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Retour sur un massacre. L’attaque contre les réfugiés Hutu de Tingi-Tingi

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RETOUR SUR UN MASSACRE. LA DESTRUCTION DE TINGI TINGI

Paul Kagame a récidivé. Entre 1996 et 1998, sous le couvert de l’AFDL de Laurent Désiré Kabila, son armée a massacré des centaines de milliers de réfugiés hutu à travers tout le territoire congolais :  Kibumba (octobre 1996), Mugunga et Osso (novembre 1996), Hombo et Biriko (décembre 1996) dans la province du Nord-Kivu ; Kashusha et Shanje (novembre 1996) dans la province du Sud-Kivu ; Tingi-Tingi et Lubutu (février-mars 1997) dans la province du Maniema, et Boende (avril 1997), …

Au mois de décembre 2019, cette même armée rwandaise, avec la complicité de l’armée congolaise, a attaqué la région de Kalehe au Sud Kivu. Des morts se comptent par milliers car les soldats rwandais au sol, appuyés par des hélicoptères de combat, ont massacré sans répit les pauvres réfugiés sans défense. Près de 2000 rescapés furent capturés et séquestrés dans le camp militaire de Nyamunyunyi où ils mouraient journellement par la faim doublée de mauvais traitements. Le CICR a protesté mais en vain.

Cette énième attaque des réfugiés hutu en RDC nous pousse à revenir sur un autre massacre horrible, celui de Tingi Tingi.

Tingi Tingi reste célèbre dans la mémoire collective des rwandais rescapés de la chasse à l’homme par les rebelles coalisés de Laurent-Désiré Kabila et de Paul Kagame. Dans leur fuite, les réfugiés hutu arrivent au Maniéma et à bout de souffle, ils font un campement à Tingi-Tingi. Le 2 février 1997, ils reçoivent la visite de Madame Emma Bonino, alors Commissaire européen à l’Action Humanitaire. Madame Emma Bonino fut sidérée de voir cette masse de réfugiés aussi émaciés et squelettiques au point qu’elle déclara, en découvrant ces réfugiés, que sa visite à Tingi Tingi constituait une descente aux enfers.

Emma Bonino lança un appel pathétique à la Communauté Internationale l’invitant à venir en aide aux réfugiés rwandais. Ces derniers verront enfin leur traitement s’améliorer peu à peu dans le courant du mois de février 1997. Hélas, pour une courte durée, puisque vers fin février 1997 déjà, toutes les ONG se retirent du camp de Tingi Tingi en alléguant les problèmes d’insécurité ! En réalité, elles avaient eu vent de l’information sur la destruction prochaine des camps et l’insécurité invoquée n’était qu’un alibi.

C’est dans ce contexte tendu qu’interviendra, le 7 février 1997, la visite, au camp Tingi Tingi, de Madame Sadako Ogata, alors Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés. Loin de satisfaire les attentes de la population, cette visite se passa plutôt dans un climat d’écœurement et de découragement général parmi les réfugiés, car Sadako Ogata ne put promettre aux réfugiés ni la survie, ni la sécurité, ni la protection. Pourtant, les « rebelles », qui s’étaient déjà emparés, dans l’après-midi du 13 janvier 1997, du pont stratégique sur la rivière Oso, continuaient inexorablement leur progression vers Amisi, à quelques kilomètres de Tingi Tingi. Comme par hasard, le séjour de cette illustre personnalité du HCR correspondra avec l’attaque des « rebelles » sur le camp des réfugiés rwandais d’Amisi.

À la suite de la destruction du camp d’Amisi, les réfugiés reprendront le chemin du supplice, après avoir enregistré de fortes pertes en vies humaines sur place, principalement parmi les enfants, les femmes et les vieillards trop épuisés pour pouvoir encore marcher. Les rescapés pourront seulement passer quelques jours dans le camp de Tingi Tingi, avant de se voir de nouveau obligés de reprendre l’exode, lorsque, le 1 mars 1997, le camp sera attaqué par les « rebelles ».

L’état de santé fragile des réfugiés sautait aux yeux. Il est donc évident que, de nouveau, beaucoup de réfugiés mourront dans le camp de Tingi Tingi, parce qu’ils seront tout simplement incapables de se déplacer. Les médias internationaux ont fait état de plus de 25.000 réfugiés morts dans cette attaque de Tingi Tingi qui abritait au total environ 260.000 réfugiés.

La destruction des camps de Tingi Tingi fut précédée, comme ailleurs, par une intense campagne médiatique de diabolisation des réfugiés hutu au point de leur prêter des exploits militaires imaginaires contre les rebelles de l’AFDL de Laurent Kabila. En clair, l’intoxication visait à présenter ces camps comme des objectifs militaires et ainsi justifier à priori une offensive sur eux. Toute voix qui a tenté de mettre à découvert cette machination se fera traiter de tous les noms sous prétexte qu’elle « tentait d’amener la communauté internationale à sympathiser avec des criminels ».

Les rescapés de Tingi Tingi seront achevés tout le long du parcours de plus de 250 kilomètres vers Kisangani, notamment à Kasese et à Biaro où les « rebelles » ont encerclé, pendant plus de 4 jours le gros de ces infortunés. Plusieurs ONG sur place, qui n’ont pas été autorisées à voir les réfugiés, parlèrent déjà de la solution finale en accusant les « rebelles » de vouloir exterminer ces réfugiés par la faim. C’est par exemple le cas de Stephen SMITH, dans Libération du 20 mai 1997.

De même, le Secrétaire Général des Nations Unies, Kofi Annan, accusa Laurent Kabila et ses « rebelles » de vouloir en finir avec les réfugiés, en les tuant à petit feu par la faim. De son temps, son prédécesseur Boutros Boutros Ghali avait tenu les mêmes propos pour dénoncer le complot ourdi contre les réfugiés, en empêchant l’arrivée de la « Force Internationale d’Intervention Humanitaire » à l’Est du Zaïre. Il avait dit qu’il s’agissait d’un « génocide par la faim » mais, malheureusement, il n’avait pas été écouté par ceux qui avaient le pouvoir d’arrêter ce génocide.

Finalement, à peine 100.000 personnes atteindront Kisangani et les environs. Même cet effectif, aussi ahurissant qu’il paraisse de part le nombre de manquants, ne fait pas l’unanimité, puisque même le porte-parole du HCR, Paul Stromberg, refusera de donner aux journalistes un quelconque chiffre exact, alors qu’il avait tous les moyens de le savoir. A-t-il eu peur ou honte de le dire ? Seule l’histoire le dira. De 260.000, les réfugiés seront ainsi réduits à 100.000 en quelque temps. RFI, au 25 avril 1997, parlera même de 85.000 personnes. Où sont donc parties les autres, soit environ 160.000 personnes ?

Le témoignage récent (mars 2017) de l’avocat américain Reed Brody qui a fait partie d’une équipe des enquêteurs qui s’est rendue sur place quelques mois plus tard après ce massacre donne de la chair de poule : « Quelque 190.000 réfugiés hutus rwandais ont été massacrés dans les forêts de l’est du Congo-Kinshasa, notamment dans la clairière de Tingi Tingi ». Il signale même qu’il a subi des pressions américaines pour ne pas enquêter sur ce massacre.

Gaspard Musabyimana

Source: http://www.echosdafrique.com

Génocide contre les Hutu au Rwanda et en RDC: la fin de l’omerta?

Génocide contre les Hutu au Rwanda et en RDC : la fin de l’omerta ?

Génocide contre les Hutu au Rwanda et en RDC : la fin de l’omerta ?

Retour sur la lettre ouverte des 60 « scientifiques » qui s’étaient insurgés contre les conférences de Judi REVER en Belgique

Le mardi 8 octobre dernier, une lettre ouverte signée par une soixantaine d’ « universitaires, scientifiques, chercheurs, journalistes et historiens » était publiée dans les deux plus grands quotidiens belges francophones, avec pour ambition de faire annuler les conférences et exposés de la journaliste canadienne, Judi REVER, prévus du 8 au 11 octobre 2019 au sein de plusieurs universités flamandes[1].

Les conférences de Judi REVER devaient tourner autour de son livre : « In Praise of Blood : The Crimes of the Rwandan Patriotic Front », réédité en néerlandais en octobre 2018, sous le titre : « De Waarheid over Rwanda ; het regime van Paul Kagame » par Amsterdam University Press[2].

La lettre ouverte, prétextant lutter contre une « négationniste connue du génocide de 1994 contre les Tutsi du Rwanda », demandait ni plus ni moins « aux recteurs des KULeuven, UAntwerpen, VUB et au directeur dʼArtevelde hogeschool Gent, respectivement Luc Sels, Herman Vangoethem, Sicco Wittermans et Tomas Legrand » de fermer leurs portes à Judi REVER.

Toutefois, aucune suite ne fut réservée à cette ambitieuse lettre, pourtant co-signée par de nombreuses personnalités de renom et, bien entendu, toutes les conférences et exposés prévus pour Judi REVER ont bien eu lieu, à Anvers, Bruxelles, Leuven et Gand,allant parfois jusqu’à capter l’attention de centaines d’étudiants dans les facultés de droit et de sciences politiques de ces universités.

Nous souhaitons revenir sur la lettre en question et surtout essayer de comprendre comment et pourquoi celle-ci n’a pas obtenu le résultat espéré par ses signataires, ou plutôt par ses commanditaires.

Couverture du livre en néerlandais

Une lettre qui se trompe de combat ?

Pour commencer, la lettre du 8 octobre s’est visiblement trompée de combat.

En effet, la lettre disait vouloir lutter contre le négationnisme du génocide des Tutsi, alors que les conférences de Judi REVER portaient sur les crimes commis par le Front Patriotique Rwandais.

Or, il n’y a absolument aucun acte ou parole négationniste dans la démarche de Judi REVER, ou de quiconque d’ailleurs, qui dénonce les crimes du FPR, même en les qualifiant de génocide contre les Hutu.

Il n’y a qu’au Rwanda, dirigé par le même FPR, que la seule évocation des crimes commis contre les populations civiles Hutu par le FPR est considérée comme du « négationnisme », à l’encontre d’ailleurs de toute logique universelle, ainsi que l’a confirmé la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, dans son jugement contre l’Etat rwandais en novembre 2017.[3]

C’est donc en suivant la logique de Kigali, que les signataires de la lettre ouverte ont voulu se servir du sentiment d’horreur qu’inspire legénocide contre les Tutsi, afin de faire taire une journaliste indépendante qui a consacré plus de 20 ans de sa vie à documenter et dénoncer les crimes du FPR,crimes qui ontfait des centaines de milliers de victimes au Rwanda et en RDC dans les années 1990, principalement parmi les civils Hutu.

Paradoxalement, c’est précisément dans cette logique du FPR que réside la plus grande minimisation du génocide contre les Tutsi, qui consiste à le réduire à un vulgaire bouclier psychologique, politique et médiatique, brandi à chaque fois qu’il faut défendre le triste bilan du FPR dans les années 1990, ou même encore, pour justifier les violations des droits de l’homme qui font encore rage au Rwanda en 2019[4].

Des signataires controversés ?

Ensuite, la deuxième faiblesse de cette lettre réside précisément dans la longue liste des signataires, dont on se demande s’ils ont eu l’occasion de la relire, et dont certains sont connus pour leur militantisme politique en faveur du FPR, cequi enlève donc tout caractère scientifique à leurs préoccupations. On notera, entre autres :

En 1èreposition, Guillaume Ancel, très controversé, pour ne pas dire contradictoire, ancien militaire français qui courtise le FPR depuis quelques années, allant même jusqu’à déclarer avoir assassiné des miliciens Interahamwe en juin 1994,pour se faire passer pour un héros.

En 3èmeposition, le docteur Philippe Basabose, ancien militaire de l’APR devenu depuis professeur associé au Canada, à la Memorial University of Newfoundland et qui a donc un intérêt naturel à défendre les actions d’une armée au sein de laquelle il a combattu.

En 9èmeposition, Patrick de Saint-Exupéry, journaliste français, condamné en France par deux fois pour diffamation, alors qu’il tentait de blanchir l’image du FPR.

En 10èmeposition, Alain Destexhe, ex-sénateur belge ayant acquis la nationalité rwandaise et récompensé par le Général Paul Kagame lui-même pour « services rendus » au FPR et qui fait aujourd’hui l’objet d’une plainte pour diffamation et calomnie en Belgique.

En 18eposition, Alain Gauthier, militant français, également de nationalité rwandaise et décoré par le Général Paul Kagame pour « services rendus »

Richard GISAGARA en tenue de militant FPR, le 30 juin dernier dans uneretraite du FPR qui s’est tenue à Lille – source : igihe.com

En 20eposition, Richard Gisagara, avocat français d’origine rwandaise et membre éminent du FPR opérant sur le territoire Français.

En 49èmeposition, Jean Philippe Schreiber, professeur à l’Université Libre de Bruxelles et dont l’indépendance sur les questions rwandaises est souvent questionnée, notamment après avoir écrit qu’Octavien Ngenzi, ancien Bourgmestre Hutu de Kabarondo avait tué sa femme tutsie et ses enfants devant « l’ensemble de la population de la commune, pour l’exemple » alors que ces derniers sont bien vivantset séjournent en France.[5]

Rien qu’avec ces quelques signataires « politisés », c’est la crédibilité et la neutralité de toute la liste qui est remise en cause, malgré la présence d’autres personnalités renommées, et cela n’a certainement pas échappé aux recteurs des universités flamandes.

Une démarche diffamatoire ?

Enfin, et c’est là l’élément le plus important, les recteurs des universités flamandes, qui supervisent certaines des plus grandes facultés de droit du pays, faut-il le rappeler, ne pouvaient évidemment pas donner suite à une lettre qui qualifie publiquement une journaliste de « négationniste » au seul motif que les signataires n’ont pas eu l’occasion de « contester son point de vue » (SIC) !

C’est de la diffamation en bonne et due forme, punissable en Belgique en vertu des articles 443 et 444 du Code pénal.

De plus, la Belgique dispose, depuis le 25 avril 2019, d’une loi qui punit le négationnisme des génocides établis par une juridiction internationale, dont le génocide contre les Tutsi[6]. Il est donc inconcevable que des Universités aient pu inviter une personne dont les actes ou les paroles pouvaient tomber sous le champ d’application de cette nouvelle loi.

D’ailleurs, si la démarche des 60 signataires étaitprécisément de lutter contre le négationnisme, pourquoi n’ont-ils pas porté plainte ou demandéen référé l’interdiction des conférences ?

La fin d’une instrumentalisation, la fin d’une omerta ?

En définitive, les conférences et exposés tenus par Judi REVER en Belgique la semaine du 7 au 11 octobre, sur les crimes commis contre les populations civiles Hutu ont sans doute ouvert une nouvelle ère dans la reconnaissance du deuxième génocide que les Rwandais ont connu, cette-fois ci, contre les Hutu.[7]

Conférence du vendredi 11 octobre à Bruxelles – source Twitter
https://twitter.com/gmbonyumutwa/status/1182792677718409216?s=20

N’en déplaise aux complices, soutiens et partisans indéfectibles du FPR, ces crimes contre des centaines de milliers de civils Hutu innocents, ne seront pas éternellement ignorés par l’Histoire.

Le Docteur Denis MUKWEGE, appelle même désormais à la création d’un Tribunal Pénal International pour le génocide commis sur le territoire de la RDC[8].

Est-il négationniste pour autant ?

Ceux qui instrumentalisent le génocide contre les Tutsi pour cacher celui contre les Hutu font du tort à tous les Rwandais et finissent par minimiser tous les crimes dont les Rwandais ont été victimes.

Au plus tôt toute la souffrance des Rwandais sera reconnue, au plus vite la nation rwandaise pourra guérir et se reconstruire, et c’est bien dans cette optique que le travail de Judi REVER prend toute sa valeur.

Gustave Mbonyumutwa

11 Novembre 2019

http://www.jambonews.net


[1]La Libre Afrique et le Soir du mercredi 9 octobre 2019, avec comme titre : « Génocide des Tutsis : lettre internationale à des recteurs d’universités flamandes »

[2]https://www.standaardboekhandel.be/p/de-waarheid-over-rwanda-9789463723602

[3]http://www.rfi.fr/afrique/20171125-affaire-ingabire-defense-salue-arret-cour-africaine-droits-homme

[4]https://www.hrw.org/fr/world-report/2019/country-chapters/325445

[5]MRAX, Ibuka, « N’épargnez pas les enfants », sous la direction de Radouane Bouhlal et Placide Kalisa, p. 52.

[6]http://www.jamboasbl.com/droits-de-lhomme/observations-de-jambo-asbl-sur-le-nouvel-article-de-loi-tendant-a-reprimer-la-negation-des-genocides-reconnus-par-une-juridiction-internationale-en-ce-qui-concerne-le-cas-du-rwanda

[7]https://www.lemonde.fr/idees/article/2010/09/30/congo-rwanda-l-autre-genocide-impuni_1417845_3232.html

[8]https://www.jambonews.net/actualites/20190922-rdc-denis-mukwege-appelle-a-letablissement-dun-tribunal-penal-international/

Judi Rever vs “idiots utiles” de Paul KAGAME

FB_IMG_1570811472512Judi Rever vs « idiots utiles » de Paul Kagame

 

Le combat pour la vérité est un combat de tous les instants. Surtout lorsqu’il implique des enjeux importants doublés d’intérêts colossaux. Tous ceux qui ont travaillé sur le dossier des Grands Lacs, plus particulièrement sur le génocide rwandais, en adoptant une approche qui tranche avec la doxa officielle ont eu un jour à subir les foudres des thuriféraires de Paul Kagame, à défaut de subir le châtiment de ses sbires. Dès que vous interrogez l’histoire autrement, dès que vous commencez à poser des questions qui bousculent la vérité communément admise, dès que vous adoptez une lecture qui tranche avec la vérité officielle ou tenez un discours qui sort des sentiers tracés par le pouvoir tutsi du Rwanda, vous devenez l’homme ou la femme à abattre d’un groupe de gens ayant fait du génocide rwandais son fonds de commerce. Ils sont journalistes, universitaires, politiciens, militants des droits de l’homme et j’en passe. Les plus dangereux d’entre eux, ce sont les universitaires. Ceux-là mêmes qui se cachent derrière leurs titres pompeux de « spécialiste », d’historien et de je ne sais quoi encore pour enfumer, endoctriner, fabriquer le consentement de l’opinion et par-dessus tout censurer lorsque les trois autres approches ne produisent pas les effets escomptés.

Depuis quelques jours, la journaliste Judi Rever est l’objet d’attaques en tous genres de la part des thuriféraires belges et français de Paul Kagame. Programmée pour donner une série de conférences dans des universités belges, elle est la cible d’une opération de salissage et de déstabilisation qui ne dit pas son nom. À l’instar des méchants sorciers africains, ces « idiots utiles » de Kagame sont allergiques à la lumière de la vérité. Voilà pourquoi la présence de Judi en Belgique les rend fous. Pas plus tard que hier, un groupe hétéroclite composé d’universitaires, de scientifiques, de chercheurs, de journalistes et d’historiens, a adressé une lettre ouverte aux recteurs des universités KULeuven, UAntwerpen, VUB et au directeur dʼArtevelde hogeschool Gent, afin qu’ils annulent les conférences de Judi. Que comprendre de tout ça ?

Que des journalistes intellectuellement paresseux se comportent comme des « gangsters » en s’attaquant à une personne qui ne pense pas comme eux peut se comprendre. Mais que des universitaires et des gens se définissant comme des scientifiques adoptent une posture similaire surprend. En fait, il n’y a rien de surprenant quand on sait que certains de ces universitaires sont proches des milieux pro-Kagame de Bruxelles et de Paris et propagent des thèses dont la scientificité est sujette à caution. Pour la petite histoire, l’un des signataires de la lettre, l’universitaire britannique Linda Melvern, a été décorée par Paul Kagame pour « service rendu » à la nation rwandaise. Pas besoin de vous faire un dessin pour comprendre de quel service s’agit-il…

Bref. Qu’est-ce que tous ces gens reprochent-ils à Judi Rever ? Son honnêteté et sa rigueur intellectuelles. Parce que, faut-il dire, le génocide rwandais a fait naître en Occident un nouveau type de journalistes et d’universitaires, pour qui ce drame africain est devenu non seulement un fonds de commerce » sur lequel beaucoup ont bâti leur carrière, mais aussi l’objet non pas de recherches sérieuses, mais d’un militantisme quasi-compulsif qui tolère difficilement la contradiction. Voilà pourquoi les Africains ne doivent pas être impressionnés par des gens qui se drapent de titres pompeux, alors qu’ils ne sont rien de moins que des prostitués de l’intellectuel au service d’une cause nauséabonde, pour ne pas dire d’un tyran africain.

Ils n’ont encore rien vu. Les jours à venir seront extrêmement difficiles pour certains d’entre eux. Le combat pour la vérité continue…

Patrick MBEKO

Tariki ya 15 kugeza 25 Mata 1994

Ubwo Duherukana nababwiye uko tariki ya 14 Mata 1994 byiriwe byifashe aho mvuka. Nanabasezeranyije kuzakomeza ubuhamya bwanjye ku byo nzi, nabonye cyangwa byavugwaga muri icyo gihe. Abenshi babizi ntibashobora kubivuga abandi ntibakiriho. Reka dukomeze rero.

Hagati ya 14 na 25 Mata 1994 i Mushubati hazwi ubwicanyi bwakorewe umuryango wa Bizimungu warariraga amashuri ya Mushubati. Umugore we n’abana bari bahishwe na Rugerinyange. Abicanyi baje kubavumbura barabica. Hazwi kandi ibitero byagabwe kwa Muhindi nababwiye mu nkuru zibanza. Muhindi yari umu juge mu rukiko rwa Kanto ya Rubengera akaba na muramu wa papa (Yari yararongoye Masenge witwaga Tereza babyarana abana batatu, abahungu babiri n’umukobwa umwe).

Indege ya Habyarimana imaze guhanurwa, Muhindi yashatse abasore b’abahutu ngo bamurinde abasezeranya ko umutekano nugaruka azabagenera ibihembo. Abo basore bari bayobowe n’uwitwa Rwanyindo. Abandi batutsi bamaze kuva i Mushubati, hashize igihe gitoya (icyumweru ) ibitero byerekeza kwa Muhindi. Twamenye ko igitero cya mbere cyagiye cyashaka kwinjira mu rugo kigakubitwa inshuro. Abakigize basubiye inyuma baza kugaruka bafite imbunda na grenades, bararasa abari barinze urugo baratatana. Barafashwe barakubitwa cyane bazira ko ngo babangamiye umutekano w’igihugu.
Abana ba Muhindi batanu barishwe Muhindi n’umugore we barabashorera babicira mu rutoki rwo kwa Sedesiya hafi yo kwa Baranywa.

Muri icyo gihe no mu minsi yakurikiyeho hagaragaye imodoka zanyuraga i Mushubati zihamagarira abantu kujya “gutabara “igihugu zigatwara abantu ku Kibuye cyangwa mu Bisesero ahavugwaga Inkotanyi zivanze n’abatutsi bari bahunze baturutse impande zose.
Havuzwe kandi igitero cyagabwe i Nyamagumba. Nk’uko nabyanditse ubushize, Nyamagumba ya Mabanza, ni agasozi gaherereye ahahoze hitwa Kibingo hakurya y’amashuri ya Bumba.

Abazi iby’intambara ya FPR INKOTANYI ubwo zagabaga igitero mu Ruhengeri zigafungura imfungwa za politiki harimo Lizinde, Biseruka, Muvunanyambo, n’abandi. Bazi kandi igihe Inkotanyi zasakiranye n’Inzirabwoba bakarwanira bikomeye ku musozi wa Nyamagumba.
Agasozi ko muri Mabanza kitiriwe Nyamagumba, bishushanya intambara hagati y’Inzirabwoba n’Inkotanyi.
Ubutaha tuzarebera hamwe uko byagenze i Nyamagumba.
Biracyaza…

14 Mata 1994.

Nari naraye ntasinziriye neza. Naraye nsimbagurika buri kanya,nkarota nsimbuka umukingo muremure ngashidukira hejuru ntaragera mu kabande!
Ariko nari naraye nsezeranyije Freddy na Petero ko nzajya kubareba ngo menye ko bageze mu rugo amahoro. Nahagurutse iwacu nka saa tatu za mu gitondo njya i Rushikiri. Ngezeyo naganiriye na Muhindi na Doroteya baranshimira bambwira ko abahungu bahageze amahoro. Cyakora bampishuriye ko bagenda batakaza icyizere. Ni muri uro rwego bari bahishe Petero na Freddy kwa Mariya, mushiki wa Petero wari yarashatse umugabo w’umuhutu. Uyu Mugabo yakoze uko ashoboye arinda umugore we, Imana ibimufashamo ararokoka. Narahavuye nyura kwa Mariya ndamusuhuza dusangira ibya saa sita ndakomeza ndataha. Nihutiye kugera mu rugo. 

Guhera uwo munsi twakomeje kugira ubwoba bwinshi mu rugo kubera impamvu ebyiri.
Byakomezaga kugaruka mu magambo y’abantu ko abatutsi b’abagabo bagomba gupfa, hagakurikiraho abatutsikazi barongowe n’abahutu ariko hamwe na hamwe hari abataratinyaga kuvuga ko hazasoza abashambo kuko nabo ari abatutsi. Kuri ibi hakiyongeraho ikimasa umututsi witwa Bwanakweri ari yari yarohereje iwacu giherekeje inka yaduhaye mbere gatoya y’uko indege ihanurwa.
Nta mututsi wari ukigaragara. Ubusanzwe Mushubati yari ituwe n’abatutsi benshi rwose ariko byageze kuri iyi tariki baragiye , harishwe abo kwa Murari, kwa Sakindi, Andereya, Nzogera na Musesarugamba bene Rutanga.
Umuryango wa Muhindi wari ukirinzwe n’abasore b’abahutu bari bayobowe na Rwanyindo.

Iminsi yakurikiyeho sinigeze mva mu rugo uretse nko kujyana n’umukozi gukura ibijumba cyangwa kuvoma.
Uretse Freddy na Petero nta wundi muntu wigeze aza kwihisha iwacu. N’ubwo twari dufite ubwoba ariko twakoze uko dushoboye ngo tubarinde risques. Twahoraga dutegereje ko abana Papa na Mama bari barabyaye muri batisimu b’abatutsi cyangwa ababyeyi babo baza kwihisha iwacu cyakora nta waje. Hari icyizere ko kujya ku Kibuye byari gutanga amahirwe yo kurokoka ku batutsi. Imindi yakurikiyeho hagiye haba ibikorwa by’ubwicanyi n’ubusahuzi hirya no hino ariko ibizwi cyane akaba ari igitero cyagabwe kwa Muhindi kikabanza kunanirwa ariko nyuma kikaza gutsemba umuryango wose. Tuzabiharira umwanya wabyo.

Uvuye i Mushubati werekeza iya Rutsiro , hakurya ya Bumba hari agasozi kari kihindiyeho abatutsi mu rwego rwo kwegerana. Mu minsi yakurikiyeho baje kugabwaho igitero bicwamo benshi cyane. Ako gasozi kitiriwe Nyamagumba biturutse ku ntambara yahabereye.
Biracyaza.

11 Mata 1994

Tariki ya 11 Mata 1994 i Mushubati hiriwe havugwa uburyo abatutsi bari mu Kigarama bahahunze mu ijoro ry’iya 10 rishyira iya 11. Bivugwa ko ku gicamunsi cy’itariki ya 10 Mata insoresore ziganjemo abahoze mu gisirikare bayobowe n’umugabo utazwi wiyitaga Lieutenant, zagabye igitero ku gasozi ka Kigarama ahari abatutsi. Icyo gitero cyagerageje kwegera abatutsi ariko kirananirwa kubera ko birwanyeho. Bari bararunze amabuye menshi cyane ku gasozi inshuro zose igitero cyagerageje kuzamuka, cyashubijwe inyuma birangira nta muntu uhaguye. Bwakeye mu gitondo ba batutsi bikubuye bagiye ariko batasubiye iwabo mu ngo zabo. Ni yo mpamvu abatutsi benshi bavukaga i Mushubati batahiciwe, bari bahunze berekeza ku Kibuye na za Bisesero. Scénario nk’iyi yaje kugaragara ku gasozi kari hakurya ya Bumba. Haje kwitwa Nyamagumba byibutsa Nyamagumba ya Ruhengeri. Tuzabigarukaho.

Kuri iyi tariki kandi nibwo i Mushubati hageze ikipe y’aba gendarmes bane bayobowe n’umu sergent, harimo n’umu caporal n’aba soldats babiri. Bacumbitse Kuri paroisse #Mushubati. Icyatumye baza cyakunze kugirwa ibanga rikomeye cyane cyane hagamijwe kurinda ubusugire n’izina bya Kiliziya Gatolika.
Muti gute ?

Nababwiye ibya Padiri mukuru Clément Kanyabusozo n’uwari umwungirije Robert Matajyabo, bombi bari abatutsi bakaba bariciwe ku Nyundo indege ya Habyarimana imaze guhanurwa. Umudiyakoni wahabaga yabonye imbunda 35 muri plafond ya magasin. Ubusanzwe Robert Matajyabo niwe wari ushinzwe guhaha ukurikije inshingano abapadiri bari bafite, ariko Clément yari yarabimukuyeho avuga ko ajya anywa akayoga kenshi, ko bityo izo nshingano atazivamo. Clément rero niwe wari ufite imfunguzo z’icyo cyumba cyari kibitsemo ibyo kurya. Hashize iminsi Diyakoni yafashe icyemezo cyo kwica urugi kugira ngo ahe abakozi ibyo bateka, muri plafond haza kubonekamo izo mbunda. Izi mbunda zari ubwoko bubiri :23 zari AK47 cyangwa Kalachnikov na 12 za R4.
Diyakoni yabimenyesheje ubuyobozi maze hafatwa icyemezo cyo kohereza aba gendarmes bo kuzitwara ariko hasigara bane barinze aho hantu bafite n’itumanaho.

Byari kuba igisebo gikomeye kuvuga ko Kiliziya yacu yari ibitsemo imbunda.
Uretse patrouille ya police communale yajyaga inyuzamo ikahanyura, hari haherutse kuza igifaru cy’Abafaransa tariki ya 10 Mata gitwara ababikira babaga i Mushubati kibajyana ku Kibuye.

Tugarutse kuri izi mbunda, ukurikije uko byari biteye, biragoye kuvuga ko Clément yari kubika imbunda za Guverinoma. Ahubwo hari ibimenyetso byinshi byerekanaga ko Paroisse yari indiri ya mobilisation ya FPR Inkotanyi.
Aha i Mushubati ni ho Padiri Ruberizesa Innocent, Imana imuhe iruhuko ridashira yari yarandikiye igitabo kizwi ” Nanze kubaho ntariho: Umuti w’agahinda”. Cyakanguriraga abatutsi kwanga kubaho nabi kabone n’aho byaba ngombwa gutanga ibitambo. Padiri Ruberizesa yiciwe muri Paroisse ya Birambo.

Aho i Mushubati abasore babiri baturanye na Kiliziya bari barataye ishuri bajya mu Nkotanyi mu gihe nyamara twe twabonaga ntacyo babaye, ababyeyi babo bari abarimu. Bari inshuti za Padiri Clément Kanyabusozo.
Buri mugoroba abatutsi baturanye na Paroisse bazaga kwa Padiri ngo baje kureba Télévision, bamwe muri bo bemeje ko bajyaga kwiga gukoresha imbunda, ndetse bari bariyise amazina (amapeti ya gisirikare) tukagira ngo ni ukwihangishaho bya gisore. Uwitwaga Egide akiyita Ajida (adjudant) , abandi bakiyita ba Caporal. Mu gihe twakinaga umupira, ukumva umwe arabwira mugenzi we uwugezeho ngo “Murase Kapora” ntitumenye ibyo ari byo.

Izi mbunda zatumye Mushubati ifatwa nk’ahantu stratégique FPR yashoboraga kuza yihutira. Mu nzu ya Paroisse yegereye ivuriro rya Mushubati yabonetse ama stock y’imiceri myinshi Cyane nk’aho hitegurwaga icyiiza. Mu miryango yari ihishe abatutsi bo babazaga niba Padiri Clément ataraza !
Bamaze kumenya ko Clément yishwe nibwo bafashe icyemezo cyo kuva #Mushubati.
Biracyaza…

10 Mata 1994

Tariki ya 10 Mata 1994 wabonaga hari impinduka. Ishyirwaho rya Guverinoma y’Abatabazi ryatumye twumva ko wenda igihugu kigize ubuyobozi ko nta waza kuduhohotera. Ntabwo twongeye kurara mu gasozi.

Kuri uwo munsi nibwo hishwe umututsi wa mbere muri cellule ya Gafumba, yitwaga Andereya bakundaga kwita Kinyuka. Imana imuhe iruhuko ridashira. Twumvise ko abantu bagiye kumwambura inka ye aranga baramwica nayo barayitwara barayirya.

Nk’uko nabyanditse muri poste iheruka, abatutsi benshi ba cellule Kunini bari bahuye n’abandi baturutse hirya no hino muri secteur Mushubati bihindira ku gasozi ka Kigarama, hari cellule Nyakabande. Bari bafite ubwoba bwinshi ariko barundanyije amabuye menshi aho bari bari.

Hari urugo rw’umututsi rumwe muri Mushubati abarutuye batigeze bava iwabo ngo basange abandi. Ni kwa Muhindi Visenti wari juge mu rukiko rwa Kanto ya Rubengera. Imana imuhe iruhuko ridashira. Uyu mugabo yari yararongoye Masenge witwaga Tereza. Tereza yitabye Imana asiga abana batatu abahungu babiri, n’umukobwa umwe. Masenge yari yarapfuye kera bituma Muhindi ashaka undi mugore. Uyu we ariko yari umututsikazi. Yaje gushaka azanye abana babiri umuhungu n’umukobwa twari mu kigero kimwe. By’umwihariko uyu mugore yari yariganye na Mama muri Tronc commun. 94 bombi bari abarimukazi i Mushubati, bari inshuti kandi imiryango yacu yarasuranaga.
Mu gihe abandi batutsi bagiraga ubwoba bakihindira mu Kigarama, Muhindi we yashatse abasore b’abahutu bo kumurinda akazabahemba.

Tugarutse i Gafumba, uretse Andereya wari umaze kwicwa, n’abari bagiye mu Kigarama, abandi batutsi bari bihishe mu baturanyi babo b’abahutu.
Kugeza uwo munsi nta mututsi wari yaza kwihisha iwacu.
Dukomeze twibuke.
Biracyaza…

09 Mata 1994

Tariki ya 09 Mata 1994 i Mushubati abantu bose bari bahiye ubwoba. Bamwe ndetse bari bafashe gahunda yo guhunga. Aho twari dutuye twari twaraye ku gasozi ngo abatutsi bataza kutwica nk’uko inkuru zari zakwiriye ko hari gahunda yo kwica abahutu ngo bakabakurikiza Habyarimana. Uwo munsi hadutse umugabo wambaye gisirikare. Yiyitaga Lieutenant. Yamaze i Mushubati iminsi mike cyane. Kugeza n’uyu munsi nta muntu wigeze amenya uwo mugabo. Yavugaga ko aturutse mu Rutsiro. Cellule twari dutuyemo nta mututsi wari yakwicwa.

Twongeye kurara ku gasozi ka Kamagondo burinda bucya. Iryo joro nta modoka ya polisi yahageze. Hakurya muri cellule ya Kunini, abantu batazwi bitwikiriye ijoro bagaba igitero mu ngo z’abatutsi.

Ingo zagabwemo ibitero ni kwa Gérant wa banque populaire Léonard Ruzigandekwe, kwa Mwarimu Munyandege, kwa Mwarimu Gatari, mwarimu Rwakana, mwarimu Gashumba na Mwarimu Munyeshuri. Kuba ibitero byaragabwe ku batutsi bifashije byatumye hatekerezwa ko ikigamijwe ari ugusahura dore ko ubukene bwari bwinshi mu batari bakeya.

Bivugwa ko aho bageze hose bahasanze amayoga n’ibiryo byinshi ku ma plateaux. Cyakora basanze nta n’umwe uri mu rugo rwe. Mu by’ukuri uko twararaga hanze ngo hatagira uza kutwica, abatutsi nabo bari bahuriye ku gasozi ka Kigarama aba ariho barara. Kuri aka gasozi barahagumye bakajya bagaruka mu ngo gutwara ibyo kurya ariko ntibongera gutatana.

Paruwasi ya Mushubati yayoborwaga na Padiri Clément Kanyabusozo yungirijwe na Padiri Robert Matajyabo bose b’abatutsi. Mu gihe indege yahanurwaga bombi bari mu nama ku Nyundo. Ntitwongeye kubabona ukundi, ntibagarutse. Amakuru yaje kutugeraho ko Clément yaba yarishwe n’abahutu bari bariye karungu hariya mu mirima y’icyayi hafi ya Pfunda arimo agerageza kugaruka i Mushubati.
Paruwasi yasigaye iyobowe n’umudiyakoni wari mu biruhuko yitegura kuba Padiri.
Biracyaza…

Cour de cassation: Pierre PEAN gagbe le procès contre SOS Racisme. (Publié en 2011)

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Vendredi 11 Novembre 2011 13h32

Le 8 novembre dernier, après cinq années de coûteuses procédures, la Cour de Cassation a rejeté le pourvoi formé par l’association SOS racisme qui poursuivait Pierre Péan, auteur d’un livre intitulé « Noires fureurs, Blancs menteurs » et dans lequel il prend le contre-pied de l’histoire officielle concernant le génocide du Rwanda[1] . Pierre Péan ayant gagné ses procès en première instance et en appel, SOS Racisme subit donc une troisième grave défaite, ce qui devrait faire réfléchir ses généreux donateurs.

A travers ce procès emblématique, SOS Racisme a montré son vrai visage, celui d’une organisation militante dont l’acharnement contre Pierre Péan avait pour but de décourager ceux qui oseraient à l’avenir mettre en doute la thèse de Kigali concernant le génocide du Rwanda.

Or, l’histoire « officielle » de ce génocide a été totalement bouleversée à travers quatre jugements rendus par le TPIR (Tribunal pénal international sur le Rwanda)[2]. Expert assermenté dans trois de ces quatre procès, je suis bien placé pour décrypter la portée des jugements rendus et cela, au-delà du véritable « enfumage » auquel se sont livrés les média ayant une fois de plus agi en simples porte-voix du régime de Kigali et de la vision de l’histoire qu’il prétend imposer.

1) Le 28 novembre 2007, la Chambre d’Appel du TPIR a acquitté Ferdinand Nahimana, un des fondateurs de la Radio Télévision des Mille Collines (RTLM) de l’accusation « de commettre le génocide, d’incitation directe et publique à commettre le génocide, de persécution et d’extermination », considérant que la création de RTLM n’entrait en rien dans le plan génocidaire. Or, jusque là, la thèse officielle était que le génocide avait été programmé puisque les « extrémistes hutu » avaient fondé la RTLM pour le préparer.

2) Le 18 décembre 2008 le TPIR a déclaré le colonel Bagosora non coupable « d’entente en vue de commettre un génocide », faisant ainsi voler en éclats les bases mêmes de l’histoire officielle du génocide du Rwanda car le colonel Bagosora fut constamment présenté comme le « cerveau » de ce génocide.

3) Selon le régime de Kigali, le génocide fut planifié par l’Akazu (ou petite maison, ou petite hutte), cercle nébuleux et criminel constitué autour de la belle famille du Président Habyarimana et dont Protais Zigiranyirazo, frère d’Agathe Habyarimana, épouse du président, était le chef. Ce petit groupe aurait comploté et planifié l’extermination des Tutsi dans le but de préserver son pouvoir et son influence. Le procès de M. Zigiranyirazo était donc lui aussi emblématique puisqu’il était censé mettre en évidence le cœur même de la préparation du génocide.

Or, le 18 décembre 2008 en première instance le TPIR a écarté la thèse du complot ourdi par M. Zigiranyirazo et sa belle famille et l’a acquitté du principal chef d’accusation, à savoir d’avoir prémédité le génocide et d’avoir comploté en ce sens avec le colonel Bagosora et Agathe Kanziga épouse du président Habyarimana pour exterminer les Tutsi du Rwanda. Le mythe de l’Akazu s’envolait donc. Le 16 novembre 2009, en appel, M. Zigiranyirazo a été acquitté des dernières accusations pendantes et immédiatement libéré.

4) Dans l’affaire dite Militaires I étaient notamment jugés les anciens chefs d’état-major de l’armée et de la gendarmerie, les généraux Augustin Bizimungu et Augustin Ndindiliyimana. Le 19 mai 2011, ils ont été acquittés du chef principal qui était celui de l’entente en vue de commettre le génocide. Ainsi donc, pour le TPIR, la hiérarchie militaire n’a ni prémédité, ni programmé le génocide.

A travers ces quatre jugements[3], c’est donc l’histoire « officielle » du génocide du Rwanda qui est réduite à néant. En effet, si ce génocide ne fut ni prémédité, ni programmé, c’est donc qu’il fut « spontané ».

Or, l’évènement majeur et déclencheur qui provoqua la folie meurtrière fut l’assassinat du président Habyarimana dans la soirée du 6 avril 1994, puisque les massacres commencèrent dès la nouvelle de l’attentat connue, quand les partisans du président assassiné attribuèrent ce crime au FPR, donc à leurs yeux aux Tutsi et à leurs alliés hutu, les « Hutu modérés » des journalistes.

Ceux qui ont abattu l’avion du président Juvenal Habyarimana portent donc l’immense responsabilité d’avoir directement ou indirectement provoqué le drame du Rwanda. Or encore, selon le juge français Bruguière et le juge espagnol Merelles, le président Kagamé aurait ordonné cet attentat et ils donnent même les noms de ceux qui auraient tiré les deux missiles ayant abattu l’avion présidentiel.

Voilà ce qui dérange les « amis » de Kigali, dont SOS Racisme. D’autant plus que Théogène Rudasindwa, ancien directeur de cabinet de Paul Kagamé, exige d’être entendu par le TPIR et par un juge français afin, selon ses propres termes, de pouvoir « divulguer tous les détails sur l’attentat du 6 avril 1994 » dont il impute la responsabilité à l’actuel chef de l’Etat rwandais. L’heure de vérité approche donc, et inexorablement.

Bernard Lugan

11/11/11


[1] Pour la déconstruction de cette histoire officielle, on se reportera à mon livre Rwanda : contre-enquête sur le génocide. Privat, 2007.

[2] Pour les détails, explications et développements concernant ces procès, l’on se reportera à l’Afrique réelle n°4

[3] Les prévenus ont été condamnés pour d’autres motifs que celui de préméditation du génocide. Voir à ce sujet les commentaires de ces jugements dans l’Afrique réelle.

RWANDA : QUELLE SOLUTION AU PROBLÈME HUTU-TUTSI ?

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Qu’on le veuille ou non, les problèmes politiques du Rwanda, avec leurs corollaires, trouvent leurs origines dans le conflit Hutu-Tutsi dans leur lutte pour le pouvoir économique et politique.

Il nous semble intéressant de se pencher sur la façon dont les différentes puissances et régimes successifs qui ont régné sur le pays ont tenté de résoudre ce problème récurrent. Nous allons également tenter de comprendre pourquoi ces tentatives ont toutes échoué. C’est l’occasion aussi de se demander si la solution proposée par l’actuel régime du FPR qui règne sur le Rwanda depuis 1994 serait la bonne.

Le problème est ancien : la période allemande (1894-1916)

Le premier résident impérial allemand, le Dr Richard Kandt nommé en 1907 note dans son ouvrage « Caput Nili » qu’il avait reçu des plaintes des Hutu sur leurs mauvais traitements et leur marginalisation par les Tutsi.

Bien avant lui, les missionnaires et le Comte Von Gotzen avaient rapporté les plaintes des Hutu relatives aux humiliations et à l’exclusion qu’ils subissaient de la part de la monarchie tutsi.

Les Allemands, maîtres du Rwanda, se sont alors contentés d’une administration indirecte. Ils ont maintenu le régime oligarchique et ségrégationniste et l’ont même renforcé en apportant leur soutien aux efforts du régime pour soumettre les régions encore rebelles.

La première tentative pour résoudre le problème hutu-tutsi fut la révolte de Ndungutse, déclenchée en 1912. Celui-ci exigeait la suppression des corvées obligatoires auxquelles étaient soumis les Hutu. La révolte fut réprimée dans le sang par les troupes impériales allemandes ?

La période belge

Après la défaite de l’Allemagne, la Belgique reçut de la Société des Nations, ancêtre de l’ONU, le mandat d’administrer le Ruanda-Urundi. Les Belges continuèrent la politique menée par les Allemands. Ils iront même plus loin dans le renforcement de la domination Tutsi sur des Hutu.

Ainsi en 1926, le Gouverneur Charles Voisin concentra, sous la même autorité du sous-chef tutsi, les pouvoirs relatifs au bétail et à la terre étendit le système à toutes les régions du pays.

C’est sous ce gouvernorat que l’  « uburetwa » (travaux forcés non rémunérés) fut imposé aux régions dans lesquelles les corvées féodales n’existaient pas.

Et pour clore le tout, l’autorité tutélaire introduisit une carte d’identité avec mention de l’ethnie et du clan pour pouvoir déceler les Hutu qui tenteraient de se hisser aux rangs et aux fonctions auxquels ils ne seraient pas destinés de par leurs origines. Les Tutsi ne protestèrent pas contre cette classification. Et pour cause : elle renforçait le monopole sur leurs privilèges.

Après la deuxième guerre mondiale, le régime de mandat attribué à la Belgique par le Traité de Versailles en 1919 fut remplacé par celui de tutelle. Cette décision ordonnait à la Belgique d’assurer le développement politique, social et économique du Rwanda en vue d’éduquer la population à la démocratie, delà même à l’autonomie et à l’indépendance.

Sous la pression de la communauté internationale, la Belgique organisa des élections pour former des conseils dans les structures administratives du pays. Les Hutu s’adjugèrent des 30 à 80% des représentations dans ces conseils.

Les Tutsi comprirent que le suffrage universel direct était un danger pour leur régime. Le Conseil Supérieur du Pays, sorte de Parlement autochtone, qui était dominé par les Tutsi, prit peur et adressa à l’autorité de Tutelle et l’ONU un document appelé « Mise au point ».

Dans cette « mise au point », ils revendiquaient notamment l’accroissement des pouvoirs du roi et du Conseil Supérieur du Pays. C’est en réaction à ce texte que le 24 mars 1957, neuf intellectuels hutu publièrent le « Manifeste des Bahutu » dans lequel ils réclamaient notamment l’abolition du principe de l’administration indirecte, la suppression des corvées, la liberté d’expression, l’accès équitable à l’enseignement secondaire et à la promotion des Hutu aux fonctions publiques, bref plus d’égalité et de partage du pouvoir.

La solution proposée par le Mwami Mutara Rudahigwa

Le 30 mars 1958, le Mwami Mutara nomma une commission paritaire composée de 12 membres, six Hutu et six Tutsi pour étudier la question hutu-tutsi.

Avant que le Conseil Supérieur du Pays ne se réunisse pour débattre du problème, le 17 mai 1958 les « grands dignitaires de la Cour » donnèrent à la délégation conduite par Joseph Habyarimana Gitera, la réponse suivante : « L’on peut se demander comment les Bahutu réclament maintenant leurs droits au partage du patrimoine commun. Ceux qui réclament le partage du patrimoine sont ceux qui ont entre eux des liens de parenté. Or, les relations entre nous (Tutsi) et eux (Hutu) ont été de tout temps jusqu’à présent basées sur le servage. Il n’y a donc entre eux et nous aucun fondement de fraternité puisque nos rois ont conquis les pays hutu. Comment maintenant ceux-ci peuvent-ils prétendre être nos frères ? ».

Le roi lui-même avait pris une décision avant la tenue de la session du Conseil Supérieur du Pays, et dans des termes menaçants et péremptoires, disait : « On nous a posé un problème, après examen attentif nous déclarons qu’il n’y pas de problème. Et que prenne garde ceux qui disent le contraire,… ».

Rudahigwa mourra en 1959 laissant au Rwanda sa recette pour résoudre le problème hutu-tutsi, à savoir : « Il n’y pas de problème ». Et pourtant…!

La République

La République fut proclamée à Gitarama le 28 janvier 1961 par un congrès composé de Bourgmestres et de Conseillers élus en juin et juillet 1960 ainsi que des députés désignés proportionnellement à leur poids électoral lors des élections communales. Dès 1959, un certain nombre de Tutsi s’étaient réfugiés dans les pays limitrophes d’où ils ont mené des opérations de reconquête avant d’abandonner (provisoirement) les velléités belliqueuses en 1967. Ce ne sera que partie remise car ils vont réattaquer cette fois-ci avec succès en 1990 pour enfin reconquérir le pouvoir, après une guerre meurtrière de plus de 3 ans

La solution proposée par le régime Kayibanda (1961-1973)

Dès son entrée en fonction, le Président Grégoire Kayibanda n’a cessé de marteler que les Tutsi devaient accepter la démocratie et de ne plus prétendre à leur suprématie naturelle pour vivre harmonieusement avec les autres composantes de la société rwandaise.

Les appels répétitifs au retour du Président Kayibanda en 1963 et 1964 allaient dans ce sens. En définitive, Kayibanda croyait que la résolution du problème hutu-tutsi serait résolu par la démocratie.

Ainsi donc, tout comme Rudahigwa qui a décrété, en 1958, qu’il n’y avait pas de problème hutu-tutsi, le régime Kayibanda qui croyait aux vertus de la démocratie populaire pour résoudre le problème l’a laissé toujours pendant. En clair, ce fut un échec sur toute la ligne.

Le régime Habyarimana (1973-1994)

Il faut rappeler et insister, au risque de heurter certaines certitudes politiques, que Habyarimana est arrivé au pouvoir dans un sursaut de rétablir la paix et la sécurité de la population et plus concrètement en mettant un terme à une vague anti-tutsi qui s’était abattue sur le pays en 1973.

Le régime Habyarimana, tout en reconnaissant l’existence des ethnies, prit pour devise « Paix et Unité nationale ». Il la fera endosser par la formation politique qui fut mise sur pied pour asseoir son régime, à savoir le « Mouvement révolutionnaire National pour le Développement » (MRND).

Dans la mise en pratique de ces principes, le régime décréta la politique d’équilibre notamment ethnique. En clair il fallait que dans tous les domaines et à tous les échelons, chaque ethnie y soit représentée proportionnellement à son poids démographique.

Cette politique fut plus tard dénoncée par certains de ceux-là même elle était censée favoriser, comme une politique raciste et présentée comme la preuve du caractère discriminatoire du régime. Une fois de plus, la solution proposée n’était pas la bonne

Le régime FPR

Des éléments en provenance de l’armée ougandaise attaquent le Rwanda le 1 octobre 1990. Grâce à une bonne préparation médiatique, l’agression fut présentée comme « un retour des réfugiés dans leur pays ». Pourtant d’après les conventions internationales, l’attaque était bel et bien une agression extérieure.

Après quatre années de guerre les anciens ‘‘réfugiés’’ s’emparent du pouvoir à Kigali. Ils vont remodeler le pays à leur bon vouloir et édicter des lois liberticides et censées pérenniser leur régime.

Pour résoudre définitivement, croit-il, le problème hutu-tutsi, le régime FPR ne cherchera pas bien loin. Il va tout simplement décréter que les ethnies n’existent plus. Evoquer l’existence des Hutu ou des Tutsi sera considéré comme « divisionnisme » et sanctionné comme tel. Cette solution simpliste semble vouée à l’échec. Le mwami Rudahigwa qui avait la même position, été contredit par les événements quand éclata la révolte populaire qui mit fin à une monarchie féodale vieille de quatre siècles.

L’exemple du Burundi est parlant

Voisin du Rwanda et pays jumeau, le Burundi connaît le problème hutu-tutsi depuis la nuit des temps. Sa  »politique d’autruche » consistant à nier l’existence des groupes ethniques a très vite cédé au réalisme.

Au milieu des années 70, après le massacre des Hutu par l’armée gouvernementale dominée par les Tutsi en 1972, le régime du Colonel Bagaza qui, lors d’une révolution de palais, a succédé au Général Micombero, s’empressa de décréter que le fait d’évoquer le problème hutu-tutsi constituent une atteinte à la sécurité de l’Etat. Il dut très vite déchanter, puisque ce problème persista mais encore sera à la base d’une guerre civile sanglante. L’arrêt de celle-ci ne fut possible qu’en étalant le problème hutu-tutsi au grand jour et en emmenant les Burundais sur une table de négociations sur cette base.

Aujourd’hui le Burundi est régie par des textes issus de ces négociations et qui consacrent le partage du pouvoir entre Hutu et Tutsi dans tous les domaines et à tous les échelons.

Ne pas persévérer dans l’erreur

Ainsi donc va l’histoire. Les Allemands comme les Belges ont échoué à résoudre le problème hutu-tutsi parce qu’ils l’ont abordé d’un mauvais côté, celui qui les avantageait leur rendait la vie facile : maintenir et même renforcer la domination des uns par les autres.

Le mwami Mutara Rudahigwa essuya le même échec pour avoir cru qu’en occultant le problème, celui-ci disparaîtrait de lui-même.

Le président Grégoire Kayibanda, qui était un pur produit de la Révolution populaire, était mal placé pour proposer une solution acceptable au problème hutu-tutsi. Pour les unes il était leur libérateur, pour les autres leur ennemi. Il était entre le marteau et l’enclume.

Son successeur le Président Habyarimana a raté l’occasion d’entrer dans l’Histoire comme celui qui aurait résolu une fois pour toutes le problème hutu-tutsi. Ayant pris le pouvoir à la suite des troubles interethniques et s’étant fixé pour but de ramener la paix et l’unité au pays, son crédit était immense tant du côté des Hutu que des Tutsi. Les premiers étaient las d’assister aux intrigues d’un régime fatigué et sans vision, tandis que les seconds, les Tutsi, ils se voyaient enfin reconnus comme citoyens à part entière et comme tel jouissant d’une même protection de la part du pouvoir.

Pour n’avoir pas compris que le conflit était avant tout politique et que les Tutsi ambitionnaient avant tout le pouvoir, le régime Habyarimana ne parvint jamais à les rassurer et encore moins à les satisfaire même quand ils tenaient en leurs mains le pouvoir économique. La politique de la paix et de l’unité nationale prônée par le régime Habyarimana ne fit pas le poids face aux ambitions des ‘‘réfugiés’’ tutsi qui eux ne rêvaient qu’à reconquérir le pouvoir dans leur pays d’origine. Donc échec sur toute la ligne.

Le régime FPR compte sur le lavage des cerveaux (ingando), l’élimination d’une tranche de la population (celle éduquée dans ‘‘le cadre de l’idéologie du génocide’’, c’est-à-dire entre 1959 et 1994) pour créer une nouvelle population rwandaise qui ignoreraient ce que c’est un Hutu et un Tutsi et ce qui les a toujours opposé.

Le hic est que les initiateurs et les animateurs de cette politique n’ont comme but que de faire durer la domination de la bande d’aventuriers qui s’est emparé du pouvoir à Kigali en 1994.

L’échec de cette solution est certaine et le régime FPR viendra grossir les rangs de tous ceux qui, par opportunisme, ignorance ou naïveté politique, n’ont réussi à administrer le bon remède pour sauver le Rwanda de la maladie « conflit hutu-tutsi ».

Quelle solution ?

En ce qui nous concerne, nous préconisons l’approche burundaise qui consiste à emmener les Hutu et les Tutsi, comme tels, à une même table de négociations et à parler de ceux qui les opposent pour dégager les bases d’une coexistence pacifique dans leur pays commun, étant entendu que la pomme de discorde reste le partage du pouvoir politique.

Source: Archives