Category Archives: Opération turquoise

 « Emmanuel Macron et Paul Kagamé réinventent la Pravda et le révisionnisme soviétique » – Jacques Myard.

Tribune. Le voyage du Président de la République, Emmanuel Macron, au Rwanda, laisse pantois. Les accusations de responsabilités de la France dans les génocides rwandais relèvent du plus pure révisionnisme historique .

La mission d’information parlementaire présidée par Paul Quilès qui a rendu son rapport le 15 décembre 1998 le démontre parfaitement, j’y ai participé activement.

E. Macron a commandé le rapport Duclert afin de souligner l’aveuglement de la France sur la tragédie  du Rwanda. En réalité ce rapport est une « commande politique » sur la période post 6 avril 1994. Il ne porte que sur les événements tragiques du massacre des Tutsis par les Hutus en passant sous silence les événements d’avant et d’après.

Il y a bien évidemment eu génocide dans les moments qui ont suivi la destruction de l’avion d’Habyarimana à Kigali le 6 avril 1994. Le rapport Duclert, à ce propos, glisse sur cet acte de guerre et se refuse de répondre à la question « qui a décidé de détruire l’avion du Président rwandais ». Il ne fait que préciser qu’il y a des doutes sur les commanditaires …et pour cause.

Nous savons que les missiles qui ont abattu l’avion piloté par deux français étaient des missiles livrés par l’URSS à l’Ouganda.

Paul Kagamé a été le chef des services secrets de l’Ouganda avant de devenir le chef des forces du Front Patriotiques Rwanda ( FPR ) qui ont attaqué le Rwanda dès 1990 avec le soutien de milieux économiques anglo-saxons, notamment lors de l’attaque du 1er Octobre 1990 .

Lorsque le Président François Mitterrand a appris cet attentat, il a déclaré : « cela va être terrible ».

Au 6 avril 1994 la France n’avait plus de coopération militaire avec le régime d’Habyarimana. Elle avait retiré tous ses coopérants .

Il y avait sur place des casques bleus belges qui n’ont pas bougé, un bataillon du FPR, le Président Habyarimana revenait d’Arusha où avait été négocié un accord pour organiser des élections démocratiques au Rwanda. La France a tout mis en œuvre pour la conclusion de cet  accord.

Paul Kagamé savait parfaitement que s’il y avait des élections démocratiques, il ne les gagnerait pas, pour des raisons claniques, le seul moyen était la lutte armée pour prendre le pouvoir, ce qu’il a fait.

La faiblesse structurelle du rapport Duclert réside dans le fait majeur qu’il ne se concentre que sur la période post avril 1994, oubliant toutes les attaques armées du FPR de Kagamé, attaques répétées à partir de l’Ouganda, à partir de 1990 contre le gouvernement légal, avec le soutien actif de milieux économiques anglo-saxons, qui l’ont doté en armement.

C’est à cette période que la France a mis en place une coopération militaire pour répondre à ces agressions.

Juste avant le 6 avril 1994, il est exact que la radio des mille collines, contrôlée par les Hutus extrémistes, a appelé aux meurtres des Tutsis.

La première personne qui a parlé de génocide a été le Pape et dans la foulée Alain Juppé, Ministre des Affaires Étrangères qui a bataillé pour obtenir la résolution 929 du Conseil de Sécurité du 22 juin 1994 pour monter l’opération Turquoise contre l’avis des Américains qui ont tout fait pour que la Résolution ne mentionne pas le terme «  génocide ».

Cette résolution dispose: « Profondément préoccupé par la poursuite des massacres systématiques et de grande ampleur de la population civile au Rwanda ».

Cette formulation est loin d’être neutre, elle prend en compte le fait qu’après le massacre génocidaire, des Tutsis par les Hutus, il y a eu dans la foulée le massacre des Hutus pas les Tutsis, notamment dans leur fuite au Congo.

Les massacres réciproques constituent malheureusement une très longue histoire du Rwanda. La France en intervenant avec l’opération Turquoise a permis l’arrêt de ces massacres. C’est tout à son Honneur.

Il convient de rappeler que le chiffre de 800 000 Tutsis assassinés malheureusement, est sans doute inexact. Le recensement de 1991 dénombrant 596 000 Tutsis représentait 8,4 % de la population.

En conséquence, avoir une lecture biaisée, partielle de la tragédie du Rwanda, en ciblant la prétendue responsabilité française est non seulement du négationnisme, mais une faute lourde que les autorités françaises et rwandaises reprennent en niant les réalités historiques à des fins de volonté politique justifiant le voyage du Président de la République à Kigali.

The Economist du 27 mars 2021 consacre un long article sur Paul Kagamé. Il a eu dans le passé le soutien actif des médias anglo-saxons, lesquels doutent  désormais fortement de sa vraie nature. The Economist  titre « Paragon or Prison » « modèle de vertu ou prison ». Les actions de Kagamé, les assassinats multiples qu’il a perpétrés, dont l’assassinat de son ancien chef des services secret qui connaissait les activités de Paul Kagamé,- il a été assassiné dans son hôtel en Afrique du sud-  illustre sa véritable nature .

Les tueurs avaient simplement posé sur la porte « Don’t disturb », sans commentaire.

Un article du 30 Avril 2021du Washington Post va dans le même sens.

Les réalités historiques sur les événements au Rwanda et surtout sur la prétendue responsabilité de la France sont très loin des commentaires entendus sur nombre de médias français et autres qui véhiculent  une vision accusatrice de la France à des fins politiques pour justifier un voyage de la honte .

Pour ma part, j’estime que le voyage du Président de la République est une faute sans appel. Faire confiance à Paul Kagamé qui n’est rien d’autre qu’un criminel de guerre, un génocidaire, relève d’un total aveuglement.

La France n’a pas failli au Rwanda, rendons justice à nos militaires qui sont intervenus dans l’opération Turquoise !

Jacques Myard
Membre Honoraire du Parlement
Maire de Maisons-Laffitte
Président du Cercle Nation et République

Entreprendre.fr

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L’ex-Premier ministre Édouard Balladur ouvre ses archives de 1994 sur le Rwanda

L’ancien Premier ministre français Édouard Balladur a annoncé ce lundi l’ouverture prochaine de ses archives sur le Rwanda, à quelques semaines de la remise d’un rapport d’historiens sur le rôle controversé de Paris pendant le génocide de 1994.

Édouard Balladur photographié en 1994 à Rennes alors qu'il était Premier ministre.
Édouard Balladur photographié en 1994 à Rennes alors qu’il était Premier ministre. | ARCHIVES OUEST-FRANCE/PHILIPPE CHER

J’ai décidé d’autoriser le moment venu l’ouverture de mes archives de Premier ministre, afin que chacun puisse librement constater ce que furent nos actions et ses résultats , écrit ce lundi Édouard Balladur, qui fut entre 1993 et 1995 le chef d’un gouvernement de droite dit « de cohabitation », sous la présidence socialiste de François Mitterrand.

Dans sa déclaration, Édouard Balladur défend notamment l’Opération Turquoise, une intervention militaro-humanitaire lancée par Paris au Rwanda, sous mandat de l’ONU entre juin et août 1994, qui a selon lui assuré la sauvegarde des victimes quelles qu’elles soient et dissuadé la poursuite des violences.https://d-2865446181427112706.ampproject.net/2011252111003/frame.html

Il « aimerait que les doutes soient levés »

Les détracteurs de Turquoise estiment que cette opération visait en réalité à soutenir le gouvernement génocidaire hutu, et s’inscrivait dans une stratégie de longue date menée notamment par la présidence française.

Les archives de Édouard Balladur vont faire apparaître que le gouvernement de l’époque et l’armée n’avaient rien à se reprocher, a déclaré à l’AFP un ancien conseiller du Premier ministre, Hugues Hourdin.

M. Balladur aimerait que les doutes soient levés sur l’action du gouvernement qu’il a conduit, il s’agit de purger ce débat lancinant depuis 25 ans, a-t-il ajouté.

Les zones d’ombre sur le rôle de Paris avant, pendant et après le génocide des Tutsis au Rwanda – qui fit selon l’ONU au moins 800 000 morts d’avril à juillet 1994 – restent une source récurrente de polémiques en France et empoisonnent les relations avec Kigali depuis près de 25 ans.

Les archives seront ouvertes début avril

Les archives de Édouard Balladur, des centaines de notes personnelles, de notes de cabinet, de PV d’entretiens avec le président Mitterrand, seront ouvertes au grand public début avril, en même temps que la publication du rapport de la commission d’historiens dirigée par Vincent Duclert pour faire la lumière sur le rôle de Paris.

Mise en place par Emmanuel Macron en 2019, cette commission a eu accès aux archives de Édouard Balladur, mais également à celles de François Mitterrand.

L’annonce de leur ouverture au grand public est une première victoire, a réagi M. Duclert, qui espère également l’ouverture du fonds Mitterrand.

Source : https://amp.ouest-france.fr/monde/rwanda/l-ex-premier-ministre-edouard-balladur-ouvre-ses-archives-de-1994-sur-le-rwanda-7107533?__twitter_impression=true

Kagame, le nouvel ami encombrant du Président Macron

KAGAME-MACRON

La vérité d’un homme ne se montre parfois qu’aux initiés qui connaissent la portée de certains gestes. L’engouement récent d’Emmanuel Macron pour un personnage aussi trouble que le président du Rwanda, Paul Kagame, détonne singulièrement par rapport à l’image de modéré, libéral, défenseur des droits de l’homme qu’il se donne par ailleurs. Les évènements qui se sont produits au Rwanda depuis 1990 sont mal connus des Français lesquels, non sans un zeste de racisme, trouvent normal que les Africains se massacrent entre eux et ne se préoccupent pas de rechercher qui est responsable de quoi.

Qui est Kagame ?

La meilleure manière d’appréhender en termes simples les évènements du Rwanda est de se référer à Aristote :

« Dans les oligarchies, c’est la masse des citoyens qui se soulève, comme étant victimes d’une injustice du fait que leur part n’est pas égale à celle des  autres, dont ils se considèrent pourtant les égaux, alors que dans les démocraties, au contraire, ce sont les notables qui se révoltent, parce que leur part est seulement égale aux autres alors qu’ils ne se considèrent pas comme leurs égaux. » (Politique V,3).  

La révolte de la masse, c’est ce qui s’est passé au Rwanda en 1961, celle des notables, ce qui s’y est passé à partir de 1990. Très ancien royaume africain où, depuis des siècles, une minorité d’éleveurs-guerriers, les Tutsis (environ 10 % de la population en 1990, moins aujourd’hui), dominait une majorité de cultivateurs bantous (houtous[1]), le Rwanda a vu à l’indépendance en 1961, la majorité prendre le pouvoir, par application de la règle démocratique, le tiers  environ des anciens maîtres tutsis s’exilant en Ouganda ou en Europe (où ils constituent un lobby puissant). A partir de 1990, l’un de ces exilés, Paul Kagame a entrepris, à partir de l’Ouganda voisin, de restaurer le pouvoir de la minorité tutsie avec une armée d’exilés (Front patriotique rwandais) bien équipée par les Anglo-Saxons. Le 6 avril 1994, l’avion transportant les deux présidents houtous du Rwanda et du Bouroundi était abattu sur ordre de Kagame, selon des témoignages aujourd’hui irrécusables[2]  :  affolés, les Houtous en déroute se mirent à massacrer la minorité tutsie restée dans le pays, ce qui n’empêcha pas la victoire totale de Kagame. Ces massacres du Rwanda du printemps et de l’été 1994 ont fait entre 500 000 et 800 000 morts, probablement en majorité tutsis bien que l’armée de Kagame ait aussi massacré beaucoup de houtous au fur et à mesure qu’elle avançait dans le pays.

Une fois la capitale Kigali prise, cette armée partit très vite au Congo voisin à la poursuite des houtous en fuite, qualifiés, de « génocidaires » – même les enfants pas encore nés au moment des faits !  Selon le Haut-commissariat aux réfugiés des Nations-Unies[3], ces opérations de représailles ont entrainé la mort  de 4 millions de personnes, rwandais houtous réfugiés ou congolais, non seulement dans la province frontalière du Kivu mais dans tout le Congo ex-belge.  Les troubles qui se produisent aujourd’hui au Kasaï en sont la suite.

Kagame a certes sauvé du massacre une petite partie ses congénères tutsis encore en vie à l’intérieur du Rwanda, la seule chose que retient la communauté internationale dûment désinformée. Il n’en porte pas moins une   responsabilité écrasante pour l’ensemble de la tragédie : en envahissant le pays sans aucune légitimité autre que d’appartenir à l’ancienne élite, ce qui est la cause première de tous les évènements, en massacrant les houtous au fur et à mesure de son avancée dans le pays, en abattant l’avion des deux présidents, attentat qui a déclenché les premiers massacres et en opérant des massacres de représailles bien plus graves encore au Congo.

On peut dire que Paul Kagame est au total le responsable direct ou indirect de la mort de près de 5 millions de personnes.

Il faut ajouter que depuis vingt-cinq ans qu’il est au pouvoir, Kagame a pris la France pour cible : sa prise de pouvoir avait déjà signifié pour notre pays la perte de toute influence dans la région des Grands lacs et même au Congo-Kinshasa (ex-Zaïre) ; il n’a cessé d’accuser de complicité de crime les soldats français de l’opération Turquoise arrivée au Rwanda en juillet 1994 sur mandat de l’ONU pour tenter de limiter les dégâts, accusation sans aucun fondement.  Il a remplacé le français par l’anglais comme langue officielle et adhéré au Commonwealth.

« Poignez vilain, il vous oindra »

Voilà le sinistre personnage auquel le président Macron a déroulé le tapis rouge à l’Elysée le 23 mai 2018.  Il est allé plus loin :  la France soutient officiellement la candidature au secrétariat général de l’Association des pays francophones d’une proche de Kagame, Louise Mushikiwabo, ministre des affaires étrangères du Rwanda, ce dont seul Mélenchon s’est ému, en termes d’ailleurs très modérés si l’on considère l’énormité de la chose.  Il est clair que pour ceux qui connaissent les dessous de l’affaire, soit tous les Africains, Macron met la France dans la position humiliante du vilain : « poignez vilain, il vous oindra. »

Comment ne pas être confondu devant tant de servilité vis-à-vis d’un roitelet africain qui aurait dû depuis longtemps être traduit devant la Cour pénale internationale ?

Il est vrai que, dès  le début de son opération de reconquête, Kagame a reçu le soutien des principales puissances occidentales (à l‘exception de la France de Mitterrand) : les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la Belgique, l’ancienne puissance coloniale, l’Afrique du Sud.

Il est vrai aussi que Kagame est un grand corrupteur connaissant les moyens de s’acheter les soutiens inattendus : si le Rwanda, surpeuplé, n’a guère de ressources, il contrôle désormais le Kivu, province voisine du Congo d’une fabuleuse richesse en métaux rares.

Nicolas Sarkozy était allé jusqu’ à visiter le Rwanda de Kagame, y compris le musée dénonçant les prétendus crimes de la France[4]. Mais son ignorance des questions africaines, dont avait témoigné son ridicule discours de Dakar, pouvait passer pour une excuse.

Hollande, seul, n’est pas tombé dans le piège : bien informé, lui, il a ignoré Kagame pendant cinq ans.

Mais aucun de ces trois présidents n’a daigné prendre la défense de l’armée française injustement accusée comme ils en avaient le devoir.

Qu’est-ce qui motive Macron dans cette affaire scabreuse ? L’ignorance ? On a du mal à le croire. L’obéissance aveugle à l’ordre occidental dont Kagame est, depuis le début (comme lui), le poulain et dont il adopte les yeux fermés la version tronquée des faits ? Le souci de flatter un personnage désormais influent en Afrique ? Ou bien quelque fascination plus secrète qui témoignerait du côté sombre du président français ?

Kagame, grâce au soutien des puissants de ce monde, est aujourd’hui à son zénith. Il n’est pas sûr qu’il gagne à se trouver ainsi exposé, ses soutiens non plus.

 

Roland HUREAUX

[1] Nous avons volontairement francisé l’écriture de ces noms.

[2] Notamment ses proches d’alors  devenus  dissidents , du moins ceux qui n’ont pas été assassinés pour les empêcher de témoigner.

[3] http://cec.rwanda.free.fr/documents/doc/rapportONU/DRC_MAPPING_REPORT_FINAL_FR.pdf 

[4] Il est possible que cette visite humiliante, qui lui avait  fait perdre le soutien de l’armée, ait contribué à lui coûter sa réélection.

Source: Libertepolitique.com

COLONEL JACQUES HOGARD : “Guillaume Ancel constitue une sorte d’idiot utile qui se pare d’un titre de témoin”.

Col Jacques HOGARD

Le colonel Hogard ( En photo) réagit au micro de Boulevard Voltaire à la parution du livre de Guillaume Ancel, cet ancien officier français qui publie un ouvrage, Rwanda, la fin du silence, dans lequel il accuse la France d’avoir soutenu un régime génocidaire au Rwanda lors de l’opération Turquoise en 1994. Jacques Hogard dénonce la vision déconnectée de l’auteur, qui était son subordonné lors de l’opération, et assure que la France y a fait son devoir.

Guillaume Ancel prétend rétablir la vérité sur le silence du Rwanda dans un livre qui lui a valu une réponse assez cinglante de votre part dans L’Incorrect. Pourquoi le livre de monsieur Ancel vous a-t-il déplu ?

Je pense que ce livre est complètement à côté de la plaque. Je le qualifierais brutalement de mythomane et de mégalomane. J’ai pris la peine de le lire page par page. Guillaume Ancel était un de mes subordonnés lors de l’opération Turquoise, mais de rang tout à fait modeste. Il n’avait pas accès à beaucoup de choses, en tout cas pas à une vue d’ensemble de l’opération. Je trouve que son livre donne une vision de l’opération déconnectée de la réalité.

Quelle est votre opinion sur le serpent de mer de la responsabilité de la France dans le génocide rwandais ?

Je commence à être connu pour ma position critique de la politique étrangère de la France lorsque cela est nécessaire. Et, malheureusement, j’en ai souvent l’occasion.
Pour ce qui est du Rwanda, en revanche, et bien que je ne sois pas un admirateur à tout crin de François Mitterrand, je pense vraiment que la France a fait son boulot du mieux possible, ou du moins mal possible, au Rwanda. En tout état de cause, il est hors de question de pouvoir l’accuser de participation ou de complicité quelconque de génocide. C’est absolument aberrant et cela ne tient pas debout.

Comment expliquer, alors, le point de vue de Guillaume Ancel ?

Guillaume Ancel est récupéré par des réseaux que nous connaissons bien. Il est manipulé. Il constitue une sorte d’idiot utile qui se pare d’un titre de témoin. Mais c’est un témoin d’un niveau tel qu’il ne lui permet pas d’avoir la vision globale des choses. Pourtant, il se prononce sur à peu près tout dans cette opération, y compris sur les ordres d’opérations que nous aurions reçus du plus haut sommet de l’État et de l’état-major des armées. Or, j’ai tous ces ordres. Je peux vous dire qu’aucun, à aucun moment, n’évoque cette fameuse offensive sur Kigali à l’époque, le réarmement des forces armées rwandaises défaites, les forces du gouvernement hutu, etc. Toutes ces affirmations sont absolument ridicules. Guillaume Ancel n’a, évidemment, pas les moyens de les attester, puisque c’est exactement le contraire qui s’est passé.

De surcroît, Guillaume Ancel se met en avant, dans ce livre, de manière assez risible. Il apparaît comme celui qui aurait eu toutes les bonnes idées et donné tous les ordres les plus valables, à l’exception, quand même, du crime qu’il avoue à un moment donné, mais dont je me demande s’il est bien réel.

Je pense que Guillaume Ancel a un vrai problème de mythomanie. Je ne sais pas ce qui, dans son cerveau, correspond à la réalité. Je pense qu’il est totalement manipulé, aujourd’hui, par certains réseaux qui s’acharnent à prouver la soi-disant complicité de la France dans le génocide rwandais mais qui, à moi, n’apparaît pas. Si c’était le cas, je vous assure que je serais un des premiers à le dénoncer, mais ce n’est pas le cas.

Quels sont ces réseaux ?

Je les qualifierais de milieux bobos, de bobos de gauche, mondialistes, un peu antimilitaristes…

Ils se sont emparés de l’affaire rwandaise comme d’une sorte de cas d’école. Ils sont obsédés à prouver que la France s’est mal conduite au Rwanda. La France s’est peut-être mal conduite ici ou là mais, en âme et conscience, je ne pense pas qu’elle se soit mal conduite au Rwanda.

Source: www.bvoltaire.fr

RWANDA : M. DE SAINT-EXUPÉRY ACCUSE T-IL LA FRANCE AFIN DE PROTÉGER LE GÉNÉRAL KAGAMÉ ?

Communiqué de Bernard Lugan [1]

Fidèle caisse de résonance du régime de Kigali, la presse française donne actuellement une énorme publicité à un insignifiant article de M. Patrick de Saint-Exupéry dans lequel, sans la moindre preuve, sans la publication du moindre document nouveau, et uniquement sur la base de sous-entendus orientés, il accuse la France d’avoir voulu « réarmer » les génocidaires rwandais durant l’été 1994. Plus encore, voilà maintenant la BNP qui est désormais soupçonnée d’être partie prenante dans cette rocambolesque affaire.

L’explication d’une telle campagne orchestrée depuis le Rwanda est pourtant limpide : l’étau se refermant peu à peu sur le régime Kagamé, dans le cadre de l’enquête sur l’attentat contre l’avion du président Habyarimana, ses amis français sont actuellement à la manœuvre afin d’intimider Emmanuel Macron, comme ils avaient si bien réussi à le faire avec Nicolas Sarkozy et François Hollande.

À une différence près : depuis quelques mois, les éléments qui s’accumulent sur le bureau des magistrats français et qui mettent directement en cause le régime de Kigali dans le déroulé des événements de l’année 1994 sont tels qu’il est désormais impossible d’étouffer l’affaire…

Deux points sont établis :

  1. L’attentat du 6 avril 1994 qui provoqua la mort du président hutu Habyarimana fut le déclencheur du génocide.
  2. La thèse du régime de Kigali, à savoir celle du génocide « programmé » et « planifié » par les « extrémistes » hutu, a volé en éclats devant le TPIR (Tribunal pénal international pour le Rwanda). Ce tribunal, créé par le Conseil de sécurité de l’ONU et siégeant à Arusha de 1995 à 2016, a en effet, dans ses jugements concernant les « principaux responsables du génocide » – dont celui du colonel Bagosora présenté comme l’architecte du génocide –, que ce soit en première instance ou en appel, clairement établi qu’il n’y avait pas eu « entente » pour le commettre [2]. Si ce génocide n’était pas programmé, c’est donc qu’il fut spontané, et ce qui le provoqua fut l’assassinat du président Habyarimana.

Voilà pourquoi la question de savoir qui a ourdi cet attentat est primordiale. Or, il n’y a jamais eu d’enquête internationale menée sur ce crime qui coûta la vie à deux présidents en exercice élus, celui du Rwanda et celui du Burundi, qui avaient pris place dans le même avion.

Par les énormes pressions qu’ils exercèrent sur le Conseil de sécurité de l’ONU, les États-Unis et la Grande-Bretagne, alliés indéfectibles du régime de Kigali, réussirent en effet à interdire au TPIR de mener cette enquête.

Au mois de janvier 1997, Madame Louise Arbour, Procureur du TPIR de septembre 1996 à septembre 1999, ordonna ainsi à Michael Hourigan de cesser ses investigations. Ce fonctionnaire de l’ONU avait pourtant été personnellement chargé par elle, d’identifier les commanditaires et les auteurs de l’attentat du 6 avril 1994. Madame Arbour voulait alors étayer l’acte d’accusation rachitique qu’elle était occupée à dresser contre les anciens dirigeants du régime Habyarimana, en montrant que cet attentat avait été commis par des « extrémistes hutu », et qu’en le commettant, ces derniers avaient donné le signal du génocide qu’ils avaient programmé.

Or, sur place, à Kigali, menant son enquête, Michael Hourigan découvrit tout au contraire que les auteurs de l’attentat n’étaient pas des « Hutu extrémistes », mais des Tutsi du FPR… et il obtint même les noms de ceux qui, selon lui, auraient abattu l’avion du président Habyarimana. Il rédigea un rapport qu’il remit personnellement à Madame Arbour qui le somma alors de mettre un terme à ses recherches, exigeant la confidentialité absolue sur ses découvertes. Le contrat de Michael Hourigan avec l’ONU ne fut pas renouvelé.

Saisie par les familles de l’équipage français de l’avion présidentiel abattu, la justice française s’est ensuite risquée sur cette affaire qui fut confiée au juge Bruguière. Bien que le TPIR ait refusé de le lui communiquer, et cela au prétexte qu’il n’existait pas (!), le juge Bruguière obtint malgré tout une copie du « Rapport Hourigan ». Puis, devant le juge, Michael Hourigan authentifia son texte dont il confirma la teneur. Poussant plus loin ses investigations, le juge Bruguière interrogea le capitaine sénégalais Amadou Deme, adjoint de Michael Hourigan et ancien numéro 2 du renseignement de l’ONU au Rwanda. Cet officier lui confirma à la fois les résultats de l’enquête à laquelle il avait personnellement participé, et l’insolite changement d’attitude de madame Arbour à partir du moment où le FPR fut suspecté d’avoir assassiné le président Habyarimana.

Le 16 novembre 2006, au terme de son enquête, le juge Bruguière accusa à son tour le général Kagamé et il lança neuf mandats d’arrêt contre des membres importants de son premier cercle. Après le départ à la retraite de ce magistrat, l’enquête fut reprise par le juge Trévidic, puis par les juges Herbaut et Poux.

Au mois de juillet 2013 puis en janvier 2014, le juge Trévidic interrogea Jean-Marie Micombero, ancien secrétaire général au ministère rwandais de la Défense et qui, le 6 avril 1994, était affecté à une section chargée du renseignement dépendant directement de Paul Kagamé. Le témoin lui confirma les noms des deux membres de l’armée de Paul Kagamé qui, le 6 avril 1994, auraient tiré les deux missiles qui abattirent l’avion présidentiel. Il livra également au juge nombre de détails sur les préparatifs et sur le déroulement de l’attentat [3]. Ces déclarations recoupaient en les confirmant celles recueillies en leur temps par le juge Bruguière auprès d’autres témoins.

La contre-attaque du général Kagamé se fit à travers ses puissants réseaux d’influence français et par le biais d’une presse qui ne cessa jamais de lui servir de porte-voix, notamment Libération, Le Monde et Le Figaro.

Appuyé sur les uns et sur les autres, il tenta de répétitives manœuvres dilatoires destinées à discréditer le travail du juge Bruguière. Mais, au moment où, de guerre lasse, le juge Trévidic s’apprêtait à clôturer son instruction, trois témoins de la plus haute importance se manifestèrent.

Il s’agissait du général Faustin Kayumba Nyamwaza, ancien chef d’état-major de l’APR (Armée patriotique rwandaise, l’armée tutsi), à l’époque responsable du renseignement militaire, du colonel Patrick Karegeya, ancien chef des renseignements du Rwanda, tous deux réfugiés en Afrique du Sud d’où ils accusaient de la façon la plus claire le président Kagamé d’être le responsable de l’attentat du 6 avril 1994 qui coûta la vie au président hutu Habyarimana, et d’Émile Gafarita qui prétendait être l’un des trois membres du FPR qui transportèrent depuis l’Ouganda jusqu’à Kigali les missiles qui abattirent l’avion du président Habyarimana.

Au mois de juin 2010, le général Kayumba survécut par miracle à une tentative d’assassinat dont les auteurs, des Rwandais, furent arrêtés et jugés en Afrique du Sud. Le colonel Patrick Karegeya fut étranglé le 31 décembre 2013 dans sa chambre d’hôtel de Johannesburg.

Émile Gafarita fut quant à lui enlevé à Nairobi le 13 novembre 2014 à la veille de son départ pour la France où il devait être interrogé par le juge Trévidic. Dans la procédure de réouverture d’instruction qui était alors en cours, la teneur de ce que le témoin-acteur allait dire aux juges était accessible à la Défense. Cette dernière informa ses clients de l’existence d’Émile Gafirita et de son prochain témoignage. Avocat de l’État rwandais (Afrikarabia, 19 octobre 2016) et de 6 des 7 mis en examen, Me Léon-Lef Forster, dans un entretien avec la journaliste canadienne Judi Rever [4] l’a reconnu : « J’ai informé les mis en examen, un avocat a l’obligation d’indiquer à ses clients où en est la procédure…il est parfaitement légitime que les clients soient informés des raisons pour lesquelles le dossier est ré-ouvert. »

À partir de ce moment, Émile Gafirita fut en danger de mort [5]. Dans ces conditions, il est pour le moins « insolite » que les juges français qui allaient l’interroger n’aient pas pris la précaution de le mettre sous protection. D’autant plus qu’Émile Gafirita se savait menacé et que, dans l’attente de sa convocation qui arriva le jour de sa disparition, il avait écrit par mail à son avocat, Me Cantier, qu’il souhaitait être entendu : « Le plus vite serait le mieux avant qu’ils ne me fassent taire à jamais. »

Émile Gafirita avait demandé à être entendu sous X avec le statut de « témoin protégé », ce qui ne lui fut pas accordé par le juge Trévidic. Et pourtant, comme l’a révélé plus tard Emmanuel Fansten dans Libération du 4 mars 2015, à la même époque, le juge Trévidic qui enquêtait sur l’attentat de la rue Copernic entendit sous X un ancien membre du groupe Abou Nidal.

Pourquoi une telle différence de traitement ? Le juge Trévidic justifia son refus d’entendre anonymement Émile Gafarita « par le nombre conséquent de manipulations constatées dans l’instruction » (Jeune Afrique, 9 décembre 2014). Cette explication laisse pour le moins perplexe car le juge d’instruction a précisément parmi ses missions celle de faire le tri entre les éléments qu’il recueille. Dans tous les cas, ceux qui enlevèrent Émile Gafirita ne partageaient pas ses doutes…

La justice française a donc été incapable de protéger ce témoin essentiel puisque ses ravisseurs ont été prévenus qu’il était depuis quelques semaines à Nairobi, où il vivait clandestinement sous un nom d’emprunt dans l’attente de son départ pour la France.

Dans son livre La France dans la terreur rwandaise (Editions Duboiris, 2014, page 302), le journaliste Onana rapporte de graves propos tenus par le colonel Karegeya peu avant son assassinat : « (…) tout ce que fait votre juge (Trévidic) se trouve dans les médias, même les noms des témoins qui peuvent ainsi être retournés par Kigali ou assassinés ».

Allons plus loin : certaines sources sud-africaines laisseraient entendre que des fonctionnaires de l’ambassade de France à Pretoria auraient oralement tenté de dissuader, fin novembre 2016, les autorités judiciaires sud-africaines d’accorder aux magistrats français les possibilités d’entraide judiciaire leur permettant d’interroger le général Nyamwasa.

Le 30 novembre 2016, interloquées par cette demande orale insolite, les autorités sud-africaines auraient alors demandé que cette requête soit formulée par écrit… ce qui aurait mis un terme à cette tentative d’entrave à la justice… et, les quatre « visas » des autorités judiciaires sud-africaines nécessaires à l’exécution de l’entraide judiciaire internationale furent accordés aux juges français mi-février 2017. Avant d’être bloqués à la fin du mois à la suite de la visite exceptionnelle faite en Afrique du Sud par le général Joseph Nzabamwita, Responsable des services nationaux de renseignement et de sécurité (NISS), envoyé du général Kagamé.

Dans une enquête très documentée parue dans le « UN », n°140 du 1° février 2017 sous le titre « Récit d’une manipulation », Pierre Péan explique comment, à partir de l’arrivée au pouvoir de Nicolas Sarkozy et jusqu’au départ du juge Trévidic, un groupe comprenant diplomates, magistrats, politiques et hommes de l’ombre, groupe relayé par les réseaux pro-Kagamé français se serait ingénié à saboter l’enquête du juge Bruguière. Cet article n’a été relayé par aucun média français bien qu’il détaille de nombreux et très graves faits d’entrave à la justice.

Quoi qu’il en soit, loin des tumultes et des manipulations médiatiques, un dossier existe et, pour le régime de Kigali, ses avancées pourraient être dévastatrices. Voilà pourquoi ses amis ont reçu l’ordre d’allumer des contre-feux et voilà pourquoi la presse française est actuellement et une nouvelle fois à la manœuvre.

Que contient en effet le dossier des juges Herbaut et Poux ? Les éléments qui figurent dans le dossier d’instruction pèsent plus lourd que les sous-entendus de M. de Saint-Exupéry :

  1. Le dossier donne, entre autres, le lieu du tir des missiles, les noms des deux tireurs et des membres de leur escorte, la marque et la couleur des véhicules utilisés pour transporter les missiles depuis l’Ouganda jusqu’au casernement de l’APR situé au centre de Kigali et de là, jusqu’au lieu de tir à travers les lignes de l’armée rwandaise, ainsi que le déroulé de l’action.
  2. Le dossier contient la preuve que l’avion présidentiel rwandais a été engagé par deux missiles dont la traçabilité a été établie. Grâce à la coopération judiciaire de la Russie, la justice française sait en effet que ces deux missiles dont les numéros de série étaient respectivement 04-87-04814 et 04-87-04835 faisaient partie d’un lot de 40 missiles SA-16 IGLA livrés à l’armée ougandaise quelques années auparavant. Or, Paul Kagamé et ses principaux adjoints furent officiers supérieurs dans l’armée ougandaise avant la guerre civile rwandaise et, de 1990 à 1994, l’Ouganda fut la base arrière, mais aussi l’arsenal du FPR. De plus, devant le TPIR, il fut amplement démontré que l’armée rwandaise ne disposait pas de tels missiles et que l’arme du crime était bien entre les mains du FPR.

D’autant plus qu’au mois d’août 2016, la MONUSCO a saisi en RDC un missile de type SA-16 de la même série que ceux qui furent tirés contre l’avion du président Habyarimana le 6 avril 1994. Or, ce missile avait appartenu à une milice soutenue par le Rwanda. Un rapport officiel de la MONUSCO a été transmis au siège de l’ONU à New-York qui visiblement tarde à le transmettre au juge français malgré les recommandations du rédacteur du rapport en question (Référence : Strictly Confidential, Goma, 20 septembre 2016).

En dépit de toutes les pressions qu’ils subissent et qui vont aller croissant, il faudra bien que, tôt ou tard, les juges fassent la balance entre les éléments que contient le dossier de l’assassinat du président Habyarimana. Or, comme les magistrats instructeurs auraient entre les mains suffisamment d’éléments pour étayer la thèse de la responsabilité du général Kagamé dans l’attentat du 6 avril 1994 qui coûta vie au président Habyarimana, attentat qui fut l’élément déclencheur du génocide, tout va in fine dépendre du Parquet chargé de porter l’accusation à l’audience.

Nous voilà donc revenus à la politique, donc aux réseaux d’influence que Kigali entretient en France et dont la mission est de tenter d’influencer la Justice pour que soit étouffé le dossier car, comme l’a dit Madame Carla Del Ponte qui succéda à Louise Arbour au poste de Procureur du TPIR : « S’il était avéré que c’est le FPR qui a abattu l’avion du président Habyarimana, c’est toute l’histoire du génocide du Rwanda qu’il faudrait re-écrire. » Et de cela, les alliés, les soutiens et les obligés du général Kagamé ne veulent évidemment pas entendre parler.

Notes

[1] Expert assermenté devant le TPIR (Tribunal pénal international pour le Rwanda) dans les affaires Emmanuel Ndindabahizi (TPIR-2001-71-T), Théoneste Bagosora ( TPIR-98-41-T), Tharcisse Renzaho (TPIR-97-31-I), Protais Zigiranyirazo. (TPIR-2001-73-T), Innocent Sagahutu (TPIR-2000-56-T), Augustin Bizimungu (TPIR- 2000-56-T) et commissionné dans les affaires Edouard Karemera (TPIR-98-44 I) et J.C Bicamumpaka (TPIR-99-50-T).

[2] À l’exception du jugement de Jean Kambanda, ancien Premier ministre condamné en 1998, après qu’il eut plaidé coupable contre la promesse d’une peine réduite, procédure qui de facto lui avait fait accepter l’acte d’accusation du procureur. Depuis, il est revenu sur cette reconnaissance.
[3] Voir à ce sujet l’interview recueillie par Pierre Péan intitulée « J’ai assisté à la préparation de l’attentat qui a déclenché le génocide » (Marianne numéro du 28 mars au 3 avril 2014).
[4] Judi Rever « Witness in French inquiry into 1994 Rwanda plane crash disappears », 20 novembre 2014, en ligne.
[5] Le 18 novembre 2014, le professeur belge Filip Reyntjens, juriste spécialiste du Rwanda et expert devant le TPIR, écrivit à M° Bernard Maingain, avocat belge des mêmes officiels rwandais mis en examen par le juge Bruguière : « Si vous avez communiqué le nom de M. Gafirita, qu’on ne verra probablement plus, à vos clients rwandais, vous devriez avoir honte et votre conscience devrait être lourde » (cité par Jeune Afrique, 9 décembre 2014).