Category Archives: RDCongo

Général Chico Tshitambwe : « La guerre contre le Rwanda, nous allons l’emporter »

Le général de brigade Jérôme Chico Tshitambwe, sous-chef d’état-major des FARDC chargé des opérations et du renseignement, a affirmé au cours d’une interview accordée au service de la presse de l’armée que « la guerre contre le Rwanda, nous allons l’emporter ».  Il a ajouté que « tous ces territoires conquis par le Rwanda et le M23 seront repris sans aucune forme de négociation ».

Il l’a dit lundi 20 février lors de l’évaluation de sa mission effectuée dans certains pays membres de la SADC pour le réchauffement de la coopération militaire en ce moment où « le pays fait face à l’agression rwandaise ».

« Cette guerre est survenue au moment où nous étions concentrés dans les opérations contre les ADF et les autres opérations en Ituri. Les FARDC sont en train de faire leur travail. La guerre contre le Rwanda, nous allons l’emporter. Tous ces territoires conquis par ce dernier seront repris sans aucune forme de négociation », a annoncé le général de brigade Jérôme Chico Tshitambwe.

Il rappelle aux M23 soutenus par le Rwanda que leurs actes ne resteront pas impunis :

« Ça fait presque 25 ans que notre population dans la partie Est souffre beaucoup. Du massacre de Makobola jusqu’à celui de Kishishe, tout est documenté. Le massacre de l’Est porte un nom et une adresse. Tôt ou tard, les responsables vont payer ».

Il fait remarquer les contacts pris lors de ses différentes missions porteront des fruits dans les jours qui viennent :

« Avec les efforts du commandant suprême, les efforts qui ont fait que les sanctions auxquelles nous faisions face ont été levées, nous sommes dans une phase où nous devons renforcer nos relations au niveau régional avec la SADC et au niveau bilatéral avec certains de la région, nous ouvrir à d’autres horizons. On a eu de bons contacts et ça va produire de fruits d’ici là », promet-t-il.

Source: Radio Okapi

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Paul Kagame : une menace majeure, et à très court terme, à la paix en Afrique

Comment la théorie de Paul Kagame d’user de son droit d’ intervenir partout où les “rwandophones” seraient menacés dans le monde, est non seulement absurde mais surtout dangereuse.

Rwandophones? Une mise au point sémantique

Ces derniers temps quand Paul Kagame parle de “rwandophones”, il veut en réalité parler de Tutsi et pas de tous les locuteurs du Kinyarwanda. Ceci pour tenter de se tirer de la contradiction que soulèverait son décret annonçant que les ethnies Hutu, Tutsi et Twa n’existeraient pas au Rwanda ni ailleurs, et en même temps continuer à dire qu’il est en croisade pour défendre les intérêts des Tutsi partout dans la région comme il le chantait depuis 1990-94 en conquérant le Rwanda. Ses conseillers lui ont donc convaincu de changer d’appellation et de parler de “rwandophones” en lieu et place des “Tutsi”. Mais, ce faisant, il rend cette mission qu’il s’est fixée, à savoir “défendre les rwandophones partout dans le monde”, plus ridicule et plus encore dangereux comme nous allons le voir.

Il faudra donc lire et entendre dans le vocable “rwandophones” venu de la bouche ou de la plume de Kagame , les “Tutsi”.

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Face aux violences, la Belgique soutient la lutte contre l’impunité en RDC

COMMUNIQUE DE PRESSE
Face aux violences, la Belgique soutient la lutte contre l’impunité en RDC
Comme l’Union européenne, la Belgique condamne avec la plus grande fermeté les violences dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC), en particulier en Ituri et au Nord-Kivu, où les attaques se sont multipliées ces derniers jours, faisant de nombreuses victimes parmi les civils, y compris des femmes et des enfants.

L’est de la RDC est marqué depuis de nombreuses années par les violences de masse, perpétrées par des groupes armés, accusés de crimes de guerre et de graves violations des droits humains. Ces graves violations des droits humains touchent en premier lieu la population civile et contribuent à l’aggravation de la situation humanitaire et de l’instabilité dans cette région. Il est crucial de mettre fin à l’activité de ces groupes armés et de traduire les responsables de ces graves violations en justice.

Les droits humains et la lutte contre l’impunité sont au cœur des priorités de la politique étrangère et de la coopération au développement belges.
C’est la raison pour laquelle la Belgique vient d’apporter son soutien à un projet d’appui en matière de justice transitionnelle, de lutte contre l’impunité et de protection développé par le Bureau Conjoint des Nations Unies pour les Droits de l’Homme (BCNUDH) en RDC, dont la Belgique est un des principaux bailleurs de fonds. Il s’agit, au niveau national, d’un appui au processus de mise en place d’une commission de justice transitionnelle ainsi qu’au renforcement du système judiciaire, accompagné d’un appui aux processus provinciaux dans sept provinces particulièrement touchées par des conflits, dont le Nord-Kivu, le Sud-Kivu et l’Ituri.

La Ministre de la Coopération au Développement Meryame Kitir souligne que : « Les habitants de plusieurs provinces de la RDC souffrent depuis des années d’une violence persistante. Sans punir les auteurs, il sera impossible de parvenir à la réconciliation et de faire en sorte que les armes se taisent. C’est pourquoi j’ai décidé de soutenir ce projet du Bureau des Droits de l’Homme des Nations Unies, car il facilitera l’accès des victimes à la justice et il contribuera à la lutte contre l’impunité ».

Le projet est basé sur 4 axes prioritaires :
La promotion de la paix durable et de la réconciliation à travers la justice transitionnelle et la lutte contre l’impunité
Le soutien aux victimes de violences et de crimes gravesLa participation et la protection des civils
L’appui au processus de réintégration des ex-combattants et miliciens et leur participation au processus de justice transitionnelle

La dimension genre se verra accorder une place centrale au sein de ce projet, avec un accent spécifique sur les victimes de violences sexuelles (appui juridique, médical, psycho-social, économique) et sur la participation des femmes aux activités mises en place. Une collaboration avec ONU Femmes est prévue afin dans ce cadre.

Ce soutien de la Belgique s’inscrit dans le cadre des efforts des autorités nationales et des partenaires régionaux et internationaux pour s’attaquer aux causes profondes de l’instabilité et de l’insécurité dans l’est de la RDC, condition indispensable pour rétablir une paix durable dans la région.

Pour la Vice-Première Ministre et Ministre des Affaires étrangères Sophie Wilmès : “Les violences dans l’est de la République Démocratique du Congo ont détruit trop de vies innocentes. C’est pourquoi nous continuons à déployer des actions en faveur de la paix. Pendant son mandat au Conseil de sécurité de l’ONU et, encore aujourd’hui, la Belgique plaide pour une mission des Nations Unies (MONUSCO) plus opérationnelle et plus attentive à la protection des civils. Nous avons aussi contribué à la récente stratégie onusienne pour les Grands Lacs afin de couper les ressources des groupes armés. Les autorités congolaises peuvent compter sur notre soutien dans leurs efforts visant à apporter la stabilité dans la région et protéger les populations.”

RDC: La société civile du Sud-Kivu se mobilise suite à des propos polémiques de Paul Kagame.

Des propos du président rwandais Pal Kagame sur les crimes commis en RDC ont choqué la société civile du Sud-Kivu (image d'illustration)
Des propos du président rwandais Pal Kagame sur les crimes commis en RDC ont choqué la société civile du Sud-Kivu (image d’illustration) AFP/File

La société civile du Sud-Kivu exige les excuses du président rwandais Paul Kagame, après les propos tenus sur RFI et France 24 lors de son passage à Paris il y a deux semaines. Paul Kagame avait estimé que le rapport Mapping des Nations Unies était controversé, et que d’autres rapports avaient conclus à l’absence de crimes en RDC. Des propos qui ont choqué la société civile du Sud-Kivu, qui a organisé un sit-in devant l’Institut français de Bukavu ce mardi matin.

Vêtus de noir, avec des foulards ou des sacs de la même couleur sur la tête en signe de lamentation, ils sont des centaines à camper pour faire entendre leur message. Banderole à la main, Nabintu Fortune est une rescapée d’un massacre commis à Kaziba il y a plus de 20 ans.

« J’ai perdu mon frère avec sa femme, j’ai perdu ma petite sœur avec son mari et leur bébé, j’ai perdu mon oncle avec deux cousins, et tous ont été enterrés dans une fosse commune à Namushwaga précisement, à Kaziba. Que la communauté internationale puisse s’investir dans ce dossier pour punir les auteurs des crimes. »

Sur les calicots, des messages comme : « Les crimes commis en RDC ne doivent pas rester impunis », ou encore « Debout Mapping ».

Après deux heures de sit-in à chanter la colère, le président de la société civile du Sud-Kivu Adrien Zawadi lit ce message:

« La société civile du Sud-Kivu demande aux Nations Unies la création d’un tribunal spécial pour la RDC ; au président rwandais, commandant supreme des forces armées rwandaises dont certains éléments sont présumés auteurs des crimes graves au Congo, de présenter des excuses au peuple congolais et de s’apprêter de rendre compte à la justice. A la France de savoir que les crimes commis en RDC ne sont pas un deal diplomatique redresseur des torts qu’elle a causé au Rwanda. »

Aussi, les manifestants fustigent le dénigrement du prix Nobel de la paix 2018, le docteur Denis Mukwege, par Paul Kagame, et appellent les Pays voisins de la RDC à soutenir leur démarche.

RFI

RDC : A son tour, l’ONU contredit Kagame: “le rapport Mapping documente des violations graves des droits de l’homme de 1993 à 2003”

Les réactions ne cessent de tomber après la déclaration du président rwandais Paul Kagame sur deux médias français .

A son tour , la MONUSCO réaffirme que « le rapport Mapping parle de lui-même et documente de manière très claire des violations graves des droits de l’homme de 1993 à 2003.»

Réagissant aux propos tenus à Paris par le président rwandais, Paul Kagame, le porte-parole de la MONUSCO, Mathias Gillmann, a affirmé mercredi 19 mai que ces violations graves avaient continué et continuent même à se commettre en RDC.

« Le rapport Mapping documente de manière très claire des violations graves des droits de l’homme, du droit humanitaire international sur la période qu’il couvrait, c’est-à-dire, de 1993 à 2003. Donc, pour nous, ce rapport parle de lui-même. Nous avons travaillé ici avec les autorités congolaises pour documenter toutes ces violations », a déclaré le porte-parole de la mission onusienne.

Selon Matthias Gillmann, c’est le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme qui documente et qui partage toutes ces informations avec les autorités congolaises. Et tout comme le rapport Mapping a également été remis au gouvernement congolais de l’époque.

Dans une interview accordée la veille à RFI et France 24, Paul Kagame a affirmé qu’«il n’y a pas eu de crimes. Absolument pas. C’est la théorie du double génocide qui est à l’œuvre. »

Le rapport Mapping, publié par le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme en 2010, recense par ordre chronologique et par province 617 « incidents », des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité et de possibles crimes de génocide commis entre 1993 et 2003. Cette période couvre les deux guerres de la RDC, qui avaient impliqué jusqu’à neuf armées étrangères, dont les troupes rwandaises.

Abed Masiri

RDC : scientifiques, politiques, activistes, artistes, une cinquantaine de personnalités congolaises signent une tribune réagissant au négationnisme de Kagame.

Paul Kagame, Président du RwandaPaul Kagame, Président du Rwanda

Dignité, justice et réparation sont les seules réponses appropriées face au négationnisme de Kagame

Paul Kagame a nié l’existence des crimes commis par les troupes rwandaises dans l’Est de la République démocratique du Congo. C’était lors d’un entretien accordé, le lundi 17 mai, aux médias français RFI et France 24. Le président rwandais a également contesté la justesse des conclusions du Rapport du projet mapping du Haut-commissariat des Nations unies aux Droits de l’homme (HCNUDH). Des propos accueillis dans l’indifférence totale et le silence assourdissant du gouvernement congolais et ce, malgré une grande protestation et une immense indignation des Congolais toutes tendances confondues face à cette énième tentative de négationnisme érigé en stratégie de politique étrangère.

Les annales de l’Histoire retiennent cependant, de manière factuelle, que, à titre indicatif, du 5 au 10 juin 2000, les armées rwandaise et ougandaise se sont affrontées à Kisangani, sur le sol congolais, tuant un millier de civils, pillant et détruisant des biens. Ces faits sont indéniables et incontestables. Ils sont ainsi inscrits dans la mémoire collective congolaise. Et les victimes de ce qu’on appelle communément la « guerre de six jours » et leurs familles continuent d’exiger justice, vérité et réparation. En 2005, la Cour internationale de justice avait d’ailleurs reconnu la responsabilité de Kampala dans les exactions commises par ses troupes entre 1997 et 2003 dans la partie Nord-Est de la RDC, mais ne s’était pas prononcée sur le cas du Rwanda, Kigali ne reconnaissant pas sa compétence.

Aujourd’hui, les propos du président Kagame n’ébranlent ni des faits suffisamment documentés ni la détermination des victimes d’obtenir un jour justice. Ils marquent en revanche une profonde régression par rapport aux avancées des conversations sous-régionales, notamment dans le cadre des mécanismes de suivi de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la RDC et la région, dit Accord d’Addis-Abeba. 

La tentative consistant à minimiser la portée des massacres perpétrés en RDC, y compris par les forces armées rwandaises ou leurs supplétifs locaux, ne sert ni la paix, ni la sécurité et la coopération régionale. Elle ne parvient pas non plus à démentir des faits largement documentés depuis vingt ans tant par la société civile et le gouvernement congolais dans ses livres blancs que par des instances internationales, à l’instar de l’ONU. 

Kasika, Makobola, Tingi-Tingi, Mbandaka, Kisangani sont des espaces où ont été perpétrés des massacres sur le sol congolais. Ce ne sont que des exemples du lourd tribut que paie la population congolaise après avoir accepté de recevoir sur son sol des réfugiés rwandais, fuyant le génocide. Ces milieux et les massacres qui s’y sont déroulés restent des cicatrices que des Congolais patriotes portent dans leur chair et qu’ils n’oublieront sous aucun prétexte fallacieux.

Les morts congolais méritent le respect. Les femmes violées méritent le respect. Les familles endeuillées, les enfants traumatisés et les communautés désarticulées méritent respect, justice et réparation. L’indifférence a trop duré ! Depuis plus de vingt ans, des morts congolais se comptent par centaines de milliers, mais nos propres dirigeants et la communauté internationale font la sourde oreille ou ne réagissent guère à la hauteur de cette situation dramatique. En face, Paul Kagame, lui, ne s’arrête plus à mépriser nos morts et nos souffrances, il s’en prend désormais au Docteur Denis Mukwege, prix Nobel 2018. Une posture qui laisse transparaître sa peur face à un homme mondialement reconnu pour son engagement auprès des victimes congolaises. Mais cela ne suffira point, car Dr Mukwege est simplement aux prises avec les stigmates des victimes  et demeure le porte-voix, dans le bouillonnement silencieux, des millions des Congolais.

Avec force, nous disons non au négationnisme ! Il s’agit ici d’une évidence que les propos blessants de M. Kagame, truffés de déni, ne peuvent rien changer. Face à cette ignominie, se battre pour que justice soit rendue un jour au nom des victimes doit devenir désormais une cause nationale. Cette tribune, c’est pour que nul ne l’ignore et pour la postérité. Qui d’autres que nous, si ce n’est pas à nous de nous indigner contre les mensonges du président Kagame. Qui d’autres que nous, si ce n’est pas à nous d’appeler les autorités congolaises à rompre le silence et à réagir. Notre indignation tout comme celle des Congolaises et Congolais qui fourmillent d’une colère légitime marque une nouvelle page dans la prise de conscience, dans la lutte contre la falsification de l’histoire et sa réécriture au gré de sentiments et non de la vérité historique.

Les faits et la vérité sont têtus et nous sommes confiants qu’un jour les responsables des crimes et massacres des citoyens congolais répondront de leurs actes. Ce jour arrivera. Le Congo n’oubliera pas. Nous n’oublierons jamais le sang de nos frères et sœurs qui continue à crier en nous et qui criera pour nos enfants. Vingt ans de silence coupable, de mensonge, de pillage, de vol et de viol ne disparaîtront pas du fait de quelques mots prononcés devant des journalistes. Nos morts sont présents en nous et alimentent chaque jour notre soif de justice et de vérité. Nous en sommes convaincus, un jour face à l’Histoire, mort ou vivant, chacun rendra compte de ses crimes, n’en déplaise à M.Kagame. Car la dignité, la justice et l’honneur d’un peuple n’ont pas de prix.

Signataires

Jacquemain Shabani Lukoo, avocat et Président de la Commission Électorale Permanente de l’UDPS

Fred Bauma, activiste

Mohombi Moupondo, artiste engagé

Jean-Claude Mputu, professeur des universités

Floribert Anzuluni, activiste

Trésor Kibangula, analyste politique

Claudel André Lubaya, député national

Delly Sesanga Hipungu Dja Kaseng Kapitu, député national

Christelle Vuanga, député national

Juvénal Munubo, député national

Jean-Jacques Lumumba, activiste

Dismas Kitenge, défenseur des droits de l’Homme

Nick Elebe, juriste, écrivain et expert en droit international pénal

Sinzo Aanza, écrivain

Jean-Claude Tshilumbayi, député provincial

André Mbata, député national

Florimond Muteba, professeur des universités

Yangu Kiakwakama, activiste

Yves Makwambala, activiste

Vianney Bisimwa, activiste

Bob Kabamba, professeur des universités

Paulisi Muteba  kcreascence, activiste

Eliezer Ntambwe, député national

Ados Ndombasi, député national

Bienvenu Matumo, doctorant et militant

Justin Bahirwe, avocat 

Maud-Salomé Ekila, activiste

Jean-Claude Maswana, professeur des universités 

Rebecca Kavugho, activiste

Rev. Eric NSENGA, coordonnateur national du Consortium des confessions religieuses pour la Justice transitionnelle en RDC

Tatiana Mukanire, activiste

Kambale Musavuli, activiste

Chris Shematsi, juriste

Vava Tampa, activist, Save the Congo

Jean-Claude Maswana, professeur d’économie 

Roger Puati, théologien, philosophe, historien et auteur 

Alphonse Maindo, professeur de science politique 

Christian Liongo, fiscaliste, Président Africa Rise

Blaise Pascal Zirimwabagabo Migabo, enseignant de droit, Université Officielle de Bukavu 

Providence Ngoy W, doctorant en Droit, Université de Genève 

Youyou Muntu Mosi, activiste 

Bénédicte Kumbi Ndjoko, historienne, chargée d’enseignement, Activiste des droits humains 

Dom-Martin Puludisu, chercheur, Université Paris II 

Hygin-Hervé Luwawu, ICT Specialist

Célestin Mputu, juriste spécialiste en droits humains

Garry Iwele, journaliste et défenseur des droits humains 

Jonathan Mboyo Esole, professeur des universités

Jacques Issongo, activiste

Chantal Faida, activiste

Madame Eugénie Kikango, juriste

Joseph BAYOKO LOKONDO, activiste

Fabien Mayani, défenseur des droits humains

Jean Pierre Okenda, avocat

Jimmy Kande, activiste

Francine Mukwaya, activiste

Freddy KASONGO, activiste et défenseur des droits de l’homme

Patrick Mbeko, géopoliticien, auteur

Marie Madeleine Kalala,  militante droits des femmes

Jimmy Munguriek, avocat activiste

Alesh, artiste et activiste

Soirce: Actualite.cd

RDC : Félix Tshisekedi décrète un état de siège au Nord-Kivu et en Ituri

Le président de la République, Félix Antoine Tshisekedi, a décrété vendredi 30 avril un état de siège au Nord-Kivu et en Ituri. Cette décision a été prise « au regard de la gravité de la situation dans ces deux provinces conformément à l’article 85 de la constitution », a annoncé le ministre de l’Information et des Médias, Patrick Muyaya, tard dans la soirée à la télévision officielle (RTNC) lors de la lecture du compte rendu du premier conseil des ministres.

L’état de siège a été décrété après concertation entre le chef de l’Etat et le conseil supérieur de la défense, constitué notamment du premier ministre et des deux présidents des deux chambres du parlement.

Une ordonnance présidentielle sanctionnant cette décision sera rendue public dans les prochaines heures, a précisé Patrick Muyaya. Selon lui, l’objectif poursuivi est de mettre rapidement fin à l’insécurité qui décime quotidiennement la population locale.

Source : Radio Okapi

L’Angola dans les crises congolaises : entre fantasmes et réalité des faits.

L’Angola. Oui, parlons un peu de l’Angola puisqu’il se raconte des choses depuis le passage de Félix Tshisekedi dans ce pays et la signature d’un accord de coopération militaire entre Luanda et Kinshasa. Dans le camp de la talibanie, on exulte en criant déjà victoire à la suite du fameux «meeting aérien» qui s’est déroulé dans le ciel kinois ce vendredi 20 novembre. Mais que peut-on retenir de tout ceci ?

Le fait que Félix Tshisekedi ait sollicité l’Angola pour l’aider dans le bras de fer qui l’oppose à Joseph Kabila signifie que lui Félix n’a pas confiance en l’armée congolaise, ce qui peut se comprendre. Mais contrairement à ce que pensent les intégristes de la secte et certaines personnes, l’Angola n’a jamais été le « faiseur de rois » en RDC. Jamais.

En 1997, l’Angola était intervenu aux côtés de l’AFLD à l’étape de Kisangani sur demande américaine, mais aussi et surtout parce que son adversaire de toujours, l’UNITA, s’était positionnée aux côtés du président Mobutu. Cette implication de l’Angola aux côtés de l’AFDL n’avait pas changé grand-chose sur le terrain militaire.

En 1998, l’intervention de l’Angola, mais aussi du Zimbabwe, aux côtés de Laurent-Désiré Kabila avait permis de défaire les troupes rwando-ougandaises au niveau du triangle Kitona-Banana-Moanda, sans plus. Avec le recul, on peut affirmer que l’implication de Luanda avait pour but de rééquilibrer les rapports de force sans nécessairement donner un avantage militaire conséquent à la RDC dont la partie Est était restée sous occupation des forces d’invasion jusqu’à la signature des accords de paix.

Sous Joseph Kabila, l’Angola a été un bon protecteur, mais pas un « faiseur de Rois » pour la simple et bonne raison que le pouvoir de Joseph venait de loin… si vous voyez ce que je veux dire. Le soutien que semble apporter l’Angola à Félix Tshisekedi aujourd’hui pourrait-il faire la différence en cas de confrontation armée avec Joseph Kabila ?

Dans une certaine mesure seulement puisque l’enjeu est régional et dépend de la position des acteurs composant aussi bien cet écosystème que l’échiquier international. Je vais y revenir dans une prochaine analyse sur Sputnik.

Pour le reste, il faut rappeler à certains rêveurs que l’Angola a besoin d’une RDC faible, que le soutien militaire qu’il avait apporté à Laurent-Désiré Kabila en 1998 n’avait pas empêché que celui-ci se fasse descendre dans son bureau…

À bon entendeur, je bois mon lait nsambarisé…

Patrick MBEKO

RDC: des incursions d’au moins six armées étrangères depuis le début de l’année 2020.

Politiques, activistes, ONG et centres de recherches diffusent presque tous les jours des informations relatives à des incursions aux frontières de la RDC. Depuis le début de l’année, au moins six armées ont été signalées sur le sol congolais. Le président Tshisekedi a préconisé la mise en place d’un état-major régional l’an dernier et le gouvernement congolais l’évoque très peu publiquement. L’heure est à la diplomatie.

La première armée régulièrement signalée, c’est l’armée rwandaise. Une présence démentie par le président Paul Kagame. En avril dernier, la RDC a protesté contre l’installation d’une position rwandaise côté congolais de la frontière auprès de l’organisation sous-régionale, la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL). L’opposition et la société civile congolaises dénoncent, elles, un accord secret entre Kinshasa et Kigali.

Dans son courrier du 22 avril, le chef d’état-major des forces armées congolais (FARDC) dénonçait également la présence de la marine ougandaise dans les eaux congolaises du lac Albert. Tout comme la présence de soldats de l’armée burundaise dans la plaine de la Ruzizi, au Sud-Kivu. Cette présence burundaise, le ministre congolais de la Défense l’a d’ailleurs évoquée en juin dernier à l’Assemblée nationale. Il a aussi rappelé les incursions de l’armée zambienne, contre lesquelles une médiation de la République du Congo a été requise.

Inquiétude sur le risque de balkanisation des conflits

À l’ouest, l’armée angolaise fait elle aussi des intrusions, un militaire angolais a été même tué ce week-end et les autorités congolaises disent avoir déjà rendu le corps à Luanda. Au nord, ce sont des exactions de l’armée sud-soudanaise qui ont été signalées.

Au total, depuis le début de l’année, on dénombre donc des incursions d’au moins six armées étrangères. Quand l’opposition et la société civile disent redouter une balkanisation, du côté des services de sécurité, on dit privilégier la voie de la diplomatie. La commission défense de l’Assemblée nationale vient de recommander la création d’unités spéciales dédiées à la protection des frontières.

Source: https://www.rfi.fr/fr/afrique/