Category Archives: Actualités

Le Parlement européen demande au Gouvernement rwandais de relâcher Rusesabagina.

Le Parlement européen vient d’adopter une résolution sur la situation des droits de l’homme au Rwanda, précisément sur le cas de Paul Rusesabagina. Le texte a été adopté par 660 voix pour, 2 contre et 18 abstentions.

Les détails la da résolution :

Résolution du Parlement européen sur le cas de Paul Rusesabagina au Rwanda

(2021/2906(RSP)

Le Parlement européen,

– vu ses résolutions antérieures sur le Rwanda, et notamment celle du 11 février 2021 sur le Rwanda: le cas de Paul Rusesabagina[1],

– vu la déclaration universelle des droits de l’homme,

– vu le pacte international relatif aux droits civils et politiques, qui a été ratifié par le Rwanda en 1975,

– vu la charte africaine des droits de l’homme et des peuples,

– vu les directives et principes sur le droit à un procès équitable et à l’assistance judiciaire en Afrique,

– vu la convention des Nations unies contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants,

– vu l’ensemble de règles minima des Nations unies pour le traitement des détenus («règles Nelson Mandela»), révisé en 2015,

– vu la déclaration de Kampala sur les conditions de détention en Afrique,

– vu le rapport du 25 mars 2021 sur le Rwanda du groupe de travail du Conseil des droits de l’homme des Nations unies sur la procédure d’examen périodique universel,

– vu les déclarations de la communauté internationale condamnant les irrégularités et dénonçant l’absence de procès équitables au Rwanda, notamment du gouvernement belge, du département d’État des États-Unis et du gouvernement britannique,

– vu les déclarations publiées par la Fédération des barreaux d’Europe, le Centre des droits de l’homme de l’Association du barreau américain et plusieurs organisations de défense des droits de l’homme reconnues,

– vu l’accord de Cotonou,

– vu la Constitution du Rwanda,

– vu les instruments des Nations unies et de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples,

– vu la convention de Vienne de 1963 sur les relations consulaires,

– vu l’article 144, paragraphe 5, et l’article 132, paragraphe 4, de son règlement intérieur,

  1. considérant que, le 29 septembre 2021, M. Paul Rusesabagina, militant des droits de l’homme, ressortissant belge et résident aux États-Unis, a été condamné à 25 ans d’emprisonnement par la chambre des crimes internationaux et transfrontaliers de la Haute Cour du Rwanda à la suite de son arrestation à Kigali le 31 août 2020; que M. Rusesabagina a fait l’objet de neuf chefs d’accusation liés au terrorisme et qu’il a été reconnu pénalement responsable des activités attribuées au Mouvement rwandais pour le changement démocratique/Front de libération nationale (MRCD-FLN), coalition de partis politiques d’opposition et son bras armé;
  2. considérant l’arrestation arbitraire et fallacieuse de M. Rusesabagina en août 2020, caractérisée par son transfert illégal au Rwanda, sa disparition forcée et sa détention au secret; considérant qu’aucun mandat d’arrêt n’a été produit en vue de son arrestation, contrairement aux conditions fixées à l’article 37 du code de procédure pénale rwandais de 2019, et qu’aucun acte de mise en accusation n’a été produit avant sa condamnation, en violation de l’article 68 du code de procédure pénale rwandais; que M. Rusesabagina a déclaré publiquement à plusieurs reprises qu’il ne pouvait pas rentrer dans son pays natal par peur de représailles;
  3. considérant que Johnston Busingye, ministre rwandais de la justice, a reconnu le rôle de son gouvernement dans la disparition forcée et le transfert de M. Rusesabagina en août 2020, dans le paiement du vol chargé du transfert et dans la violation du droit de M. Rusesabagina à un procès équitable; que, le 10 mars 2021, la Cour a jugé que le transfert de M. Rusesabagina était légal et qu’il n’avait pas été enlevé;
  4. considérant que, lors du prononcé du verdict, des éléments supplémentaires qui n’avaient pas été entendus par la Cour ou présentés en cours de procès ont été annoncés à propos de l’affirmation selon laquelle M. Rusesabagina avait fourni des fonds au groupe armé FLN; qu’une partie des éléments cités découlent de déclarations qui, selon M. Rusesabagina, lui ont été extorquées sous la contrainte et en l’absence de son avocat;
  5. considérant que l’équipe d’avocats qui avaient représenté M. Rusesabagina au départ n’avait pas été choisie par lui et que les avocats de son choix auxquels il avait fini par avoir accès à partir d’avril 2021 ont été empêchés de le rencontrer, ce qui est contraire à l’article 68 du code de procédure pénale rwandais;
  6. considérant que l’état de santé de M. Rusesabagina en détention a été jugé très préoccupant étant donné qu’il a eu un cancer et qu’il souffre de troubles cardiovasculaires; que, d’après ses avocats, il n’a pas pu se rendre à deux dépistages du cancer et que les autorités carcérales ont refusé qu’il ait accès au traitement prescrit par son médecin belge, provoquant des souffrances mentales et physiques, ce qui est contraire aux articles 12 et 14 de la Constitution rwandaise relatifs au droit à la vie, au droit à l’intégrité physique et à la protection contre les traitements inhumains ou dégradants;
  7. considérant qu’en septembre 2020, les autorités rwandaises ont omis d’informer les autorités belges de l’arrestation de M. Rusesabagina, en violation du principe d’assistance consulaire consacré par le droit international; que le Service correctionnel rwandais (RCS) a eu accès aux communications et aux documents juridiques échangés entre M. Rusesabagina et ses avocats; que plusieurs notes verbales ont été envoyées par le ministre belge des affaires étrangères à son homologue rwandaise afin de demander le respect des droits de M. Rusesabagina, mais que le gouvernement rwandais a refusé toute demande;
  8. considérant qu’en juillet 2021, les autorités rwandaises auraient utilisé le logiciel espion Pegasus du NSO Group pour tenter de viser plus de 500 activistes, journalistes et responsables politiques; que selon l’analyse de son téléphone par la police criminelle, le logiciel espion a également été utilisé pour infecter le téléphone de Carine Kanimba, fille de M. Rusesabagina; que les autorités rwandaises nient ce fait;
  9. considérant que le Rwandais est signataire de l’accord de Cotonou, qui dispose que le respect des droits de l’homme est une composante essentielle de la coopération entre l’Union européenne et l’Organisation des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique; que la consolidation de l’état de droit et le renforcement des droits de l’homme sont les grandes priorités de la programmation de l’Union européenne envers le Rwanda;
  10. considérant que la deuxième réunion ministérielle entre l’Union africaine et l’Union européenne aura lieu à Kigali les 25 et 26 octobre 2021;
  11. rappelle au gouvernement rwandais qu’il est tenu de garantir les droits fondamentaux, y compris l’accès à la justice et le droit à un procès équitable, ainsi que le prévoit la charte africaine des droits de l’homme et des peuples et d’autres instruments internationaux et régionaux en matière de droits de l’homme, dont l’accord de Cotonou, et notamment ses articles 8 et 96;
  12. souligne que le Rwanda doit garantir l’indépendance de sa justice et préserver celle-ci par sa Constitution et ses lois étant donné qu’il est du devoir de l’ensemble des institutions gouvernementales et des autres institutions de respecter et d’observer l’indépendance de la justice;
  13. rappelle que l’extradition d’un suspect vers un autre pays ne devrait avoir lieu que dans le cadre d’une procédure d’extradition supervisée de façon indépendante de façon à garantir la légalité de la demande d’extradition et à s’assurer que les droits du suspect à un procès équitable sont pleinement garantis dans le pays requérant;
  14. condamne dès lors avec vigueur l’arrestation, la détention et la condamnation illégales de M. Paul Rusesabagina, qui sont contraires au droit international et au droit rwandais; estime que le cas de M. Rusesabagina est l’exemple même des violations des droits de l’homme au Rwanda et remet en cause l’équité du verdict, qui serait dépourvu de garanties d’un procès équitable, contrairement aux bonnes pratiques internationales applicables à la représentation, au droit d’être entendu et à la présomption d’innocence;
  15. demande la libération immédiate de M. Rusesabagina pour des raisons humanitaires ainsi que son rapatriement, sans préjuger de sa culpabilité ou de son innocence; demande à la délégation de l’Union européenne au Rwanda ainsi qu’aux représentations diplomatiques des États membres de relayer cette demande avec force dans leurs échanges avec les autorités rwandaises;
  16. demande au gouvernement rwandais de garantir, en toutes circonstances, l’intégrité physique et le bien-être psychologique de M. Rusesabagina et de lui permettre de prendre son traitement habituel; insiste auprès du gouvernement rwandais pour qu’il respecte le droit du gouvernement belge d’apporter une assistance consulaire à M. Rusesabagina afin de garantir son état de santé et un accès digne de ce nom à la défense;
  17. déplore la situation globale des droits de l’homme au Rwanda et, notamment, la persécution ciblée des voix dissidentes; condamne les poursuites répondant à des motivations politiques ainsi que la poursuite des opposants politiques; demande instamment aux autorités rwandaises de garantir la séparation des pouvoirs, et notamment l’indépendance de la justice;
  18. invite le Service européen pour l’action extérieure, la Commission et le représentant spécial de l’Union européenne pour les droits de l’homme à renforcer le dialogue sur les droits de l’homme au plus haut niveau avec le Rwanda dans le cadre de l’article 8 de l’accord de Cotonou afin que le pays respecte ses engagements bilatéraux et internationaux; souligne que, dans le contexte des travaux internationaux en faveur du développement au Rwanda, il convient d’accorder une priorité bien plus importante aux droits de l’homme, à l’état de droit ainsi qu’à une gouvernance transparente et réactive;
  19. demande à la Commission de procéder à un réexamen critique de l’aide apportée par l’Union européenne au gouvernement rwandais et aux institutions publiques rwandaises afin de s’assurer qu’elle encourage pleinement les droits de l’homme et n’a pas de répercussions négatives sur les libertés d’expression et d’association, le pluralisme politique, le respect de l’état de droit et la société civile indépendante;
  20. charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil, à la Commission, au vice-président de la Commission et haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, au représentant spécial de l’UE pour les droits de l’homme, au président de la République du Rwanda, au président du parlement rwandais ainsi qu’à l’Union africaine et à ses institutions.

 Source: europarl.europa.eu

Paul Kagame asigaye ari mu gucuruza abana (abasirikari) b’u Rwanda nk’abacakara

Perezida wa Mozambique Nyusi aherutse mu Rwanda kuza kubwira Paul Kagame ko akeneye ko ingabo zitwa iz’u Rwanda zijya muri Mozambique guhondagura inyeshyamba zo bita ngo ni umutwe w’iterabwoba.

Paul Kagame yahise yoherezayo batayo ebyiri zigizwe n’abasirikare 1,000.

Urwego izi ngabo zagiyemo muri Mozambique ni agahoma munwa:

  1. Zoherejwe nk’ingabo za Paul Kagame ku giti cye. Kuko nta rwego rw’igihugu urwo arirwo rwose rwigeze rubigiramo uruhare. Urugero; abiyita intumwa za rubanda ntabwo bigeze bemeza cyangwa ngo bajye impaka kw’iyoherezwa ry’abana bu Rwanda kujya kumena amaraso yabo mu kindi gihugu no kureba inyungu u Rwanda rwazakuramo.
  2. Nta munyarwanda numwe uzi amafaranga Paul Kagame acuruza ku isaha buri musirikare witabiriye imirwano.
  3. Nta munyarwanda numwe uzi amafaranga Paul Kagame azajya yishyurwa kuri buri musirikare uzakomerekera ku rugamba rwa Nyusi, uzamugarirayo ndetse n’uzapfirayo.
  4. Buri munyarwanda wese ufungutse ubwonko arabibona ko Paul Kagame asigaye ari mu bucuruzi bwo gucuruza abana b’u Rwanda nk’abacakara. Ibibaye kuri aba basirikare bagiye kwiyahurira Nyusi na Kagame byanabaye no ku bana b’u Rwanda boherejwe kwiyahurira ibirombe bya zahabu byahawe Paul Kagame na bampatsibihugu mu gihugu cya Central Africa.
  5. Aba basirikare bafite ababyeyi, ariko ntanigipfumure Kagame azaha abababyeyi babyaye ibi bicuruzwa bye, aba basirikare bafite abagore n’abana, ibaze aba bagore bagiye kugirwa abapfakazi abana babo bakaba impfubyi baroshywe na Paul Kagame mu rugamba rwa Nyusi, rudafitiye ingungu u Rwanda, ahubwo rugamije kwinjiriza Paul Kagame wenyine akayabo k’amadorari.
  6. Abanyepolitike cyane cyane abari mu gihugu kuki umuzimu wo gukunda igihugu utabakukiramo bakamagana ku mugaragaro aya marorerwa arimo gukorwa na Paul Kagame?
  7. Kuki abarikare bakuru mu ngabo zitwa ngo ni iz’u Rwanda bakomeje kujejetwaho n’ubugwari?
  8. Aya marorerwa akomeje gukorwa na Kagame arareba buri munyarwanda wese kandi agira ingaruka mbi kuri bose. Kuki abanyarwanda tudatsinda ubwoba tukarwanya ikibi?

Birababaje cyane.

James Munyandinda

Vendredi de gratitude avec Ariane Mukundente

Vendredi de gratitude: Felicula Nyiramutarambirwa, la pionnière

Felicula Nyiramutarambirwa

Pour ce vendredi de gratitude, je vous présente une femme hors du commun au nom de Felicula Nyiramutarambirwa que j’ai eu le privilège de connaître personnellement. Déjà très jeune, je me suis rendue chez elle avec sa sœur religieuse, Petite sœur Monica de Jésus. Elles habitaient une maison nichée dans un champ de bananier. Je n’ai jamais oublié mon passage en ce lieu car je n’avais jamais vu des bananiers aussi hauts et serrés en si grand nombre les uns sur les autres. Avec le vent, leurs feuilles faisaient un bruit énorme, le lourd bruissement produit par une véritable forêt de bananiers. Et non, ce n’était pas à Kibungo mais bien à Gitarama, dans la commune de Mukingi. Un bon souvenir que je garde dans ma tête avec celui de sa maman si accueillante et à l’affection débordante.

Telle mère, telle fille : je n’ai jamais vu quelqu’un d’aussi fort caractère, courageuse, charismatique, aimable, rassembleuse… bref une leader-née que Felicula Nyiramutarambirwa. Et son parcours est impressionnant. Elle était auxiliaire de l’Apostolat, ce qu’on appelait communément ‘’abakobwa ba Musenyeri’’. Elle fut professeure et directrice de l’École sociale de Karubanda à Butare, une école secondaire pour jeunes filles. Elle a quitté la direction de l’école quand elle fut élue Députée au Conseil National de Développement (CND) pour représenter la préfecture de Gitarama où elle remplit cette fonction avec brio, en vraie représentante du peuple.

Felicula Nyiramutarambirwa avait le courage de penser en dehors du système, de le remettre en cause, et surtout de modifier le statu quo. Elle n’avait pas peur de sortir des sentiers battus pour trouver des solutions innovantes. C’est pour cette raison qu’elle a bataillé, malgré l’échec de ses efforts, contre la dot à la rwandaise car elle considérait que la femme était traitée telle une marchandise. Elle avait une confiance en elle qui suscitait l’admiration. Felicula Nyiramutarambirwa savait ce qu’elle voulait et ce qu’elle pouvait apporter aux autres en faisant preuve d’un leadership orienté vers le résultat. Elle n’en considérait pas moins les avis des autres tout en nourrissant les relations personnelles qui construisent les équipes soudées par l’atteinte d’objectifs communs.

Félicula Nyiramutarambirwa montra son leadership, notamment, en réunissant les parents de quatre communes, Mukingi, Tambwe, Ntongwe et Kigoma de la région de Gitarama pour fonder en 1988 une école secondaire privée, le Groupe Scolaire Indangaburezi, de Ruhango. Son premier Directeur n’était autre que le journaliste de la VOA Venuste Nshimiyimana qui lança l’école avec 80 élèves alors qu’elle en compte aujourd’hui près de 2500, allant du cycle secondaire à l’université. L’église fournit le terrain et l’école fut construite à crédit par feu Ignace Rulinda (RIP) qui avait beaucoup d’affection pour Felicula Nyiramutarambirwa.

Felicula Nyiramutarambirwa fait partie des trois samaritaines qui ont eu l’initiative de venir en aide aux femmes du Rwanda en détresse en fondant l’organisation Umushumba mwiza – Le bon Pasteur. L’idée même en est attribuable à une autre grande dame au grand cœur, Thérèse Mujawayezu, qui en a fit part à son amie la Reine Gicanda Rosalie ainsi qu’à la Députée Felicula Nyiramutarambirwa. Les trois compères en ont recruté sept autres, dont trois prêtres, et ce sont ces dix âmes charitables qui en sont venus à créer l’association du Bon Pasteur.

Mais pour beaucoup, la réalisation la plus spectaculaire de Nyiramutambirwa est la création en 1987 au Rwanda, avec la complicité de près de 30 personnes, d’une institution de Microfinance appelée DUTERIMBERE. Cette dernière existe toujours et compte parmi les plus importantes au pays. Afin de bien saisir l’ampleur des retombés de ce projet et l’impact de Felicula Nyiramutarambirwa sur la vie des gens, il suffit de lire ces quelques mots de l’américaine Jacqueline Novogratz, fondatrice et PDG d’Acumen, une association à but non lucratif américaine pour aider les pauvres par la promotion de l’entreprenariat:

” 1986. Kigali, Rwanda. I am standing in a field on a blue-sky day, surrounded by tall, yellow sunflowers. I am a twenty-five-year-old former banker dressed in a flowery skirt, wearing flat, mud-speckled white shoes, my head filled with dreams of changing the world. Beside me is an apple-cheeked, bespectacled nun in a brown habit smiling broadly. Her name is Felicula, and I adore her for taking me under her wing. Along with a few other Rwandan women, she and I are planning to build the first microfinance bank in the country. Today, we’re visiting a sunflower oil-pressing business, the kind of tiny venture our bank might one day support. We plan to call the microfinance organization Duterimbere meaning “to go forward with enthusiasm.”

All I see is upside.

  1. Kigali, Rwanda. I am standing at an outdoor reception on a starry night, surrounded by men and women in dark suits. I am the fifty-five-year-old CEO of Acumen, a global nonprofit seeking to change the way the world tackles poverty. Rwanda’s president, Paul Kagame, and his top ministers are at the reception to meet potential investors in a new $70 million impact fund Acumen is building to bring solar electricity to more than ten million low-income people in East Africa ”.

Ces mots sont extraits de son livre “Manifesto for a Moral Revolution”. Et voilà! Quoi dire de plus? Le Rwanda a de quoi être fier de cette femme exceptionnelle qui a changé la vie de beaucoup de gens de son vivant et même au-delà, jusqu’à aujourd’hui. Malheureusement, comme bien d’autres héros, Felicula Nyiramutarambirwa connut une fin tragique, en 1989. Elle est tuée dans un accident de voiture aux circonstances encore non élucidées. Peu de temps après sa mort, le directeur du Groupe Scolaire Indangaburezi a mobilisé les membres de l’organisation ainsi que d’autres rwandais pour mettre en place la Fondation Felicula Nyiramutarambirwa ayant pour objectif de poursuivre son œuvre d’éducation auprès des enfants rwandais.

Toutefois, alors que le communiqué annonçant la tenue de l’assemblée constituante de la Fondation venait de passer à la radio nationale et que des bienfaiteurs avait déjà commencé à verser leurs contributions, des responsables des Services de renseignements sont venus solliciter le report des assises. Le directeur a tout bonnement refusé. Par après, l’évêque de Kabyayi, Monseigneur Thaddée Nsengiyumva, s’est déplacé à Ruhango pour demander au directeur de reporter la création de la Fondation. Monseigneur Thaddée a également exigé qu’un autre communiqué soit transmis à la radio pour annuler la première annonce. On évoquait alors que la création de la Fondation pourrait entraîner des émeutes. Le régime soupçonnait également, sans chercher vraiment à l’expliquer, que le nouvel organisme risquait de jeter les bases à la création d’un parti politique qui pourrait fédérer les gens de la région de Gitarama.

Et voilà comment la paranoïa empêcha qu’une belle action voit le jour, et ce au nom de Felicula Nyiramutarambirwa. Qu’importe, ses œuvres d’hier à aujourd’hui parlent d’elles-mêmes. C’est l’une des femmes rwandaises qui, par ses actions remarquables, mérite que son nom figure avantageusement dans la liste des Héros du pays. C’est avec humilité que je vous demande de rendre hommage à cette dame aux valeurs humaines hors du commun. Une véritable inspiration pour les jeunes filles rwandaises. En ce qui me concerne, je salue son engagement en politique comme grande pionnière. Ce sont des femmes comme Felicula Nyiramutarambirwa dont nous avons besoin. Des femmes de conviction au service du peuple.

Felicula Nyiramutarambirwa, niyubahwe!

Ariane Mukundente

Résolutions du congrès du Parti Ishema qui s’est tenu à Paris du 1 au 3 Juillet 2021.

RWANDA: Madame Nadine Claire KASINGE annonce sa candidature aux présidentielles de 2024

NOUS NE CEDERONS JAMAIS AUX CAPRICES DU FPR QUI NOUS POUSSE A ABANDONNER NOTRE LUTTE POLITIQUE LEGITIME.

Résolutions du congrès du Parti Ishema qui s’est tenu à Paris du 1 au 3 Juillet 2021

************************************************************

Vu les articles 46, 50, 51 et 52 des statuts du parti adoptés le 28 avril 2013 concernant les prérogatives du Congrès du Parti Ishema du Rwanda et les articles 59, 60, 61 et 62 du Règlement d’ordre intérieur du 28 janvier 2018 en sa dernière version ;

Nous Abataripfana et Indemyarugamba réunis en congrès ordinaire du Parti Ishema tenu du 1er au 3 juillet 2021 ;

Après de longues discussions et des échanges constructifs sur les problèmes cruciaux auxquels font face les Rwandais aujourd’hui, problèmes résultant essentiellement de la dictature fondée sur le mensonge et la terreur, dictature qui tue, terrorise, appauvrit, vole et spolie le peuple rwandais ;

Ayant constaté que le parti unique FPR-Inkotanyi a pris le pouvoir par les armes et instrumentalise le génocide pour s’éterniser à la tête du pays au détriment des valeurs et principes républicains et démocratiques que le peuple a adoptés ;

Faisant état de la situation que les hommes et femmes politiques de l’opposition endurent au quotidien, leurs droits étant bafoués, qu’ils sont terrorisés, accusés injustement, emprisonnés, portés disparus et/ou assassinés ;

Vu que le parti FPR-Inkotanyi a choisi de gouverner le pays selon le modèle du régime monarchique révolu, ignorant à dessin les exploits des Pères de la République et leur lutte acharnée finalement couronnée par le Référendum du 25 septembre 1961 qui a confirmé la volonté du peuple de rejeter la monarchie et ses pratiques tyranniques ;

Vu qu’aujourd’hui ce même peuple est de nouveau privé des acquis de la République ;

Rappelant au peuple rwandais que le parti FPR-Inkotanyi a montré son intention de fermer l’espace politique à jamais en nous refusant à deux reprises l’entrée au pays pour participer à la vie politique bien que cela soit notre droit inaliénable reconnu par la Constitution du Rwanda et les accords internationaux ratifiés par le Rwanda ;

Le Congrès décide de ce qui suit :

  1. Ne jamais renoncer au droit d’aller mener notre lutte politique au Rwanda jusqu’à ce que le pouvoir soit remis entre les mains du peuple. Nous refusons de donner au FPR le CADEAU PRECIEUX d’abandonner le combat pacifique pour la démocratie.
  2. Participer à toutes les élections. A cet effet, nous élisons et présentons au peuple rwandais et au monde entier le candidat qui représentera le parti Ishema aux élections présidentielles prévues en 2024 en la personne de Madame Nadine Claire KASINGE.
  3. Présenter au peuple notre projet “Démocratie des jumeaux” amélioré afin de mettre fin au cycle vicieux rwandais de violences basé sur le manque de la volonté politique de partager le pouvoir entre hutu et tutsi.

Le Congrès demande :

a.   Aux organisations internationales : L’organisation des nations unies (ONU), L’Union africaine (UA), L’Union Européenne (UE) et toutes les autres organisations de nous soutenir dans notre lutte de mener le Rwanda à un changement pacifique nécessaire.

b.  A tous les hommes et femmes politiques rwandais de se rallier à notre cause pour l’ouverture du terrain politique au Rwanda jusqu’à ce que le pouvoir soit remis entre les mains du peuple.

Fait à Paris le 04 juillet 2021

Valence Maniragena

Porte-parole du Congrès

Des Tutsis emprisonnés pour génocide au Rwanda pour avoir refusé de faire partie des menteurs.

Les accusés de génocide en comparution devant les juges Gacaca

Introduction

Quand on parle de procès de génocide commis contre des Tutsis, on im plique implicitement des Hutus qui ont été jugés et condamnés à des années de prison. Evidemment, c’est compréhensible car les victimes étaient en général des Tutsis proches de ceux qui avaient attaqué le pays en 1990 et qui gagneront la guerre après 4 ans de lutte. Cependant, étant donné les abus auxquels se livreront les juges, certains Tutsi honnêtes refuseront d’être de faux informateurs et seront punis. Qu’est-ce qui a poussé ces vaillants hommes à transcender les clivages ethniques et à rester intransigeants bon gré mal gré ? Ces lignes abordent succinctement cette rare réalité.

1.Les faits

Safari est tutsi et certains de ses frères sont partis rejoindre la rébellion du FPR et le quartier en est conscient car ces jeunes ne sont plus visibles dans le quartier des pauvres de Kiyovu.

D’ailleurs son petit frère aura joué un grand rôle dans la libération de certaines victimes qui séjournaient à la paroisse Sainte Famille car comme il habite dans la localité, il leur a montré les chemins les plus discrets.

Dans sa cachette, Safari était avec d’autres Tutsis, dont un vieil homme qui lui a donné son testament lui demandant de le transmettre à ses enfants s’il en sort vivant; Safari fait de même.

Soudain, une bombe disperse les fugitifs et le vieil homme est ensuite tué mais Safari en sort indemne.

Lors des procès gacaca, Safari qui a recouvré ses fonctions de président laïc de la paroisse Sainte Famille et ayant épousé une femme hutue est appelé à témoigner contre les hutus qui ont tué des personnes dans leur quartier. Il a révélé ce qu’il savait mais il a refusé de témoigner contre des accusés innocents et cela a déclenché la colère de certains extrémistes qui se sont mis à le scruter et ont découvert qu’il ne peut pas jouer leur jeu tant que sa femme est une hutue et qu’il s’attache à l’église catholique  dont le rôle dans le génocide est évident selon eux.

Ils en profitent pour exploiter le testament qu’il a reçu du vieillard décédé et lui demandent d’expliquer les circonstances de sa mort en mettant de côté le fait qu’il a été tué plus tard lorsque le fugitif avait été dispersé par les bombes. Il est condamné à 17 ans de prison. de prison et à 19 ans en appel.

K.S est un habitant tutsi de Bumbogo dans la campagne de Kigali, aujourd’hui district de Gasabo dans la ville de Kigali. Lors du procès de Kamuhanda Jean de Dieu qui était ministre dans le gouvernement nommé après le crash de l’avion du président Habyarimana Juvénal, le ministère de la justice l’a invité à faire partie des témoins qui déposaient devant le TPIR. Il répondit qu’il était chrétien et qu’il ne connaissait pas cet homme et qu’il n’avait rien à témoigner sur son cas. Les agents du ministère lui ont dit qu’ils étaient au courant mais qu’il était mieux indiqué car il est originaire de la même région que l’accusé et que ce fait suffit à convaincre le juge et mieux encore qu’ils lui livreront ce qu’il dira devant le tribunal. Il a catégoriquement rejeté l’offre et est rentré chez lui. Lors des procès Gacaca de leur région, il est étonnamment accusé d’avoir aidé des criminels hutus lors du génocide et il est condamné à 17 ans de prison. Sa fille que nous avons rencontrée a raconté que le père n’a pas été jugé pour faits de génocide étant donné qu’il s’était caché avec d’autres Tutsis en fuite et n’a commis aucun acte de complicité mais il est vraiment puni pour avoir entendu des secrets d’Etat et n’avoir pas accepté la mission qui lui a été confiée ; que l’emprisonnement est inférieur à ce qu’il devrait subir pour une telle inconduite vis-à-vis du régime.

M.J.P est un Tutsi rescapé du génocide et était dans une session Gacaca qui remplissait les listes des accusés de génocide dans le secteur Mutete et un faux témoin l’a cité parmi les victimes d’un voisin qui a été dénoncé. Demandant la parole, il réfuta toutes les déclarations du témoin et comme preuve tangible; il déclara que le nom d’une victime prétendument tuée lui appartenait et invita le tribunal à éviter de telles personnes car elles serviraient à tromper toutes les décisions attendues de lui. Lors du procès des Gacaca, MJP. est accusé d’avoir assisté à une réunion de milices Interahamwe qui préparaient des tueries dans la région ; cet ancien faux témoin dont les déclarations avaient été réfutées fait partie des témoins l’accusant de faits et il est condamné à 10 ans de prison.

Les illustrations sont nombreuses, mais ces trois suffisent à rendre compte du phénomène oublié.

2.Analyse

Ce cas précis des Tutsis qui n’ont pas accepté l’instrumentalisation des procès gacaca pour réprimer tous les Hutus comprenant même des innocents est une autre preuve tangible de l’échec de ce système extrajudiciaire gacaca. En effet, les opposants aux gacaca craignaient que le recours aux juridictions gacaca – traditionnellement réservées aux petits litiges civils – ne minimise la gravité des crimes. Certains se sont également demandé si les citoyens ordinaires, souvent sans instruction et sans formation juridique formelle, avaient les compétences nécessaires pour gérer les procès et appliquer correctement les lois nationales. D’autres craignaient que les parents et amis ayant des liens étroits avec la communauté ne soient indûment influencés et fassent preuve de partialité dans leurs décisions, créant ainsi de nouveaux conflits et tensions.

Les partisans des gacaca se sont opposés à ces réserves et ont finalement gagné. Ils ont souligné que l’utilisation des gacaca pour les crimes de génocide ne banaliserait pas les crimes, mais forcerait plutôt les communautés à traiter les crimes au niveau où ils ont été commis et aiderait à mettre fin à l’impunité localement. Ils ont également fait valoir que les citoyens ordinaires pourraient être formés pour appliquer correctement la loi et pourraient recevoir l’assistance d’avocats si nécessaire. Certains membres ont déclaré que la tenue des procès en public réduirait le risque que les juges prennent parti et découragerait les membres de la communauté de faire de faux témoignages. Dans leur réflexion, les avantages de l’utilisation des gacaca pour individualiser la culpabilité, pour dissiper l’idée que tous les Hutus ont commis un génocide et pour donner aux Rwandais ordinaires un rôle actif dans la justice pour le génocide l’emportaient de loin sur toutes les limitations potentielles.

Cependant, de nombreuses lacunes peuvent être attribuées au compromis le plus important fait en choisissant d’utiliser les gacaca pour juger les affaires de génocide : la restriction des droits à un procès équitable de l’accusé. Bien que ces droits soient garantis à la fois par le droit rwandais et le droit international, les lois gacaca n’ont pas mis en place de garanties adéquates pour garantir que tous les accusés comparaissant devant les juridictions gacaca bénéficieraient d’un procès équitable. Les lois gacaca ont tenté de trouver un équilibre en protégeant certains droits, notamment le droit d’être présumé innocent jusqu’à preuve du contraire ; en modifier d’autres, comme le droit de disposer d’un temps suffisant pour préparer sa défense ; et sacrifier complètement les autres, y compris le droit à un avocat. Des dizaines de cas mentionnés montrent comment ces manquements à une procédure régulière ont directement contribué aux irrégularités des procès gacaca. Le gouvernement a fait valoir que les droits traditionnels à un procès équitable n’étaient pas nécessaires parce que les membres de la communauté locale – qui ont été témoins des événements de 1994 et savaient ce qui s’était réellement passé – participeraient aux procès et interviendraient pour dénoncer les faux témoignages d’autres membres de la communauté ou la partialité des juges. Contrairement à ces attentes, cependant, les Rwandais qui ont été témoins de procédures injustes ou partiales ont décidé de ne pas s’exprimer parce qu’ils craignaient les répercussions potentielles (allant des poursuites pénales à l’ostracisme social) et ont plutôt participé passivement au processus gacaca. Sans une participation populaire active, les procès étaient plus facilement manipulés et ne révélaient pas toujours la vérité sur les événements qui se sont passés au sein des communautés locales.

Conclusion

Certaines personnes courageuses se sont échappées du panier ethnique et ont combattu sans crainte l’injustice à leurs risques et périls comme c’est le cas de Karasira qui fait face à des poursuites pénales pour avoir dit la “vérité”. Et ce cas de Tutsi qui a rejeté le mensonge commun est un fait supplémentaire aux multiples lacunes et échecs des procès pour génocide qu’il importe de dénoncer haut et fort: violations fondamentales du droit à un procès équitable et limitations de la capacité des accusés à se défendre efficacement ; une prise de décision erronée (souvent causée par les liens des juges avec les parties dans une affaire ou des idées préconçues sur ce qui s’est passé pendant le génocide) conduisant à des allégations d’erreurs judiciaires ; des affaires fondées sur ce qui semblait être des accusations inventées de toutes pièces, liées, dans certains cas, à la volonté du gouvernement de faire taire les critiques (journalistes, militants des droits humains et fonctionnaires) ou à des différends entre voisins et même parents ; l’intimidation des témoins à décharge par des juges ou des fonctionnaires ; corruption des juges pour obtenir le verdict souhaité ; et d’autres irrégularités graves de procédure.

The Rwandan Lawyer

NK’UMUNTU WARI MEMBRE WA APR INKOTANYI, NSABYE IMBABAZI AIMABLE KARASIRA

Banyamuryango ba APR INKOTANYI, cyera nyakwigendera yasabye abahutu gusaba imbabazi z’ibyaha bya ba se na basekuru kugirango bitandukanye n’izo nkozi z’ibibi zarimbuye imfura. Nanjye ni muri urwo rwego nitandukanije n’izo nkozi z’ibibi zo muri APR zishe umuryango wa Karasira Aimable, wari warokotse genocide. Uretse na Karasira, ndasaba n’imbabazi n’undi wese izo nkozi z’ibibi zahemukiye zikamwicira abari barokotse genocide. Kandi ndasaba kuboneraho kubwira abandi ba member ba APR kuboneraho gusaba imbabazi z’imiryango yacu yishwe n’ibikoko twabanaga, bari barokotse genocide, nka mukuru wanjye kwa data wacu Bayingana. Namwiboneye n’amaso yanjye ndi muri convoy agiye i Byumba n’izindi mpunzi, sinongeye kumubona ukundi. Ba comrades mwese nanjye nkeneye pole!

Biriya bintu byakorewe Karasira ntibyari bikwiye. Yari akwiye gusabwa imbabazi ndetse agahabwa n’indishyi z’akababaro z’umuryango we bishe. Turiya dufaranga bavuga ngo bamusanganye, byagombaga kubashimisha ahubwo bakamwongerera, bakamuhumuriza , bakamufata mu mugongo, bakagerageza kumusana umutima.

Ntabwo bagomba kumufata nkatwe twanyazwe inyana n’ibiziriko. Uriya ni muto akeneye gusabwa imbabazi. Niba bamushinja gukorana n’ibipinga, ese niba ibyo bipinga bimuha pole urumva yaba umutindi wanga umugirira neza!

Karasira nta gikorwa kibi yakoze ahubwo arazira ko yiciwe. Wenda ibyo yaririmbye byababaje abana b’imfubyi ba nyakwigendera, aho avuga ko atazakumbura se ubabyara kuko ariwe wari ukuriye abamwiciye.

Ibyo byose ni ibintu byumvikana, abivuga mu rwego rwo gutaka. Ubwe yivugiye ko aba ku miti y’agahinda. Kuki mumushinyagurira aho kumusaba imbabazi? Ese ubwo aguye muri mabuso mwazavuga iki imbere y’abagabo, payback yanyu ibagezeho? Barabashuka ngo ni mukande abantu ntimumenye ko muri gutoza abandi. Ibyo ni ubujiji, si uko umuntu akora. Ineza ni yo yonyine yabategurira amaherezo meza.

Erega utwo tuntu twose muba mukora ndatubona nkagerageza kubumva kuko ibyanditswe bidakuka. Ariko kubera ayo manyanga mwongeraho, ntibishobora kubahira. Uko mukorera abandi payback ni ko murushaho kuremereza iyanyu.

Abantu mugirwa inama naTom Ndahiro, civiliani muri abasirikari, akabaragira nk’ihene! Kuko aziko muri ibisazi, azi aho gukanda mukaka nk’ishanyarazi! Na bariya bagore batakigira umutima wa kibyeyi, baravuga mukumva? Mwagishije inama ba nyoko na ba nyokosenge ko bamwe mukibafite?! Nibabagira inama nk’iza bariya bagore, tuzamenya ko hapfuye inka n’ingoma.

Thomas Sankara

Vendredi de gratitude avec Ariane Mukundente

Vendredi de gratitude : La résiliente Ingabire Umuhoza Victoire

Vendredi de gratitude : La résiliente Ingabire Umuhoza Victoire

La quasi majorité des personnes que j’ai présentée jusqu’à maintenant pour mes vendredis de gratitude sont des hommes. Le Rwanda est un pays patriarcal où la femme était toujours effacée. C’est pour cela qu’on n’a pas vu beaucoup de femmes rwandaises qui peuvent rivaliser avec les hommes dans leur carrière, sauf tout récemment après 1994. C’est ainsi que pour mon vendredi de gratitude d’aujourd’hui, j’ai le plaisir de présenter une femme très courageuse, Mme Umuhoza Ingabire Victoire.
Femme politicienne, elle suscite beaucoup de réactions. Elle est violemment calomniée par ses adversaires politiques et admirée par les autres pour son courage et sa résilience. Une chose est sûre c’est une personnalité qui ne passe pas inaperçue, sa notoriété est même internationale pour l’opposante la plus populaire au Rwanda.

Bien que je m’intéresse à la politique en générale, moi qui crois au vrai multipartisme et aux vrais partis d’opposition qui aspirent au pouvoir, la politique Rwandaise n’est pas très excitante, car tout est prévisible. Donc, avant, je ne me suis jamais intéressée à la politique de qui que ce soit au Rwanda, y compris celle Ingabire. Elle a attiré mon attention par un simple hasard suite à un article d’un journal en ligne, igihe.com. Cet article affirmait qu’Ingabire lors d’une réunion avec ses partisans avait demandé à ces derniers de ne pas recruter des Tutsi dans son parti. C’était quelque mois après sa sortie de prison. Cette nouvelle m’a coupé le souffle. Comment une femme intelligente, instruite comme Ingabire qui vient de sortir de prison et qui connait les conséquences des tels propos au Rwanda pouvait prononcer ces mots? Il y avait anguille sous roche, pour moi, c’était impossible. Le mensonge était trop gros pour être vrai. Il s’est avéré effectivement que c’était un mensonge grossier, Igihe.com s’est distancé de cet article lorsqu’Ingabire a voulu porter plainte.

Après cet incident, j’ai été très curieuse. Le journal Igihe.com est un journal pro-gouvernemental, il peut plaider l’ignorance, mais il ne peut pas publier un article comme celui-là sans raison. Je comprends très bien les attaques d’un adversaire en politique, c’est de bonne guerre.
Mais ce qui m’a intrigué ce jour-là, c’est la nature de l’attaque. Comment les gens peuvent-ils inventer des mensonges en rapports avec la haine ethnique? Pourquoi vouloir attribuer à Ingabire, un discours raciste qu’elle n’a pas tenu? Pourquoi ressortir les fantômes de l’ethnisme délibérément dans un pays où on dit que les ethnies n’existent plus? Comment un journal pro-gouvernemental comme Igihe.com a-t-il publié un article sur la haine ethnique en manipulant la population ? J’avais beaucoup de questions, car de simples paysans avaient été manipulés pour mentir sur la haine ethnique. On ne joue pas avec ces choses-là, ça a conduit à un génocide. Et j’ai commencé à suivre attentivement les discours d’Ingabire, car je voulais savoir exactement ce qu’elle dit dans ses discours pour déceler moi-même l’extrémisme qu’on voulait lui attribuer. Je venais de me rendre compte que ce qu’on écrit et dit sur elle n’étaient plus fiable, il fallait l’écouter soi-même pour mieux comprendre ses propos.

Je voulais savoir entre Ingabire et ses adversaires qui dit la vérité, qui véhicule les discours de la haine et de la division ethnique. Je l’ai suivie à la lettre, je disséquais chaque mot qu’elle disait pour l’analyser. Je suis tombée des nues. De tous les discours des politiciens tant de l’intérieur que de l’extérieurs, du Rwanda, Ingabire est parmi les plus pacifistes. Elle a un discours rassembleur, inclusif qui s’adresse à toute la population rwandaise. Après cette découverte, je me suis amusée à demander aux gens qui ne l’aimaient pas, le pourquoi de cette animosité car j’étais curieuse de leur réponse.

La plupart d’entre wux ne pouvait pas me répondre, c’est comme si je les prenais de court, car ils étaient obligés de réfléchir pour me répondre. Certains me disaient qu’elle était extrémiste et quand je leur demandais de me donner une seule phrase qu’elle aurait dite qui prouve son extrémisme ethnique, ils ne savaient pas me répondre car, certains n’avaient même pas écouté aucun des discours d’Ingabire. Les plus virulents évoquaient des mots qu’elle aurait prononcés au site mémorial de Gisozi en 2010, insinuant que les Hutus ont été tués aussi et qu’il fallait le reconnaître publiquement. Au fait ce que Victoire Ingabire a dit ce jour-là ne fait pas d’elle une extrémiste ethnique, car cela n’a pas de rapport. De plus , ce qu’elle a dit a été repris récemment par le Président Kagame dans un journal Britannique à savoir qu’un grand nombre de Hutus sont morts.

J’ai lancé un défi à n’importe quelle personne de me montrer un seul discours d’Ingabire qui prêche la haine que ses adversaires essayent de nous faire avaler. Au fait, plus ils mentent à propos d’elle, plus les gens éprouvent de la sympathie pour elle et elle gagne en popularité. Car les mensonges et les calomnies sont tellement grossiers et violents qu’on a envie de chercher à connaître Mme Ingabore et d’écouter ce qu’elle dit. Et quand on se rend compte du contraste de ce qu’elle dit et ce qui est dit sur elle, on tombe des nues. C’est à se demander qui véhicule la haine. Et c’est admirable de voir comment elle reste digne devant cette animosité à son égard. Elle reste une politicienne modèle qui appelle au respect de la loi et des institutions. C’est ici qu’on voit l’aura de cette grande dame et son respect devant la fonction suprême qu’elle convoite. Elle en a les qualités et les compétences, ces épreuves font d’elle, une femme résiliente et aguerrie de la politique rwandaise. Qui est-elle?

Ingabire Umuhoza Victoire est née le 3 Octobre en 1968 au Rwanda. Après ses études primaires et secondaires, elle ira faire ses études universitaires au Pays-Bas, en droit commercial et comptabilité. Brillante, en 1997, elle continue ses études supérieures en économie commerciale et gestion des entreprises. Après ses études, elle obtient un poste de cadre dans une compagnie privée de dimension internationale ayant son siège aux Pays-Bas, où elle est chargée de contrôler et de coordonner les services comptables de 25 filiales installées en Europe, en Asie et Afrique. Ingabire a tout: un emploi prestigieux, un foyer et trois adorables enfants.

Toutefois, en 2010 elle plaque tout et descend dans son pays natal, le Rwanda pour briguer la présidence aux élections de 2010. Arrivée sur le terrain, son calvaire commence. Quelques mois après son arrivée au Rwanda, elle est arrêtée et fut condamnée en première instance à 8 ans d’emprisonnement pour «conspiration contre les autorités par le terrorisme et la guerre» et «minimisation du génocide» de 1994. Elle porte le jugement en appel en Cour Suprême. Ce dernier alourdit à 15 ans de prison la condamnation de Victoire Ingabire. Son avocat porta le jugement à la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples (CADHP). Septembre 2018, elle est libérée par la grâce présidentielle. Entre temps, elle est blanchie par CADHP le 7 décembre 2018, et ce denier condamne le gouvernement rwandais à verser 72 000$ à l’opposante Victoire Ingabire en guise de réparation des préjudices matériels et moraux occasionnés par ses huit années d’emprisonnement.

Dès sa sortie de prison le 15 Septembre, Ingabire n’a pas abandonné la politique active, malgré les épreuves. L’élite du Rwanda tape fort sur elle sans arrêt avec les accusations les plus abjectes sous l’œil bienveillant du pouvoir qui laisse cette haine se déverser sur une citoyenne innocente, malgré ses appels aux autorités pour le respect de la loi. Elle perd toute sa garde rapprochée, les assassinats et disparitions des partisans de son parti FDU-Inkingi, ensuite Dalpha-Umurinzi ne s’arrêtent pas, la liste est longue. Mais devant ces épreuves Mme Ingabire dans sa douceur reste zen, elle continue son bout de chemin sans broncher en gardant le focus sur son travail de politicien.

À ceux qui ne la connaissent pas je ne vous demande pas de me croire, écoutez vous-même ses discours et c’est à vous de juger si vous êtes devant un monstre qu’on essaye de nous présenter. Ensuite , demandez-vous la raison de cette violence qui flirte souvent avec de l’ethnisme dans notre Rwanda d’après 1994. Vous allez entendre qu’elle négationniste. Demandez à voir la preuve de cette accusation : une seule phrase qu’elle aurait prononcée, un seul geste qu’elle aurait fait. Et saviez-vous quoi? Elle a perdu son petit frère dans le génocide, on l’avait pris pour un Tutsi. Dans cette période de commémoration, elle aussi, elle se souvient la mort de son frère. Acceptons que Mme Ingabire a le droit de faire la politique et d’aspirer à la fonction suprême. C’est son droit le plus absolu. Mais si on choisit aussi, l’option de mentir à son égard, eh bien préparez-vous, car elle défie toutes règles. Lorsqu’il s’agit d’elle le « mentez, mentez, il en restera toujours quelque chose » devient « mentez, mentez et la vérité sortira ». Si je n’étais pas tombée sur ce gros mensonge de l’article d’Igihe, j’aurais peut-être cru à ce qu’on me dit sur elle. Mais ce jour-là, j’ai compris l’importance de vérifier toujours l’information surtout quand on est en face de la propagande pure et dure.

Ses adversaires et les autres politiciens ont beaucoup à apprendre d’elle. Elle a beaucoup d’avance sur eux étant sur le terrain et maîtrisant comment faire de la politique, la vraie : par un discours positif et apaisant, une attitude de proximité sincère avec les gens; par le respect des lois du pays et les droits humains; et enfin, par la recherche du bien commun plus que les intérêts personnels.
Quant à nous, simples citoyens, nous ne pouvons que souhaiter d’avoir des politiciens à l’image Victoire Ingabire Umuhoza qui ont un message apaisant, inclusif et rassembleur axé sur le respect de la loi et l’émergence d’un pays de droit. Un peuple a les politiciens qu’il mérite, exigeons la qualité.

Rendons, aujourd’hui, hommage à cette grande dame charismatique dont le discours rassembleur et inclusif apaise les esprits dans un pays où la peur de l’autre risque de s’installer au quotidien si les politiciens ne font pas attention à leur discours imbu de haine.
Les Rwandais ont besoin d’entendre un discours apaisant.

Mme Ingabire Victoire Umuhoza, niyubahwe!

Mme Ingabire Victoire Umuhoza, yubahwe!

Ariane Mukundente Clarisse Kayisire

Le travail de justice est loin d’être terminé au Rwanda

Par Lewis Mudge, Directeur pour l’Afrique centrale à Human Rights Watch.

La visite du président français Emmanuel Macron au Rwanda a mis en lumière l’importance de faire face aux responsabilités dans les crimes du passé, quel que soit le temps que cela prend. Ceux qui portent une responsabilité d’atrocités, qu’il s’agisse de génocide ou de crimes de guerre, devraient en prendre note.

La visite est intervenue après des années de relations tendues entre les deux pays. En demandant pardon, Macron entend ouvrir une nouvelle page entre la France et le Rwanda. La semaine dernière, Kigali a approuvé le choix de la France pour son prochain ambassadeur au Rwanda – le premier à occuper ce poste depuis 2015.

Les origines de ces tensions remontent au génocide au Rwanda, en 1994. Orchestré par les extrémistes politiques et militaires de l’ethnie hutue et perpétré essentiellement contre l’ethnie tutsie, le génocide a fait au moins un demi-million de morts et a été exceptionnel par sa brutalité, son organisation méticuleuse et la vitesse à laquelle les massacres ont été perpétrés. La France avait appuyé l’ancien gouvernement extrémiste du Rwanda, et avait soutenu et entraîné son armée et certaines des forces qui ont commis le génocide.

La France a aussi été critiquée, y compris par l’actuel gouvernement rwandais, pour son manque d’empressement à traduire en justice les génocidaires en fuite vivant en France. Emmanuel Macron, faisant allusion à cette question, a déclaré à Kigali : « reconnaitre ce passé, c’est surtout aussi poursuivre l’œuvre de justice ».

Le président rwandais Paul Kagame a salué son discours, affirmant que : « La vérité guérit. » Ils ont tous les deux raison. Mais une approche sélective de la vérité risque fort, un jour ou l’autre, de les rattraper.

Au Rwanda, tout le monde n’est pas autorisé à parler des exactions subies par soi-même ou ses proches au cours de l’un des chapitres les plus sombres de l’histoire du pays. Le 31 mai, Aimable Karasira, un universitaire, rescapé du génocide et critique du gouvernement, a été arrêté, accusé de nier et de justifier le génocide, d’être un instigateur de divisions, et de fraude. Depuis plusieurs mois, il est harcelé et régulièrement convoqué par le Bureau d’investigation rwandais pour avoir publié sur YouTube des vidéos critiques sur l’histoire de sa famille et le génocide.

Issu de l’ethnie tutsie, Aimable Karasira affirme que des soldats du Front patriotique rwandais (FPR) ont tué plusieurs membres de sa famille à la suite du génocide. Parler des crimes commis par le FPR, qui gouverne le pays depuis 1994, représente une ligne rouge que la plupart des Rwandais n’osent pas franchir. Les crimes commis par le FPR au Rwanda n’égalent certes pas le génocide en termes de portée et d’échelle, mais ils restent des crimes de guerre atroces dont personne n’a eu à répondre.

En mars, une commission établie par Emmanuel Macron pour enquêter sur le rôle de la France dans les massacres de 1994 a publié un rapport de 1 200 pages qui a conclu que la France a des responsabilités qualifiées de « lourdes et accablantes », notamment son aveuglement quant à la préparation du génocide et sa lenteur à rompre avec le gouvernement qui l’a orchestré. En avril, un rapport mandaté par le gouvernement rwandais a conclu que le gouvernement français « porte une lourde responsabilité pour avoir rendu possible un génocide prévisible ».

Tandis que les autorités rwandaises saluent les efforts de la France pour faire face à son rôle dans les atrocités, elles continuent d’ignorer les crimes internationaux commis par des soldats rwandais dans l’est de la République démocratique du Congo. Alors qu’il se trouvait à Paris pour un sommet sur le financement post-pandémie pour le continent africain, le président rwandais Paul Kagame a, dans des interviews, écarté les questions sur les crimes terribles commis en RD Congo au lendemain du génocide. Une fois de plus, il a rejeté l’enquête de l’ONU sur ces crimes, le « Rapport Mapping » publié en 2010, et l’a qualifié de « controversé », « politisé » et « très contesté ».

Le Rapport Mapping fournit un compte-rendu détaillé de l’enquête menée par le Bureau du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme au Congo, documentant les crimes graves commis entre mars 1993 et juin 2003. Il conclut que la majorité de ces crimes peuvent être qualifiés de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre, notamment des massacres, des violences sexuelles et des attaques contre des enfants, ainsi que d’autres exactions.

Les enquêteurs de l’ONU ont décrit le rôle de l’ensemble des principales parties congolaises et étrangères responsables, y compris les soldats rwandais et les rebelles congolais qu’ils soutenaient, qui sont accusés de certains des crimes les plus graves documentés dans ce rapport. L’absence de justice pour ces crimes est choquante, et les remarques de Paul Kagame indiquent clairement que le gouvernement rwandais n’a aucune intention de demander des comptes aux auteurs rwandais pour les crimes et exactions commis.

L’impunité pour les crimes perpétrés par des acteurs étatiques rwandais se poursuit. Lors de la même interview à Paris, Paul Kagame a rejeté d’un revers de main les préoccupations sur l’extradition illégale médiatisée de Paul Rusesabagina en août dernier et le décès particulièrement suspect en garde à vue du chanteur très populaire et engagé pour la paix, Kizito Mihigo, en février 2020. Paul Kagame est apparemment peu concerné par la reconnaissance par son propre ministre de la Justice, lors d’un appel vidéo enregistré, du rôle du gouvernement dans la disparition forcée, le transfert illégal et les violations des droits à un procès équitable de Paul Rusesabagina. Son procès pour terrorisme s’est ouvert le 17 février.

Plus d’un an après le décès de Kizito Mihigo, Paul Kagame a fait une vague allusion à une enquête fantoche, une tactique d’écran de fumée courante au Rwanda. « Tout est réglé par le biais de l’enquête et du tribunal », a-t-il dit. Ceci est clairement faux. Une enquête véritablement indépendante est nécessaire. Étant donné le nombre de meurtres d’opposants politiques à l’intérieur et hors du Rwanda, il n’est pas surprenant qu’une telle enquête n’ait pas encore été menée.

La France est en train de faire face à ses responsabilités pour les atrocités passées, mais elle devrait aller plus loin et s’assurer que les auteurs du génocide soient traduits en justice. Les dirigeants du Rwanda devraient reconnaître leur propre rôle dans les crimes passés et actuels. Entre-temps, Emmanuel Macron devrait veiller à ne pas  adhérer à des discours réécrivant le passé et à des présentations tronquées du présent, et s’engager à défendre les droits humains dans son pays comme à l’étranger.

Human rights Watch

Itangazo mbwirwaruhame ry’umuryango wa Yuvenali Habyarimana

Twebwe abana b’umuryango wa Habyarimana tubabajwe n’amakuru amaze iminsi acicikana mu binyamakuru ko umubyeyi wacu yateguye kandi akanashyira mu bikorwa amahano yabereye mu Rwanda muri 1994 y’ubwicanyi bwiswe itsembabwoko.

Tubabazwa cyane n’uburyo abanyarwanda (ndetse n’abanyamahanga) bamwe bakomeje umuco wo gushyigikira ibinyoma bakanga kuvuga ukuri kugirango bateshe umutwe abatavuga rumwe nabo.

Ibinyoma ku mubyeyi wacu byatangiye kera ku buryo byageze n’aho bavuga ko ari we wishe data muri cya gikorwa terabwoba cyamuhitanye ku ya 6 Mata muri 1994. None bigeze n’aho bamugerekaho ko yateguye itsembatsemba.

Ababivuga biyibagiza nkana ko inkiko zakoze kuri iki kibazo cya jenoside mu Rwanda zitashoboye kugira uwo ziyihamya kuyitegura mu bo zemeye gucira imanza. Mu muryango wacu twabaha nk’urugero kuri musaza wa mama, Protazi Zigiranyirazo, nawe wari wararezwe kuba yarateguye akanakora iyo jenoside ko urubanza rwe rwarangiye, «Urukiko Mpanabyaha Mpuzamahanga Rwashyiriweho u Rwanda» (TPIR) rwa Arusha, rumugize umwere mu byaha byose yaregwaga. Turagira ngo twibutse, by’umwihariko, ko ku bijyanye n’ikirego cy’Akazu bakunze gutsindagira kuri mama, urwo rukiko rwasanze ibimenyetso ubushinjacyaha bwaruzaniye, bishingiye ku mazimwe adafite ifatizo.

Tuributsa kandi ko mu madosiye yose yizwe n’urwo rukiko, nta na hamwe izina rya maman rivugwa ko haba hari uruhare yagize mu bwicanyi bwabaye mu Rwanda.

Umubyeyi wacu turamuzi neza. Kuva yashakana na papa, nta kazi ka Leta yigeze akora; nta mwanya w’ubuyobozi yigeze agira mu rwego rw’ubucungagihugu cyangwa urw’amashyaka. Yewe, nta n’ibiro yigeze agira nk’uko tubibona mu bihugu bimwe na bimwe, ku mufasha w’umukuru w’igihugu.  Ntabwo yigeze akoresha inama cyangwa ngo ayitabire, yaba iya gisilikare cyangwa iyabanyapolitiki, haba mbere cyanga nyuma y’aho papa wacu yitabiye Imana. Ku batabizi, cyangwa abatangiye kubyibagirwa, twibutse ko mama yahise ahungishwa papa akimara kwicwa, ku tariki ya 8 Mata, kubera imirwano yari yubuye muri Kigali, yibasiye cyane cyane agace ka Kanombe aho twari dutuye. Abafaransa babimufashijemo bakamugeza i Bangui mu gihugu cya République Centrafricaine, barabizi neza. Kandi n’umuntu ushyira mu gaciro wese yakumva ko, urebye ukuntu itumanaho ryo muri ibyo bihe ryari rimeze, nta kuntu washobora gutanga amabwiriza ku basirikari cyangwa ku bakuru b’amashyaka, umunsi ku wundi. Ese ubundi, usibye gushinyagura, umugore ukimara gutakaza umugabo, agahungishwa atanashoboye kumushyingura, icyamushishikaza ni iki kindi usibye gushaka uko yakwiyubaka mu gahinda n’ishavu biri kumushengura?

Icyaha kigaragarizwa mu bucamanza: Twemera ko ubucamanza butagira aho bubogamira mu gushaka ukuri aribwo bwonyine bufite ubushobozi bwo gutanga ubutabera. Nta n’umuntu n’umwe wundi ubifitiye uburenganzira, kabone n’ubwo yaba akomeye ate muri politiki.

Umubyeyi wacu ntabwo yihishe. Nta rukiko rwigeze rumushaka ngo rumubure. Ntiyigeze ahwema gutangariza amahanga yose ko yiteguye kwitaba urukiko rwose rwo mu gihugu abarizwamo cy’Ubufaransa igihe cyose ruzumva rumukeneye. Tuboneyeho no gusaba abirirwa bamwandagaza ko bamuha amahoro bakareka inzego z’ubutabera, niba barazitabaje, zigakora akazi kazo.

 Amategeko agenga ikiremwa muntu bita mu gifransa «Déclaration Universelle des Droits de l’Homme», yashyizweho n’umuryango w’abibumbye, ntabwo yemera ko umuntu afatwa nk‘igicuruzwa, agatotezwa ndetse akaba ashobora kuguranwa inyungu z’agatsiko aka n’aka, amafaranga cyangwa ibintu ibyo ari byo byose.  https://www.un.org/fr/universal-declaration-human-rights/. Igituma tugombye kubyibutsa ni uko duhereye ku byo tubona mu nzego z’ikwirakwiza amakuru, Perezida w’Ubufransa asa n’ushaka kugira umubyeyi wacu kimwe mu biguzi Perezida w’u Rwanda yamuciye kugira ngo ibyo bihugu byombi bishobore gutsura umubano umaze igihe uri mu mahindure.

Icyo twifuza :

  • Dufitiye icyizere inzego z’ubutabera z’Ubufaransa. Nizo zishobora gukemura ikibazo cy’ibirego byose bamuhimbira. Turahamya ko zitazabura gusanga ko ari umwere koko.
  • Dusabye abantu bose bazi ukuri ku bahanuye indege ko badufasha kugushyira hanze, maze uwakomye imbarutso akagaragara kandi agashyikirizwa ubucamanza.
  • Twifuza ko abanyarwanda twashyira imbere gushaka ukuri n’ubutabera ku byabaye mu Rwanda tutabangamirana. Ni byo nzira y’ubwiyunge nyabwo.
  • Ikwirakwiza ry’ibihuha no gusebanya bihagarare maze umubyeyi wacu agire amahoro. Aha ageze mu zabukuru, abone igihe cyo kwiyitaho we n’umuryango we. Buri wese afite uburenganzira bwo kuba aho ashaka mu mahoro n’umutekano.
  • Abanyarwanda bicare bashyire hamwe bashake ubumwe n’ubwiyunge aho guhora bashyamirana bakanahimbirana ibyaha bitigeze bikorwa.
  • Ifatwa, irigiswa n’ iyicarubozo ku banyarwanda bya buri munsi rigomba guhagarara hagashyirwa imbere ingamba zihuza Abanyarwanda aho kubatanya.

Dushimiye abadufasha bose muri uru rubanza rwo gushaka ukuri.  Imana ibahe umugisha

Bikorewe i Paris kuri 20/06/2021.

Umuryango wa Habyarimana.

Paul Rusesabagina, who inspired Oscar-nominated film, facing prospect of life in Rwandan prison

It’s unclear precisely how Paul Rusesabagina ended up in Rwanda after flying from U.S. to Dubai.

Rwanda Hotel Rwanda Arrest
Paul Rusesabagina appears in front of the media at the headquarters of the Rwanda Bureau of Investigations building in Kigali in August 2020. Rwandan prosecutors on Thursday requested a life sentence for Rusesabagina, who inspired the film Hotel Rwanda after saving hundreds of people from the 1994 Rwandan genocide. He has been charged with terrorism, but his family says he’s facing mistreatment and an unfair trial. (The Associated Press).

Rwandan prosecutors on Thursday requested a life sentence for the man who inspired the film Hotel Rwanda as he faces terrorism charges, while his family asserts that he faces mistreatment and an unfair trial.

Paul Rusesabagina, once praised for saving hundreds of ethnic Tutsis from Rwanda’s 1994 genocide as a hotel manager, faces charges related to attacks by an armed group inside Rwanda in 2018 and 2019.

The nine charges include the formation of an irregular armed group, membership in a terrorist group and financing terrorism. Prosecutors seek to link him to activities that killed at least nine people.

Rusesabagina, a Belgian citizen and Texas resident, has denied the charges, arguing his case is politically motivated in response to his criticism of Rwanda’s longtime President Paul Kagame.

Abduction alleged

Rusesabagina alleges that he was abducted last year while visiting Dubai and taken to Rwanda, where he was charged. But a court ruled that he was not kidnapped when he was tricked into boarding a chartered flight.

Rwanda’s government has asserted that Rusesabagina was going to Burundi to co-ordinate with armed groups based there and in neighbouring Congo.

“My father Paul Rusesabagina is a political prisoner. He is accused of invented charges, and zero evidence against him has been presented in the Rwandan kangaroo court,” daughter Carina Kanimba tweeted after the prosecution sought the life sentence.

The family also has said Rusesabagina was being denied access to food and water, but Rwanda’s prison authority has denied it.

Global attention

Rusesabagina’s case has received global attention.

This month the Lantos Foundation for Human Rights and Justice said it had filed a formal submission in the U.S. recommending sanctions against Rwandan Justice Minister Johnston Busingye and the head of the Rwanda Investigation Bureau, Col. Jeannot Ruhunga, for their role in Rusesabagina’s detention.

Rusesabagina stopped appearing in court in March, saying he doesn’t expect justice after his request to postpone the trial to prepare his defence was rejected.

His attorney, Felix Rudakemwa, has asserted that Rusesabagina’s legal papers were confiscated by prison authorities.

The Oscar-nominated 2004 film Hotel Rwanda starred Don Cheadle as Rusesabagina. A year later, president George W. Bush awarded Rusesabagina the Presidential Medal of Freedom.

With files from CBC News

ABC