Ni mu kiganiro Bwana Chaste GAHUNDE yagiranye n’ikinyamakuru Ikondera Libre.
Source: IkonderaLibre
Ni mu kiganiro Bwana Chaste GAHUNDE yagiranye n’ikinyamakuru Ikondera Libre.
De source bien informée, nous apprenons que des milliers de soldats rwandais viennent d’être acheminés au Nord-Kivu. Comme d’habitude, le président rwandais a profité de cette période où le monde entier est focalisé sur la pandémie du corona virus pour se livrer à ses actes de prédilection, à savoir chercher noise aux voisins, mais surtout à la République démocratique du Congo qui est devenue son terrain favori pour les actions de déstabilisation.
Selon toujours les même sources, ces militaires sont constitués en grande partie de réservistes qui ont été rappelés au drapeau les jours passés et subi un entraînement intensif dans les centres de Gako et de Bigogwe.
Il vous souviendra que vers la fin de l’année 2019, au Sud-Kivu dans la région de Kalehe, des milliers de réfugiés hutu ont été massacrés par l’armée de Paul Kagame. Le pic de tueries massives a eu lieu dans la nuit du 25 au 26 novembre 2019 alors que les préparatifs d’encerclement du camp avaient commencé le 13/11/2019. Des images des réfugiés rescapés de ce carnage étaient désolantes. On a vu des vieilles personnes, les bras liés, conduits comme des moutons qui vont à l’abattoir.
Ce scénario macabre va se reproduire d’ici quelques jours et ce sont les camps du Nord-Kivu qui sont concernés. Il est également à rappeler que depuis une vingtaine d’années, le régime de Paul Kagame et son armée se livrent impunément aux massacres de réfugiés hutu. La destruction des camps des réfugiés du Nord et du Sud-Kivu à l’arme lourde entre 1996 et 1998 sont encore fraîches dans les mémoires. Tous les rapports sur ces massacres massifs, dont le rapport Mapping produit en 2010, sont restés sans aucune suite. C’est fort de cette impunité que Paul Kagame va encore sévir en fauchant des centaines de milliers de vies humaines dans la jungle du Nord-Kivu.
Nous en appelons aux autorités congolaises de ne pas laisser faire comme cela s’est passé au Sud-Kivu et de prendre des mesures pour éviter ce carnage des réfugiés qui sont dans leur pays à la recherche de la quiétude. Ces massacres à répétition sur leur territoire par une armée étrangère devraient leur faire prendre conscience car les dommages collatéraux de ces massacres concernent également leur population.
Jean-Jacques Karamira (www.echosdafrique.com)
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Dear Madam Ange Kagame,
Covid 19 pandemic is not a big issue in Rwanda than your father Paul Kagame. Take an example, until now, COVID 19 had killed about 7,500 people around the globe.
But your father Paul Kagame had killed over 1 million people before and during the 1994 genocide in Rwanda, he Killed thousands of Hutus in Kibeho refugee camp in 1995 in Rwanda, and the same father of you killed over 6 million people in DR Congo.
Your father committed Hutu genocide in 1996-1997 according to the UN Mapping report of 2010.
Your father Killed his former boss General Fred Gisa Rwigema, he also assassinated former president Juvenal Habyarimana, Seth Sendashonga,Colonel Lizinde, Colonel Patrick Karegeya,Major Kiza,Dr Gasakure, and many others.
He attempted to assassinate General Kayumba Nyamwasa several times in South Africa and he recently killed our beloved Celebrity singer Kizito Mihigo.
Do you really think that COVID 19 pandemic is dangerous to Rwanda public than your father?
Don’t you see that your father Paul Kagame is actually a real pandemic to Rwandans?
Don’t you see that instead of joining World Health Organisation (WHO) campaign for educating people to clean their hands that you should instead join Rwandans to fight the actual pandemic which is your father?
We need to see you directing your efforts in fighting the horrible behaviours of your father of murdering innocent Rwandan people.
Your father is the actual pandemic to Rwanda than COVID 19.
James Munyandinda
Source: Facebook
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Déclaration de reconnaissance du crime de génocide contre la population Hutu:
Nous, universitaires, experts, chercheurs, survivants, défenseurs des droits de l’homme, défenseurs des libertés civiles et de la justice sociale, responsables religieux,
A la suite de l’initiative de recherche de la GCRHR sur les crimes commis par l’Armée Patriotique Rwandaise (APR) au Rwanda, puis en République Démocratique du Congo (ancien Zaïre) par l’intermédiaire de son allié congolais, l’Alliance des Forces démocratiques pour la libération du Congo-Zaïre (AFDL), contre des membres du groupe ethnique hutu,
Sur base de notre propre évaluation indépendante d’experts de toutes les informations fiables disponibles, des recherches antérieures et des faits sur le sujet des massacre à grande échelle des Hutu par rapport à la convention de génocide,
Après avoir examiné la définition officielle du crime de génocide par la Convention de Génocide de 1948 des Nations Unies, qui définit le génocide comme l’un quelconque des actes ci-après, commis dans l’intention de détruire, ou tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux, comme tel :
a) Meurtre de membres du groupe ;
b) Atteinte grave à l’intégrité physique ou mentale de membres du groupe;
c) Soumission intentionnelle du groupe à des conditions d’existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle;
d) Mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe;
e) Transfert forcé d’enfants du groupe à un autre groupe,
Après avoir soigneusement et minutieusement comparé toutes les informations et faits fiables, annexés à la présente résolution, concernant l’assassinat de membres du groupe ethnique hutu du Rwanda et de l’ancien Zaïre aux actes susmentionnés dans la définition faisant autorité du génocide, en particulier les actes a, b et c,
Notant que, d’après les informations et les faits disponibles, les massacres de la population de l’ethnie hutu ont été perpétrés sur base d’un plan presque identique, conçu pour tuer autant de victimes que possible, quels que soient leur sexe, leur âge ou leur nationalité,
Sachant que les rapports des experts des Nations unies sur les massacres de Hutu dans l’ex-Zaïre concluaient que les meurtres avaient révélé un certain nombre d’éléments inculpatoires les qualifiant de crime de génocide,
Notant qu’après le rapport de l’ONU sur la cartographie, l’ONU a recommandé de prendre de nouvelles mesures pour prévenir, enquêter, faire cesser et punir les crimes décrits dans son propre rapport afin de s’acquitter de ses obligations en vertu de la convention sur le génocide,
Par la présente, nous déclarons et reconnaissons comme CRIME DE GÉNOCIDE les massacres des centaines de milliers de personnes hutu rwandaises au Rwanda et de réfugiés hutu rwandais, de réfugiés hutu burundais et de citoyens hutu congolais en RDC du fait de leur appartenance au groupe ethnique hutu et sans distinction d’âge, de sexe ou de nationalité, par l’Armée Patriotique Rwandaise et son allié congolais, le groupe rebelle de l’Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo-Zaïre
(AFDL).
Nous appelons la communauté internationale à s’acquitter de ses obligations en vertu de la convention sur le génocide et à agir collectivement pour traduire en justice les auteurs de ce crime de génocide.
Global Campaign for Rwandans Human Rights (GCRHR)
TERRAM PACIS
JAMBO asbl
AMAHORIWACU
Association ESPOIR
FONDATION IBUKABOSE RENGERABOSE
Source: Hutugenocide.org

Ceux qui ne savent pas ce que ce terme signifie, quand il désigne des écrivains, des artistes, des hommes politiques ou des journalistes qui analysent et s’expriment sur les événements de 1994 au Rwanda, peuvent écouter Kizito Mihigo.
Feu Kizito explique très bien l’origine de cette insulte populaire que le régime de Kigali, ses sympathisants et ses soutiens utilisent à travers les médias, les sites internet clandestins, les réseaux sociaux, les livres, les articles de presse, les conférences publiques, contre ceux qu’ils haïssent, qu’ils veulent tuer et qu’ils maudissent.
Pour Kizito, « A chaque fois que tu évoques les autres victimes, des gens qui sont morts, du FPR, tu es totalement traité de négationniste et de révisionniste. (…) Je suis au courant qu’il y a beaucoup de Rwandais qui ont connu pas mal de violences qui ne sont pas encore reconnues comme étant un génocide… Il faut que chaque souffrance soit reconnue… ».
C’est précisément ce que je fais depuis 20 ans en publiant sur la tragédie du Rwanda et le drame du Congo-Zaïre et qui est exprimé clairement dans mon dernier livre : « Rwanda, la vérité sur l’opération Turquoise » .
Faire entendre la souffrance et les massacres de tous les Rwandais, quelque soit leur ethnie ou leur religion est ma ligne constante depuis 20 ans. Idem pour les Congolais. C’est pour avoir eu l’audace de faire cela, et de le faire sur le plan scientifique, documents et preuves à l’appui, que le régime de Kigali et ses thuriféraires me vouent aux gémonies et me traitent avec d’autres chercheurs comme Allan Stam, Christian Davenport ou Judi River de « Négationniste ». Pierre péan, Patrick Mbeko et d’autres écrivains sérieux ont essuyé la même insulte.
Est donc « négationniste », aux yeux du régime de Kigali et de ses amis, celui qui ose dire et prouver que les victimes de crimes contre l’humanité ou de génocide se trouvent dans tous les groupes ethniques du Rwanda et même chez les Congolais.
Faut-il souligner que ces derniers n’ont jamais pris part au conflit du Rwanda mais qu’ils sont exterminés chez eux par les troupes de Paul Kagame depuis 20 ans ?
L’usage du terme « négationniste », totalement insignifiant sur le plan de la recherche scientifique concernant le Rwanda n’a qu’un seul objectif : étouffer la vérité et discréditer, disqualifier, marginaliser, ostraciser, ceux qui poussent au questionnement, à la réflexion, à la réconciliation par la vérité au Rwanda.
Il faut haïr et éliminer, physiquement, socialement, intellectuellement, économiquement, tous ceux qui refusent, comme Kizito Mihigo, de choisir un groupe de victimes parmi les différentes victimes rwandaises. C’est pour cela que le régime de Kagame et ses amis traitent sans arrêt les chercheurs qui remettent en cause leur version erronée de l’histoire tragique du Rwanda de « Négationnistes ». Ce terme est leur unique système de défense dès qu’ils sont face à des révélations. C’est aussi leur arme privilégiée quand ils n’ont rien à dire, rien à apporter dans le débat scientifique désormais ouvert au niveau international.
Quand ils n’ont ni faits ni preuves à opposer à la science, quand ils sont outrés de voir leur version mensongère s’écrouler comme un château de carte, quand plusieurs chercheurs compétents et exigeants refusent de se soumettre à la doxa, ils les traitent de « négationnistes ».
Espérant ainsi qu’ils ne seront ni écoutés ni entendus. C’est l’arme du totalitarisme et de ceux qui qui sont réfractaires au débat intellectuel et scientifique. C’est ainsi qu’ils mènent, dans les universités et dans les médias, une guerre sournoise et violente, une guerre psychologique contre le savoir.
Leur spécialité reste l’invective, la violence verbale et la terreur. C’est ce qu’ils ont fait en traitant Kizito Mihigo de « Négationniste » et même de « terroriste ».
Lui, le pacifique, le rescapé tutsi de 1994, qui voulait que la souffrance et les massacres de tous les Rwandais soient pris en compte. Lui, Mihigo, qui était contre la discrimination entre les victimes, donnait la migraine au président rwandais. C’est pour cela, qu’on l’avait emprisonné. C’est pour cela qu’on l’a « suicidé ».
C’est pour les même raisons qu’ils ont mis mon ami Déo Mushayidi en prison. Lui aussi, rescapé Tutsi de 1994 et défenseur de la vérité pour toutes les victimes rwandaises de 1994, a été traité de « terroriste ». Ils ont traité mon cher Déo de « Négationniste », de « révisionniste » et de divisionniste ».
Le « Négationnisme » est une maladie contagieuse au Rwanda. Tout le monde peut l’attraper. Tutsi, Hutu ou Twa. Il suffit de parler des Tutsi, Hutu et Twa comme ayant, tous, été l’objet de crimes contre l’humanité en 1994. On devient rapidement « négationniste » et il n’y a aucun médecin pour vous soigner. D’ailleurs, les journalistes commencent à vous éviter, vos amis aussi. Bref, on devient suspect, infréquentable et porteur du coronavirus-Négationniste.
Comme Kizito Mihigo, Déo Mushayidi a toujours prôné la réconciliation entre Rwandais et exigé la vérité pour tous. Ils ont tout fait pour l’incarcérer et pour le faire oublier. Le monde entier a aujourd’hui oublié Déo alors qu’il est vivant dans une prison sordide au Rwanda. Soyons clairs, Déo Mushayidi est en prison et il ne faut pas nous dire qu’il s’est « suicidé ». Non !! Il n’a pas d’envie de suicide.
Les organisations des droits de l’Homme courageuses devraient chercher à le rencontrer et demander le réexamen de son dossier. Il a été fabriqué comme celui de Mihigo.
Mon ami Déo résiste en prison, dans l’indifférence générale, mais il ne veut pas se suicider. Je demande donc à tous ceux qui ont à cœur Kizito et son combat de se mobiliser pour la libération de Déo Mushayidi. N’attendons pas l’irréparable. Levons-nous ! Levez-vous pour Déo Mushayidi ! Du fond de sa prison, il a besoin de vous, il a besoin de nous.
Déo est un prisonnier d’opinion, c’est un martyr de la liberté, c’est un héros de liberté de la presse et de la liberté d’expression au Rwanda. Il purge une peine de prison à perpétuité alors que toute sa famille fut exterminée en 1994 et qu’il avait soutenu Paul Kagame. Quand il a commencé à s’exprimer sur la nécessité d’une commission vérité et réconciliation au Rwanda comme ce fut le cas en Afrique du Sud, Déo est devenu dangereux… C’est pour cela que je vous prie de ne pas oublier Déo….
Ne le laissons mourir en prison comme Kizito. Du fond de sa prison, il espère un regard, un geste d’attention et d’amour, une aide si petite soit-elle. Il a besoin de nous. S’il vous plaît faisons quelque chose pour Déo, l’autre Kizito encore en vie !
Dr Charles Onana, Ph D

Il y a une dizaine de jours, le Président français Emmanuel Macron a « bousculé » des portiers israéliens, déterminés à lui refuser l’entrée d’un lieu de culte à Jérusalem. Cet incident a rappelé un autre, il y a 20 ans et au même endroit, quand un de ses prédécesseurs Jacques Chirac avait fait pareil.
Dernièrement, cette fois-ci au Rwanda, le ministre Evode Uwizeyimana a aussi « bousculé » une vigile déterminée à lui infliger une fouille en règle, publique et humiliante, à l’entrée d’un bâtiment banal n’abritant que des bureaux, dans lequel il ne se passait rien de spécial ce jour-là, dans un pays qui, de surcroît, n’a jamais connu la moindre attaque terroriste connue!
À Jérusalem, les deux incidents s’étaient clôturés par des accolades « diplomatiques », et les Chefs d’Etat français étaient à chaque fois applaudis par le monde pour avoir énergiquement fait respecter leur rang.
À Kigali, le président rwandais a d’abord forcé son ministre à présenter publiquement de plates excuses via le réseau social Twitter, l’a ensuite obligé à se déplacer jusqu’au siège de la société (privée) de gardiennage de la vigile en question, pour lécher littéralement les bottes de celle-ci devant caméras !
Enfin, fidèle à son principe selon lequel « un chien n’est pas mort tant que son cadavre n’a pas encore senti mauvais », Paul Kagame a exigé la démission immédiate du malheureux, et ordonné dans la foulée au Ministère public d’ouvrir une instruction pénale contre lui, alors même que la vigile avait déjà « pardonné » !
LES SUICIDÉS !
La vigile « bousculée » ne pouvait ignorer qui est Evode Uwizeyimana, et pas seulement parce qu’au Rwanda d’aujourd’hui les ministres sont en permanence militairement escortés.
Cet homme fait partie des rares hutus ministres et hauts cadres « intégrés » dans le système FPR pour figurer l’ouverture du nouveau régime, de même qu’une hypothétique réconciliation nationale, ostensiblement feinte !
Ces cadres hutus sont tous ciblés, approchés et recrutés sur base de critères immuables, en rapport avec des faiblesses intrinsèques ou de conjoncture, intimes ou matérielles…
Ils sont ensuite utilisés, quand ils ne sont pas trop cons, comme des agents redoutables de propagande et de renseignements. Quand ils sont trop cons, ils officient comme des figurants, véritables produits exotiques amuseurs de galerie, et incarnation rêvée de « l’idiotie hutue »!
Avant de finir, tous sans exception, cons et moins cons, politiquement et humainement « suicidés »…
L’HUMILIATION, UN MODE DE GOUVERNEMENT
L’ancien régime monarchique souverain, renversé en 1959 et restauré en 1994 sous la forme de ce qui s’apparente à une « monarchie républicaine », avait érigé l’humiliation au rang de pilier majeur de la gouvernance étatique.
La pratique la plus connue dans ce domaine était la chicotte publique, laquelle touchait essentiellement les Hutu et les Twa, considérés alors (et encore aujourd’hui) comme des citoyens de seconde zone. L’humiliation concernait aussi quelques fois des tutsis, seulement quand ceux-ci étaient jugés coupables de crimes de lèse-majesté.
Aujourd’hui aussi les rares tutsis publiquement humiliés sont d’illustres personnalités en rupture flagrante avec le régime, ou jetés en disgrâce par le « Palais ». Le cas le plus récent est celui de l’ancien super ministre de Paul Kagame, monsieur James Musoni, traîné publiquement dans la boue pour cause de présumé adultère…
L’humiliation des hutu par contre, surtout des élites et autres cadres, semble participer d’une stratégie globale de destruction des symboles d’un groupe ethnique dont le régime entend définitivement polluer l’imaginaire collectif…
LE MOT DE LA FIN
Il y a peu, mon père (hutu) assassiné par le FPR en 1994, s’était retourné dans sa tombe quand Evode Uwizeyimana, alors ministre assis sur une seule fesse, avait espéré pouvoir poser confortablement l’autre fesse en traitant ses congénères Hutu d’idiots, provoquant alors un sourire amusé de la Première Dame rwandaise, présente dans l’assistance !
Aujourd’hui mon père s’est encore retourné quand le même Evode Uwizeyimana s’est fait humilier et jeté comme un torchon usé, par le simple fait qu’il est hutu.
Que voulez-vous, je n’ai que la bille de mon stylo pour verser un peu d’encre à chaque fois que mon père se retourne dans sa tombe ! Mes yeux, eux, n’ont plus de larmes à verser…et depuis longtemps !
Sylvestre Nsengiyumva.
Bruxelles, le 09/02/2020
Comment les « Banyamulenge » sont devenus Congolais sans vraiment l’être
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Comme nous ne le savons tous, les « Banyamulenge » prétendent qu’ils sont originaires du Congo; ils déclarent à qui veut l’entendre qu’ils sont Congolais au même titre que les autochtones de ce pays. Mais que disent donc les faits, pour ne pas dire l’Histoire ?
Puisque la question de la nationalité congolaise est au cœur des revendications des « Banyamulenge », c’est donc autour de celle-ci que je vais articuler mon analyse. Cette dernière va porter sur l’historique de la nationalité congolaise à travers les grandes périodes de l’Histoire du Congo-Zaïre que l’on peut subdiviser en six périodes :
1. La période antérieure à la création de l’État Indépendant du Congo (EIC).
2. La période de l’État Indépendant du Congo (1885-1908).
3. La période coloniale (1908-1960).
4. La période prémobutienne (1960-1965).
5. La période mobutienne (1965-1997)
6. De la période AFDLienne à nos jours (1997-…)
Durant la première période, celle antérieure à la création de l’EIC, la notion de nationalité congolaise n’existait pas pour la simple et bonne raison que l’État congolais n’était pas encore créé. Toutefois, chaque individu appartenait à une tribu. Celle-ci était définie par les attributs suivants : la langue, le territoire et les coutumes. Même si la cartographie géographique n’était pas connue à l’époque, chaque tribu connaissait cependant les limites exactes de son territoire de telle sorte que, malgré les migrations, on ne pouvait pas venir s’installer n’importe où sans courir le risque d’en découdre avec le premier occupant d’un territoire donné. Dans le cas qui nous concerne, le territoire du Kivu revendiqué par certains immigrants rwandophones (Goma, Walikale, Rutshuru, Masisi, Kalehe et Idjwi) était occupé en premier lieu par les Shi et les Hunde après avoir chassé les pygmées. Ce sont ces deux tribus qui se sont donc approprié les terres conquises. Quant à la conquête ultérieure de ce même territoire par les rois Tutsis du Rwanda (RUGANZU II, NDORI et KIGERI IV, RWABUGIRI), aucun fait historique ne vient accréditer cette thèse, comme le démontre le professeur Assani, qui a produit une analyse interessante sur la question.
Durant la seconde période (celle de l’EIC-1885-1908), la situation change. Pour la première fois, la notion de nationalité congolaise est définie par décret le 27 décembre 1892. L’article premier de ce décret dit clairement que « la nationalité congolaise s’acquiert par la naissance sur le territoire de l’État de parents congolais, par la naturalisation, par la présomption de la loi et par l’option ». Il en découle que la nationalité congolaise d’origine procède du système du jus soli (né au Congo) et de celui du jus sanguinis (de parents congolais). Ce décret aurait-il attribué la nationalité congolaise aux immigrants rwandophones installés au Congo en 1892 ? Pas sûr. L’autorité coloniale belge savait pertinemment bien que les ressortissants rwandophones installés au Kivu étaient des immigrés qui ne jouissaient d’aucun droit politique ni foncier. N’étant donc pas nés sur le sol de l’EIC, ils ne pouvaient pas obtenir la nationalité congolaise au même titre que les autochtones. Durant toute cette période, aucun Rwandophone ne semble s’être prévalu de la nationalité congolaise.
La période coloniale (1908-1960) est celle qui a connu une immigration importante et soutenue des rwandophones au Congo, dans le cadre entre autres de la Mission d’Immigration de Banyarwanda (MIB), dont il a été question dans un texte précédent. Pendant toute cette période, l’autorité belge n’a jamais promulgué une nouvelle loi sur la nationalité congolaise de telle sorte que seules les personnes nées des parents congolais se sont transmis la nationalité congolaise de génération en génération par filiation.
Durant la période prémobutienne (1960-1965), le Congo a été confronté à plusieurs exodes massifs (1959, 1962 et 1963) des populations tutsies rwandaises fuyant leur pays suite à la Révolution sociale hutu de 1959. C’est durant cette période que la première loi sur la nationalité congolaise a été promulguée. Cette loi, édictée en 1964 par la Constitution dite de « Luluabourg », stipulait que : « Est congolais, au terme de l’article 6 de la Constitution, à la date du 30 juin 1960, toute personne dont un des ascendants est ou a été membre d’une des tribus établies sur le territoire de la République démocratique du Congo dans ses limites du 18 octobre 1908 et telles que modifiées par les conventions ultérieures ». À l’instar du décret du 27/12/ 1892, cette loi n’attribue à aucun immigrant rwandophone la nationalité congolaise.
Toutefois un événement significatif se produisit à cette même période suite à l’accession du Rwanda à l’indépendance, en 1962 : la promulgation d’une loi sur la nationalité rwandaise. Cette dernière stipule que « est Rwandais, tout individu né d’un père rwandais ou dont la possession d’État Rwandais est établie ». Fondée sur le droit du sang, cette loi attribua d’office la nationalité rwandaise à tous les immigrants rwandophones installés depuis longtemps au Congo-Zaïre sans demander leur avis. Depuis la promulgation de ladite loi, aucun de ces immigrants n’a protesté ni renoncé à cette nationalité. En définitive, on peut donc dire que c’est à l’indépendance du Rwanda que la nationalité rwandaise des Rwandophones vivant au Congo a été confirmée. De plus, le statut de réfugiés des exilés tutsis installés au Congo (ceux qui se feront plus tard appeler « Banyamulenge ») durant cette période a été confirmé dans une note du Haut-commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR), qui les enjoignait à ne pas s’impliquer dans aucune activité politique que ce soit sur le territoire congolais.
Si jusqu’ici la question de la nationalité congolaise des Rwandophones vivant au Congo n’a posé aucun problème, c’est à partir de la période mobutienne (1965-1997) que va réellement surgir la problématique des tutsis rwandais vivant au Congo. On va assister à des revendications de plus en plus virulentes, non pas de tous les Rwandophones, mais bien d’un groupe de Tutsis arrivés au Congo au début des années 1960, comme susmentionné.
Durant la Deuxième République qui a vu le Congo devenir le Zaïre, trois lois sur la nationalité furent promulguées. S’agissant des populations rwandophones, la première ordonnance-loi (n° 71-020), édictée le 26 mars 1971, stipulait que « les personnes originaires du Ruanda-Urundi établies au Congo à la date du 30 juin 1960 sont réputées avoir la nationalité zaïroise à la date susdite ».
Comme on peut le constater, cette loi fait la différence entre les Congolais d’origine et « les personnes ORIGINAIRES du Ruanda-Urundi » établies au Congo avant l’indépendance. En passant, le Rwanda-Urundi, c’est ce qui est devenu aujourd’hui le Rwanda et le Burundi…
Quelques mois après la promulgation de la loi du 26 mars 1971, une autre loi sur la nationalité est promulguée le 5 janvier 1972, référencée sous le n° 72-002. À son article 47, elle énonce : « L’ordonnance-loi n° 71-020 du 26 mars 1971 est nulle et non avenue. Toutes les dispositions législatives antérieures contraires à la présente loi sont annulées ». Au premier article, alinéa 2, cette loi stipule : « Sont Zaïrois, aux termes de l’article 5 de la Constitution, à la date du 30 juin 1960, toutes les personnes dont un des ascendants est ou a été membre d’une des tribus établies sur le territoire de la République du Zaïre dans ses limites du 15 novembre 1908 et telles que modifiées par les conventions ultérieures.» S’agissant des populations rwandophones, l’article 15 de la loi énonce : « Les personnes originaires du Ruanda-Urundi, qui étaient établies dans la province du Kivu avant le 1er janvier 1950 et qui ont continué à résider depuis lors dans la République du Zaïre jusqu’à l’entrée en vigueur de la présente loi, ont acquis la nationalité zaïroise à la date du 30 juin 1960. »
Deux observations à faire ici : 1) la seconde loi (no 72-002) annule les dispositions de la première (référencée sous le n° 71-020) en réaffirmant le principe de la définition de la nationalité d’origine par appartenance. 2) Toutefois, cette même loi (no 72-002), dans son article 15, octroie la nationalité congolaise aux sujets rwandophones.
Détail important : cette seconde loi, qui octroie la nationalité zaïroise au sujets rwandophones présents au Zaïre, a été instituée par un autre rwandophone évoluant dans les arcanes du pouvoir zaïrois, notamment dans le cabinet du Président Mobutu : le Tutsi Barthelemy Bisengimana. Ce dernier a été l’un des artisans de la stratégie d’infiltration des institutions zaïroises et d’autres pays de la région par les Tutsis exilés arrivés au début des années 1960. Dans les années 1970 déjà, Bisengeimana avait attiré l’attention des services de renseignement zaïrois qui, à la suite d’une longue enquête menée au Rwanda, au Burundi, en Tanzanie, au Kivu et au Katanga, avaient découvert qu’il était à la tête d’un redoutable réseau d’exilés tutsis aux ambitions obscures et démesurées. C’est à ce réseau que devait appartenir Paul Kagame qui évoluait à l’époque en Ouganda.
À la différence des Tutsis exilés [va-t-en-guerre] qui avaient tenté, en vain, de reconquérir le pouvoir au Rwanda par les armes en 1963 et 1966, Bisengimana, lui, préconisait une stratégie à long terme privilégiant l’accès à l’éducation pour les jeunes tutsis dans les pays d’accueil et l’établissement des liens d’amitié partout où cela s’avérait nécessaire. L’option militaire ne devait être relancée qu’une fois les réfugiés bien organisés et mieux outillés. C’est dans cette optique que les exilés tutsis ont bâti un vaste « réseau » s’étendant sur tous les continents avec des antennes dans les milieux politiques en Occident et dans les pays de la région. La création du FPR en Ouganda par Fred Rwigema et Paul Kagame s’inscrivait dans cette dynamique. Au Zaïre, il y avait Bisengimana et un certain nombre de notables tutsis, dont un certain Gisaro Muhoza. Ce dernier, l’éminence grise des exilés tutsis vivant au Zaïre, est à l’origine du nom « Banyamulenge » en 1976. Profitant de la loi sur la nationalité initiée par son frère Bisengimana, il va postuler et se faire élire, après une élection contestée, comme commissaire du peuple (Député) à Uvira. Fermons la parenthèse et revenons à l’analyse de la loi 72-002. Que constate-t-on ?
Bien que cette loi soit la seule qui attribue la nationalité zaïroise aux immigrants rwandophones, elle présente deux écueils majeurs sur lesquels je ne vais pas m’attarder ici. Ce qu’il importe de savoir, c’est que, contrairement à la pensée répandue, la loi 72-002 n’a jamais été appliquée dans les normes, puisque le recensement permettant d’identifier les sujets visés dans son article 15 n’a jamais eu lieu. C’est donc en toute illégalité que certains Rwandais ont acquis la nationalité zaïroise en se référant à la loi du 5 janvier 1972. Un autre point important: cet article ne concernait pas les «Banyamulenge» qui sont arrivés au début des années 1960, mais bien les Rwandophones arrivés avant le 1er janvier 1950…
Constatant l’anticonstitutionalité de cette loi et ayant pris conscience du danger qu’elle représentait, le législateur congolais promulgua une troisième loi sur la nationalité le 29 juin 1981, portant le n° 81-002. Cette loi abrogea avec effet rétroactif la loi de 1972. Mais c’est l’ordonnance n° 82-061 du 15 mai 1982 complétant cette nouvelle loi qui porta un coup dur aux desseins des « Banyamulenge » vivant au Congo-Zaïre. L’énoncé de cette ordonnance-loi portant certaines mesures d’exécution de la loi sur la nationalité disposait en effet, en son article 20 : « Sont nuls et non avenus les certificats de nationalité zaïroise ou tout autre document d’identité délivré en application de l’article 15 de la loi n° 72-002 du 5 janvier 1972 sur la nationalité zaïroise. » Par conséquent, tous les sujets Rwandophones, qui ont obtenu la nationalité zaïroise en se prévalant de la loi 72-002, ont automatiquement perdu cette nationalité.
À l’époque, les « Banyamulenge », furieux, ont écrit un mémo au secrétaire général de l’OUA. Voici un extrait de leur correspondance : « Grâce à notre influence grandissante dans le pays, certains de nos compatriotes occupent des postes de première importance. C’est ainsi, suite au soutien personnel de Son Excellence le président Mobutu Sese Seko, à cette époque-là, une loi sur la nationalité globale fut promulguée en 1972 et qui nous reconnaissait le droit à la citoyenneté zaïroise. »
On constate ici que les « Banyamulenge » fondent leur revendication de la nationalité zaïroise (congolaise) en se référant à la loi n° 72-002 du 5 janvier 1972 instituée par leur frère. Aucune allusion à une quelconque origine zaïroise…
Aujourd’hui, le problème identitaire au Kivu a été résolu sans équivoque. L’article 10 de la dernière mouture de la Constitution congolaise approuvée par référendum le 19 décembre 2005 stipule : « Est Congolais d’origine, toute personne appartenant aux groupes ethniques dont les personnes et le territoire constituaient ce qui est devenu le Congo (présentement la RDC) à l’indépendance. »
Au regard de tout ce qui précède, on peut affirmer, sans crainte d’être contredit par les petits « historiens de Wikipédia » qui intoxiquent certains Congolais naïfs et/ou intellectuellement paresseux, que les « Banyamulenge » ne sont pas originaires de la RDC; que depuis l’arrivée de tous les immigrants rwandophones au Congo en vagues successives, aucune loi ne leur a attribué globalement et définitivement la nationalité congolaise. C’est donc par les armes (en 1996-97, puis en août 1998), le mensonge et la fourberie que les « Banyamulenge » vont obtenir la nationalité congolaise sans vraiment devenir des vrais congolais, mettant ainsi à mal les autres populations rwandophones qui désirent vivre en paix avec leurs frères de la RDC et qui ont le droit d’obtenir la nationalité congolaise au même titre que tout étranger désirant faire du Congo sa seconde patrie. J’y reviendrai dans la troisième partie…
Patrick MBEKO
« Les Justes du Rwanda », un documentaire stigmatisant ?

Ce mardi 14 janvier 2020 à Liège avait lieu une projection du documentaire « Les Justes du Rwanda », un film imaginé, écrit, réalisé et produit par Luc Lagun-Bouchet fin 2018[1].
Le documentaire, d’une cinquantaine de minutes, immortalise l’histoire de trois Hutu qui ont caché des Tutsi pendant le génocide, les sauvant ainsi d’une mort certaine.
Le film est très bien fait. Il est sobre, fluide et captivant du début à la fin. Ce sont les « sauvés » et les « sauveurs » qui racontent, avec humilité, lucidité et pudeur.
Il y a trois histoires de « Justes », tous des Hutu. Celles de Damas à Kigali[2], de Joséphine à Kibuye[3] et de Frodouard[4] à Gitarama. Tour à tour, ils nous racontent ce qu’ils ont fait et comment ils l’ont fait. Quant au « pourquoi ils l’ont fait », ils ne disent pas grand-chose. Ils restent humbles et font seulement comprendre que c’était probablement dans leur nature.
Ensuite, ce sont les « sauvés » qui racontent.
Pie qui a survécu grâce à Damas, caché pendant 100 jours dans une toilette. Thomas et Pierre qui ont été recueillis par Joséphine dans sa propre maison et enfin, Antoinette qui doit la vie à Frodouard, tout simplement cachée dans un trou creusé par son sauveur au milieu des champs.
Plus qu’un film, ce sont trois magnifiques témoignages qui apportent un peu de vie et d’espoir à ce printemps maudit de 1994.
Il y a malheureusement deux bémols à ce documentaire, deux éléments que nous avons trouvés fortement dérangeants.
D’abord, il y a cette inexplicable détermination du réalisateur à vouloir diaboliser les Hutu dans leur ensemble. Depuis la fiche de présentation, jusqu’au débat qui a suivi la projection, le réalisateur persiste et signe : il s’agit bien de « l’immense majorité des Hutu qui a participé aux tueries » !
Pourtant, sur les 6.000.000 de Hutu vivant au Rwanda en 1994, comment aurait-il été possible que « l’immense majorité » puisse participer aux massacres ? Il s’agirait de plus de 5.000.000 d’individus, si l’on prend un taux entre 80 et 90% pour quantifier l’expression « immense majorité ».
Malgré ce rapide calcul, le réalisateur n’en démord pas et continue de soutenir que cette proportion de tueurs est correcte, soit en moyenne 5 assassins pour 1 victime…
Plus grave encore, c’est de suggérer que « toute une ethnie » composée de millions de personnes, à l’exception que quelques-uns, serait coupable collectivement, alors que dans les faits, le nombre de 200.000 à 300.000 tueurs, déjà très effrayant, semble être le plus sérieux[5]. C’est à peine 7% de la population totale des Hutu, bien loin de l’ordre de grandeur que représente l’expression « immense majorité ».
Ensuite, le deuxième point qui dérange, ce sont les quelques contre-vérités historiques disséminées un peu partout dans le documentaire.
Il y a par exemple cette traduction trompeuse du mot « Inkotanyi » par « Tutsi » au tout début.
Le film s’ouvre sur un extrait sonore de la RTLM, dans lequel l’animateur de cette tristement célèbre radio, chante « les INKOTANYI ont été exterminés » en kinyarwanda, mais le film traduit ces mots par « les TUTSI ont été exterminés ».
Pourtant, toute personne qui s’intéresse à l’histoire du Rwanda sait que le mot « Inkotanyi » est le nom de guerre que s’étaient donné les rebelles du Front Patriotique Rwandais (FPR) dès les débuts de leur attaque en octobre 1990. D’ailleurs, encore aujourd’hui, le nom complet du FPR est officiellement « FPR-Inkotanyi », sans aucune référence explicite aux Tutsi.
Plus loin, vers le milieu du documentaire, il y a toute une explication selon laquelle ce sont les colons belges qui auraient « inventé » les ethnies au Rwanda afin de mieux asseoir leur pouvoir. Un point de vue discutable, puisque les ethnies faisaient déjà partie du paysage socio-politique rwandais depuis des siècles.
Enfin, l’élément le plus surprenant fut la présence d’une subtile propagande tout au long du film en faveur du Front Patriotique Rwandais (FPR), le parti au pouvoir depuis 25 ans. Le FPR y est décrit comme un mouvement politique salutaire pour tous les Rwandais et auquel rien ne peut être reproché, alors que ses crimes commis avant, pendant et après le génocide contre les Tutsi au Rwanda en 1994 sont suffisamment documentés par quasiment tous les organismes de défense des droits de l’Homme (Human Rights Watch, Amnesty International, UN OHCR, etc…).

Sans cette touche politique qui donne un caractère courtisan, pour ne pas dire partisan au film, ce documentaire aurait pu se distinguer des autres, pour avoir choisi de raconter une histoire bien éloignée du monde politique. Mis à part ces deux bémols, le documentaire est à voir.
Nous vous le recommandons et entre temps, nous espérons que le réalisateur reviendra à la raison vis-à-vis de son acharnement envers « l’immense majorité » des Hutu.
Ce qui compte, c’est que les histoires de Damas, Joséphine et Frodouard soient connues car à notre avis, ce sont plus que des « justes », ce sont des héros.
Gustave Mbonyumutwa
Jambonews.net
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[1] http://www.citemiroir.be/fr/activite/les-justes-du-rwanda
[2] https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/04/09/l-orphelinat-de-nyamirambo-symbole-des-justes-du-rwanda_5447686_3212.html
[3] https://proof.org/stories-of-courage/2013/3/18/dusabimana
[4] http://www.cpch.eu/Temoignage-J086.html
[5] https://www.nybooks.com/articles/2018/06/28/rwanda-deathly-hush/
Par Charles Onana
Depuis 2002, dix-huit ans déjà, je n’ai eu de cesse d’attirer l’attention de mes frères et amis congolais sur le projet de destruction et d’occupation de leur pays dont le régime du Rwanda est la main exécutive mais pas seulement.
Beaucoup ont d’abord douté, d’autres étaient plutôt surpris. Aujourd’hui, nombreux regardent les massacres, les viols, les déplacements de la population et les incursions armées de l’Est de la RDC avec inquiétude et angoisse car la réalité devient de plus en plus évidente. Le projet de partition du Congo prend forme et les Congolais de haut rang osent maintenant parler.

Cardinal Fridolin AMBONGO
C’est dans cet esprit que le cardinal congolais Fridolin Ambongo a décidé de tirer la sonnette d’alarme, suite à son dernier voyage dans cette région sinistrée où il a vu une « population terrorisée » selon ses propres termes. Le massacre presque quotidien des Congolais est devenu banal et sans intérêt aux yeux de la communauté internationale et des destructeurs du Congo. Seulement, les choses changent. Même au sein de l’armée congolaise, des langues commencent à se délier pour dire que le pays est en danger: « Les FARDC affirment être au courant et suffisamment documentées sur la combine montée par les ennemis de la nation visant à les décourager dans la poursuite et l’exécution de leur mission. Ce qui passe au Grand nord n’est qu’une machination des personnes malveillantes aux ambitions sécessionnistes ».
Voilà les propos du porte-parole des Forces Armées de la République Démocratique du Congo, le général-major Kasonga Cibangu qui souligne que l’objectif est de « prendre le contrôle politico-administratif de cet espace et ainsi concrétiser la balkanisation » de la RDC.
Si l’armée congolaise en est à s’épancher, c’est que l’heure est grave. Le pays est réellement menacé et la conscience nationale revient. Il était temps. Le chanteur emblématique du pays Koffi Olomide s’est jeté à l’eau, faisant oublier son concert controversé de Kigali en décembre 2016, en dénonçant « ceux qui ont signé un pacte avec les Rwandais » pour vendre la RDC. Le célèbre musicien est désormais en phase avec l’histoire de son pays et c’est courageux de sa part. Le très populaire Martin Fayulu, candidat et vainqueur non reconnu des dernières élections présidentielles, a déclaré lors de son déplacement à Beni qu’on « ne peut pas accepter le plan machiavélique mis en place pour désarticuler et déstabiliser » la RDC ni le fait que « des gens qui ont construit leur villa soient délogés de force par ceux qui veulent exterminer le peuple de Beni ». L’ancien Premier ministre Adolphe Muzito a provoqué, de son côté, un tremblement de terre politico-médiatique en désignant le Rwanda comme pays déstabilisateur de l’Est de la RDC. Indignés par ses propos, certains de ses compatriotes et surtout certains médias occidentaux, très sympathiques et connivent avec Kigali, l’ont traité comme un vulgaire conjuré.
Tout le monde a oublié les multiples rébellions financées et soutenues par le Rwanda en RDC, bien que répertoriées par les experts de l’ONU dans leurs rapports. Personne ne se souvient non plus des propos régulièrement tenus par les dirigeants rwandais à l’encontre des Congolais ni même des déclarations d’un ancien président rwandais venu des rangs de l’actuel régime de Kigali réclamant une nouvelle conférence de Berlin pour amputer le Congo de sa partie Est. En clair, au vu du vacarme provoqué par la sortie de l’ancien premier ministre Muzito, les Congolais seraient plutôt priés de se taire indéfiniment ou de se laisser écraser, terroriser, violer, insulter, humilier, massacrer et piller sans réagir. La seule attitude digne d’un congolais dans ce contexte serait donc, si l’on en crois certains médias, le silence poli, la soumission éternelle, le compliment ostentatoire à un mariage de Kigali et le câlin public à leur bourreau. Muzito a manifestement péché, aux yeux de certains, par le politiquement incorrect.
A mon avis, il est simplement en rupture de ban avec le consensus mou… Tout de même, ne faudrait-il pas de temps en temps écraser l’orteil de celui qui vous marche régulièrement sur les pieds avec les brodequins et qui vous crache à la figure, juste pour qu’il sache que vous n’êtes pas un tapis roulant ni un essuie-pieds ? Pour moi, cardinal Ambongo, Olomide, Fayulu, Muzito et les FARDC ont permis aux Congolais de relever la tête en cette nouvelle année. Je leur adresse donc mes vœux les meilleurs ainsi qu’aux populations de Beni et de l’ensemble de la RDC. Continuez le combat pour la liberté, la dignité et la fierté de votre pays et de vos populations! Vous réussirez!
Paul Kagame a récidivé. Entre 1996 et 1998, sous le couvert de l’AFDL de Laurent Désiré Kabila, son armée a massacré des centaines de milliers de réfugiés hutu à travers tout le territoire congolais : Kibumba (octobre 1996), Mugunga et Osso (novembre 1996), Hombo et Biriko (décembre 1996) dans la province du Nord-Kivu ; Kashusha et Shanje (novembre 1996) dans la province du Sud-Kivu ; Tingi-Tingi et Lubutu (février-mars 1997) dans la province du Maniema, et Boende (avril 1997), …
Au mois de décembre 2019, cette même armée rwandaise, avec la complicité de l’armée congolaise, a attaqué la région de Kalehe au Sud Kivu. Des morts se comptent par milliers car les soldats rwandais au sol, appuyés par des hélicoptères de combat, ont massacré sans répit les pauvres réfugiés sans défense. Près de 2000 rescapés furent capturés et séquestrés dans le camp militaire de Nyamunyunyi où ils mouraient journellement par la faim doublée de mauvais traitements. Le CICR a protesté mais en vain.
Cette énième attaque des réfugiés hutu en RDC nous pousse à revenir sur un autre massacre horrible, celui de Tingi Tingi.
Tingi Tingi reste célèbre dans la mémoire collective des rwandais rescapés de la chasse à l’homme par les rebelles coalisés de Laurent-Désiré Kabila et de Paul Kagame. Dans leur fuite, les réfugiés hutu arrivent au Maniéma et à bout de souffle, ils font un campement à Tingi-Tingi. Le 2 février 1997, ils reçoivent la visite de Madame Emma Bonino, alors Commissaire européen à l’Action Humanitaire. Madame Emma Bonino fut sidérée de voir cette masse de réfugiés aussi émaciés et squelettiques au point qu’elle déclara, en découvrant ces réfugiés, que sa visite à Tingi Tingi constituait une descente aux enfers.
Emma Bonino lança un appel pathétique à la Communauté Internationale l’invitant à venir en aide aux réfugiés rwandais. Ces derniers verront enfin leur traitement s’améliorer peu à peu dans le courant du mois de février 1997. Hélas, pour une courte durée, puisque vers fin février 1997 déjà, toutes les ONG se retirent du camp de Tingi Tingi en alléguant les problèmes d’insécurité ! En réalité, elles avaient eu vent de l’information sur la destruction prochaine des camps et l’insécurité invoquée n’était qu’un alibi.
C’est dans ce contexte tendu qu’interviendra, le 7 février 1997, la visite, au camp Tingi Tingi, de Madame Sadako Ogata, alors Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés. Loin de satisfaire les attentes de la population, cette visite se passa plutôt dans un climat d’écœurement et de découragement général parmi les réfugiés, car Sadako Ogata ne put promettre aux réfugiés ni la survie, ni la sécurité, ni la protection. Pourtant, les « rebelles », qui s’étaient déjà emparés, dans l’après-midi du 13 janvier 1997, du pont stratégique sur la rivière Oso, continuaient inexorablement leur progression vers Amisi, à quelques kilomètres de Tingi Tingi. Comme par hasard, le séjour de cette illustre personnalité du HCR correspondra avec l’attaque des « rebelles » sur le camp des réfugiés rwandais d’Amisi.
À la suite de la destruction du camp d’Amisi, les réfugiés reprendront le chemin du supplice, après avoir enregistré de fortes pertes en vies humaines sur place, principalement parmi les enfants, les femmes et les vieillards trop épuisés pour pouvoir encore marcher. Les rescapés pourront seulement passer quelques jours dans le camp de Tingi Tingi, avant de se voir de nouveau obligés de reprendre l’exode, lorsque, le 1 mars 1997, le camp sera attaqué par les « rebelles ».
L’état de santé fragile des réfugiés sautait aux yeux. Il est donc évident que, de nouveau, beaucoup de réfugiés mourront dans le camp de Tingi Tingi, parce qu’ils seront tout simplement incapables de se déplacer. Les médias internationaux ont fait état de plus de 25.000 réfugiés morts dans cette attaque de Tingi Tingi qui abritait au total environ 260.000 réfugiés.
La destruction des camps de Tingi Tingi fut précédée, comme ailleurs, par une intense campagne médiatique de diabolisation des réfugiés hutu au point de leur prêter des exploits militaires imaginaires contre les rebelles de l’AFDL de Laurent Kabila. En clair, l’intoxication visait à présenter ces camps comme des objectifs militaires et ainsi justifier à priori une offensive sur eux. Toute voix qui a tenté de mettre à découvert cette machination se fera traiter de tous les noms sous prétexte qu’elle « tentait d’amener la communauté internationale à sympathiser avec des criminels ».
Les rescapés de Tingi Tingi seront achevés tout le long du parcours de plus de 250 kilomètres vers Kisangani, notamment à Kasese et à Biaro où les « rebelles » ont encerclé, pendant plus de 4 jours le gros de ces infortunés. Plusieurs ONG sur place, qui n’ont pas été autorisées à voir les réfugiés, parlèrent déjà de la solution finale en accusant les « rebelles » de vouloir exterminer ces réfugiés par la faim. C’est par exemple le cas de Stephen SMITH, dans Libération du 20 mai 1997.
De même, le Secrétaire Général des Nations Unies, Kofi Annan, accusa Laurent Kabila et ses « rebelles » de vouloir en finir avec les réfugiés, en les tuant à petit feu par la faim. De son temps, son prédécesseur Boutros Boutros Ghali avait tenu les mêmes propos pour dénoncer le complot ourdi contre les réfugiés, en empêchant l’arrivée de la « Force Internationale d’Intervention Humanitaire » à l’Est du Zaïre. Il avait dit qu’il s’agissait d’un « génocide par la faim » mais, malheureusement, il n’avait pas été écouté par ceux qui avaient le pouvoir d’arrêter ce génocide.
Finalement, à peine 100.000 personnes atteindront Kisangani et les environs. Même cet effectif, aussi ahurissant qu’il paraisse de part le nombre de manquants, ne fait pas l’unanimité, puisque même le porte-parole du HCR, Paul Stromberg, refusera de donner aux journalistes un quelconque chiffre exact, alors qu’il avait tous les moyens de le savoir. A-t-il eu peur ou honte de le dire ? Seule l’histoire le dira. De 260.000, les réfugiés seront ainsi réduits à 100.000 en quelque temps. RFI, au 25 avril 1997, parlera même de 85.000 personnes. Où sont donc parties les autres, soit environ 160.000 personnes ?
Le témoignage récent (mars 2017) de l’avocat américain Reed Brody qui a fait partie d’une équipe des enquêteurs qui s’est rendue sur place quelques mois plus tard après ce massacre donne de la chair de poule : « Quelque 190.000 réfugiés hutus rwandais ont été massacrés dans les forêts de l’est du Congo-Kinshasa, notamment dans la clairière de Tingi Tingi ». Il signale même qu’il a subi des pressions américaines pour ne pas enquêter sur ce massacre.
Gaspard Musabyimana
Source: http://www.echosdafrique.com