COVID-19. En février, le même journaliste avait rapporté avoir remarqué une blessure sur le front du Kizito Mihigo pendant ses funérailles, mettant ainsi à mal la version officielle du régime, qui avait déclaré que Kizito Mihigo, une icône de la lutte pour la réconciliation, s’était suicidé en prison. Des voix concordantes parlaient d’assassinat, tout en exigeant une enquête indépendante.

Cyuma Hassan, qui avait déjà confié à ses collègues de la VOA qu’il était poursuivi, est accusé d’avoir enfreint les règles de confinement en vigueur pour lutter contre le coronavirus. Les journalistes jouissent pourtant de la liberté de circuler dans le cadre de leur travail. D’où les soupçons que le régime de Kigali chercherait à étouffer les quelques rares journalistes, blogueurs et youtubeurs indépendants encore actifs dans le pays.

D’autres journalistes arrêtés sont : Fidèle Komezusenge (ISHEMA TV), David Byiringiro et Innocent Valentin Muhirwa (AFRIMAX TV), Théoneste Nsengimana (UMUBAVU TV), Ivan Mugisha, (correspondant de l’Agence France-Presse), Saul Butera (Bloomberg), John Gahamanyi (New Times). Ces trois derniers, Mugisha, Butera et Gahamanyi ont été libérés ce mercredi 15 Avril.

Arrestations, persécutions, disparitions et même assassinats de journalistes sont monnaie courante au Rwanda dont le Président Paul Kagame figure en bonne place dans le classement des prédateurs de presse établi par Reporters sans Frontières.

Dans son livre Bad news – derniers journalistes sous une dictature, Anjan Sundaram, répertorie sur base d’une enquête de terrain, une liste non exhaustive de 60 journalistes ayant été agressés, emprisonnés, assassinés, ou qui sont portés disparus depuis la prise du pouvoir de Paul Kagame, soit en moyenne, un journaliste tous les quatre mois.