Category Archives: Kizito MIHIGO

Harcelé jusqu’à la mort

Adulé, puis banni, le chanteur Kizito Mihigo est mort dans une cellule de la prison de Kigali. Ses mémoires, dont Knack a publié des extraits, montrent comment l’étau du pouvoir s’est resserré sur lui.

Accusé d’avoir voulu passer au Burundi pour rejoindre un mouvement armé, le très populaire chanteur rwandais Kizito Mihigo est mort quatre jours après son incarcération dans une cellule de la prison de Kigali (voir Le Vif/L’Express du 27 février dernier). Raison officielle : ” suicide “. Quelle troublante destinée pour ce survivant du génocide des Tutsis en 1994, alors qu’il n’avait que 12 ans. Il ne retrouvera jamais le corps de son père, tué par les milices génocidaires hutues. De cette horreur, et de toute sa vie d’après, il témoigne dans un texte rédigé clandestinement, et dont l’ancien journaliste de la VRT Peter Verlinden a publié des extraits dans l’hebdomadaire néerlandophone Knack le mercredi 18 mars.

J’ai éprouvé une profonde honte d’avoir collaboré avec un système aussi barbare. ” Kizito Mihigo, à propos du régime de Kigali.

Depuis le traumatisme du génocide, Kizito avait trouvé la résilience nécessaire pour construire une vie au service de la réconciliation entre les Rwandais. Animé d’une profonde foi chrétienne, il montre très vite des talents pour le chant. En 2001, il participe à la composition du nouvel hymne national. Le régime l’adore. ” En 2003, les plus hautes autorités du pays m’accordent une bourse pour des études de musique en Europe, écrit-il. Le président Kagame me confirmera plus tard, lors d’une rencontre privée, que c’est bien lui qui en a donné l’instruction. “

A son retour en 2010, le chanteur crée une fondation pour la paix. Débutent alors trois années de concerts à succès dans les stades et les églises. Il refuse toutefois de s’engager dans le FPR (Front patriotique rwandais, au pouvoir). ” A cause de mon engagement, les critiques se multiplient, surtout dans le camp des prorégime : “Qui est ce Tutsi rescapé du génocide qui fréquente tous les milieux ? Est-il vraiment tutsi ? Vraiment rescapé ? Il parle avec les génocidaires présumés…” Et moi, dans mon coeur, je me réjouis en disant : “Si ma musique peut créer un terrain de rencontre puis de réconciliation entre deux parties de ma communauté qui ne se rencontrent et ne se parlent jamais, alors c’est de cette façon que je vais servir Dieu.”

Quand tout bascule

Le 5 mars 2014, il lance sa nouvelle chanson, La Signification de la mort. Elle passe très mal en haut lieu. C’est que Kizito appelle à rendre hommage aux victimes du génocide des Tutsis, mais aussi aux victimes des crimes commis par le FPR. Sacrilège ! Ces victimes-là n’ont pas le droit d’être évoquées au Rwanda et ses chansons sont aussitôt interdites d’antenne. L’engrenage est lancé : ” Je reçois tous les jours des coups de fil de personnalités qui m’accusent d’avoir adopté un langage négationniste et révisionniste. ” Le chanteur reçoit des messages selon lesquels il pourrait être tué. ” Certains me conseillent de quitter le pays mais je n’en ai pas envie. “

Kizito raconte les pressions subies, notamment de la part d’Inès Mpambara, directrice de cabinet de Kagame, et de Bernard Makuza, vice-président du Sénat. La première le somme d’enlever la chanson de YouTube, de demander pardon au président Kagame et d’écrire une tribune dans les médias pour s’excuser. Elle aurait averti : ” Kizito, tu dois savoir que, si tu ne fais pas ça, tu es mort ! Tu comprends ? Si tu ne fais pas ça, tu es mort ! ” Même s’il lui est impossible de retirer la chanson de YouTube, Kizito Mihigo marque son accord et compose deux chansons moins polémiques en vue du 20e anniversaire du génocide.

Mais à la veille des commémorations, le 6 avril 2014, il est arrêté et détenu ensuite en plusieurs lieux secrets. Le 15 avril, il est interrogé par le redouté général Dan Munyuza . ” Tu devais mourir mais on t’a laissé en vie parce que tu nous as dit la vérité et tu as demandé pardon “, lui déclare l’officier dans l’entretien reconstitué par le chanteur. Dan Munyuza aurait ajouté : ” Alors, écoute bien si tu veux rester en vie. Tout ce dont on t’accuse, tu dois plaider coupable et demander pardon. Tu as compris ? Si tu fais ça, les choses deviendront faciles. Mais si tu cherches à entrer dans un bras de fer en niant les accusations, on te donnera la perpétuité et tu mourras en prison. “

Dans son livre, Kizito ne cache pas son ” dégoût ” du régime, qui remonte à janvier 2014, quand Paul Kagame avait publiquement cautionné l’assassinat de son ancien chef des services de renseignement Patrick Karegeya. Celui-ci, devenu opposant, avait été étranglé fin 2013 dans sa chambre d’hôtel en Afrique du Sud. ” J’ai éprouvé une profonde honte d’avoir collaboré avec un système aussi barbare “, écrit Kizito. Il ajoute : ” Les services secrets, la police et l’armée tuent et enlèvent des citoyens. Un ami rwandais m’en avait parlé lorsque j’étais en Belgique mais, à cause de mon fanatisme pour Kagame, j’avais toujours réfuté ses allégations. “

A l’ambassade belge de Kigali

Le chanteur est condamné à dix ans de détention pour complot. Au printemps 2018, il reçoit le signal d’une libération anticipée, sur fond d’un deal entre la France et le Rwanda pour la nomination de la ministre Louise Mushikiwabo à la tête de l’Organisation internationale de la francophonie. C’est Dan Munyuza, devenu chef de la police, qui l’en informe. ” Il me demande ce que j’aimerais faire après ma détention, rapporte Kizito. Je lui dis que je suis un chanteur et que j’ai une fondation, et que j’aimerais continuer ma vie ainsi. ” Dan Munyuza lui demande d’intégrer un volet ” sécurité ” dans sa fondation ” pour contrer ces gens qui sèment l’insécurité et veulent la guerre “.

Le 21 septembre 2018, Kizito rencontre le général au siège de la police. ” Il m’accueille avec le sourire en me félicitant d’avoir reçu la grâce présidentielle. Il me demande ensuite d’éviter tout ce qui pourrait me faire tomber dans le même problème car, selon lui, je n’aurais plus la “chance d’être emprisonné”. Je lui confirme que j’ai tout compris. Il m’interdit aussi de parler aux Blancs “. Kizito comprend qu’il ne pourra plus vivre en sécurité dans son pays ” aussi longtemps que le FPR est au pouvoir “.

Quinze jours avant sa mort, le musicien harcelé par le pouvoir aurait rencontré un diplomate de l’ambassade de Belgique pour envisager une demande d’asile. Selon Peter Verlinden, conseil lui aurait été donné de solliciter un visa à l’ambassade belge… de Bujumbura. Le voyage vers le Burundi, durant lequel il a été interpellé, aurait donc eu un tout autre objet que la version officielle. Le 17 février dernier, Kizito Mihigo était retrouvé pendu dans sa cellule, suscitant une onde de choc au Rwanda et dans toute la diaspora.

  •  Vif/L’Express du 19/03/2020
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James MUNYANDINDA writes to Ange KAGAME

Dear Madam Ange Kagame,
Covid 19 pandemic is not a big issue in Rwanda than your father Paul Kagame. Take an example, until now, COVID 19 had killed about 7,500 people around the globe.
But your father Paul Kagame had killed over 1 million people before and during the 1994 genocide in Rwanda, he Killed thousands of Hutus in Kibeho refugee camp in 1995 in Rwanda, and the same father of you killed over 6 million people in DR Congo.
Your father committed Hutu genocide in 1996-1997 according to the UN Mapping report of 2010.
Your father Killed his former boss General Fred Gisa Rwigema, he also assassinated former president Juvenal Habyarimana, Seth Sendashonga,Colonel Lizinde, Colonel Patrick Karegeya,Major Kiza,Dr Gasakure, and many others.
He attempted to assassinate General Kayumba Nyamwasa several times in South Africa and he recently killed our beloved Celebrity singer Kizito Mihigo.
Do you really think that COVID 19 pandemic is dangerous to Rwanda public than your father?
Don’t you see that your father Paul Kagame is actually a real pandemic to Rwandans?
Don’t you see that instead of joining World Health Organisation (WHO) campaign for educating people to clean their hands that you should instead join Rwandans to fight the actual pandemic which is your father?
We need to see you directing your efforts in fighting the horrible behaviours of your father of murdering innocent Rwandan people.

Your father is the actual pandemic to Rwanda than COVID 19.

James Munyandinda

Source: Facebook


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A son tour, Mushikiwabo crucifie Kizito Mihigo!

Le contraire aurait été étonnant. Après quelques semaines de silence imposé, Mushikiwabo ne va pas échapper à la question sur la mort de Kizito Mihigo. Comme on l’aurait deviné, Madame ne se donne pas la peine de feindre l’empathie envers celui qu’elle déshumanise pour le seul fait d’avoir réclamé la reconnaissance des victimes de crimes commis par le Front Patriotique Rwandais (FPR).

L’on reconnait la maîtresse de la diplomatie rwandaise au lendemain de la strangulation dans une chambre d’hôtel Sud-africain de l’ex chef espion rwandais, Patrick Karegeya. Comme tout âme bienveillante attribuait l’assassinat de Karegeya aux escadrons de la mort de Kagame, Mushikiwabo a fustigé ces accusations, sans pour autant manquer d’exprimer l’excitation (ou plus) que la mort de “l’ennemi” de son pays l’avait procurée.

Et qui pourrait oublier son arrogance inégalée lors du sommet France – Afrique tenu à Dakar en 2014? Lors de ce sommet le président français , François Hollande dans le temps, avait critiqué les dirigeants qui manœuvrent les Constitutions  de leurs pays en vue de s’éterniser au pouvoir. Mushikiwabo a vu le doigt pointé à Kagame, et a évacué les propos qui ne pouvaient que l’abaisser, sauf qu’elle s’en tapait, aussi longtemps qu’elle faisait plaisir à son chef. Une année plus tard Kagame a changé la Constitution pour se faire réélire président en 2017. Une autre histoire!

Cette fois-ci, Mushikiwabo tente de justifier l’assassinat de Kizito : “Ce jeune homme avait basculé dans une sorte de recherche de célébrité auprès de toute sorte d’individus qui n’étaient pas des gens qui voulaient du bien au pays”1.  En d’autres termes, la peine de mort “par pendaison” est décrétée à quiconque tente de (1) être une célébrité et/ ou (2) parle aux gens qui ne veulent pas du bien au pays. C’est bien noté Madame. Vous me rappelez un truc: j’ai entendu dire que le prétexte avancé lors du génocide contre les Tutsi était qu’ils s’associaient aux “individus qui n’étaient pas des gens qui voulaient du bien au pays”   et que, de ce fait, leur mort était justifiée. Je n’ai pas été d’accord avec ce prétexte, tout comme je n’achète pas vos conneries sur Kizito.

Chaste Gahunde


(1) Lemonde.fr


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US – trained rank among Kizito Mihigo’s assassins.

Testimonies about Kizito Mihigo’ death keep flowing in from all sides indicating who did what and in which circumstances it took place. The most important testimony comes from Kizito’s own audio recorded in 2016 and 2017 whilst in his detention facility also known as 1930 prison.

What we know so far:

Kizito’s assassination is a state’s crime. Green and Ward (2005) give us the most important definition of a state’s crime:

“illegal or deviant activities perpetrated by the state, or with the complicity of state agencies’. State crimes are committed by, or on behalf of nation states in order to achieve their policies”. 

The first mindest of the crime happens to be Mrs Ines MPAMBARA, a canadian of rwandan origin who as presidential cabinet director acted on orders from Paul Kagame, the president of Rwanda.

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Another prominent figure into this scandal is Lt Colonel Gérard NYILIMANZI, a US -trained military rank well known in ideological conferences aimed at trying to re-write the History based on fabricated stories and nonsensical myth-like  and virtual war expeditions that , he says, might have been carried out by Kagame and his rebel group.

He attended Karubanda Petit Séminaire in 1980’s, then Université Nationale du Rwanda where he studied English in Facult of Arts ( Faculté des lettres). He joined the Rwandese Patriotic Front (RPF) gorilla war and from 1994 he was promoted from Lieutenant to the rank of Major in 2005, to Lieutenant Colonel today. He also attended military training in the United States of America from where he is said to be brilliant.

Rwandans are longing for justice but are always confronted with a bunch of state agents armoured by political power such as Lt Colonel who are determined to take the wrong side of history. Time will come when they will have to answer for any single crime they committed.

 

Chaste Gahunde


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L’assassinat de Kizito Mihigo: Ines MPAMBARA risque la prison à vie.

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Depuis le 17 février 2020, le monde entier en général et les Rwandais en particulier n’ont cessé de pleurer le chantre de la réconciliation rwandaise, feu Kizito MIHIGO tué dans les locaux de la police rwandaise. Bien avant sa mort, pressentant le malheur qui le guettait, Kizito est parvenu à enregistrer le conte de son calvaire. Il a aussi pu sortir quelques manuscrits qui feraient objet d’un “bon” film d’horreur.

De son témoignage, nous connaissons désormais ses tortionnaires ainsi que tous leurs complices qui tôt ou tard ne pourront plus échapper à la justice. Parmi eux, une femme toute-puissante, seconde à la première dame du Rwanda: Inès MPAMBARA.

Directrice de cabinet du président KAGAME pendant près de 12 ans, Madame MPAMBARA se serait installée au Québec avec ses parents dans les années 1990 en provenance du Burundi, le pays d’exil de ses parents. Aujourd’hui elle a une double nationalité ( rwando – canadienne) à l’instar de son maître Kagame, rwando – ougandais.

Le Canada est intransigeant envers ses citoyens qui se rendent auteurs ou complices des crimes de guerre, génocides et crimes contre l’humanité, même si ces crimes sont commis en dehors des frontières. Ainsi l’article 6, de la loi sur les crimes contre l’humanité et les crimes de guerre (1)  stipule :

Quiconque commet à l’étranger une des infractions ci-après, avant ou après l’entrée en vigueur du présent article, est coupable d’un acte criminel et peut être poursuivi pour cette infraction aux termes de l’article 8:

a)génocide;

b) crime contre l’humanité;

C)crime de guerre.

Et l’article 8 :

 Quiconque est accusé d’avoir commis une infraction visée aux articles 6 ou 7 peut être poursuivi pour cette infraction si l’une des conditions suivantes est remplie :

a) à l’époque :

(i)soit lui-même est citoyen canadien ou employé au service du Canada à titre civil ou militaire,

(ii) soit lui-même est citoyen d’un État participant à un conflit armé contre le Canada ou employé au service d’un tel État à titre civil ou militaire,

(iii) soit la victime est citoyen canadien,

(iv) soit la victime est un ressortissant d’un État allié du Canada dans un conflit armé;

b)après la commission présumée de l’infraction, l’auteur se trouve au Canada.

Le paragraphe 3 de l’article 6 définit le crime contre l’humanité comme: meurtre, extermination, réduction en esclavage, déportation, emprisonnement, torture, violence sexuelle, persécution ou autre fait — acte ou omission — inhumain, d’une part, commis contre une population civile ou un groupe identifiable de personnes et, d’autre part, qui constitue, au moment et au lieu de la perpétration, un crime contre l’humanité selon le droit international coutumier ou le droit international conventionnel ou en raison de son caractère criminel d’après les principes généraux de droit reconnus par l’ensemble des nations, qu’il constitue ou non une transgression du droit en vigueur à ce moment et dans ce lieu“.

Quant aux peines, quiconque commet ce genre d’infractions, (dans le cas de Kizito MIHIGO, madame Inès MPAMBARA) est passible de l’emprisonnement à perpétuité.

Chaste GAHUNDE

 


(1) https://laws-lois.justice.gc.ca/fra/lois/  

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“Yolande MUKAGASANA’s remarks on Kizito MIHIGO made me sick” – Venant NKURUNZIZA.

“Kizito, I don’t judge your deed. See how your death is being exploited by the enemies of your homeland. Nothing is more destructive than never being satisfied with who you are and what you have.”

yomu

Yolande MUKAGASANA  

Reading the above statement of Yolande Mukagasana I become not only shocked but also sick. Imagine someone who doesn’t care about someone’s death but she cares only about how the so called enemies of KIZITO MIHIGO’s homeland believed in him for being the true man of peace and reconciliation!

It sounds like Yolande Mukagasana saw the unexpected, wondering how a simple Tutsi such as Kizito Mihigo was loved and respected by many Rwandans Hutu and Tutsi alike, inside and outside of Rwanda, and even by foreigners. Something which has never happened to any high authority. Continue reading

Mu ijwi rye bwite, KIZITO MIHIGO yavuze abamukoreye iyicarubozo.

Mu gice cya mbere cya filime mbarankuru, documentaire twateguriwe kandi tugezwaho n’umuryango mpuzamahanga uharanira uburenganzira bw’abanyarwanda , Global Campaig for Rwandans’ Human Rights ufite icyicaro mu Bwongereza.

 

 

Source: Global Campaign for Rwandans’ Human Rights

Lyon, France: Le tortionnaire de Kizito MIHIGO dans les remparts d’Interpol.

De sa propre voix, alors qu’il était en prison, feu Kizito Mihigo a déclaré qu’avant sa détention illégale, il avait été torturé, les généraux de l’armée et les hauts fonctionnaires, tels que les ministres, le vice-président du Sénat rwandais se sont relayés pour le torturer . Parmi eux Continue reading

An Interpol officer involved in Kizito Mihigo’s death.

In his own voice, while he was in prison, the late Kizito Mihigo stated that prior to his unlawful detention, he was tortured, the generals and those high ranking officials, such as ministers, the Vice President of Rwandan  senate took turn in torturing him. Notable Among them is a woman called Ines Mpambara, who was the chief of staff in Kagame’s office. Continue reading

“Négationniste” au sens rwandais.

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Ceux qui ne savent pas ce que ce terme signifie, quand il désigne des écrivains, des artistes, des hommes politiques ou des journalistes qui analysent et s’expriment sur les événements de 1994 au Rwanda, peuvent écouter Kizito Mihigo.

Feu Kizito explique très bien l’origine de cette insulte populaire que le régime de Kigali, ses sympathisants et ses soutiens utilisent à travers les médias, les sites internet clandestins, les réseaux sociaux, les livres, les articles de presse, les conférences publiques, contre ceux qu’ils haïssent, qu’ils veulent tuer et qu’ils maudissent.

Pour Kizito, « A chaque fois que tu évoques les autres victimes, des gens qui sont morts, du FPR, tu es totalement traité de négationniste et de révisionniste. (…) Je suis au courant qu’il y a beaucoup de Rwandais qui ont connu pas mal de violences qui ne sont pas encore reconnues comme étant un génocide… Il faut que chaque souffrance soit reconnue… ».

C’est précisément ce que je fais depuis 20 ans en publiant sur la tragédie du Rwanda et le drame du Congo-Zaïre et qui est exprimé clairement dans mon dernier livre : « Rwanda, la vérité sur l’opération Turquoise » .

Faire entendre la souffrance et les massacres de tous les Rwandais, quelque soit leur ethnie ou leur religion est ma ligne constante depuis 20 ans. Idem pour les Congolais. C’est pour avoir eu l’audace de faire cela, et de le faire sur le plan scientifique, documents et preuves à l’appui, que le régime de Kigali et ses thuriféraires me vouent aux gémonies et me traitent avec d’autres chercheurs comme Allan Stam, Christian Davenport ou Judi River de « Négationniste ». Pierre péan, Patrick Mbeko et d’autres écrivains sérieux ont essuyé la même insulte.

Est donc « négationniste », aux yeux du régime de Kigali et de ses amis, celui qui ose dire et prouver que les victimes de crimes contre l’humanité ou de génocide se trouvent dans tous les groupes ethniques du Rwanda et même chez les Congolais.

Faut-il souligner que ces derniers n’ont jamais pris part au conflit du Rwanda mais qu’ils sont exterminés chez eux par les troupes de Paul Kagame depuis 20 ans ?

L’usage du terme « négationniste », totalement insignifiant sur le plan de la recherche scientifique concernant le Rwanda n’a qu’un seul objectif : étouffer la vérité et discréditer, disqualifier, marginaliser, ostraciser, ceux qui poussent au questionnement, à la réflexion, à la réconciliation par la vérité au Rwanda.

Il faut haïr et éliminer, physiquement, socialement, intellectuellement, économiquement, tous ceux qui refusent, comme Kizito Mihigo, de choisir un groupe de victimes parmi les différentes victimes rwandaises. C’est pour cela que le régime de Kagame et ses amis traitent sans arrêt les chercheurs qui remettent en cause leur version erronée de l’histoire tragique du Rwanda de « Négationnistes ». Ce terme est leur unique système de défense dès qu’ils sont face à des révélations. C’est aussi leur arme privilégiée quand ils n’ont rien à dire, rien à apporter dans le débat scientifique désormais ouvert au niveau international.
Quand ils n’ont ni faits ni preuves à opposer à la science, quand ils sont outrés de voir leur version mensongère s’écrouler comme un château de carte, quand plusieurs chercheurs compétents et exigeants refusent de se soumettre à la doxa, ils les traitent de « négationnistes ».

Espérant ainsi qu’ils ne seront ni écoutés ni entendus. C’est l’arme du totalitarisme et de ceux qui qui sont réfractaires au débat intellectuel et scientifique. C’est ainsi qu’ils mènent, dans les universités et dans les médias, une guerre sournoise et violente, une guerre psychologique contre le savoir.

Leur spécialité reste l’invective, la violence verbale et la terreur. C’est ce qu’ils ont fait en traitant Kizito Mihigo de « Négationniste » et même de « terroriste ».
Lui, le pacifique, le rescapé tutsi de 1994, qui voulait que la souffrance et les massacres de tous les Rwandais soient pris en compte. Lui, Mihigo, qui était contre la discrimination entre les victimes, donnait la migraine au président rwandais. C’est pour cela, qu’on l’avait emprisonné. C’est pour cela qu’on l’a « suicidé ».

C’est pour les même raisons qu’ils ont mis mon ami Déo Mushayidi en prison. Lui aussi, rescapé Tutsi de 1994 et défenseur de la vérité pour toutes les victimes rwandaises de 1994, a été traité de « terroriste ». Ils ont traité mon cher Déo de « Négationniste », de « révisionniste » et de divisionniste ».

Le « Négationnisme » est une maladie contagieuse au Rwanda. Tout le monde peut l’attraper. Tutsi, Hutu ou Twa. Il suffit de parler des Tutsi, Hutu et Twa comme ayant, tous, été l’objet de crimes contre l’humanité en 1994. On devient rapidement « négationniste » et il n’y a aucun médecin pour vous soigner. D’ailleurs, les journalistes commencent à vous éviter, vos amis aussi. Bref, on devient suspect, infréquentable et porteur du coronavirus-Négationniste.

Comme Kizito Mihigo, Déo Mushayidi a toujours prôné la réconciliation entre Rwandais et exigé la vérité pour tous. Ils ont tout fait pour l’incarcérer et pour le faire oublier. Le monde entier a aujourd’hui oublié Déo alors qu’il est vivant dans une prison sordide au Rwanda. Soyons clairs, Déo Mushayidi est en prison et il ne faut pas nous dire qu’il s’est « suicidé ». Non !! Il n’a pas d’envie de suicide.

Les organisations des droits de l’Homme courageuses devraient chercher à le rencontrer et demander le réexamen de son dossier. Il a été fabriqué comme celui de Mihigo.

Mon ami Déo résiste en prison, dans l’indifférence générale, mais il ne veut pas se suicider. Je demande donc à tous ceux qui ont à cœur Kizito et son combat de se mobiliser pour la libération de Déo Mushayidi. N’attendons pas l’irréparable. Levons-nous ! Levez-vous pour Déo Mushayidi ! Du fond de sa prison, il a besoin de vous, il a besoin de nous.

Déo est un prisonnier d’opinion, c’est un martyr de la liberté, c’est un héros de liberté de la presse et de la liberté d’expression au Rwanda. Il purge une peine de prison à perpétuité alors que toute sa famille fut exterminée en 1994 et qu’il avait soutenu Paul Kagame. Quand il a commencé à s’exprimer sur la nécessité d’une commission vérité et réconciliation au Rwanda comme ce fut le cas en Afrique du Sud, Déo est devenu dangereux… C’est pour cela que je vous prie de ne pas oublier Déo….

Ne le laissons mourir en prison comme Kizito. Du fond de sa prison, il espère un regard, un geste d’attention et d’amour, une aide si petite soit-elle. Il a besoin de nous. S’il vous plaît faisons quelque chose pour Déo, l’autre Kizito encore en vie !

Dr Charles Onana, Ph D