Category Archives: Afrique

Rwanda : Paul Kagame, le président prêt à tout pour le pouvoir

La journaliste britannique Michela Wrong publie un ouvrage sans complaisance sur le président rwandais. Un ouvrage pour lequel elle a recueilli une somme impressionnante de témoignages sur la violence exercée par cet homme depuis plus de 30 ans.

Michela Wrong signe un portrait sans concession du président rwandais Paul Kagame. Un portrait qui balaie près d’un demi-siècle d’histoire de cet homme devenu un acteur central de la politique africaine, depuis son exil ougandais jusqu’à son omniprésidence rwandaise, sa soif de pouvoir et sa détermination à se maintenir au sommet et à ne supporter aucun obstacle sur sa route. Michela Wrong, journaliste britannique parcourt l’Afrique depuis plus de 30 ans. Elle a pu rencontrer de nombreux acteurs de cette ascension.

En lisant votre livre, on a le sentiment que le monde entier s’est trompé pendant près de 30 ans sur cet homme ?

Au Rwanda, les opposants ou ses anciens alliés, ceux qui ont commencé le combat avec lui, parlent de Paul Kagame comme un “président par accident”. Ce n’est pas le sauveur qu’il aime incarner, ce n’était pas lui le chef ou le fondateur de son mouvement, le FPR. À l’origine, il y a un groupe d’hommes, essentiellement des anglophones rwandais venus d’Ouganda où ils étaient en exil. Paul Kagame a réussi à s’imposer progressivement en faisant le vide autour de lui. La plupart de ceux qui l’accompagnaient au début ont été marginalisés , emprisonnés, contraints à l’exil ou ils ont disparu dans des conditions mystérieuses quand ils n’ont pas été abattus.

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Emmanuel Macron se rend en Angola vendredi 3 mars, dans le cadre de sa tournée en Afrique. Ce pays n’a jamais fait partie de la sphère d’influence de la France. L’Angola importe énormément, l’Elysée espère nouer des liens avec ce pays.

Emmanuel Macron se rend en Angola vendredi 3 mars, dans le cadre de sa tournée en Afrique. Ce pays n’a jamais fait partie de la sphère d’influence de la France. L’Angola importe énormément, l’Elysée espère nouer des liens avec ce pays.

En Angola, la Françafrique ne pèse pas sur les esprits : c’est une ancienne colonie portugaise, le risque d’accusation d’ingérence dans la politique intérieure y est moindre que dans d’autres pays africains. Le pays a du pétrole, mais pas de denrées. Il importe quasiment tout ce que sa population consomme.

Face à cette faible, production l’Élysée souhaite en profiter pour nouer des relations avec l’Angola. L’idée est de proposer un appui pour développer l’agriculture du pays africain et de l’aider à mieux assurer sa sécurité alimentaire.

Des groupes céréaliers français sont du voyage

Pour ceIa, il va falloir pour cela identifier les bons produits à cultiver dans ce pays riche en eau. De grands groupes céréaliers sont du voyage pour apporter leur expertise. L’idée est aussi d’aider le président Lourenço à anticiper l’abandon des énergies fossiles et à s’assurer des revenus lorsque le pétrole ne sera plus une rente pour l’Angola.

Mais face à la Chine, à la Russie, déjà présente, la France part, peut-être, avec un train de retard dans cette bataille d’influence économique. “Nous verrons ce que l’on nous demande“, rétorque l’Élysée qui semble vouloir y aller en douceur, tout en rondeur, pour sortir de son pré carré.

FranceInfo

Paul Kagame : une menace majeure, et à très court terme, à la paix en Afrique

Comment la théorie de Paul Kagame d’user de son droit d’ intervenir partout où les “rwandophones” seraient menacés dans le monde, est non seulement absurde mais surtout dangereuse.

Rwandophones? Une mise au point sémantique

Ces derniers temps quand Paul Kagame parle de “rwandophones”, il veut en réalité parler de Tutsi et pas de tous les locuteurs du Kinyarwanda. Ceci pour tenter de se tirer de la contradiction que soulèverait son décret annonçant que les ethnies Hutu, Tutsi et Twa n’existeraient pas au Rwanda ni ailleurs, et en même temps continuer à dire qu’il est en croisade pour défendre les intérêts des Tutsi partout dans la région comme il le chantait depuis 1990-94 en conquérant le Rwanda. Ses conseillers lui ont donc convaincu de changer d’appellation et de parler de “rwandophones” en lieu et place des “Tutsi”. Mais, ce faisant, il rend cette mission qu’il s’est fixée, à savoir “défendre les rwandophones partout dans le monde”, plus ridicule et plus encore dangereux comme nous allons le voir.

Il faudra donc lire et entendre dans le vocable “rwandophones” venu de la bouche ou de la plume de Kagame , les “Tutsi”.

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Les FDLR et les interahamwe : un problème inter-rwandais

Il y a lieu de se demander où se situe la responsabilité de la RDC sur cette question. Il s’agit bel et bien d’une question rwandaise qui stipule une réponse appropriée du Gouvernement rwandais élude sa responsabilité depuis des décennies, la renvoyant paradoxalement au gouvernement de la RDC, avec la compréhension complaisante et la fuite en avant de la communauté internationale.

Faut-il rappeler, aussi douloureux que soit ce souvenir, que le génocide de 1994 au Rwanda, s’est passé entre Rwandais, sans aucune implication des Congolais.

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Vénuste Nyombayire n’est plus accusé de génocide rwandais

Un juge d’instruction parisien a rendu un non-lieu au bénéfice de Vénuste Nyombayire, un Rwandais qui était accusé de massacres dans un orphelinat qu’il dirigeait pendant le génocide des Tutsis en 1994, a appris jeudi l’AFP de sources proches du dossier, confirmées par une source judiciaire. L’ordonnance de non-lieu a été rendue le 9 juin, selon la source judiciaire.

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Pourparlers de Nairobi. Une nouvelle opportunité aux groupes armés pour retarder la venue de la paix

« Le gouvernement congolais ne négocie pas avec les groupes armés, mais les incite à désarmer. » C’est de cette façon que Serge Tshibangu, mandataire du Chef de l’Etat justifie la cacophonie qui se déroule à Nairobi au Kenya entre les délégués de la présidence de la république et les groupes armés opérant en RDC. Inciter les gens qui ont fait de la violence leur mode de vie par la simple parole sans connaître leurs motivations. Possible. Car, même l’enfer est pavé de bonnes intentions. Qui peut vraiment croire à pareille justification qui, pour moult raisons, paraît non seulement comme une insulte à la nation et à tous ceux qui ont perdu leur vie à la recherche de la paix à l’est de la RDC, mais surtout comme une sorte d’amateurisme sur les questions de la violence armée dans la région des Grands Lacs africains singulièrement à l’est de la RDC ?

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Le Groupe d’Initiative France-Rwanda, proteste contre la visite à Paris d’une délégation conduite par le général Jean Bosco Kazura.

COMMUNIQUÉ

Paris 15 mars 2022

Le Groupe d’Initiative France-Rwanda, GIFR en sigle, proteste contre la visite à Paris d’une délégation militaire du Rwanda conduite par le général Jean Bosco Kazura, chef d’État-Major des RDF – Forces Rwandaises de Défense.

Le Groupe d’Initiative France-Rwanda, GIFR en sigle, a appris avec stupeur, colère et indignation, la visite à Paris d’une délégation militaire du Rwanda conduite par le général Jean Bosco Kazura, chef d’État-Major des Forces de Défenses rwandaises, sur invitation de son homologue français. La délégation a été reçue avec tous les honneurs par le chef d’État-Major des armées, le général Thierry Burkhard.

 Après les visites en France du général-président rwandais Paul Kagamé en septembre 2011 et en mai 2021, il s’agit du premier déplacement officiel d’officiers de l’armée rwandaise en France depuis plus de 25 ans.

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France – Rwanda : un criminel de guerre reçu par l’état-major français !

Ces derniers temps la France est en train de perdre son influence dans ce que l’on a appelé son « pré carré africain » à savoir les anciennes colonies françaises. Pour garder la face, elle a décidé de recourir au régime rwandais connu pour être une dictature sanguinaire sous la gouvernance du Front Patriotique Rwandais (le FPR) dirigé par Paul Kagame. Ce dernier est aidé par des oligarques composé majoritairement des hauts gradés de l’armée rwandaise. C’est dans cet optique que chef d’état-major français des armées le général Thierry Burkhard reçoit en ce moment une délégation composée des Officers rwandais à sa tête le chef d’Etat major de l’armée rwandaise Jean Bosco Kazura. La visite a commencé le 14 et terminera le 17 mars 2022.

Le passé criminel de Jean Bosco Kazura

Si l’on en croit sa page Wikipédia[1] Kazura a rejoint l’armée patriotique rwandaise en 1992 et a occupé les fonctions de général de brigade et de division entre 1998 et 2003, les années durant lesquelles l’Armée Patriotique Rwandaise a décimé des milliers de civils hutus au Nord du Rwanda dans la guerre dit des infiltrés (Abacangezi) et en République Démocratique du Congo. Wikipedia citant le journal Foreign Policy paru en en décembre 2013 nous apprend que Jean Bosco Kazura : « Est l’auteur de crimes de guerre durant la phase finale du conflit [génocide et guerre civile au Rwanda], agissant comme commandant d’escadrons de la mort, sous le commandement de Patrick Nyamvumba, en compagnie de John Birasa et d’Emmanuel Butera. Le « bataillon Oscar », avec Kazura à sa tête, est chargé de ratisser les campagnes des préfectures de Byumba et Kibungo. Selon certains témoignages, Kazura a organisé et assisté en juin-juillet 1994 à des tueries de civils hutus à Nasho, Rutonde, Rwanteru, ainsi qu’à des opérations d’épuration de l’administration en 1995 et 1996les accusations portant même sur une implication personnelle dans l’assassinat et l’incinération des corps ».

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Niger – France – Rwanda : Macron au-dessus des Nations-Unies pour les intérêts de Paul Kagame ?

Traduction de l’article publié par d’AfroAmerica Network

Niger – France – Rwanda : Le président du Niger, Mohamed Bazoum, va expulser des Rwandais sous la pression d’Emmanuel Macron (France) et de Paul Kagame (Rwanda), violant ainsi l’accord passé avec les Nations unies.

Le 27 décembre 2021, le gouvernement du Niger dirigé par Mohamed Bazoum a annoncé qu’il expulsait 8 Rwandais du territoire nigérien. Les 8 Rwandais ont été acquittés ou libérés par le Tribunal pénal international (TPI) de l’Organisation des Nations Unies après des dizaines d’années de procès controversés à Arusha, en Tanzanie et ont été récemment envoyés au Niger. Selon des sources d’AfroAmerica Network dans l’entourage du Président Mohamed Bazoum, la décision de rompre l’accord avec les Nations Unies a été prise à la suite d’une longue conversation téléphonique directe entre le Président du Niger Mohamed Bazoum à Niamey et le Président français Emmanuel Macron et le Président rwandais Paul Kagame, depuis Paris le 20 décembre 2021.

Ces 8 Rwandais, qui avaient fait partie du gouvernement ou de l’armée rwandaise jusqu’en 1994, ont été envoyés au Niger sur la base de l’accord entre le gouvernement du Niger et l’Organisation des Nations unies, signé à Niamey, au Niger, le 15 novembre 2021.   Les 8 Rwandais sont les suivants :

    Zigiranyirazo Protais

    Nzuwonemeye Francois Xavier

    Nteziryatyo Alphonse

    Muvunyi Tharcisse

    Ntagerura André

    Nsengiyumva Anatole

    Mugiraneza Prosper

    Sagahutu Innocent

Une personne, Bicamumpaka Jerome Clement, a été retirée de la liste à la dernière minute, lorsque le gouvernement nigérien a appris que le gouvernement canadien suivait de près l’affaire le concernant.

La décision d’expulser les Rwandais a été énoncée dans un décret signé par le ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation, Hamadou Adamou Souley, le 27 décembre 2021. Les personnes visées ont eu 7 jours pour quitter le pays. Le gouvernement nigérien a déclaré que cette décision était motivée par des considérations et des intérêts diplomatiques primordiaux.

La question était alors la suivante : qu’est-ce qui se cachait derrière ces intérêts diplomatiques ?

Selon les sources d’AfroAmerica Network au sein du gouvernement nigérien, la décision a été prise après un long appel reçu par le président Mohamed Bazoum de la part du président français Emmanuel Macron, le 20 décembre 2021.

Emmanuel Macron a reçu le 20 décembre 2021 Paul Kagame à l’Élysée

 En fait, cette annonce fait suite à la visite en France, du 19 au 21 décembre 2021, du général Paul Kagame, dictateur rwandais, et à sa rencontre avec le président français Emmanuel Macron, à Paris.

D’autres sources d’AfroAmerica Network proches du gouvernement rwandais ont déclaré que la rencontre entre Emmanuel Macron et Paul Kagame à Paris le 20 décembre 2021 a porté sur l’avancement du déploiement des troupes rwandaises dans la région mozambicaine de Cabo Delgado, en particulier à Afungi, une zone riche en pétrole, gaz et minéraux, pour lutter contre l’insécurité croissante et la guerre civile, et surtout protéger les intérêts de la compagnie pétrolière française Total.   Les sources, sans être précises, ont également mentionné que la situation en Afrique de l’Ouest, notamment au Mali, au Niger et en République centrafricaine, a été discutée.

Relations France – Niger – Rwanda :  Une condition pour les forces rwandaises de maintien de la paix au Niger

L’influence de la France, sous la direction d’Emmanuel Macron, s’est fortement affaiblie en Afrique, en particulier en Afrique de l’Ouest. Cela a eu un impact sur l’économie française qui dépend des ressources naturelles et des matières premières de la région et exporte vers l’Afrique. La France a également été la cible d’éminents activistes africains, notamment du mouvement panafricain (voir ici : Kémi Séba : AfroAmerica Network Black Man of Year 2021) et de dirigeants africains, comme le nouveau président de transition du Mali, le colonel Assimi Goita, qui, tout en promettant le retour à un régime civil en février 2022 après la tenue d’élections présidentielles et législatives, a décidé d’expulser les troupes françaises du Mali.

Les institutions au Rwanda ne fonctionnent pas, les enfants du Rwanda vont mourir au combat aux quatre coins d’Afrique pour les intérêts de la France. Un jour Emmanuel Macron rendra compte au peuple rwandais.

La France a donc tenté de s’appuyer sur certains dirigeants africains pour maintenir son influence et protéger ses intérêts. Parmi ces dirigeants, on trouve des dictateurs africains, comme le général Paul Kagame, et d’autres dont l’administration est faible et qui sont confrontés à une insurrection virulente cherchant la protection de la France, notamment le président du Niger, Mohamed Bazoum.

Le 31 mars 2021, deux jours seulement avant la prestation de serment du président Mohamed Bazoum, les forces de sécurité nigériennes ont déjoué une tentative de coup d’État menée par une unité militaire dans la capitale Niamey. Le coup d’État a été évité par la Garde présidentielle.  Malgré la tentative de coup d’État, le 2 avril 2021, Bazoum a prêté serment, devenant ainsi le premier président démocratiquement élu du pays depuis l’indépendance en 1960.

Depuis lors, selon des sources d’AfroAmerica Network au sein de son cercle intime, le président Mohamed Bazoum ne fait pas confiance aux militaires et cherche à obtenir l’aide du gouvernement français. Son gouvernement est également confronté à une insurrection djihadiste meurtrière qui sème le chaos dans l’ouest du pays et dans toute la région du Sahel. Le gouvernement français, se fondant sur l’expérience du Mozambique, a proposé d’inviter, officiellement ou secrètement, des forces spéciales ou des troupes rwandaises au Niger pour soutenir la garde présidentielle et les troupes loyales. Les troupes assureront également la sécurité autour des mines d’or et d’uranium et des zones de ressources pétrolières.

Des sources au sein du gouvernement nigérien confirment que l’expulsion de 8 Rwandais est la condition clé dans l’exécution d’un plan élaboré qui a été adopté lorsque le président du Niger Mohamed Bazoum a demandé au président français de l’aider à assurer la sécurité de son gouvernement et de son administration.

 Le président français Emmanuel Macron a proposé d’utiliser les troupes rwandaises, compte tenu de leurs performances au Mozambique, au Sud-Soudan et en République centrafricaine, mais aussi de la nécessité de garder le secret et de ne pas exposer les troupes françaises dans une zone où elles ne sont pas les bienvenues. La France doit ensuite aider à convaincre Paul Kagame et fournir des fonds suffisants pour les opérations.  

Le président Mohamed Bazoum a trouvé la proposition brillante. Le président français Emmanuel Macron a alors invité le général Paul Kagame à discuter de la proposition d’envoyer les troupes et les forces spéciales rwandaises au Niger. Une partie des forces spéciales a terminé l’entraînement à la mi-décembre 2021.

A partir de là, l’exécution du plan s’est déroulée comme suit :

  • Le président français Emmanuel Macron a organisé une courte visite soudaine du général Paul Kagame à Paris, en France, du 19 au 21 décembre 2021.
  • Puis, le 20 décembre 2021, le président français Emmanuel Macron et le général Paul Kagame ont eu une discussion à Paris. De façon imprévue, le général Paul Kagame a posé une condition : expulser les 8 Rwandais du Niger, sans délai. Immédiatement, Emmanuel Macron et Paul Kagame ont appelé Mohamed Bazoum pour lui soumettre cette condition. Celui-ci a immédiatement accepté, sans aucune condition.
  • Une semaine plus tard, le 27 décembre 2021, la décision d’expulser les 8 Rwandais est rendue publique.

Quelle est la prochaine étape ? 

  • Les troupes rwandaises vont-elles se déployer secrètement au Niger et contribuer à mettre fin à l’insécurité, à sécuriser le gouvernement et l’administration de Mohamed Bazoum et à protéger les intérêts du gouvernement français dans la région ?
  • L’Organisation des Nations Unies et le Tribunal pénal international permettront-ils au gouvernement du Niger de Mohamed Bazoum de rompre l’accord signé un mois plus tôt et d’expulser les 8 Rwandais ?
  • Quel sera le sort des 8 Rwandais, reconnus innocents ou libérés par le Tribunal pénal international (TPIR), après des décennies de procès et de détention controversés ?  Seront-ils contraints de retourner au Rwanda, où ils risquent presque certainement d’être maltraités, emprisonnés ou tués ?

AfroAmerica Network poursuit son investigation.

Par AfroAmerica Network