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“Tous les pays membres de l’ONU ont une dette morale envers les peuples de la région des Grands Lacs d’Afrique”- Victoire Ingabire Umuhoza

La Journée des droits de l’homme est célébrée chaque année le 10 décembre, jour anniversaire de l’adoption en 1948 par l’Assemblée générale des Nations Unies de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Ce 10 décembre 2021, les habitants de la région des Grands Lacs, dont je fais partie, et tous ceux qui s’intéressent à la situation politique de cette région, sont en droit de se demander si ce jour a la même signification que celle qu’il avait le 10 décembre 1948.

"Tous les pays membres de l'ONU ont une dette morale envers les peuples de la région des Grands Lacs d'Afrique"
Enfant au lac Kivu © Getty

En effet, la région des Grands Lacs connaît des conflits interminables depuis plus de deux décennies qui, d’après certaines publications, ont causé la mort de plus de cinq millions de personnes, surtout à l’est de la République démocratique du Congo, sans oublier des conflits ouverts qui coutent beaucoup de vies humaines dans cette partie du monde.

Les conflits dans la région des Grands Lacs découlent fondamentalement de l’absence totale d’un État de droit et des effets qui en dérivent. On peut citer notamment l’absence de démocratie pluraliste. Dans les pays de la région des grands lacs, on y trouve plutôt une démocratie de de façade caractérisée par la culture de l’impunité, le non-respect des droits de l’homme et des libertés des citoyens, la mauvaise gouvernance et la mauvaise gestion des ressources économiques.

En décembre 2020 le Conseil de Sécurité a pour la nième fois adopté la stratégie pour la consolidation de la paix et la prévention et le règlement des conflits dans la région des Grands Lacs. Une stratégie qui s’articule autour des trois piliers, à savoir : a) la paix, la sécurité et la justice; b) le développement durable et la prospérité partagée; c) la résilience face aux problèmes anciens et nouveaux[1].

Ces stratégies que le Conseil de Sécurité ne cesse de rappeler n’ont jamais été mises en application et n’amènent donc pas la tranquillité au simple citoyen des pays de la région des Grands Lacs d’Afrique car dans le monde globalisé d’aujourd’hui les intérêts économiques priment sur les droits fondamentaux de l’homme.

Ainsi par exemple, en 2010, l’ONU a publié un rapport cartographié documentant les violations les plus graves des droits de l’homme et du droit international humanitaire commises sur le territoire de la RDC entre mars 1993 et ??juin 2003[2].

Dans ce rapport, l’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL) appuyée par le Rwanda a été identifiée comme l’auteur de plusieurs crimes. Face à ces accusations, les hauts fonctionnaires du Rwanda ont consacré du temps, de l’énergie et des efforts à se défendre auprès de la communauté internationale contre les allégations d’implication dans le conflit en RDC. Malgré ces efforts de défense, la réputation du Rwanda en tant qu’instigateur du conflit et exploitant illicitement des minerais dans l’est de la RDC restera toujours la source de méfiance, surtout entre le peuple congolais et le peuple rwandais mais aussi au niveau des relations entre le Rwanda et la RDC jusqu’à ce que ces accusations ne soient éclaircies une fois pour toutes.

A part ces conflits ouverts en RDC, il y a aussi des conflits latents entre le Rwanda et ses autres voisins. En 2015, les relations entre le Rwanda et le Burundi se sont également détériorées. Le Burundi a accusé le Rwanda d’avoir orchestré un coup d’état manqué; tandis que les autorités rwandaises accusent son voisin du sud d’abriter les rebelles qui veulent renverser son pouvoir. La frontière entre le Rwanda et le Burundi a été fermée pendant longtemps.

En 2018, des problèmes sont survenus entre le Rwanda et l’Ouganda. Le Rwanda se plaignait que l’Ouganda arrêtait des Rwandais vivant en Ouganda et que ces Rwandais sont torturés ou subissent des traitements cruels, inhumains et dégradants. Les autorités rwandaises accusent aussi l’Ouganda de soutenir les groupes rebelles qui tentent de renverser le pouvoir en place au Rwanda. La frontière entre le Rwanda et l’Ouganda ont également été fermés pendant plusieurs mois.

La fermeture des frontières prive ainsi les simples citoyens de ces pays leur liberté de mouvement ce qui viole l’article 13 de déclaration universelle des droits de l’homme.

A cette date où nous célébrons la journée des droits de l’homme instaurée par l’ONU, des foyers d’instabilité et de violence, des accrochages transfrontaliers, la méfiance et les tensions persistent entre les pays de la région des Grands Lacs d’Afrique.

Ainsi, j’invite la communauté internationale, surtout le groupe international de contact des pays de la région des Grands Lacs d’Afrique à assister les pays de cette partie du monde à trouver une solution adéquate et inclusive.

Il est déplorable de constater que la stratégie de l’ONU citée précédemment, certains acteurs clé rwandais n’ont pas été consulté pourtant le Rwanda est dans le centre de toutes ces tensions.

Les violations des droits de l’homme commises au Rwanda sont décrites en détail depuis plus de dix ans dans les rapports annuels de l’Union européenne sur les droits de l’homme et la démocratie, publiés sur le site du Service européen pour l’action extérieure[3]. De plus, lors de la 37ème session de l’Examen Périodique Universel sur les droits de l’homme au Rwanda, qui s’est tenue à Genève en janvier 2021, des représentants de divers Etats membres des Nations Unies ont fait part aux délégués de notre gouvernement de leurs préoccupations concernant les violations des droits de l’homme au Rwanda[4].

Toutes ces violations poussent certains rwandais à quitter le pays et beaucoup d’entre eux à se regrouper dans différentes organisations armées ou non armées, ce qui constitue à moyen ou à long terme une menace de sécurité du Rwanda.

J’ai toujours soutenu que sans résoudre le problème politique du Rwanda, il sera impossible d’apporter la stabilité dans cette région.

Je reste convaincue que les difficultés politiques, sociales et économiques auxquelles mon pays est confronté ne peuvent être surmontées que si notre gouvernement est contraint de faire les réformes de gouvernance nécessaires aujourd’hui. Ces réformes peuvent être réalisées à travers un dialogue entre toutes les composantes de la société rwandaise[5].

Sans ces réformes, il sera difficile de promouvoir le respect des droits de l’homme au Rwanda et par conséquent d’éviter et/ou d’arrêter le bain de sang qui coule dans la région des pays de Grands Lacs d’Afrique depuis plus de trois décennies.

A cette journée de droits de l’homme, je vous invite à écouter les cris de ces femmes violées, abandonnées à leur sort ; mais aussi à être attentifs aux pleurs de ces enfants qui sont privés de toute vie décente, qui vivent dans la pauvreté sans précédent.

Travaillons ensemble pour mettre fin au trafic de minerais de sang dans toute la région et privilégions la paix, la stabilité et le développement de tous.

Tous les pays membres de l’ONU ont une dette morale envers les peuples des pays de la région des Grands Lacs d’Afrique car en signant la charte des peuples des Nations Unies, ils se sont engagés à assurer le respect universel et effectif des droits de l’homme et des libertés fondamentales dans le monde entier. J’en appelle à leur conscience pour que le sang cesse de couler dans les pays de la région des Grands Lacs d’Afrique.

Victoire Ingabire Umuhoza,présidente de DALFA UMURINZI

Source: Levif

[1] https://ungreatlakes.unmissions.org/sites/default/files/s_2020_1168_f.pdf

[2] https://www.ohchr.org/Documents/Countries/CD/DRC_MAPPING_REPORT_FINAL_EN.pdf

[3] 4 https://eeas.europa.eu/headquarters/headquarters-homepage/82/about-european-external-action-service-eeas_en

[4] https://www.ohchr.org/EN/HRBodies/UPR/Pages/RWIndex.aspx

[5] https://www.levif.be/actualite/international/pour-un-nouveau-dialogue-inter-rwandais-carte-blanche/article-opinion-14811

Foreign Secretary Liz Truss is urged to block the appointment of Rwanda’s top diplomat in London over the kidnap and detention of the country’s most famous human rights activist

  • Liz Truss is being urged by MPs to block the appointment of Johnston Busingye
  • They are calling for sanctions to stop him being Rwanda’s high commissioner
  • Mr Busingye was demoted in September by Rwandan President Paul Kagame
  • He said government chartered a flight that led to Paul Rusesabagina’s seizure

Foreign Secretary Liz Truss is being urged to block the appointment of Rwanda’s top diplomat in London over his central role in the kidnap and detention of the country’s most famous human rights activist.

Senior MPs from both main parties are calling on Ms Truss to impose urgent sanctions on Johnston Busingye, Rwanda’s former justice secretary, to prevent his instalment as the central African regime’s next high commissioner.

Mr Busingye was demoted by Rwandan President Paul Kagame after admitting that their government chartered a flight that led to the seizure of Paul Rusesabagina, the real-life hero of the film Hotel Rwanda who saved more than 1,200 lives in the 1994 genocide.

Mr Rusesabagina – a critic of the dictatorship – was duped into flying to Rwanda after boarding a private jet in Dubai he thought was flying to a neighbouring country. The 67-year-old was jailed for ‘terrorism’ in September.

Senior MPs are calling on Liz Truss to impose sanctions on Johnston Busingye (pictured), Rwanda's ex-justice secretary, to stop his instalment as the country's next high commissioner+2

Senior MPs are calling on Liz Truss to impose sanctions on Johnston Busingye (pictured), Rwanda’s ex-justice secretary, to stop his instalment as the country’s next high commissioner

Last week, Mr Busingye was named in Parliament by former Tory leader Sir Iain Duncan Smith alongside Chinese Communist bosses involved in crimes against humanity, Iranian torturers and Sudanese militia leaders in a debate on sanctions.

Mr Duncan Smith queried why Mr Kagame was proposing to send ‘that abusive individual’ to represent his nation. ‘Do they think the UK is a soft touch?’ he asked.

‘This man should be sanctioned, not sent as their bloody ambassador,’ he told The Mail on Sunday. 

‘It is a disgrace that the Government has not yet made it clear we will reject his credentials. We must make a very strong statement.’

Labour’s Chris Bryant said it was ‘inconceivable’ that Ministers might accept the appointment. ‘Instead of sending a coach to take him to Buckingham Palace to meet the Queen, they should bar him from entering the country.’

The MPs are co-chairmen of the All-Party Group on Magnitsky Sanctions, which aims to target those responsible for corruption or human rights violations.

Bill Browder, the financier who pushed for such laws around the world after his lawyer Sergei Magnitsky was murdered in Russia, said Rusesabagina was a hero, adding: ‘His only real crime was to be critical of Kagame.’

Mr Rusesabagina was manager of Hotel des Mille Collines in Kigali when he saved the lives of 1,268 people who sought sanctuary there amid the horrors of the genocide.

Fearing for his safety, he later fled to the US where he received the Presidential Medal of Freedom. 

A fierce critic of Mr Kagame, he co-founded the Rwandan Movement for Democratic Change, a coalition of opposition groups.

The Rwandan regime, which has a history of smearing its enemies, accused him of being ‘the founder, leader, sponsor and member of violent, armed, extremist terror outfits’. 

He denied all charges.

Human rights groups condemned his unlawful seizure and criticised the trial as a charade. Rusesabagina was sentenced in September to 25 years in prison.

Mr Busingye’s admission of his government’s role came after a video was inadvertently sent to al-Jazeera. It showed him being coached for an interview with the broadcaster by Chelgate, a London specialist in ‘reputation management’. 

In the footage, he admitted prison authorities intercepted confidential correspondence between Mr Rusesabagina and his lawyers, which he denied in the interview.

In a second interview, he confirmed the regime paid for the plane that took Mr Rusesabagina to Kigali and for the individual who tricked him on to the plane.

‘This man oversaw the kidnapping and torture of my father,’ said his daughter Carine Kanimba. 

‘He should be disqualified from a role that requires the holder to be a person of integrity.’

The Foreign Office, which can veto ambassadors and high commissioners, declined to comment, and the Rwandan government did not respond to a request for comment last night.

Source: Daily Mail

MORT DU COLONEL BAGOSORA, ACCUSÉ D’AVOIR ÉTÉ LE « CERVEAU DU GÉNOCIDE » DU RWANDA, MAIS ACQUITTÉ PAR LE TPIR DU CHEF D’ACCUSATION DE PRÉMÉDITATION DE CE MÊME GÉNOCIDE…

Présenté par le régime de Kigali et par les médias  comme  le « cerveau du génocide » du Rwanda, le colonel Théoneste Bagosora vient de mourir à l’âge de 81 ans dans la prison du Mali où il purgeait une peine de 35 années de détention.

Arrêté au Cameroun au mois de mars 1996, défendu par Maître Raphaël Constant, avocat réputé du barreau de la Martinique, son procès (TPIR-98-41-T) débuta au mois d’avril 2002. Ce ne fut cependant qu’au mois d’octobre 2004, après un délai surréaliste de neuf années de détention préventive, que le Procureur fut en mesure de soutenir son acte d’accusation.
Construit sur le postulat qui était que le colonel Bagosora fut le maître d’œuvre du génocide, cet acte d’accusation reposait sur un « trou » de quelques heures  dans  son emploi du temps, entre 01h 30 et 06 heures du matin dans la nuit du 6 au 7 avril 1994, durant lequel l’accusé aurait « allumé la mèche du génocide » !!!

N’ayant fait aucune vérification, ni aucune enquête sérieuse, sous la pression constante du régime du général Kagamé et de ses porte-voix médiatiques, le Procureur ancra son acte d’accusation sur cette abstraite  construction intellectuelle.

Expert assermenté devant le TPIR (Tribunal pénal international pour le Rwanda), j’ai travaillé durant plusieurs années sur ce dossier et, dans le volumineux rapport d’expertise que j’ai défendu devant la Cour (Lugan, TPIR-98-41-T), j’ai notamment minutieusement reconstitué l’emploi du temps du colonel (voir l’intégralité de mon rapport publié dans  Dix ans d’expertises devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda), faisant effondrer comme un château de cartes l’artificielle construction idéologique du Procureur.

Dans leur jugement, les juges rejetèrent donc tout naturellement  les éléments de « preuve » avancés par le Procureur, infligeant ainsi un camouflet d’une rare puissance à l’Accusation et à la thèse officielle.
Au terme d’un procès fleuve rythmé par 409 jours d’audience, par les déclarations de 242 témoins à charge et à décharge remplissant 30 000 pages de compte rendus d’audience, par 1 600 pièces à conviction, par 4 500 pages de conclusions et par 300 décisions écrites, la Cour, dans son jugement en date du 18 décembre 2008,  déclara en effet le colonel Bagosora non coupable « d’entente en vue de commettre un génocide ».

Ce jugement faisait donc  voler en éclats les bases de l’histoire officielle postulant que le génocide avait été programmé puisque les 40 éléments présentés par le Procureur pour tenter de prouver sa planification ne furent pas considérés comme probants par les juges (Résumé du jugement rendu en l’affaire Bagosora et consorts, TPIR-98-41-T, jugement 18 décembre 2008, page 1) :

« Plusieurs éléments qui ont servi de base à la thèse développée par le Procureur sur l’entente (en vue de commettre le génocide) n’ont pas été étayés par des témoignages suffisamment fiables (…) En conséquence, la Chambre n’est pas convaincue que le Procureur a établi au-delà du doute raisonnable que la seule conclusion raisonnable qui se puisse tirer des éléments de preuve produits est que les quatre accusés se sont entendus entre eux, ou avec d’autres, pour commettre le génocide (…) » (Résumé du jugement rendu en l’affaire Bagosora et consorts,TPIR-98-41-T, jugement 18 décembre 2008, pages 16-18).

Le colonel Bagosora fut néanmoins condamné à l’emprisonnement à perpétuité  pour des crimes commis par des hommes supposés avoir été ses subordonnés, entre le 6 et le 9 avril 1994. Le colonel Bagosora interjeta appel de ce jugement.

Le 14 décembre 2011, la Chambre d’Appel du Tribunal Pénal International pour le Rwanda réduisit à 35 ans la peine de perpétuité infligée en première instance au colonel Théoneste Bagosora, les juges d’appel n’estimant pas qu’il avait ordonné les crimes pour lesquels il avait été condamné en première instance, et ils le condamnèrent uniquement parce que, en tant que supérieur hiérarchique postulé, alors qu’il était à la retraite, il n’aurait rien fait pour les prévenir ou en punir les auteurs.
Compte tenu des pressions exercées par le régime de Kigali, par les Etats-Unis et par la Grande-Bretagne, il n’était en effet politiquement pas possible aux juges d’acquitter purement et simplement  l’accusé-phare du TPIR, celui qui, durant des années, avait été présenté comme le « cerveau » d’un génocide programmé, mais qui ne l’avait pas été puisque son déclencheur fut l’attentat du 6 avril 1994 qui coûta la vie au président Habyarimana. Voir à ce sujet les articles extrêmement détaillés publiés dans la revue « Le Fana de l’aviation » n° 619, 620 et 621 (2021), qui expliquent avec une grande minutie et une rare précision le déroulé de cet attentat, et dans lesquels le FPR du général Kagamé est clairement accusé d’en être l’auteur.
Pour l’état des connaissances scientifiques concernant ce génocide, ses origines et son déroulé, on se reportera à mon livre « Rwanda, un génocide en questions », éditions du Rocher, nouvelle édition 2021.

Bernard Lugan

Source : http://bernardlugan.blogspot.com/

Paul Kagame asigaye ari mu gucuruza abana (abasirikari) b’u Rwanda nk’abacakara

Perezida wa Mozambique Nyusi aherutse mu Rwanda kuza kubwira Paul Kagame ko akeneye ko ingabo zitwa iz’u Rwanda zijya muri Mozambique guhondagura inyeshyamba zo bita ngo ni umutwe w’iterabwoba.

Paul Kagame yahise yoherezayo batayo ebyiri zigizwe n’abasirikare 1,000.

Urwego izi ngabo zagiyemo muri Mozambique ni agahoma munwa:

  1. Zoherejwe nk’ingabo za Paul Kagame ku giti cye. Kuko nta rwego rw’igihugu urwo arirwo rwose rwigeze rubigiramo uruhare. Urugero; abiyita intumwa za rubanda ntabwo bigeze bemeza cyangwa ngo bajye impaka kw’iyoherezwa ry’abana bu Rwanda kujya kumena amaraso yabo mu kindi gihugu no kureba inyungu u Rwanda rwazakuramo.
  2. Nta munyarwanda numwe uzi amafaranga Paul Kagame acuruza ku isaha buri musirikare witabiriye imirwano.
  3. Nta munyarwanda numwe uzi amafaranga Paul Kagame azajya yishyurwa kuri buri musirikare uzakomerekera ku rugamba rwa Nyusi, uzamugarirayo ndetse n’uzapfirayo.
  4. Buri munyarwanda wese ufungutse ubwonko arabibona ko Paul Kagame asigaye ari mu bucuruzi bwo gucuruza abana b’u Rwanda nk’abacakara. Ibibaye kuri aba basirikare bagiye kwiyahurira Nyusi na Kagame byanabaye no ku bana b’u Rwanda boherejwe kwiyahurira ibirombe bya zahabu byahawe Paul Kagame na bampatsibihugu mu gihugu cya Central Africa.
  5. Aba basirikare bafite ababyeyi, ariko ntanigipfumure Kagame azaha abababyeyi babyaye ibi bicuruzwa bye, aba basirikare bafite abagore n’abana, ibaze aba bagore bagiye kugirwa abapfakazi abana babo bakaba impfubyi baroshywe na Paul Kagame mu rugamba rwa Nyusi, rudafitiye ingungu u Rwanda, ahubwo rugamije kwinjiriza Paul Kagame wenyine akayabo k’amadorari.
  6. Abanyepolitike cyane cyane abari mu gihugu kuki umuzimu wo gukunda igihugu utabakukiramo bakamagana ku mugaragaro aya marorerwa arimo gukorwa na Paul Kagame?
  7. Kuki abarikare bakuru mu ngabo zitwa ngo ni iz’u Rwanda bakomeje kujejetwaho n’ubugwari?
  8. Aya marorerwa akomeje gukorwa na Kagame arareba buri munyarwanda wese kandi agira ingaruka mbi kuri bose. Kuki abanyarwanda tudatsinda ubwoba tukarwanya ikibi?

Birababaje cyane.

James Munyandinda

Vendredi de gratitude avec Ariane Mukundente

Vendredi de gratitude: Felicula Nyiramutarambirwa, la pionnière

Felicula Nyiramutarambirwa

Pour ce vendredi de gratitude, je vous présente une femme hors du commun au nom de Felicula Nyiramutarambirwa que j’ai eu le privilège de connaître personnellement. Déjà très jeune, je me suis rendue chez elle avec sa sœur religieuse, Petite sœur Monica de Jésus. Elles habitaient une maison nichée dans un champ de bananier. Je n’ai jamais oublié mon passage en ce lieu car je n’avais jamais vu des bananiers aussi hauts et serrés en si grand nombre les uns sur les autres. Avec le vent, leurs feuilles faisaient un bruit énorme, le lourd bruissement produit par une véritable forêt de bananiers. Et non, ce n’était pas à Kibungo mais bien à Gitarama, dans la commune de Mukingi. Un bon souvenir que je garde dans ma tête avec celui de sa maman si accueillante et à l’affection débordante.

Telle mère, telle fille : je n’ai jamais vu quelqu’un d’aussi fort caractère, courageuse, charismatique, aimable, rassembleuse… bref une leader-née que Felicula Nyiramutarambirwa. Et son parcours est impressionnant. Elle était auxiliaire de l’Apostolat, ce qu’on appelait communément ‘’abakobwa ba Musenyeri’’. Elle fut professeure et directrice de l’École sociale de Karubanda à Butare, une école secondaire pour jeunes filles. Elle a quitté la direction de l’école quand elle fut élue Députée au Conseil National de Développement (CND) pour représenter la préfecture de Gitarama où elle remplit cette fonction avec brio, en vraie représentante du peuple.

Felicula Nyiramutarambirwa avait le courage de penser en dehors du système, de le remettre en cause, et surtout de modifier le statu quo. Elle n’avait pas peur de sortir des sentiers battus pour trouver des solutions innovantes. C’est pour cette raison qu’elle a bataillé, malgré l’échec de ses efforts, contre la dot à la rwandaise car elle considérait que la femme était traitée telle une marchandise. Elle avait une confiance en elle qui suscitait l’admiration. Felicula Nyiramutarambirwa savait ce qu’elle voulait et ce qu’elle pouvait apporter aux autres en faisant preuve d’un leadership orienté vers le résultat. Elle n’en considérait pas moins les avis des autres tout en nourrissant les relations personnelles qui construisent les équipes soudées par l’atteinte d’objectifs communs.

Félicula Nyiramutarambirwa montra son leadership, notamment, en réunissant les parents de quatre communes, Mukingi, Tambwe, Ntongwe et Kigoma de la région de Gitarama pour fonder en 1988 une école secondaire privée, le Groupe Scolaire Indangaburezi, de Ruhango. Son premier Directeur n’était autre que le journaliste de la VOA Venuste Nshimiyimana qui lança l’école avec 80 élèves alors qu’elle en compte aujourd’hui près de 2500, allant du cycle secondaire à l’université. L’église fournit le terrain et l’école fut construite à crédit par feu Ignace Rulinda (RIP) qui avait beaucoup d’affection pour Felicula Nyiramutarambirwa.

Felicula Nyiramutarambirwa fait partie des trois samaritaines qui ont eu l’initiative de venir en aide aux femmes du Rwanda en détresse en fondant l’organisation Umushumba mwiza – Le bon Pasteur. L’idée même en est attribuable à une autre grande dame au grand cœur, Thérèse Mujawayezu, qui en a fit part à son amie la Reine Gicanda Rosalie ainsi qu’à la Députée Felicula Nyiramutarambirwa. Les trois compères en ont recruté sept autres, dont trois prêtres, et ce sont ces dix âmes charitables qui en sont venus à créer l’association du Bon Pasteur.

Mais pour beaucoup, la réalisation la plus spectaculaire de Nyiramutambirwa est la création en 1987 au Rwanda, avec la complicité de près de 30 personnes, d’une institution de Microfinance appelée DUTERIMBERE. Cette dernière existe toujours et compte parmi les plus importantes au pays. Afin de bien saisir l’ampleur des retombés de ce projet et l’impact de Felicula Nyiramutarambirwa sur la vie des gens, il suffit de lire ces quelques mots de l’américaine Jacqueline Novogratz, fondatrice et PDG d’Acumen, une association à but non lucratif américaine pour aider les pauvres par la promotion de l’entreprenariat:

” 1986. Kigali, Rwanda. I am standing in a field on a blue-sky day, surrounded by tall, yellow sunflowers. I am a twenty-five-year-old former banker dressed in a flowery skirt, wearing flat, mud-speckled white shoes, my head filled with dreams of changing the world. Beside me is an apple-cheeked, bespectacled nun in a brown habit smiling broadly. Her name is Felicula, and I adore her for taking me under her wing. Along with a few other Rwandan women, she and I are planning to build the first microfinance bank in the country. Today, we’re visiting a sunflower oil-pressing business, the kind of tiny venture our bank might one day support. We plan to call the microfinance organization Duterimbere meaning “to go forward with enthusiasm.”

All I see is upside.

  1. Kigali, Rwanda. I am standing at an outdoor reception on a starry night, surrounded by men and women in dark suits. I am the fifty-five-year-old CEO of Acumen, a global nonprofit seeking to change the way the world tackles poverty. Rwanda’s president, Paul Kagame, and his top ministers are at the reception to meet potential investors in a new $70 million impact fund Acumen is building to bring solar electricity to more than ten million low-income people in East Africa ”.

Ces mots sont extraits de son livre “Manifesto for a Moral Revolution”. Et voilà! Quoi dire de plus? Le Rwanda a de quoi être fier de cette femme exceptionnelle qui a changé la vie de beaucoup de gens de son vivant et même au-delà, jusqu’à aujourd’hui. Malheureusement, comme bien d’autres héros, Felicula Nyiramutarambirwa connut une fin tragique, en 1989. Elle est tuée dans un accident de voiture aux circonstances encore non élucidées. Peu de temps après sa mort, le directeur du Groupe Scolaire Indangaburezi a mobilisé les membres de l’organisation ainsi que d’autres rwandais pour mettre en place la Fondation Felicula Nyiramutarambirwa ayant pour objectif de poursuivre son œuvre d’éducation auprès des enfants rwandais.

Toutefois, alors que le communiqué annonçant la tenue de l’assemblée constituante de la Fondation venait de passer à la radio nationale et que des bienfaiteurs avait déjà commencé à verser leurs contributions, des responsables des Services de renseignements sont venus solliciter le report des assises. Le directeur a tout bonnement refusé. Par après, l’évêque de Kabyayi, Monseigneur Thaddée Nsengiyumva, s’est déplacé à Ruhango pour demander au directeur de reporter la création de la Fondation. Monseigneur Thaddée a également exigé qu’un autre communiqué soit transmis à la radio pour annuler la première annonce. On évoquait alors que la création de la Fondation pourrait entraîner des émeutes. Le régime soupçonnait également, sans chercher vraiment à l’expliquer, que le nouvel organisme risquait de jeter les bases à la création d’un parti politique qui pourrait fédérer les gens de la région de Gitarama.

Et voilà comment la paranoïa empêcha qu’une belle action voit le jour, et ce au nom de Felicula Nyiramutarambirwa. Qu’importe, ses œuvres d’hier à aujourd’hui parlent d’elles-mêmes. C’est l’une des femmes rwandaises qui, par ses actions remarquables, mérite que son nom figure avantageusement dans la liste des Héros du pays. C’est avec humilité que je vous demande de rendre hommage à cette dame aux valeurs humaines hors du commun. Une véritable inspiration pour les jeunes filles rwandaises. En ce qui me concerne, je salue son engagement en politique comme grande pionnière. Ce sont des femmes comme Felicula Nyiramutarambirwa dont nous avons besoin. Des femmes de conviction au service du peuple.

Felicula Nyiramutarambirwa, niyubahwe!

Ariane Mukundente

Itangazo mbwirwaruhame ry’umuryango wa Yuvenali Habyarimana

Twebwe abana b’umuryango wa Habyarimana tubabajwe n’amakuru amaze iminsi acicikana mu binyamakuru ko umubyeyi wacu yateguye kandi akanashyira mu bikorwa amahano yabereye mu Rwanda muri 1994 y’ubwicanyi bwiswe itsembabwoko.

Tubabazwa cyane n’uburyo abanyarwanda (ndetse n’abanyamahanga) bamwe bakomeje umuco wo gushyigikira ibinyoma bakanga kuvuga ukuri kugirango bateshe umutwe abatavuga rumwe nabo.

Ibinyoma ku mubyeyi wacu byatangiye kera ku buryo byageze n’aho bavuga ko ari we wishe data muri cya gikorwa terabwoba cyamuhitanye ku ya 6 Mata muri 1994. None bigeze n’aho bamugerekaho ko yateguye itsembatsemba.

Ababivuga biyibagiza nkana ko inkiko zakoze kuri iki kibazo cya jenoside mu Rwanda zitashoboye kugira uwo ziyihamya kuyitegura mu bo zemeye gucira imanza. Mu muryango wacu twabaha nk’urugero kuri musaza wa mama, Protazi Zigiranyirazo, nawe wari wararezwe kuba yarateguye akanakora iyo jenoside ko urubanza rwe rwarangiye, «Urukiko Mpanabyaha Mpuzamahanga Rwashyiriweho u Rwanda» (TPIR) rwa Arusha, rumugize umwere mu byaha byose yaregwaga. Turagira ngo twibutse, by’umwihariko, ko ku bijyanye n’ikirego cy’Akazu bakunze gutsindagira kuri mama, urwo rukiko rwasanze ibimenyetso ubushinjacyaha bwaruzaniye, bishingiye ku mazimwe adafite ifatizo.

Tuributsa kandi ko mu madosiye yose yizwe n’urwo rukiko, nta na hamwe izina rya maman rivugwa ko haba hari uruhare yagize mu bwicanyi bwabaye mu Rwanda.

Umubyeyi wacu turamuzi neza. Kuva yashakana na papa, nta kazi ka Leta yigeze akora; nta mwanya w’ubuyobozi yigeze agira mu rwego rw’ubucungagihugu cyangwa urw’amashyaka. Yewe, nta n’ibiro yigeze agira nk’uko tubibona mu bihugu bimwe na bimwe, ku mufasha w’umukuru w’igihugu.  Ntabwo yigeze akoresha inama cyangwa ngo ayitabire, yaba iya gisilikare cyangwa iyabanyapolitiki, haba mbere cyanga nyuma y’aho papa wacu yitabiye Imana. Ku batabizi, cyangwa abatangiye kubyibagirwa, twibutse ko mama yahise ahungishwa papa akimara kwicwa, ku tariki ya 8 Mata, kubera imirwano yari yubuye muri Kigali, yibasiye cyane cyane agace ka Kanombe aho twari dutuye. Abafaransa babimufashijemo bakamugeza i Bangui mu gihugu cya République Centrafricaine, barabizi neza. Kandi n’umuntu ushyira mu gaciro wese yakumva ko, urebye ukuntu itumanaho ryo muri ibyo bihe ryari rimeze, nta kuntu washobora gutanga amabwiriza ku basirikari cyangwa ku bakuru b’amashyaka, umunsi ku wundi. Ese ubundi, usibye gushinyagura, umugore ukimara gutakaza umugabo, agahungishwa atanashoboye kumushyingura, icyamushishikaza ni iki kindi usibye gushaka uko yakwiyubaka mu gahinda n’ishavu biri kumushengura?

Icyaha kigaragarizwa mu bucamanza: Twemera ko ubucamanza butagira aho bubogamira mu gushaka ukuri aribwo bwonyine bufite ubushobozi bwo gutanga ubutabera. Nta n’umuntu n’umwe wundi ubifitiye uburenganzira, kabone n’ubwo yaba akomeye ate muri politiki.

Umubyeyi wacu ntabwo yihishe. Nta rukiko rwigeze rumushaka ngo rumubure. Ntiyigeze ahwema gutangariza amahanga yose ko yiteguye kwitaba urukiko rwose rwo mu gihugu abarizwamo cy’Ubufaransa igihe cyose ruzumva rumukeneye. Tuboneyeho no gusaba abirirwa bamwandagaza ko bamuha amahoro bakareka inzego z’ubutabera, niba barazitabaje, zigakora akazi kazo.

 Amategeko agenga ikiremwa muntu bita mu gifransa «Déclaration Universelle des Droits de l’Homme», yashyizweho n’umuryango w’abibumbye, ntabwo yemera ko umuntu afatwa nk‘igicuruzwa, agatotezwa ndetse akaba ashobora kuguranwa inyungu z’agatsiko aka n’aka, amafaranga cyangwa ibintu ibyo ari byo byose.  https://www.un.org/fr/universal-declaration-human-rights/. Igituma tugombye kubyibutsa ni uko duhereye ku byo tubona mu nzego z’ikwirakwiza amakuru, Perezida w’Ubufransa asa n’ushaka kugira umubyeyi wacu kimwe mu biguzi Perezida w’u Rwanda yamuciye kugira ngo ibyo bihugu byombi bishobore gutsura umubano umaze igihe uri mu mahindure.

Icyo twifuza :

  • Dufitiye icyizere inzego z’ubutabera z’Ubufaransa. Nizo zishobora gukemura ikibazo cy’ibirego byose bamuhimbira. Turahamya ko zitazabura gusanga ko ari umwere koko.
  • Dusabye abantu bose bazi ukuri ku bahanuye indege ko badufasha kugushyira hanze, maze uwakomye imbarutso akagaragara kandi agashyikirizwa ubucamanza.
  • Twifuza ko abanyarwanda twashyira imbere gushaka ukuri n’ubutabera ku byabaye mu Rwanda tutabangamirana. Ni byo nzira y’ubwiyunge nyabwo.
  • Ikwirakwiza ry’ibihuha no gusebanya bihagarare maze umubyeyi wacu agire amahoro. Aha ageze mu zabukuru, abone igihe cyo kwiyitaho we n’umuryango we. Buri wese afite uburenganzira bwo kuba aho ashaka mu mahoro n’umutekano.
  • Abanyarwanda bicare bashyire hamwe bashake ubumwe n’ubwiyunge aho guhora bashyamirana bakanahimbirana ibyaha bitigeze bikorwa.
  • Ifatwa, irigiswa n’ iyicarubozo ku banyarwanda bya buri munsi rigomba guhagarara hagashyirwa imbere ingamba zihuza Abanyarwanda aho kubatanya.

Dushimiye abadufasha bose muri uru rubanza rwo gushaka ukuri.  Imana ibahe umugisha

Bikorewe i Paris kuri 20/06/2021.

Umuryango wa Habyarimana.

La France au Rwanda: De Mitterrand à Macron, une attitude ambiguë

Le réchauffement des relations diplomatiques et politiques, entre la France et le Rwanda, de ces derniers temps m’a poussé à me faire une réflexion sur le comportement de la France au Rwanda, depuis l’intervention militaire de la France au Rwanda, dès octobre 1990 à aujourd’hui.

L’on peut légitimement se demander pourquoi la France a suivi la voie de l’humiliation face à un régime qui a choisi de montrer les muscles alors même qu’en théorie les forces sont inégales?

La France n’a pas encore reconnu son rôle dans l’instauration ou le maintient des différentes dictatures en Afrique (Gabon, Congo-Brazzaville, Togo, Bourkina-Fasso,…) ni sur dans l’assassinat de quelques leaders indépendantistes ou panafricanistes ( Thomas Sankara, Sylvanius Olympio,… ). La France n’a pas encore reconnu son rôle dans l’imposition de certains présidents comme Allasane Outtara en Côte d’Ivoire, elle n’a pas non plus reconnu son rôle dans la fabrication des crimes accusés à tort à l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo destitué chez lui par les militaires français déguisés en militaires ivoiriens aux ordres de Nicolas Sarkozy. Pour la petite histoire, Nicolas Sarkozy, alias Paul Bismuth, fait actuellement face à la justice dans plusieurs affaires dont le financement libyen de sa campagne présidentielle et l’affaire Bygmalion entre autres, alors Laurent Gbagbo a été acquitté! La France n’a pas non plus reconnu son rôle dans l’assassinat de Mouammar Kadhafi, assassinat qui a mis à genou le peuple libyen et l’a plongé dans dans une guerre civile interminable et a déstabilisé toute la région du Sahel avec son lot des groupes djihadistes et terroristes.

Alors pourquoi la France courbe-t-elle l’échine devant la petite dictature rwandaise allant jusqu’à sacrifier ses soldats ainsi que ses citoyens assassinés au Rwanda comme l’équipage du Falcoln 50 qui transportait l’ancien président rwandais Juvénal Habyarimana, son homologue burundais Cyprien Ntaryamira avec leurs suites, qui a été abattu au dessus de Kigali dans la nuit du 06 avril 1994 ainsi que les deux gendarmes chargés d’interception des messages radio, Jean-Paul Maïer et Alain Didot, assassinés à Kakiru en avril 1994 par un commando du FPR d’après le livre de Pierre Péan, “Noires Fureurs, Blancs menteurs”?

Pour bien comprendre certaines choses il m’a fallu lire le Rapport Duclert commandé par le président Emmanuel Macron et lui remis le 23 mars 2021 par le professeur Vincent Duclert; rapport qui a relancé les relations entre la France et le Rwanda et à la suite duquel les présidents français et rwandais se sot rendus mutuellement visite pour marquer ces retrouvailles. Rappelons au passage que le Rwanda avait rompu ses relations diplomatiques avec la France, suite à l’accusation et aux mandats d’arrêt émis contre des proches de Paul Kagame par le juge anti-terroriste Jean-Louis De Bruguière, dans le dossier de l’attentat contre l’avion du président Habyarimana au printemps 1994 au Rwanda. Avec la victoire du président Nicolas Sarkozy, un ami personnel de Paul Kagame en la personne de Bernard Kouchner, était devenu ministre des Affaires étrangères et avait conseillé au gouvernement rwandais de laisser faire un simulacre d’arrestation de l’une des personnes visées par les mandats d’arrêt émis par le juge Jean-Louis De Bruguière pour accéder au dossier et le détruire sans jamais se présenter autrement devant la justice. Ce rôle fut confié au Colonel Rose Kabuye, ancienne conseillère de Paul Kagame. Elle fut arrêtée en Allemagne le 09 novembre 2008 et livrée à la France pour être inculpée. Le stratagème fonctionna correctement et après que les avocats des 9 personnalités rwandaises accusées par le juge De Bruguière ont pu accéder au dossier, Rose Kabuye rentra dans son pays comme une héroïne, une Jeanne d’Arc rwandaise. La suite est connue: le successeur de Jean-Louis De Bruguière, Marc Tréviduc ainsi que ses successeurs les juges Nathalie Poux et Jean-Marc Herbaut, finissent par ordonner un non lieu, un non lieu dont les motivations politiques ne sont pas difficiles à déceler.

Le Rapport Duclert est donc une suite logique au démantèlement du dossier de l’attentat.
Mais ce qui m’a fait réfléchir sur ce comportement c’est qu’en lisant ce rapport, je me suis rendu compte de certaines choses étranges:

  • La France n’a vraiment jamais voulu apporter une aide décisive aux Forces Armées rwandaises (FAR) pour qu’elles viennent au bout de la rébellion du FPR: les différentes demandes du président Habyarima pour disposer d’une supériorité aérienne (hélicoptères) et des moyens d’artillerie, ont toujours été refusées,
  • La France s’est toujours contentée d’empêcher l’effondrement des FAR, sans vouloir réellement qu’elles prennent le dessus,

-Même cette aide à demi-teinte accordée par le président Mitterrand au président Habyarimana était conditionnée à des concessions multiples et des avancées démocratiques que le président rwandais a toujours acceptées allant jusqu’à nommer un gouvernement d’opposition qui lui était hostile en temps de guerre,

-Contrairement à certaines rumeurs, ce n’est pas le docteur Nsengiyaremye Dismas, premier-ministre d’alors, qui a chassé les Français du Rwanda mais la France qui se cherchait une sortie honorable, a offert ce départ au FPR tout en l’encourageant à une solution négociée avec le gouvernement rwandais,

-Les boîtes noires du Falcoln 50 abattu au dessus de Kigali avaient disparus de la circulation avant d’être retrouvées dans les placards des Nations Unies à New York, alors que ces boîtes avaient été récupérées par Paul Barril, un “mercenaire” français qui travaillait avec les services de renseignement extérieurs français,….

Tout ceci m’emmène donc à me poser sérieusement la question de savoir si la France n’est pas impliquée, elle ou certains de ses “agents”, dans cet attentat qui est l’élément déclencheur du génocide, avec des plans qui auraient peut-être mal tourné?
En lisant le rapport Duclert, on a comme impression que même aux yeux de certains responsables français, Habyarimana apparaissait comme l’obstacle majeur à la paix et à la démocratisation du pays, ce qui, évidemment était un lecture biaisée.

Sinon, comment diantre, un grand pays comme la France, pays des droits de l’Homme peut-elle sacrifier la vérité judiciaire, sacrifier la vérité historique, sacrifier l’honneur de ses soldats et ses hommes politiques dans le seul but de normaliser les relations avec un pays qui n’a même aucun intérêt économique ou stratégique pour la France? Les accusations de participation au génocide ne résistent pas à l’analyse et aux preuves et les menaces maintes fois brandies par le Rwanda d’inculper les haut responsables français pour génocide ou complicité de génocide n’auraient pas abouti à des condamnations devant un tribunal indépendant. Par contre, si le FPR possède des éléments qui vont dans le sens de ma supposition, cela peut faire l’effet d’une bombe et pousser le gouvernement Macron à tout faire pour normaliser les relations avec le Rwanda et enterrer une vérité qui risquerait de faire beaucoup de dégâts.
J’espère que d’autres mèneront cette réflexion qui pourra conduire à une validation ou non de cette thèse.

Emmanuel Mwiseneza, le 18 juin 2021

Paul Rusesabagina, who inspired Oscar-nominated film, facing prospect of life in Rwandan prison

It’s unclear precisely how Paul Rusesabagina ended up in Rwanda after flying from U.S. to Dubai.

Rwanda Hotel Rwanda Arrest
Paul Rusesabagina appears in front of the media at the headquarters of the Rwanda Bureau of Investigations building in Kigali in August 2020. Rwandan prosecutors on Thursday requested a life sentence for Rusesabagina, who inspired the film Hotel Rwanda after saving hundreds of people from the 1994 Rwandan genocide. He has been charged with terrorism, but his family says he’s facing mistreatment and an unfair trial. (The Associated Press).

Rwandan prosecutors on Thursday requested a life sentence for the man who inspired the film Hotel Rwanda as he faces terrorism charges, while his family asserts that he faces mistreatment and an unfair trial.

Paul Rusesabagina, once praised for saving hundreds of ethnic Tutsis from Rwanda’s 1994 genocide as a hotel manager, faces charges related to attacks by an armed group inside Rwanda in 2018 and 2019.

The nine charges include the formation of an irregular armed group, membership in a terrorist group and financing terrorism. Prosecutors seek to link him to activities that killed at least nine people.

Rusesabagina, a Belgian citizen and Texas resident, has denied the charges, arguing his case is politically motivated in response to his criticism of Rwanda’s longtime President Paul Kagame.

Abduction alleged

Rusesabagina alleges that he was abducted last year while visiting Dubai and taken to Rwanda, where he was charged. But a court ruled that he was not kidnapped when he was tricked into boarding a chartered flight.

Rwanda’s government has asserted that Rusesabagina was going to Burundi to co-ordinate with armed groups based there and in neighbouring Congo.

“My father Paul Rusesabagina is a political prisoner. He is accused of invented charges, and zero evidence against him has been presented in the Rwandan kangaroo court,” daughter Carina Kanimba tweeted after the prosecution sought the life sentence.

The family also has said Rusesabagina was being denied access to food and water, but Rwanda’s prison authority has denied it.

Global attention

Rusesabagina’s case has received global attention.

This month the Lantos Foundation for Human Rights and Justice said it had filed a formal submission in the U.S. recommending sanctions against Rwandan Justice Minister Johnston Busingye and the head of the Rwanda Investigation Bureau, Col. Jeannot Ruhunga, for their role in Rusesabagina’s detention.

Rusesabagina stopped appearing in court in March, saying he doesn’t expect justice after his request to postpone the trial to prepare his defence was rejected.

His attorney, Felix Rudakemwa, has asserted that Rusesabagina’s legal papers were confiscated by prison authorities.

The Oscar-nominated 2004 film Hotel Rwanda starred Don Cheadle as Rusesabagina. A year later, president George W. Bush awarded Rusesabagina the Presidential Medal of Freedom.

With files from CBC News

ABC

Rogue Rwandan Soldiers Abduct UPDF officer at Cyanika Border

Paul Kagame speaking to a military detachment of his army.

A group of Rwandan defense forces have kidnaped a Ugandan soldier at Cyanika border in Kisororo district in what officials say is an act of provocation.

Private Baruku Muhuhu a Uganda people defense force soldier attached to 32 battalion Nyakabande detach is suspected to have been kidnapped by the Rwanda peoples force last evening 12-June-2021at 550pm.

Security in Kisoro District says during a daily routine patrol along Chanika border in Chanika Town council, Baruku was left behind easing himself but never returned back which forced his fellow soldiers on duty to go back and search him but all in vein.

Baruku fell in an ambush by Rwandan soldiers who had crossed to the Ugandan side.

Security is reported to have deployed along Chanika border as efforts by Kampala to contact its Kigali counterparts to produce Pte. Baruku are still underway.

In recent past, Rwandan soldiers have been illegally crossing the international border into Uganda to abduct Ugandans living along the border sometimes for ransom.

Hundreds of Ugandans have lost their lives at the hands of the ruthless Rwandan soldiers with orders of shoot to kill Ugandans.

Currently, it is illegal for Ugandans to stay or work in Rwanda if you are not willing to talk ill against President Museveni and his government.

Most victims who have managed to come back to Uganda alive say if you cannot be anti-Uganda government in Kigali you risk being framed using trumped up charges like rape, defilement, drug abuse by the Rwandan security forces.

The lucky ones are arrested and declared prohibited migrants and dumped at the borders while others are sent to jails without trial or killed.

Despite the hostile treatment of the Ugandans by the Rwandan establishment, Kampala has remained open to solving the impasse diplomatically.  

Nancy Aheebwa

Scandale à l’ambassade des Pays-Bas au Rwanda.

La gouvernance rwandaise, ou, autrement et proprement dit, la dictature rwandaise, devient de plus en plus extrêmement gênante. Persécuter tous ceux qui lèvent la voix contre les injustices, ou les faire taire à tout prix, ce sont des méthodes qu’on a du mal à imaginer dans des pays démocratiquement avancés. Que ces méthodes soient mises en œuvre dans l’ambassade des Pays-Bas, on ne peut que s’en inquiéter.

Tout commence par des twitts d’une activiste des droits de l’homme, Denise Zaneza, qui informe l’ambassade des cas de violations de droits fondamentaux. Habituellement, c’est la meilleure façon de demander l’intervention des autorités diplomatiques, dont une simple réaction suffirait, ne fût-ce que signaler que “nous sommes au courant de”, ou encore, “nous suivons de près”…, des propos qui, on l’a vu, dissuadent souvent les violeurs de droits.

Sauf que cette fois-ci, le compte Twitter de l’activiste en question est bloqué par les employés de l’ambassade, exactement, comme le font les agents de l’état rwandais. Ou bien, pourrait-on en déduire que l’ambassade des Pays-Bas au Rwanda est sous le contrôle des services secrets rwandais ?

L’activiste, têtue dans sa passion, ne baisse pas les bras. Elle demande des explications au ministère des affaires étrangères du Royaume des Pays-Bas.

Donc, c’est de cette manière dont se comportent les employés de l’ambassade quand on leur parle des injustices au Rwanda !?

C’est très décevant et honteux de la part d’un pays démocratique comme le Royaume des Pays-Bas. Vous ne devriez pas fermer les yeux sur les violations des droits humains. Le Ministère des affaires étrangères ne peut pas tolérer cette attitude“, dit l’activiste dans son twitt en taguant le ministère des affaires étrangères des Pays-Bas.

Le ministère des affaires étrangères répond à l’activiste, et promet de mener une enquête pour savoir ce qui s’est réellement passé.

Un jour après, le ministère revient sur cette affaire scandaleuse.

Merci d’avoir patienté. L’affaire a été examinée en interne, on n’a pas pu vérifier les circonstances entourant le blocage de votre compte, mais nous tenons à vous informer du déblocage de votre compte maintenant”, signale le ministère.

A ce que l’on voit, l’employé qui avait bloqué le compte en question aurait réalisé la gravité de son acte, et aurait procédé au déblocage avant que ses supérieurs ne lui tombent dessus. Sûrement, quelque chose lui échappe. Avec la technologie à jour, une telle chose finit par être dévoilée. It is a matter of time.

Avec la politique d’apartheid en place à Kigali, les employés d’origine rwandaise dans toutes les ambassades à Kigali, sont minutieusement sélectionnés sans que les hautes autorités diplomatiques ne s’en aperçoivent. Certains de ces employés sont en même temps à la solde des services secrets rwandais.