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Rwanda has to investigate killings of opposition members

On this International Right to Truth Day, I want justice for my colleagues who were killed or disappeared while fighting for a truly democratic Rwanda.

Today, we observe the International Day for the Right to the Truth Concerning Gross Human Rights Violations and for the Dignity of Victims. One purpose of this important annual observance, as stated by the United Nations, is to “pay tribute to those who have devoted their lives to, and lost their lives in, the struggle to promote and protect human rights for all”. The list of such people is long in my country, Rwanda. It includes members of opposition groups, independent activists and journalists, among many others.

While all those who fell in the battle to uphold human rights in Rwanda deserve to be remembered and honoured on this day, here I would like to pay special tribute to those who lost their lives, or disappeared, after responding to my call to struggle for the establishment of genuine democracy, respect for human rights and rule of law in our homeland.

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“Tous les pays membres de l’ONU ont une dette morale envers les peuples de la région des Grands Lacs d’Afrique”- Victoire Ingabire Umuhoza

La Journée des droits de l’homme est célébrée chaque année le 10 décembre, jour anniversaire de l’adoption en 1948 par l’Assemblée générale des Nations Unies de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Ce 10 décembre 2021, les habitants de la région des Grands Lacs, dont je fais partie, et tous ceux qui s’intéressent à la situation politique de cette région, sont en droit de se demander si ce jour a la même signification que celle qu’il avait le 10 décembre 1948.

"Tous les pays membres de l'ONU ont une dette morale envers les peuples de la région des Grands Lacs d'Afrique"
Enfant au lac Kivu © Getty

En effet, la région des Grands Lacs connaît des conflits interminables depuis plus de deux décennies qui, d’après certaines publications, ont causé la mort de plus de cinq millions de personnes, surtout à l’est de la République démocratique du Congo, sans oublier des conflits ouverts qui coutent beaucoup de vies humaines dans cette partie du monde.

Les conflits dans la région des Grands Lacs découlent fondamentalement de l’absence totale d’un État de droit et des effets qui en dérivent. On peut citer notamment l’absence de démocratie pluraliste. Dans les pays de la région des grands lacs, on y trouve plutôt une démocratie de de façade caractérisée par la culture de l’impunité, le non-respect des droits de l’homme et des libertés des citoyens, la mauvaise gouvernance et la mauvaise gestion des ressources économiques.

En décembre 2020 le Conseil de Sécurité a pour la nième fois adopté la stratégie pour la consolidation de la paix et la prévention et le règlement des conflits dans la région des Grands Lacs. Une stratégie qui s’articule autour des trois piliers, à savoir : a) la paix, la sécurité et la justice; b) le développement durable et la prospérité partagée; c) la résilience face aux problèmes anciens et nouveaux[1].

Ces stratégies que le Conseil de Sécurité ne cesse de rappeler n’ont jamais été mises en application et n’amènent donc pas la tranquillité au simple citoyen des pays de la région des Grands Lacs d’Afrique car dans le monde globalisé d’aujourd’hui les intérêts économiques priment sur les droits fondamentaux de l’homme.

Ainsi par exemple, en 2010, l’ONU a publié un rapport cartographié documentant les violations les plus graves des droits de l’homme et du droit international humanitaire commises sur le territoire de la RDC entre mars 1993 et ??juin 2003[2].

Dans ce rapport, l’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL) appuyée par le Rwanda a été identifiée comme l’auteur de plusieurs crimes. Face à ces accusations, les hauts fonctionnaires du Rwanda ont consacré du temps, de l’énergie et des efforts à se défendre auprès de la communauté internationale contre les allégations d’implication dans le conflit en RDC. Malgré ces efforts de défense, la réputation du Rwanda en tant qu’instigateur du conflit et exploitant illicitement des minerais dans l’est de la RDC restera toujours la source de méfiance, surtout entre le peuple congolais et le peuple rwandais mais aussi au niveau des relations entre le Rwanda et la RDC jusqu’à ce que ces accusations ne soient éclaircies une fois pour toutes.

A part ces conflits ouverts en RDC, il y a aussi des conflits latents entre le Rwanda et ses autres voisins. En 2015, les relations entre le Rwanda et le Burundi se sont également détériorées. Le Burundi a accusé le Rwanda d’avoir orchestré un coup d’état manqué; tandis que les autorités rwandaises accusent son voisin du sud d’abriter les rebelles qui veulent renverser son pouvoir. La frontière entre le Rwanda et le Burundi a été fermée pendant longtemps.

En 2018, des problèmes sont survenus entre le Rwanda et l’Ouganda. Le Rwanda se plaignait que l’Ouganda arrêtait des Rwandais vivant en Ouganda et que ces Rwandais sont torturés ou subissent des traitements cruels, inhumains et dégradants. Les autorités rwandaises accusent aussi l’Ouganda de soutenir les groupes rebelles qui tentent de renverser le pouvoir en place au Rwanda. La frontière entre le Rwanda et l’Ouganda ont également été fermés pendant plusieurs mois.

La fermeture des frontières prive ainsi les simples citoyens de ces pays leur liberté de mouvement ce qui viole l’article 13 de déclaration universelle des droits de l’homme.

A cette date où nous célébrons la journée des droits de l’homme instaurée par l’ONU, des foyers d’instabilité et de violence, des accrochages transfrontaliers, la méfiance et les tensions persistent entre les pays de la région des Grands Lacs d’Afrique.

Ainsi, j’invite la communauté internationale, surtout le groupe international de contact des pays de la région des Grands Lacs d’Afrique à assister les pays de cette partie du monde à trouver une solution adéquate et inclusive.

Il est déplorable de constater que la stratégie de l’ONU citée précédemment, certains acteurs clé rwandais n’ont pas été consulté pourtant le Rwanda est dans le centre de toutes ces tensions.

Les violations des droits de l’homme commises au Rwanda sont décrites en détail depuis plus de dix ans dans les rapports annuels de l’Union européenne sur les droits de l’homme et la démocratie, publiés sur le site du Service européen pour l’action extérieure[3]. De plus, lors de la 37ème session de l’Examen Périodique Universel sur les droits de l’homme au Rwanda, qui s’est tenue à Genève en janvier 2021, des représentants de divers Etats membres des Nations Unies ont fait part aux délégués de notre gouvernement de leurs préoccupations concernant les violations des droits de l’homme au Rwanda[4].

Toutes ces violations poussent certains rwandais à quitter le pays et beaucoup d’entre eux à se regrouper dans différentes organisations armées ou non armées, ce qui constitue à moyen ou à long terme une menace de sécurité du Rwanda.

J’ai toujours soutenu que sans résoudre le problème politique du Rwanda, il sera impossible d’apporter la stabilité dans cette région.

Je reste convaincue que les difficultés politiques, sociales et économiques auxquelles mon pays est confronté ne peuvent être surmontées que si notre gouvernement est contraint de faire les réformes de gouvernance nécessaires aujourd’hui. Ces réformes peuvent être réalisées à travers un dialogue entre toutes les composantes de la société rwandaise[5].

Sans ces réformes, il sera difficile de promouvoir le respect des droits de l’homme au Rwanda et par conséquent d’éviter et/ou d’arrêter le bain de sang qui coule dans la région des pays de Grands Lacs d’Afrique depuis plus de trois décennies.

A cette journée de droits de l’homme, je vous invite à écouter les cris de ces femmes violées, abandonnées à leur sort ; mais aussi à être attentifs aux pleurs de ces enfants qui sont privés de toute vie décente, qui vivent dans la pauvreté sans précédent.

Travaillons ensemble pour mettre fin au trafic de minerais de sang dans toute la région et privilégions la paix, la stabilité et le développement de tous.

Tous les pays membres de l’ONU ont une dette morale envers les peuples des pays de la région des Grands Lacs d’Afrique car en signant la charte des peuples des Nations Unies, ils se sont engagés à assurer le respect universel et effectif des droits de l’homme et des libertés fondamentales dans le monde entier. J’en appelle à leur conscience pour que le sang cesse de couler dans les pays de la région des Grands Lacs d’Afrique.

Victoire Ingabire Umuhoza,présidente de DALFA UMURINZI

Source: Levif

[1] https://ungreatlakes.unmissions.org/sites/default/files/s_2020_1168_f.pdf

[2] https://www.ohchr.org/Documents/Countries/CD/DRC_MAPPING_REPORT_FINAL_EN.pdf

[3] 4 https://eeas.europa.eu/headquarters/headquarters-homepage/82/about-european-external-action-service-eeas_en

[4] https://www.ohchr.org/EN/HRBodies/UPR/Pages/RWIndex.aspx

[5] https://www.levif.be/actualite/international/pour-un-nouveau-dialogue-inter-rwandais-carte-blanche/article-opinion-14811

Intra-Rwandan dialogue is crucial for peace in the Great Lakes

The conflicts in the Great Lakes region cannot be fully resolved until Rwanda addresses its internal political problems.

Since Rwanda gained its independence in 1962, the country has experienced successive regimes that have stayed in power by any means possible, refusing to implement good governance reforms. The repercussions have been massacres and human rights violations, culminating in the Tutsi’s genocide of 1994.

After the Rwandan Patriotic Front (RPF) took power in 1994, it held national consultations – referred to as Urugwiro Village meetings – to discuss how Rwanda could solve its issues of national unity, democracy, justice, economy and security. The outcomes of these consultations have been the guiding philosophies of the governance implemented by the RPF over the past two decades.

Nonetheless, the way Rwanda’s governance and relationship with its neighbouring countries in the Great Lakes region have evolved over time is a concern. Today there are pressing issues that necessitate holding another intra-Rwandan dialogue between the Rwandan government and dissenting voices and civil society organisations operating in and outside the country to revamp its governance strategy so that long-term stability at home and in the Great Lakes region is guaranteed.

The consensus democracy that aimed to prevent further ethnic violence while accelerating development agreed on during the Urugwiro Village meetings has transformed over time into a political system that suppresses political dissent, restricts pluralism and curbs civil liberty in Rwanda.

In many instances the government has abused its power, collaborating with the judicial system to criminalise its critics under the silent watch of the legislature. These practices, along with widespread human rights abuses, point to the fact that the prospect for full democracy in Rwanda remains rather bleak today.

The mechanisms to promote unity and reconciliation among Rwandans adopted by the national consultation of 1999 were commendable. However, the lack of public and official remembrance of the victims of war crimes committed in Rwanda before, during, and after the genocide against the Tutsis are creating conflicting views among citizens today. This creates social grievances and weakens trust and cooperation among Rwandans.

The development programme put forward during the national consultation of 1999 that aimed to transform Rwanda into a middle-income state driven by building a knowledge-based economy by 2020, has also not delivered on many of its promises. Rwanda remains a low-income state in spite of the abundant financial support that the government has received from development partners. As a result, the goal of turning Rwanda into a middle-income country had to be postponed to 2035.

Over the 20 years since the Urugwiro Village meetings took place, the political scenery in Rwanda has transformed as well. It is no longer limited to the opposition affiliated with the ruling party, but also includes a diverse group of dissenting politicians and activists. Although critics are often marginalised by the government and their voices stifled, they are increasingly being heard across Rwanda and beyond.

The government needs to start taking into consideration the criticism that is coming out of these political quarters. After all, it is the lack of an inclusive political process that hindered good governance and led to conflict in Rwanda in the 1990s.

Some Rwandans have already taken to armed struggle, which has increasingly worried the government and exacerbated relations with Rwanda’s neighbours. The United Nations has issued a number of reports alleging the Rwandan government is involved in the conflict in the eastern part of the Democratic Republic of the Congo (DRC), where it is trying to stem insurgencies it perceives as threatening. Officials in Kigali have repeatedly denied these accusations.

Political tensions between Rwanda and Burundi and Uganda have also worsened in recent years over allegations that these two countries are supporting opposition figures who also want to topple the Rwandan leadership by force. This has led to the closure of borders, which has had a negative economic impact on the country.

To address all these challenges, a new intra-Rwandan dialogue is absolutely necessary today. Such a forum could come up with important reforms that can help improve governance. This would enable Rwanda to secure long-term stability and eventually contribute to conflict resolution in the Great Lakes region.

This dialogue would be aligned with the UN strategy for peace consolidation, conflict prevention and resolution in the Great Lakes region adopted in October 2020. The strategy affirms that effective and sustained dialogue among citizens is key to fostering trust, addressing underlying grievances and facilitating actions for peace, stability and prosperity.

Fortunately for Rwanda, a constant quest for solutions through dialogue is one of the fundamental principles in its constitution. In June 2021, we submitted to the Rwandan government a roadmap for a promising future, requesting the proposed dialogue to be organised before Rwanda’s presidential election in 2024.

For more than a decade, the international community has tried to find a solution to the persistent instability in the Great Lakes region. I have always argued that without solving Rwanda’s internal political problem, it will be impossible to bring about stability in that region.

It is therefore timely and appropriate that regional and international stakeholders support the realisation of the proposed intra-Rwandan dialogue for governance reforms in Rwanda and peace consolidation in the Great Lakes region.

The views expressed in this article are the author’s own and do not necessarily reflect Al Jazeera’s editorial stance.


Victoire Ingabire Umuhoza
Rwandan political figure Victoire Ingabire Umuhoza is Rwandan political figure. In 2010 Victoire returned to Rwanda from exile in The Netherlands to run for presidential candidate but was arrested and sentenced to 15 years in prison by the Rwandan Supreme court in a politically motivated judicial proceeding. Her appeal to the African court on Human and People’s rights cleared her and held that Rwanda violated her rights to freedom of expression as well as to adequate defence. Victoire was released in 2018 by presidential grace after eight years of imprisonment, five of which she spent in isolated confinement. She has founded and is chairing Development and Liberty for All (DALFA-Umurinzi) political party. Her party is yet to be registered in Rwanda. It aims to strive for the rule of law and sustainable development that benefits every Rwandan.

UTOPIE CHRÉTIENNE VERSUS REALPOLITIK – LES CAS DE MARTIN LUTHER KING ET DE VICTOIRE INGABIRE UMUHOZA

Depuis que, il y a exactement un demi-siècle, (choqué par la terrible réalité des guerres et de la souffrance des pays les plus démunis dans un monde aux dépenses militaristes exorbitantes) j’ai commencé à être fasciné par la doctrine et le mouvement de la Non-violence, j’ai toujours été frappé par un phénomène très typique de notre Occident sécularisé.

D’une part, beaucoup de ceux qui sont attirés par la spiritualité ne sont généralement pas livrés à l’action politique. Non pas parce que c’est une vocation à laquelle ils ne se sentent pas appelés. C’est tout à fait respectable. Mais parce que, trop souvent, ils y voient un activisme de nature inférieure, un activisme trop mondain. Ce qui, à mon avis, trahit que leur spiritualité est plutôt un spiritualisme désincarné dans lequel une dimension, la dimension politique, qui nous façonne en tant qu’êtres sociaux que nous sommes, n’a pas été intégrée. Un spiritualisme dans lequel la souffrance des plus opprimés et des plus démunis n’est pas suffisamment centrale pour nous amener à découvrir que la réalisation ou non d’un monde plus juste et pacifique n’est pas possible sans l’enjeu de la politique.

Mais d’autre part, dans le monde de l’action politique, on considère trop souvent que les « croyances », et surtout ce que l’on pourrait appeler les expériences mystiques, doivent rester dans le domaine de la sphère privée. À tel point qu’il est mal vu et considéré comme irréaliste d’y faire référence publiquement et de les mélanger avec des réalités sociopolitiques pures et dures. Mais le plus déconcertant c’est que beaucoup de ceux qui pensent ainsi savent que les maîtres de la non-violence étaient de véritables mystiques qui rendaient publiques leurs expériences spirituelles les plus intimes, mais qu’en même temps leur lutte politique était exemplaire et que les résultats de cette lutte méritent un grand respect.

Le problème vient lorsqu’il s’agit d’accepter que ces maîtres ne l’auraient jamais été sans la force intérieure qui a jailli comme un torrent de ces expériences. Et, surtout, le problème se pose lorsqu’il s’agit d’accepter l’essentialité de cette dimension mystique non pas dans ces personnalités universellement reconnues, désormais éloignées dans le temps et même idéalisées, mais dans l’ici et maintenant de nos propres luttes pour la justice et la paix. J’ai souvent constaté que les mêmes personnes qui respectent Martin Luther King, ou Pere Casaldàliga et Ramon Llull à notre niveau plus local, réagissent avec malaise lorsqu’on affirme qu’ils sont incompréhensibles sans leurs expériences mystiques chrétiennes. Ou lorsque, au milieu de nos propres luttes, nous faisons appel à la même dimension spirituelle qui a soutenu ces géants.

Ce n’est pas un hasard si notre ami intime et maître dans la pratique de la non-violence, Prix Nobel de la Paix en 1980, Adolfo Pérez Esquivel, a choisi pour sa biographie le titre El Cristo del poncho (Le Christ du poncho). Adolfo peut être considéré comme un « rêveur » dans le style du Mahatma Gandhi et de Martin Luther King (« I had a dream… »). Un « rêveur » profondément réaliste. Comme eux aussi. Même si, en tant que visionnaires et êtres humains exceptionnels, leur vie et leur message sont déconcertants pour ceux qui évoluent dans un réalisme trop plat. Leur « rêve » du Christ du poncho était une anticipation du futur, un « rêve » prémonitoire qui nous montre que la réalité est un continuum espace-temps, comme l’a formulé Albert Einstein. Le fait que ce « rêve » ait donné le titre à son livre biographique est un indicateur de la centralité de cette vision pour Adolfo. Il l’explique lui-même à un endroit bien visible du livre:

« Lors d’un de mes premiers voyages en Équateur, j’ai fait un rêve: j’ai vu un Christ en croix portant un poncho. Plus tard, dans une des fraternités de Charles de Foucauld, en entrant dans la chapelle, j’ai découvert sur le mur le Christ du poncho que j’avais vu en rêve. Depuis lors, cette image m’a toujours accompagné. Après ma sortie de prison à La Plata, j’ai commencé à peindre le Christ en poncho. C’est le Christ des pauvres, le Christ sans visage, sans mains ni pieds. Mais son visage, ses mains et ses pieds sont ceux des Indiens et des paysans d’Amérique latine. »

La référence publique aux réalités spirituelles dans le vacarme de la lutte politique, le recours à des éléments tels que le jugement de Dieu ou son intervention dans l’histoire en faveur de la justice et du renversement des puissants (Évangile de Luc 1:56), provoquent presque toujours une réticence, voire un rejet pur et simple. Même chez les chrétiens pratiquants, qui tout au long de l’année liturgique écoutent des textes prophétiques ou du Nouveau Testament, qui ont beaucoup à voir avec tout cela. « Maintenant, laissons l’Évangile et revenons à la réalité », disait ironiquement un ami prêtre à propos de la grande incohérence évangélique des chrétiens. Ou comme, beaucoup plus sérieusement, trop de théologiens affirment: « Une fois le monde créé, avec ses propres lois et sa dynamique évolutive, Dieu n’intervient plus directement dans l’Univers ou dans l’Histoire ». Dommage, c’est leur perte. Le pire est qu’ils confondent et scandalisent les anavim, les « petits » et les sans défense. Parce que Dieu entend vraiment nos prières et intervient dans nos vies. Le cas spécifique de Martin Luther King peut parfaitement l’illustrer.

La prière continue d’être pratiquée aujourd’hui aussi par de nombreuses personnes dans notre monde rationaliste et positiviste de la science et de la technologie, où il y a tant de mépris pour la religion et même la spiritualité. Beaucoup de ces personnes, d’ailleurs, ont été et sont des réalistes combattants désintéressés et tenaces pour un monde plus juste. Comme Martin Luther King, qui, dans le dixième chapitre de son autobiographie, qu’il a intitulée La force d’aimer, a raconté comment, au point d’inflexion de sa vie, il a prié le Seigneur du plus profond de son cœur et que Celui-ci a radicalement tout changé, bénissant à jamais sa mission de lutte pour la justice et la vérité:

« Après une journée particulièrement fatigante, je me suis couché très tard. Ma femme s’était déjà endormie et je commençais à peine à le faire quand le téléphone a sonné. Une voix irritée a dit: ‘Écoute, nègre, nous avons pris des mesures contre toi. La semaine prochaine, tu maudiras le jour où tu es venu à Montgomery’. J’ai raccroché, mais je ne pouvais plus dormir. C’est comme si toutes mes peurs s’étaient effondrées sur moi en même temps. J’avais atteint le point de saturation.

J’ai sauté du lit et j’ai commencé à faire les cent pas dans la pièce. Finalement, je suis allé dans la cuisine pour faire chauffer du café. J’étais prêt à tout abandonner. J’ai essayé de trouver un moyen de m’en sortir sans avoir l’air d’un lâche. Dans cet état de découragement, alors que mon courage était presque mort, j’ai décidé de présenter mon problème à Dieu. La tête dans les mains, je me suis penché sur la table de la cuisine, en priant à haute voix. Les mots que j’ai adressés à Dieu ce soir-là sont encore bien vivants dans ma mémoire: ‘Je suis ici pour prendre position pour ce que je crois être juste. Mais maintenant, j’ai peur. Le peuple m’a choisi pour le diriger, et si je me tiens devant lui sans force ni courage, lui aussi sombrera. Je suis au bout de mes forces. Je n’ai plus rien. Je suis arrivé à un point où il m’est totalement impossible de tout affronter tout seul’.

À ce moment-là, j’ai ressenti la présence du Divin comme je ne l’avais jamais ressentie auparavant. J’ai eu l’impression de sentir la sécurité rassurante d’une voix intérieure qui me disait: ‘Défends la justice, défends la vérité. Dieu sera toujours de ton côté.’ Presque immédiatement, j’ai senti mes craintes disparaître. Mon incertitude a disparu. La situation restait la même, mais Dieu m’avait donné la paix intérieure.

Trois nuits plus tard, une bombe a été posée dans ma maison. Étrangement, j’ai accueilli l’alerte à la bombe avec sérénité. Mon expérience avec Dieu m’avait donné une nouvelle vigueur et un nouvel élan. Je savais maintenant que Dieu peut nous donner les ressources intérieures dont nous avons besoin pour faire face aux tempêtes et aux problèmes de la vie.

[…] Lorsque les nuages bas assombrissent nos jours et que les nuits deviennent plus sombres que mille demi-nuits, souvenons-nous qu’il existe dans l’univers une grande et bienveillante Puissance, dont le nom est Dieu, qui peut trouver un chemin là où il n’y en a pas et transformer les lugubres journées d’hier en lendemains radieux. Il est notre espoir de devenir des hommes meilleurs. C’est notre mandat pour essayer de faire un monde meilleur. »

Sans quitter le cas particulier de Martin Luther King, nous en arrivons ainsi à la question centrale de cet article: comment cesser de penser que ce qu’il recherchait est finalement resté une pure utopie? Il est vrai qu’avec leur propre sacrifice, le droit de vote des Noirs a été obtenu. Mais, grâce à d’autres mécanismes plus complexes et plus subtils, continue d’être réalisé l’assujettissement des Noirs, leur exclusion sociale, leur surpopulation carcérale, etc. Et probablement encore pire pour Martin Luther King serait la trahison de plusieurs des siens: Condoleezza Rice, Barack Obama… Trahison dans ce qu’il considérait comme encore plus grave que l’absence de droits civiques: les guerres d’agression des États-Unis et leur armement incontrôlé: « Une nation qui dépense plus d’argent en armements militaires qu’en programmes sociaux s’approche de sa mort spirituelle ».

Mais non: malgré tout, son « rêve » n’est pas resté une simple utopie non réalisée. Le temps de Dieu est évolutif, pas personnel. Le Mahatma Gandhi le savait bien: « Nous devons faire notre part et laisser le reste à Dieu. La prière a sauvé ma vie ». C’est la seule réponse que j’ai pu donner à Victoire Ingabire Umuhoza lorsqu’elle m’a confié qu’elle était troublée par la crainte qu’en entrant au Rwanda, les massacres de masse ne se déclencheraient à nouveau au cas où elle serait tuée. Et bien que cet article soit centré sur elle, car je la connais bien et qu’elle est à nouveau en danger maintenant, de nombreux autres Rwandais sont également dans mon esprit et dans mon cœur en ce moment. Surtout certains que j’ai eu l’honneur de connaître, qui sont des croyants convaincus et qui sont actuellement en prison. Comme Deo Mushayidi ou Paul Rusesabagina.

 
Mais tout cela comporte une dimension de sacrifice personnel qui est insupportable pour presque tout être humain. Sans la grâce divine, ce prétendu triomphe de la justice dans un futur Nouveau Monde utopique est, s’il arrive un jour, trop éthéré dans un temps trop long pour être le fondement d’un abandon absolu de sa propre vie. Sans parler de notre bonheur. Or, ce n’est pas vrai non plus, et encore moins chrétienne. Pour le prouver, je terminerai par les dernières paroles publiques de Martin Luther King, prononcées la nuit de son assassinat. Des mots qui montrent que ce sacrifice personnel est plutôt un accomplissement personnel rempli d’une consolation incompréhensible, inimaginable pour ceux qui ne sont pas prêts à faire un tel pas. Une consolation qui, en parlant de réalisme, est certainement beaucoup plus réelle que presque toutes les choses que nous avons tendance à considérer comme réelles. Ces mots et les images de cette scène sont un joyau, un véritable héritage spirituel de l’humanité:

« Des jours difficiles nous attendent. Mais je m’en fiche maintenant, parce que j’ai été au sommet de la montagne. Ça ne me dérange pas. Comme tout le monde, j’aimerais vivre longtemps. Mais je ne me soucie pas de ça maintenant. Je veux juste faire la volonté de Dieu. Et il m’a permis de gravir la montagne. J’ai regardé et j’ai vu la Terre promise. Je n’y arriverai peut-être pas avec vous. Mais je veux que vous sachiez ce soir que nous, en tant que peuple, atteindrons la Terre promise. Alors ce soir, je suis heureux, je ne m’inquiète de rien, je ne crains aucun homme, mes yeux ont vu la gloire de l’avènement du Seigneur! »

Il suffit de voir le visage de Martin Luther King ou celui de Victoire Ingabire Umuhoza, enfin libérée de son emprisonnement de huit ans dans une petite cellule sombre et toujours en extrême danger pour sa vie; il suffit de voir la sérénité, la force et la dignité que tous deux dégagent, prêts à sacrifier leur vie; il suffit d’entendre comment tous deux se réfèrent à leurs profondes convictions spirituelles (en totale liberté par rapport aux conventionnalismes politiquement corrects de nos sociétés et aux péroraisons arrogantes de nos intellectuels rationnels)… pour vérifier que, dans leurs situations personnelles difficiles, ils sont intérieurement bien mieux que les « grands » de la realpolitik ou que tous ceux qui placent dans ces « grands » une autorité qu’ils ne détiennent pas réellement ; pour vérifier qu’eux, les « rêveurs », sont les vrais réalistes; pour vérifier que leur fidélité « inefficace » à ce que Mahatma Gandhi appelait la douce voix intérieure est ce qui change finalement le cours de l’histoire au profit de tous, y compris des personnes prudentes et sensées qui n’ont pas pu saisir la grandeur de leur vie étrange, conflictuelle, utopique et mystique.

[Joan Carrero, 29.10.2021]

Source : I-Hora

Vendredi de gratitude avec Ariane Mukundente

Vendredi de gratitude : La résiliente Ingabire Umuhoza Victoire

Vendredi de gratitude : La résiliente Ingabire Umuhoza Victoire

La quasi majorité des personnes que j’ai présentée jusqu’à maintenant pour mes vendredis de gratitude sont des hommes. Le Rwanda est un pays patriarcal où la femme était toujours effacée. C’est pour cela qu’on n’a pas vu beaucoup de femmes rwandaises qui peuvent rivaliser avec les hommes dans leur carrière, sauf tout récemment après 1994. C’est ainsi que pour mon vendredi de gratitude d’aujourd’hui, j’ai le plaisir de présenter une femme très courageuse, Mme Umuhoza Ingabire Victoire.
Femme politicienne, elle suscite beaucoup de réactions. Elle est violemment calomniée par ses adversaires politiques et admirée par les autres pour son courage et sa résilience. Une chose est sûre c’est une personnalité qui ne passe pas inaperçue, sa notoriété est même internationale pour l’opposante la plus populaire au Rwanda.

Bien que je m’intéresse à la politique en générale, moi qui crois au vrai multipartisme et aux vrais partis d’opposition qui aspirent au pouvoir, la politique Rwandaise n’est pas très excitante, car tout est prévisible. Donc, avant, je ne me suis jamais intéressée à la politique de qui que ce soit au Rwanda, y compris celle Ingabire. Elle a attiré mon attention par un simple hasard suite à un article d’un journal en ligne, igihe.com. Cet article affirmait qu’Ingabire lors d’une réunion avec ses partisans avait demandé à ces derniers de ne pas recruter des Tutsi dans son parti. C’était quelque mois après sa sortie de prison. Cette nouvelle m’a coupé le souffle. Comment une femme intelligente, instruite comme Ingabire qui vient de sortir de prison et qui connait les conséquences des tels propos au Rwanda pouvait prononcer ces mots? Il y avait anguille sous roche, pour moi, c’était impossible. Le mensonge était trop gros pour être vrai. Il s’est avéré effectivement que c’était un mensonge grossier, Igihe.com s’est distancé de cet article lorsqu’Ingabire a voulu porter plainte.

Après cet incident, j’ai été très curieuse. Le journal Igihe.com est un journal pro-gouvernemental, il peut plaider l’ignorance, mais il ne peut pas publier un article comme celui-là sans raison. Je comprends très bien les attaques d’un adversaire en politique, c’est de bonne guerre.
Mais ce qui m’a intrigué ce jour-là, c’est la nature de l’attaque. Comment les gens peuvent-ils inventer des mensonges en rapports avec la haine ethnique? Pourquoi vouloir attribuer à Ingabire, un discours raciste qu’elle n’a pas tenu? Pourquoi ressortir les fantômes de l’ethnisme délibérément dans un pays où on dit que les ethnies n’existent plus? Comment un journal pro-gouvernemental comme Igihe.com a-t-il publié un article sur la haine ethnique en manipulant la population ? J’avais beaucoup de questions, car de simples paysans avaient été manipulés pour mentir sur la haine ethnique. On ne joue pas avec ces choses-là, ça a conduit à un génocide. Et j’ai commencé à suivre attentivement les discours d’Ingabire, car je voulais savoir exactement ce qu’elle dit dans ses discours pour déceler moi-même l’extrémisme qu’on voulait lui attribuer. Je venais de me rendre compte que ce qu’on écrit et dit sur elle n’étaient plus fiable, il fallait l’écouter soi-même pour mieux comprendre ses propos.

Je voulais savoir entre Ingabire et ses adversaires qui dit la vérité, qui véhicule les discours de la haine et de la division ethnique. Je l’ai suivie à la lettre, je disséquais chaque mot qu’elle disait pour l’analyser. Je suis tombée des nues. De tous les discours des politiciens tant de l’intérieur que de l’extérieurs, du Rwanda, Ingabire est parmi les plus pacifistes. Elle a un discours rassembleur, inclusif qui s’adresse à toute la population rwandaise. Après cette découverte, je me suis amusée à demander aux gens qui ne l’aimaient pas, le pourquoi de cette animosité car j’étais curieuse de leur réponse.

La plupart d’entre wux ne pouvait pas me répondre, c’est comme si je les prenais de court, car ils étaient obligés de réfléchir pour me répondre. Certains me disaient qu’elle était extrémiste et quand je leur demandais de me donner une seule phrase qu’elle aurait dite qui prouve son extrémisme ethnique, ils ne savaient pas me répondre car, certains n’avaient même pas écouté aucun des discours d’Ingabire. Les plus virulents évoquaient des mots qu’elle aurait prononcés au site mémorial de Gisozi en 2010, insinuant que les Hutus ont été tués aussi et qu’il fallait le reconnaître publiquement. Au fait ce que Victoire Ingabire a dit ce jour-là ne fait pas d’elle une extrémiste ethnique, car cela n’a pas de rapport. De plus , ce qu’elle a dit a été repris récemment par le Président Kagame dans un journal Britannique à savoir qu’un grand nombre de Hutus sont morts.

J’ai lancé un défi à n’importe quelle personne de me montrer un seul discours d’Ingabire qui prêche la haine que ses adversaires essayent de nous faire avaler. Au fait, plus ils mentent à propos d’elle, plus les gens éprouvent de la sympathie pour elle et elle gagne en popularité. Car les mensonges et les calomnies sont tellement grossiers et violents qu’on a envie de chercher à connaître Mme Ingabore et d’écouter ce qu’elle dit. Et quand on se rend compte du contraste de ce qu’elle dit et ce qui est dit sur elle, on tombe des nues. C’est à se demander qui véhicule la haine. Et c’est admirable de voir comment elle reste digne devant cette animosité à son égard. Elle reste une politicienne modèle qui appelle au respect de la loi et des institutions. C’est ici qu’on voit l’aura de cette grande dame et son respect devant la fonction suprême qu’elle convoite. Elle en a les qualités et les compétences, ces épreuves font d’elle, une femme résiliente et aguerrie de la politique rwandaise. Qui est-elle?

Ingabire Umuhoza Victoire est née le 3 Octobre en 1968 au Rwanda. Après ses études primaires et secondaires, elle ira faire ses études universitaires au Pays-Bas, en droit commercial et comptabilité. Brillante, en 1997, elle continue ses études supérieures en économie commerciale et gestion des entreprises. Après ses études, elle obtient un poste de cadre dans une compagnie privée de dimension internationale ayant son siège aux Pays-Bas, où elle est chargée de contrôler et de coordonner les services comptables de 25 filiales installées en Europe, en Asie et Afrique. Ingabire a tout: un emploi prestigieux, un foyer et trois adorables enfants.

Toutefois, en 2010 elle plaque tout et descend dans son pays natal, le Rwanda pour briguer la présidence aux élections de 2010. Arrivée sur le terrain, son calvaire commence. Quelques mois après son arrivée au Rwanda, elle est arrêtée et fut condamnée en première instance à 8 ans d’emprisonnement pour «conspiration contre les autorités par le terrorisme et la guerre» et «minimisation du génocide» de 1994. Elle porte le jugement en appel en Cour Suprême. Ce dernier alourdit à 15 ans de prison la condamnation de Victoire Ingabire. Son avocat porta le jugement à la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples (CADHP). Septembre 2018, elle est libérée par la grâce présidentielle. Entre temps, elle est blanchie par CADHP le 7 décembre 2018, et ce denier condamne le gouvernement rwandais à verser 72 000$ à l’opposante Victoire Ingabire en guise de réparation des préjudices matériels et moraux occasionnés par ses huit années d’emprisonnement.

Dès sa sortie de prison le 15 Septembre, Ingabire n’a pas abandonné la politique active, malgré les épreuves. L’élite du Rwanda tape fort sur elle sans arrêt avec les accusations les plus abjectes sous l’œil bienveillant du pouvoir qui laisse cette haine se déverser sur une citoyenne innocente, malgré ses appels aux autorités pour le respect de la loi. Elle perd toute sa garde rapprochée, les assassinats et disparitions des partisans de son parti FDU-Inkingi, ensuite Dalpha-Umurinzi ne s’arrêtent pas, la liste est longue. Mais devant ces épreuves Mme Ingabire dans sa douceur reste zen, elle continue son bout de chemin sans broncher en gardant le focus sur son travail de politicien.

À ceux qui ne la connaissent pas je ne vous demande pas de me croire, écoutez vous-même ses discours et c’est à vous de juger si vous êtes devant un monstre qu’on essaye de nous présenter. Ensuite , demandez-vous la raison de cette violence qui flirte souvent avec de l’ethnisme dans notre Rwanda d’après 1994. Vous allez entendre qu’elle négationniste. Demandez à voir la preuve de cette accusation : une seule phrase qu’elle aurait prononcée, un seul geste qu’elle aurait fait. Et saviez-vous quoi? Elle a perdu son petit frère dans le génocide, on l’avait pris pour un Tutsi. Dans cette période de commémoration, elle aussi, elle se souvient la mort de son frère. Acceptons que Mme Ingabire a le droit de faire la politique et d’aspirer à la fonction suprême. C’est son droit le plus absolu. Mais si on choisit aussi, l’option de mentir à son égard, eh bien préparez-vous, car elle défie toutes règles. Lorsqu’il s’agit d’elle le « mentez, mentez, il en restera toujours quelque chose » devient « mentez, mentez et la vérité sortira ». Si je n’étais pas tombée sur ce gros mensonge de l’article d’Igihe, j’aurais peut-être cru à ce qu’on me dit sur elle. Mais ce jour-là, j’ai compris l’importance de vérifier toujours l’information surtout quand on est en face de la propagande pure et dure.

Ses adversaires et les autres politiciens ont beaucoup à apprendre d’elle. Elle a beaucoup d’avance sur eux étant sur le terrain et maîtrisant comment faire de la politique, la vraie : par un discours positif et apaisant, une attitude de proximité sincère avec les gens; par le respect des lois du pays et les droits humains; et enfin, par la recherche du bien commun plus que les intérêts personnels.
Quant à nous, simples citoyens, nous ne pouvons que souhaiter d’avoir des politiciens à l’image Victoire Ingabire Umuhoza qui ont un message apaisant, inclusif et rassembleur axé sur le respect de la loi et l’émergence d’un pays de droit. Un peuple a les politiciens qu’il mérite, exigeons la qualité.

Rendons, aujourd’hui, hommage à cette grande dame charismatique dont le discours rassembleur et inclusif apaise les esprits dans un pays où la peur de l’autre risque de s’installer au quotidien si les politiciens ne font pas attention à leur discours imbu de haine.
Les Rwandais ont besoin d’entendre un discours apaisant.

Mme Ingabire Victoire Umuhoza, niyubahwe!

Mme Ingabire Victoire Umuhoza, yubahwe!

Ariane Mukundente Clarisse Kayisire

Ingabire Victoire akomeje kubuzwa uburenganzira bwe mu Rwanda.

Muri iyi minsi, Madamu Victoire Ingabire Umuhoza akomeje gusiragizwa no kubuzwa uburenganzira bwe ku mpamvu zitavugwa, ahubwo hakavugwa ibidafite aho bihuriye.
  • Yigeze gutumizwa ngo avuge ku bitero byagabwe mu Kinigi. Ikibazo: Ese uyu Munyapolitike afite irihe peti rya gisirikare ku buryo abazwa ibyabereye ku rugamba, nk’aho ari we wari uruyoboye?
  • Arahamagazwa ngo avuge ku iyicwa ry’umuntu ryabaye adahari. Ikibazo: Ese uyu Munyapolitike ni we ushinzwe umutekano mu karere kabereyemo ubwo bwicanyi ku buryo agomba gusobanura uko byagenze?
  • Hari impuruza yo kumwica yatanzwe kandi ishyigikiwe na FPR.

Ikigaragara ni uko FPR yubatse imitwe y’iterabwoba yica abantu igafitira ibitero ku gihugu maze igashaka kubitwerera abatavuga rumwe nayo. Na none ariko biragaragara ko FPR itakimenya gutekinika. Ubu ikoranabuhanga rirahari biroroshye kumenya ko Ingabire atigeze ajya kurwana mu Kinigi cyangwa ngo ajye kwica aho ariho hose. Biranoroshye kubona ko nta tegeko yatanze ngo ibyo bikorwe.

Ingabire Victoire arazira iki?

Arazira kuba ari umunyapolitike udatinya guhangana n’amabi ya FPR Inkotanyi ntatinye kuvuga icyo atekereza kandi agakoresha inzira itamena amaraso. Iyi nzira FPR irayitinya cyane. Ikindi ni uko ari umunyapolitike utari mu murongo wa FPR ariwo wa Lunari, ni ukuvuga “ubutegetsi bw’abantu bakeya babwifatira bakabugena uko bashatse, bagakeberaho ubakomeye amashyi, bakita ku nyungu zabo gusa, abasigaye on s’en fout”.  

Arazira umwenda Leta imurimo wa miliyoni 65 yatsindiye mu Rukiko nyafurika rw’uburenganzira bw’ikiremwamuntu. Iyo bigeze ku ifaranga, FPR nta shyano isiga inyuma. Kugira ngo Ingabire atabona umwanya wo kwishyuza aya mafaranga, FPR imuhoza muri muzunga, ishaka kubeshya rubanda ko ari we mugiranabi. Nyamara si ko bimeze. Imana tugira iwacu, ni uko abacyemera ibinyoma bya FPR ari bake cyane.

Mu gusoza, reka twibuke uko Ingabire yasobanuye ikimugenza. Hari tariki ya 16 Mutarama 2010 ku kibuga mpuzamahanga Gregoire Kayibanda, i Kanombe. Na none twakwibuka ko nyuma ya Ingabire , abandi bashatse gutaha ngo bakorere politiki mu gihugu cyabo bangiwe kwinjira .Ubusanzwe, kubuzwa kwinjira mu gihugu cyawe, biguha uburenganzira bwo gufata umuheto ukaburwanira.

Ijambo rya Ingabire Victoire:

Ndatashye

Banyarwanda, Banyarwandakazi, Nshuti z’u Rwanda, Nyuma y’imyaka 16 mu buhungiro, uyu munsi nageze iwacu.

Hagati aho habaye amahano y’urukozasoni mu gihugu. Habaye Jenoside n’itsembatsemba byahitanye miliyoni z’Abanyarwanda. Buri muryango w’umunyarwanda warapfushije. Ariko habuze politiki ihamye y’ubumwe n’ubwiyunge bityo abantu bakomeza guhahamuka.

Nzanywe n’amahoro, kandi niyo azaranga imikorere yanjye muri politiki yo guca ingoyi mu gihugu cyanjye.

Mu buhungiro, twashinze umuryango, FDU-INKINGI, tuhakorera politiki, none igihe cyageze cyo kwimukira mu rwatubyaye, tukegera Abanyarwanda bahasigaye, tukivugurura kugira ngo imbaraga zacu twese hamwe zitubere umusemburo wo guca ingoyi no kwimakaza demukarasi ishingiye ku kwishyira ukizana.

Mbazaniye intashyo y’abavandimwe banyu bakiri ishyanga.Bifatanije na mwe muri aya mahindura dutangiye yo gusubiza Umunyarwanda agaciro mu mahoro, nta maraso yongeye kumeneka.Nje kwandikisha ishyaka ryanyu kugira ngo tuzapigane n’abandi mu matora azaba uyu mwaka. Iyi nzira ni ndende, ni révolution kandi itora si ryo herezo.

Ingoyi nje kurwanya ni iyi:

Cyane cyane ubwoba, ubukene, inzara, igitugu, ubuhake, ruswa yahindutse inkuyo, gacaca ibogamye, akarengane,gereza ya tije no gucirwa ishyanga umwana ntamenye umubyeyi n’umuryango ugasenyuka, ubusumbane,ivangura , kwirukanwa mu byabo, gusembera, kubundabunda, kugenda bubitse imitwe, ndetse n’ingoyi y’akandoyi.

Ndi umukobwa utashye iwacu, ntabaye mu mahoro, nje gufatanya namwe kwigobotora iyi ngoyi. Simperekejwe n’ingabo kuko nje mbasanga, nsanga ababyeyi, basaza banjye, barumuna na bakuru banjye.Umwana utaha iwabo ntiyimirwa.

 Abasigaye mu gihugu turabashima, nimwe muzi ubukana bw’ingoyi.Tuzi akababaro kanyu, muracecetse ariko murareba. Agahinda k’inkoko kamenywa n’inkike itoramo.

Guca ingoyi si induru.Uko usakuza niko yongera ubukana. Mu bwitonzi, mu mahoro, twitegereze ipfundo ry’iyi ngoyi kugira ngo tuyice burundu nta yandi maraso amenetse. Nta ntambara dushaka kandi uzayigarura wese tuzamwamaganira hamwe. Uwibohoje mu maraso aramwokama. Niyo mpamvu tutazabashora muri za mitingi zo gahangana. Mushire ubwoba, mw’ibanga rya gakondo mwigishe abanyu bigishe abandi n’abandi. Tuzaharanire ko nta jwi rizapfa ubusa ndetse n’ibarura ry’amajwi ribe ku mugaragaro aho mwatoreye.Uzabirwanya muzaba mumureba.

Politiki yacu ni ugukora mu bwitonzi, tukazatsinda urugamba nta ntambara ibaye. Uzayishoza akazayiryozwa.

 Tugamije kuvugurura burundu ubutegetsi bw’igihugu, imicungire y’ibya rubanda, inzego z’umutekano n’ingabo, imibereho n’ubuzima bw’abaturage, uburezi, ubutabera. Tugamije politiki irengera Umunyarwanda wese, bityo ntihazagire uwongera kwicwa cyangwa gutotezwa azira ubwoko bwe, akarere cyangwa ibitekerezo bye.

Abambaza bati ese nta byiza iyi ngoma yagejeje ku Banyarwanda? Si akazi kanjye kuyivuga ibigwi. Icyo mbasubiza ni uko uyobora igihugu aba yiyemeje kugikorera neza no guteza imbere abagituye. Agawa ibibi agikorera. Ibigwi bye afite abavugizi bazi kubirata mu itangazamakuru rya Leta n’irindi rimubogamiyeho.

Imitamenwa n’amagorofa ni birebire koko ariko ntibimbuza kubona inzara iyogoza uturere, ntibihisha bwaki, amavunja, ihahamuka, imibereho ibabaje, ubuhake, ibikingi, kwigura ngo uramuke, ruswa, ivangura n’ubusumbane. Ntibimbuza kubona ingoyi zose zikandamije Umunyarwanda.

Nimukanguke mushire ubwoba, twigobotore ingoyi mu mahoro.

Twese hamwe tuzatsinda. 

Koko rero, Twese hamwe tuzatsinda. Ikinyoma n’ukwikanyiza bizatsindwa. Igitugu n’ivangura kizatsindwa. Urasabwa gutanga umuganda wawe.

Ubwanditsi


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Rwanda. Ingabire Marie-Immaculée trahit Transparency International!

Ingabire Marie-Immaculée est la représentante de l’organisation Transparency International au Rwanda. A ce titre, elle a voix au chapitre. Ses positions et ses prises de paroles sont très suivies. Elle est présente dans les médias et a fait partie de nombreux conseils d’administration des organisations des journalistes au Rwanda dont l’Association Rwandaise des Femmes des Médias (ARFEM), l’Association Rwandaise des Journalistes (ARJ) ainsi que la Maison de la presse du Rwanda… Elle a été un haut cadre de bon nombre d’associations féminines qu’elle a représentées à plusieurs reprises dans des conférences internationales. Comme toute femme moderne, elle utilise beaucoup Tweeter. Sur son compte, elle affiche fièrement qu’elle est « féministe, défenseur des droits de l’homme et promotrice du genre ».

Mais à y voir de très près, Ingabire Marie- Immaculée, loin de lutter pour la promotion féminine, a versé plutôt dans un fanatisme aveugle au régime du président Paul Kagame et semble imperméable même aux principes démocratiques.

La croisade qu’elle fait contre l’opposante politique, Victoire Ingabire Umuhoza, en est une illustration parfaite.

Tenez. Florilège !

En septembre 2019, parlant des opposants politiques en général et de Victoire Ingabire en particulier, Ingabire Marie-Immaculée les traite de « vauriens ». Elle reprend à son compte une insulte lancée par le président Paul Kagame le 20/12/2010 dans son discours d’ouverture aux Assises du Dialogue national à Kigali. Il avait traité ses anciens compagnons d’armes que sont le général Kayumba Nyamwasa et le colonel Patrick Karegeya d’« Ibigarasha » c’est-à-dire des « vauriens ». Ils étaient en exil et la suite, Patrick Karegeya fut assassiné et le général Nyamwasa fut mortellement blessé avec une arme par un tueur à gage.

Le 07/02/2020, alors que Victoire Ingabire, dans une vidéo postée sur Youtube, se plaignait des tortures psychologiques que lui font subir les enquêteurs de Rwanda Investigation Bureau (RIB), Ingabire Marie-Immaculée est montée au créneau et a écrit sur compte Tweeter : « Madame, tu veux que les enquêteurs du RIB mettent à côté leurs occupations pour venir s’occuper de toi. Tu parles de tortures ? Vas demander à ta maman car elle a torturé beaucoup de gens ». Méchamment, Ingabire Marie-Immaculée ressasse une histoire montée de toutes pièces par les services rwandais de propagande selon laquelle la maman de Victoire Ingabire serait une « génocidaire » et le gouvernement rwandais a même lancé un mandat d’arrêt contre cette maman. Cette campagne visait à décourager Victoire Ingabire qui venait d’arriver au Rwanda et qui voulait se présenter aux élections présidentielles 2010. Comme cette campagne n’a pas été suffisante pour la dissuader, elle a été jetée en prison pendant 8 ans.

Pour revenir à son message mettant en cause le RIB, Victoire Ingabire montrait comment les enquêteurs de ce service la convoquent intempestivement, la font asseoir dans une salle de puis le matin jusqu’à la fin de la journée, sans boire, ni manger. C’est quand elle n’en pouvait plus de ce traitement inhumain et régulier que Victoire Ingabire a décidé de dénoncer ces agissements indignes d’un service chargé de la recherche de la vérité et de l’équité. Le RIB n’a pas réagi mais Ingabire Marie-Immaculée a pris les devants et a lancé des insultes à Victoire Ingabire.

Le 19 mars 2020, Victoire Ingabire a donné une interview à bon nombre de TV rwandaises opérant en ligne. Elle dénonçait entre autres la destruction sauvage des maisons des quartiers pauvres de la capitale, sans aucune compensation pour les propriétaires. Ingabire Marie-Immaculée est revenue à la charge et répondant à un tweet d’une autre personne de son acabit qui se demandait quelle était la relation entre Umubavu TV Online et Ishema TV et Victoire Ingabire, elle a repris son insulte favorite : « Ce qui les unit, ce sont toutes des « vauriens » (ibigarasha) ».

Le 02 avril, en bonne opposante politique, Victoire Ingabire a rappelé aux gouvernements la catastrophe causée par le confinement à la tranche de population vivant de l’économie  informelle et dont les activités quotidiennes étaient arrêtées à cause des mesures contre le corona virus. La question méritait bien d’être soulignée car c’était une réalité. De sa bulle, Ingabire Marie-Immaculée, au lieu de critiquer les idées de Victoire Ingabire, s’attaque plutôt à sa personne. Elle ressasse encore : « Qu’elle aille demander à Butamwa où sa maman a commis le génocide avant qu’elle n’ouvre la bouche pour dire n’importe quoi ».

Pourquoi cet acharnement contre Victoire Ingabire venant de quelqu’une qui se définit comme féministe et promotrice du développement de la femme ? Cela ne peut s’expliquer que par un fanatisme politique en faveur du régime Kagame qui pousse Ingabire Marie-Immaculée à un excès de zèle à justifier les violations des droits de l’homme commises journellement au Rwanda et impunément.

Pourtant, l’éthique de Transparency international, organisation qu’elle représente, reprend dans sa charte la défense de la bonne gouvernance et des principes démocratiques ainsi que la sauvegarde des droits de l’homme. Ingabire Marie-Immaculée trahit les idéaux d’une organisation qui, jusqu’aujourd’hui, a fait ses preuves dans la lutte contre la corruption dans bon nombre de pays du monde.

Jane Mugeni

www.echosdafrique.com


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Rwanda: Kagame’s daughter unleashes “her war dogs” against Ingabire Victoire!

On March 21, 2020; Victoire Umuhoza received in her residence Aimable Karasira, a university professor who also manages a Youtube channel during his spare time. In his videos, Mr KARASIRA carries analyses on social phenomena, and counts many followers.

A gesture of washing hands

Before granting an interview to Karasira, Victoire Ingabire washed her hands with soap, following the example of President Paul Kagame, who in a video, had invited Rwandans to protect themselves against the corona virus by washing hands regularly.

The journalist filmed this sequence before he, himself washed his hands. The interview focused on a unique topic: The corona virus and its consequences in a country like Rwanda in general and in the city of Kigali in particular. Karasira made it clear that he is not in politics, that he does not belong to Ingabire’s DALFA (Development And Liberty For All) party or to Paul Kagame’s RPF. He invited Victoire Ingabire to limit herself only on this one topic in her statements.

During the interview, Victoire Ingabire drew attention to the damage caused by the corona virus to the Rwandan economy. She notably pleaded in favor of small self-employed people (hairdressing saloons, motorcycle and car taxis, repairers of all kinds, vendors at markets, etc.) who saw their activities closed while  tha was their onlys source of income and daily bread. She suggested that the state provide assistance unto them.

In fact, the quarantine measures decreed by Rwanda are extreme since they go as far as the closing of all borders, which will weigh heavily on the supply of essential goods from neighboring countries. Meanwhile, the authorities are asking traders not to raise prices and have even ordered rationing.

War dogs unleashed

Instead of criticizing this proposal by Victoire Ingabire, the presidnt’ daughter, Ange Kagame and her team, via Twitter, launched an action to denigrate the political opposition, focusing on the gesture of washing their hands made by Victoire Ingabire. The attacks were virulent and some suggest that Victoire Ingabire be taken to the psychiatric hospital for examination (1).

Among the eminent members of the team include not only Ange Kagame but also another figurehead of the entourage of the president, a certain Yolande Makolo, ex- director in charge of communication of president Kagame ; Lucy Mbabazi, another important woman in Kagame’s system; or Edwin Mukiza, a lawyer and legal adviser to cabinet offices.

Like father like daughter ?

Since her arrival in Rwanda in January 2010 to stand for the presidential elections, Victoire Ingabire has been designated as the person to be killed by all means. It didn’t take long, and in his official speeches, President Kagame verbally attacked her, calling her a hooligan in particular and predicting her imprisonment. It didn’t take long, Ingabire was taken into prison the same year. The appeals were unsuccessful and in 2013 the Supreme Court sentenced her to 15 years of prison,  for “conspiracy against the authorities by terrorism and war”, inter alia. She was released after eight years by presidential pardon. Recently, she founded a new political party: DALFA (Development And Liberty For All) but her troubles are far from ending. In fact, in one of his legendary angers, the president threatened to have her put back in prison.

It is worrying that Ange Kagame joins his father in harassing political opponents. Young, and holder of American universities degrees, one would wonder what what she has learned from the country pionneer of the modern democracy. How comes she cannot understand and measure the importance of political opposition in a country for the promotion of a true democracy and a real respect for human rights?

Ange Kagame

B. Ndengeyingoma (left) and A. Kagame (right)

But the dice are loaded and therefore it cannot be otherwise. Isn’t Ange Kagame’s husband Bertrand Ndengeyingoma (2) cited in the Panama Papers, an investigation in which the world press denounced the owners of bank accounts hidden in tax havens! The couple therefore rolls on gold. The couple has millions of dollars in blocked bank accounts, especially in Panama. Ange Kagame has an interest in seeing no political changes in Rwanda, scared that she migh lose her colossal fortune stolen from Rwandan taxpayers. If Ange Kagame unleashes her war dogs to silence any dissident voice according her father’s policy, she knows that by the time she won’t be in power any longer, the castle will collapse. When that time comes, it will be “la fin des haricots”!

Jean-Charles Murego

Source: http://www.echosdafrique.com

A free translation from French by Chaste GAHUNDE


(1) This means a lot to Rwandans, since recently another political opponent was sent to the mental health facility and injected drugs in order to silence him. A new strategy to fight the dissenting views.
(2) There are unverfied information that Ndengeyingoma cited in the Panama Papers might be Ange Kagame’s brother-in-law, not her husband.

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Rwanda: La fille du président lâche ses “chiens de chasse” contre Victoire Ingabire.

Le 21 mars 2020, Victoire Umuhoza a reçu dans sa résidence Aimable Karasira, professeur d’université et youtubeur dans ses moments libres. Il poste des vidéos analysant les phénomènes de société et est très suivi.

Un geste de se laver les mains

Avant d’accorder une interview à Karasira, Victoire Ingabire s’est lavée les mains au savon, suivant en cela l’exemple du président Paul Kagame, qui dans une vidéo, avait invité les Rwandais à se protéger contre le corona virus en se lavant régulièrement les mains.

Le journaliste a filmé cette séquence avant que lui-même ne se lave les mains. L’interview a porté sur un seul sujet : le corona virus et ses conséquences dans un pays comme le Rwanda en général et dans la ville de Kigali en particulier. Karasira a tenu à préciser qu’il ne fait pas de la politique, qu’il n’appartient pas au parti DALFA (Development For All) de Victoire ni au FPR de Paul Kagame. Il a invité Victoire Ingabire à ne se limiter que sur ce seul sujet dans ses déclarations.

Au cours de l’interview, Victoire Ingabire s’est appesantie sur les dégâts du corona virus sur l’économie rwandaise. Elle a notamment plaidé en faveur de petits indépendants (salons de coiffure, taxis-motos et voitures, réparateurs de toutes sortes, vendeurs aux marchés,…) qui ont vu leurs activités fermées alors qu’elles leur permettaient de gagner leur pain quotidien. Elle a suggéré que l’Etat leur vienne en aide.

De fait, les mesures de confinement décrétées par le Rwanda sont extrêmes car elles vont jusqu’à la fermeture de toutes les frontières, ce qui va peser grandement sur les approvisionnements des biens de première nécessité qui provenaient des pays limitrophes. Pendant ce temps, les autorités demandent aux commerçants de ne pas monter les prix et ont même décrété le rationnement.

Une équipe de choc

Au lieu de critiquer cette proposition de Victoire Ingabire, Ange Kagame et son équipe, sur Twitter, ont déclenché une action de dénigrement de l’opposition politique, en s’attardant sur le geste de se laver les mains posé par Victoire Ingabire. Les attaques sont virulentes et certains proposent que Victoire Ingabire soit conduite à l’hôpital psychiatrique pour être examinée.

 

Parmi les membres éminents de l’équipe figurent non seulement Ange Kagame mais également une autre figure de proue de l’entourage du président, une certaine Yolande Makolo, ex-directrice chargée de la communication du président Kagame, Lucy Mbabazi, une autre femme qui compte dans le système Kagame ou Edwin Mukiza, un avocat et conseiller juridique des cabinets ministériels.

Tel père telle fille ?

Depuis son arrivée au Rwanda en janvier 2010 pour se présenter aux élections présidentielles, Victoire Ingabire a été désignée comme la personne à abattre par tous les moyens. Cela n’a pas tardé et dans ses discours officiels, le président Kagame l’a attaquée verbalement en la qualifiant notamment de hooligan et en prédisant son emprisonnement. Cela n’a pas tardé et Victoire fut conduite en prison la même année. Les recours furent vains et en 2013, la Cour suprême la condamna à 15 ans de prison entre autres pour ‘‘conspiration contre les autorités par le terrorisme et la guerre’’. Elle en est sortie après huit ans par grâce présidentielle. Dernièrement, elle a fondé un parti politique : DALFA (Development And Liberty For All) mais ses ennuis sont loin de prendre fin car le président dans une de ses colères légendaires, a menacé de la faire remettre en prison.

Que Ange Kagame se joigne à son père dans des actions de harcèlement des opposants politiques, c’est inquiétant. Jeune, bardée de diplômes des universités américaines, il est à se demander ce qu’elle a appris de ce pays ayant vu naître la démocratie moderne. Comment ne peut-elle pas comprendre et mesurer l’importance d’une opposition politique dans un pays pour la promotion d’une vraie démocratie et un véritable respect des droits de l’Homme ?

Mais les dés sont pipés et donc cela ne peut en être autrement. Le mari d’Ange Kagame, Bertrand Ndengeyingoma n’est-il pas cité dans les « Panama Papers », une enquête dans laquelle la presse mondiale a dénoncé les propriétaires des comptes bancaires cachés dans des paradis fiscaux! Le couple roule donc sur l’or. Il a des millions de dollars qui dorment sur des comptes notamment au Panama. Ange Kagame a intérêt à ce qu’il n’y ait pas de changements politiques au Rwanda au risque de perdre sa fortune colossale provenant des impôts de Rwandais. Si Ange Kagame s’active pour faire taire toute voix discordante à la politique de son  président de père, c’est parce qu’elle sait que si celui-ci n’est plus au pouvoir, le château va s’écrouler. Et ce sera la fin des haricots !

Jean-Charles Murego
23/03/2020

Source: www.echosdafrique.com 


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